"le boum des randos liberté" ou comment mettre les villes à la montagne

Un peu égoïste comme réaction je trouve. Mais rassure-toi les amateurs de ce genre de concept restent sur les sentiers balcons & GR

Tu as ouvert un sujet qui, malgré déjà beaucoup d’exagérations infondées, pouvait passer pour une demande d’opinions que tu as obtenues. En faisant mine d’en tirer les conséquences, tu te fais encore tout un cinéma sans aucune justification de ce que tu affirmes et sans aucun lien avec les opinions émises. Dommage.

Il faut que notre société moderne puisse faire bénéficier au plus grand nombre des bienfaits de la randonnée pédestre pour la santé physique et mentale. (économie pour la sécu)

- Rando pour tous®
Rando pour tous®, c’est avant tout la volonté des randonneurs de partager leur passion et les bienfaits physiques et psychologiques de leur pratique avec des personnes n’y ayant pas accès pour des raisons de santé, de handicap physique, mental ou social.

tiré du site de la FFR

Je suis assez sidéré des commentaires affligeant sur ce forum (une fois de plus)…notamment des adolescents de teamrando qui ont sans beaucoup à apprendre de la vie avant de donner des commentaires sans intérêts :slight_smile:

Quant à moi, je ne suis pas un "petit vieux retraité plein de fric"et j’ai effectué une fois une « rando liberté » avec un groupe d’amis, alors je vous donne mon avis: c’est très bien!
D’abord pourquoi ce choix: il s’agit d’abord d’un choix financier; nous voulions organiser avec ces amis une rando qui se passe en France et en Espagne. Nous nous sommes vite trouvés devant un problème d’organisation au niveau de l’hébergement: pas facile de trouver le bon gite, le bon hôtel! De plus, pendant la morte saison ils sont fermés et on n’arrive pas à les joindre. Financièrement, on s’est vite rendu compte que ça nous coûterait moins cher de passer par une agence: ils connaissent les hébergeurs et ils tirent les prix (surtout hors saison) comme aucun particulier ne peut le faire. Et on n’a pas été déçu de ce côté là!
Concernant le transport des bagages, c’est vrai que c’est un sacré luxe: j’ai fait assez de montagne avec un sac de 20 kilos, j’avoue que j’ai apprécié le confort. Et je ne vous parle pas de mes genoux et de mon dos…C’est vrai que mon « éthique » de jeunesse en a pris un (petit) coup mais le confort de randonner léger et de pouvoir se changer le soir est très appréciable (surtout pour ceux qui étaient moins entraînés). L’agence nous avait donné un topo (bien fait) et un jeu de cartes. Nous avons suivi plus ou moins leur itinéraire qui était bien fait, mais rien n’oblige à le faire et on a fait quelques variantes.
Non vraiment, je ne regrette pas et je suis prêt à le refaire éventuellement, bien que mon truc ça soit plutôt la montagne « où il n’y a pas grand monde »…

La vraie plaie dans cette expérience, ça a été plutôt les groupes avec accompagnateurs que l’on a rencontré: les agences se refilent les clients et font des gros groupes hétérogènes pour rentabiliser les accompagnateurs. Ça fait des troupeaux d’une vingtaine de personnes (mélange d’Allibert, de Terre d’av. et d’autres…). En gros c’était la caricature du film « les randonneurs » avec des gens qui n’ont pas l’habitude de marcher, sous équipés ou sur équipés (!), essentiellement féminins d’ailleurs…
Quant aux accompagnateurs, je ne veux surtout pas généraliser (il doit y en avoir des très bien), mais on a surtout vu des gros cons qui frimaient comme des malades, refusaient de nous donner des renseignements ou carrément nous envoyaient dans des fausses pistes!

Avec la formule « rando liberté » on peut effectivement éviter ce cirque et profiter du confort d’une logistique. Après, sur le terrain, on fait comme on veut!

euh, tu as déjà mis les pieds sur les abords de ce chemin?
c’est déjà tellement commercial, que je ne vois pas comment ça peut se développer
ah si, j’ai entendu qu’en approchant se st jacques, ils vont faire un itinéraire aller et un autre retour, car il y a trop de monde sur les derniers tronçons

sinon, tu proposes quoi, d’interdire ces agences qui organisent des circuits?

on a le choix entre belote et tarot j’espère?

Une mise au point s"impose:

:slight_smile: Détends-toi l’ami, on fait du 2nd degré. La preuve, je pars cet été à l’étranger en rando liberté.

Respecte l’avis des autres, tu ne détiens pas la science infuse.

@ fr4ço1s:

je randonne chaque année depuis 1999 sur un des chemins de Compostelle, entre 1 semaine et 50 jours selon mes disponibilités. En échange de l’accueil chaleureux que j’ai reçu, je donne 1 ou 2 semaines de mon temps de vieux retraité à l’accueil de Saint Jean Pied de Port au printemps et une semaine en hiver. Des pèlerins, j’en voie donc passer. Des randonneurs du GR10 aussi. Et si la démocratisation de la rando est certainement une bonne chose, elle apporte son lot de soucis avec elle.

L’an passé (j’ y serais à partir du 19 avril cette année, venez (me) voir le chauve), que dire d’un vendredi où il a fallu ouvrir le Jaï Alaï (immense salle de sport destinée à la pelote) pour coucher 400 personnes, un grand nombre de gîtes étant remplis par des clubs cyclistes et des groupes d’agence (de tous pays). Tous les jours passent entre 100 et 150 pèlerins qui tous ont peur de la montée du col de Leperer (Le col de Roncevaux n’existe pas) et ne coucheraient pas dehors pour un empire.

Dans un sens, tant mieux pour les logeurs (qui font les prix comme ils veulent), les transporteurs de sac (8 euros par colis pour 25Km), les taxis et puis tant pis pour les vautours, les faucons et les pottoks (prononcer potiok, merci) troublés dans leur vie sauvage.

Pat, bien content d’être vieux et d’avoir pu errer sur ces chemins quand il n’y avait personne

PS: si vous venez, je vous raconterais les crises de nerf des pèlerins, leurs exigences, leurs sacs de 20 kg, vous montrerais les fiches en japonais ou en 5 autres langues qui n’empêchent pas certains de partir en basket quand il y a 80cm de neige à la Vierge de Biakori

A+

merci de tes impressions, je vois que tu connais mieux le sujet que moi!
mais ma question c’était « est-ce que ça peut encore être pire? »

salut,

Je viens d’appeler un copain dans le 64: Oui, ça peut être pire car quand les millions de marcheurs, à qui on ne peut pas en vouloir de randonner, auront parcouru les chemins bien balisés, ils iront sur les autres chemins et ensuite sur les GR de montagne, etc. Mais ce que me disait mon pote, c’était surtout leurs besoins qui posaient problème: Il faut du temps pour aimer bivouaquer (moi, je pars ce soir) et se nourrir de Lyo; alors, ils voudraient bien avoir du confort pour dormir et bien manger, ce qui n’est pas toujours possible. Et monter des réserves dans les gîtes ne fait pas encore partie du plaisir pour beaucoup.

Cette année, la Saint Jacques tombe un dimanche et donc c’est une année particulière avec beaucoup de pèlerins. L’an passé, l’armée espagnole avait monté des tentes pour loger 5000 personnes à 5km de Santiago. Combien y en aura t’il cette année?

Profite (je n’aime pas beaucoup ce mot) des chemins encore tranquilles pendant que tu peux!

PS: je viens de relire mes notes du tour du Manaslu en 2005: à la fin, dans la partie commune avec le tour des Annapurnas, j’avais rencontré 150 trekkeurs en 5 heures. C’était un gros changement par rapport aux premiers jours où je voyais 1 ou 2/3 randonneurs par jour (2 journées sans personne).
Au Kili, en sortant de la voie Shira où nous étions 11 (5 français et 6 allemands), j’ai compté en descendant 110 grimpeurs qui montaient sur la Machamé (après je me suis arrêté)

A+ au hasard d’un chemin inconnu

Je comprends que tu voudrais qu’il y ait moins de randonneurs et de façon générale moins de monde sur les chemins de Compostelle, de montagne, ou d’ailleurs. Commençons alors par nous même en arrêtant d’y aller, sinon acceptons que d’autres aiment aussi ce que nous aimons.

Pour ma part, je me féliciterais plutôt d’un possible renouveau de la randonnée en montagne, car pour l’instant c’est plutôt une activité déclinante, avec souvent des gîtes et des refuges qui n’ont du monde que durant 3 à 4 semaines, voire 5 pour les mieux lotis, durant l’été.

Tout cela est une affaire de marketing qui doit être prise en charge par les amm (valeur ajoutée : connaissance faune, flore & géologie, produit du terroir, …pas besoin de faire une école de commerce) en partenariat avec d’une part les gites & refuges et d’autre part les associations de randonnées ainsi que le caf.

Posté en tant qu’invité par Matt:

Je pense qu’il se passe pour la rando la même chose que pour l’alpinisme : une baisse de la pratique « engagée » avec moins de gens qui en font leur passion exclusive et qui ont donc le temps de se former, de se préparer et sont près à renoncer à tout confort. Par contre il y a une forte augmentation de la pratique occasionnelle avec des gens forcément moins autonomes, qui exigent d’avantage de confort et qui font donc appel aux services d’organisateurs, d’accompagnateurs et de guides et qui se concentrent sur les itinéraires « emblématiques » plus faciles à vendre pour les agences et plus faciles à organiser.

C’est peut-être dommage car ces itinéraires « emblématiques » deviennent impraticables pour les pratiquants réguliers et que les pratiquants occasionnels qui s’y concentrent ne peuvent pas imaginer le plaisir de la rando ou de l’alpi un peu sauvage. Mais bon c’est comme ça, je ne vois pas ce qu’on peut y changer. Peut-être que quand les secteurs traditionnels seront vraiment totalement saturés, les agences penseront à élargir leur cercle. Je connais aussi des accompagnateurs et des guides qui essaient de convaincre leur client qu’il y a des tas de randos ou de courses au moins aussi sympas que les grands itinéraires connus, mais ils ont du mal.

Ce qui est sûr c’est qu’il n’y a pas d’inquiétude à avoir pour les randonneurs un peu aguerris, c’est pas les endroits déserts qui manquent. J’étais à la Bérarde en plein mois d’août dernier et je m’attendais à y trouver la foule (souvenirs lointains d’il y a une vingtaine d’année où c’était considéré comme la deuxième Mecque de l’alpinisme), en fait j’ai été bluffé de voir si peu de monde et des refuges même pas à moitié pleins.

Merci Matt. Bien mieux exprimé que je n’aurais pu le faire.

Dans les années 70, je me souviens, ça défilait sans interruption sur des itinéraires tels que le tour de l’Oisans. Aujourd’hui, il n’y a quasiment plus un chat. Si vous voulez des coins tranquilles, il y en a à la pelle. Il suffit de chercher un peu, pas beaucoup, et de faire preuve d’un peu d’imagination, pas beaucoup.