L'autonomie en montagne

Une Préparation Physique Fastidieusement Générale le truc bien chiant :sweat_smile:

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en épousant Chuck Norris ou To_f , il aurait été autonome… grave erreur de casting

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Presque Pas Fatigué le Gars?

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mais non …
c’est préparation pour les pompes funèbres générales

Je met mon grain de sable pour un sujet qui m’intéresse. L’autonomie en montagne est en effet une question très contemporaine puisque si elle est unanimement requise en vertu des dangers inhérents à la montagne, la part des personnes qui l’est vraiment semble être de plus en plus faible. Je ne parlerais que de randonnée en montagne car c’est ce que je connais mais cela peut être généralisé.

Très simplement, la montagne est dangereuse avant tout pour son isolement. On y est loin (dans la vrai montagne) de la civilisation et donc des secours. Or, la montagne est aussi indomptable ; la météo est changeante, difficile à prévoir et tout accident (chute, entorse, …) peut être très pénalisant puisqu’il immobilise dans un endroit où nul ne peut venir vous chercher. Voilà les deux risques principaux : météo et accident personnel.

L’autonomie recouvre alors deux sens pour moi.
D’abord l’autonomie peut signifier - dans un sens plutôt factuel, proche d’indépendance - l’état d’autarcie d’une personne. Dans le contexte de la randonné c’est très simplement d’emmener avec soi nourriture, couchage, boisson, pansements pour les bobos, etc… Cette définition permet tout à fait de dormir dans un refuge gardé si dans le sac il y a tout de même la tente, le duvet et la bouffe pour le soir (ce qui est un peu con quand même). On se suffit alors à soi même, mais ça n’empêche pas de collaborer. Par exemple lorsque j’ai fait une rando en Ecosse sur une semaine (Cairngorns National Park), je me disais en autonomie parce que je dormais dans ma tente et j’avais tout ce qui me fallait dans le sac. « Je suis autonome car en cas de pépin j’ai tout ce qu’il faut avec moi ». C’est marrant parce que je disais toujours que je disais que j’étais en « autonomie complète », mais je ne sais pas si c’était pour me la péter ou parce que j’avais l’impression que pour certaines personnes peu connaisseuses en montagne, le concept d’autonomie était justement assez flou.

Mais personnellement, cette définition ne me suffit pas totalement et je pense qu’on peut y ajouter un autre sens, plus proche de celui originel, sûrement plus juste, de « se gouverner par ses propres lois ».
Originellement, l’autonomie signifie plus que la simple capacité autarcique d’un État, mais implicitement aussi la reconnaissance de son existence légale par une entité supérieure et donc un statut particulier. Dans notre cas, une personne autonome se distingue de la société dans laquelle elle est (en se revendiquant autonome) ce qui lui confère un statut particulier et donc une responsabilité certaine ; responsabilité d’assumer ce statut, d’en subir les conséquences tout en ayant le droit de fixer soi même les règles de ce statut.
En montagne, cela revient à fixer ses propres objectifs et ses propres règles, à être capable de prendre les bonnes décisions relative à ces objectifs et surtout à en assumer les conséquences, quelles qu’elles soient.

Pour en revenir à ce que j’ai dit plus haut, lorsque je disais que j’étais en autonomie complète, c’est en fait aussi pour insister sur le fait que mon autonomie a été totale (véritable ?), c’est à dire la combinaison des deux autonomies que j’ai décrites. Par exemple, un soir, je n’avais plus trop d’eau et il y avait beaucoup de vent ; j’ai passer la nuit allonger sur le sol car ma lampe n’était pas assez puissante (manque de batteries) pour que je puisse avancer (et parce que c’était hyper casse gueule partout) et j’ai un peu gratter de l’eau partout par terre :joy: On peut dire que j’ai été con de ne pas avoir prévu des stocks de batteries pour ma lampe ou de ne pas avoir pu prévoir le vent violent pour trouver un endroit moins exposé ; peu importe, j’ai été autonome (facile à dire, ma vie n’était pas non plus en danger, et j’avais pas de réseau de toute façon, même si je m’étais terriblement cailler parce que, même en août, en Écosse a 1000 mètres il fait vraiment pas chaud).

De la même manière, si lors d’une rando je me brise la jambe, ce n’est pas un manque d’autonomie, un accident peut toujours arriver, l’homme ne peut pas tous prévoir. En revanche, appeler l’hélico relève de la perte d’autonomie (c’est pas grave en soi, mais il ne faut pas se voiler la face et en être conscient). Quelqu’un d’autonome, si il se pète la jambe en rando, il campe deux semaines, se fait une attelle et parvient à rentrer seul.

Je ne sais pas si on peut mêler l’autonomie à la liberté.
Ce sont 2 concepts différents qui peuvent parfois se rejoindre.
Par exemple quelqu’un peut être autonome dans sa vie (subvenir à ses besoins), tout en passant son temps libre sur la console et les programmes décérébrés à la tv. Est-il libre ou enfermé dans une routine ? Tandis que celui qui fait bien ce qu’il veut en toute reflexion et assume les conséquences est + libre.

Mais ce qui me fait tiquer dans ton message, c’est

Et il est où le compte-rendu boudiou !?

Excellent !

Tu as toujours 2 semaines de bouffe dans le sac sinon tu vas chasser le bison avec ta jambe petée.
Évidemment ça arrive toujours près d’un point d’eau et d’un bois pour se bricoler une attelle avec des branches.
Comme ça tu peux coincer un bout de bois entre les dents en guise d’anti-douleurs.

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Il faut utiliser du bouleau entre les dents.
Mâcher son écorce c’est un peu manger de l’aspirine.

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Tout de suite le bison! Alors qu’il suffit de s’allonger à côté d’un trou de marmottes et chaque fois qu’une sort la tête couic.
Sinon en Ecosse il doit bien y avoir des blueberry fields pour toujours à défaut de champs de fraises forever.

Peut-être que quelqu’un d’autonome n’a de comptes à rendre à personne. Mais effectivement, on peut se poser la question : venir sur ce site, c’est chercher des informations, c’est acquérir une autonomie qu’on n’a pas encore. Et si on y trouve des informations, c’est que d’autres les y ont mises.

Bernard

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Illustration
https://alpirocnik.rasica.org/wiki/Reševanje_padlega


… Pensée :

L’autonomie, c’est quand on sert à quelque chose, c’est quand on sait aider l’autre

EDIT 2021 : lien mis à jour

Ça donne vachement envie de contribuer ce genre de discours…
Si chaque fois qu’on évoque une anecdote sur le forum on risque de se faire taper sur les doigts parce qu’on n’a pas rentré la sortie… La partager sur le forum c’est déjà une contribution.

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J’suis nouveau, je ne savais pas que ça se faisais, j’y penserais si je trouve le temps. Ça date un peu mais c’était une sacrée expérience !
Je me rend compte en effet que ma deuxième définition se rapproche de la liberté. Mais elle s’en distingue tout de même par la notion de responsabilité que j’y associe ; on peut être libre et irresponsable.

En fait mes deux définitions sont comme je l’ai dit inséparable. L’autonomie est pour moi une revendication effective de l’autarcie du groupe d’une manière radicale ; perdre cette autarcie, requérir l’aide extérieur c’est de fait ne plus être autonome.

C’est pourquoi on est toujours plus ou moins autonome. Dire « je suis autonome » n’a pas vraiment de sens en soi, et comme cela a été dit, l’autonomie a bien différents degrès en fonction des gens. Pour s’enquérir des capacités d’une Personen, il vaut mieux s’enquérir de ses réalisations passées que sa croyance en son autonomie.

C’est pas grave de ne pas être parfaitement autonome, j’ai l’impression que ça fait mal à l’ego de certain, mais il y en effet toujours des situations qui nous dépasse.
Mais acquérir des connaissances sur les bons comportements à avoir, les plantes, les animaux, la météo, la pluis,… permet de l’être de plus en plus, autonome.

partir sur une rando de 5h en été avec 2 semaines de bouffe, une tente et un sac de couchage parcequ’il « faut toujours avoir de la bouffe et de quoi dormir », c’est pas vraiment ce que j’appelle être au tonome…

C’est au cas où tu te pètes une cheville.
'Faut suivre.

Pas gentil ça, de tout exagérer pour décridibiliser.

Je dis juste que l’autonomie idéal est inateignable, elle est forcément relative. Pour une rando à la journée, si tu part avec ta polaire, ton litre d’eau et ta pomme, t’es autonome sur la journée et puis c’est tout. M’a pas l’air si compliqué pourtant.

Dire « je suis autonome » avec ton sac de 10L et tes baskets ça me parait un peu exagéré.

Le mot autonomie provoque des réponses diverses.

  • Autonomie au sens philosophique (liberté, liberté d’esprit… , politique - province autonome).
  • Faire de la montagne « En autonomie ».
  • Être un grimpeur autonome.

Les deux derniers cas sont sans doute ceux qu’adresse la question initiale.

  • Faire de la montagne « En autonomie » :
    C’est essentiellement une question de logistique, qui se résume en gros par le poids à porter.
    Par exemple : on ne dépend pas des refuges, des porteurs, du web.

  • Être un grimpeur autonome :
    Dans le jargon grimpant, « autonomie » se résume en premier lieu ainsi : « Puis-je faire confiance à mon binome ? ». Ce qui m’interesse, c’est de savoir si l’autre est autonome, si la personne qui m’assure est compétente. On aimerait aussi savoir si le binome va savoir gérer en cas d’accident.
    L’autonomie est dans ce cas une question de savoir-faire (manoeuvres de corde, premiers secours).

Bien sûr qu’on peut être autonome avec un sac de 10L. Tout dépend pour faire quoi bien sûr mais on peut déjà faire beaucoup avec un tout petit sac, surtout que bien des trucs qu’on met dans le sac sont surtout là pour le confort. La plupart des randos estivales jusque 3000m peuvent se faire avec dans le sac une veste, de l’eau et un peu de nourriture, une trousse de secours réduite (la plupart des trucs qu’on y met ne servent qu’à de la bobologie qui peu parfaitement attendre d’être redescendu donc quoi ? une couverture de survie, 2 aspirines, une bande, 2 Compeed), carte et boussole et puis c’est tout.