Posté en tant qu’invité par l’Urbain:
Salut,
non, c’est tellement pas un sport comme les autres, que ça n’en est pas forcément un. Chaque pratiquant voit son activité comme il l’entend. Il y a donc autant de visions que de pratiquants. En ce qui me concerne, c’est surtout un voyage, le côté contemplatif et l’engagement priment - même si je reconnais que j’adore également la fatigue physique qui suit une grosse bambée.
Mais bon, je ne vais pas m’étaler sur la métaphysique, puisque c’est le côté technique qui semble t’intéresser.
Pour progresser rapidement en technique, le mieux semble être de faire de la couenne, en rocher comme en glace. Parce que la haute montagne est un milieu exigeant, tu ne peux pas la parcourir 365 jours par an. On peut acquérir un niveau raisonnable en une ou deux saison, à condition de pratiquer régulièrement.
Maintenant, attention, ça n’est pas parce que tu fais du 6b en tête à vue en falaise que tu ne rameras pas dans du IV chamoniard à 3500m… Poids du sac, grosses godasses, fatigue, altitude, froid, engagement… ça change pas mal de choses.
On peut être très bon techniquement et être nul en alpi, le contraire existe aussi.
Je ne suis pas sûr que le judo, l’équitation ou la natation prouve quoi que ce soit quant à tes capacités à progresser en alpi. Le mental joue énormément. Ça aussi, ça se travaille.
Trouver son chemin, ça aussi, ça compte… Et ça aussi, ça se travaille, mais il n’y a pas de technique à proprement parler, ça vient avec l’expérience.
D’ailleurs, puisque tu m’as l’air assez porté sur le « niveau », fait bien gaffe aux cotations. Même si tu fait de la goulotte TD au Tacul, tu n’as pas forcément le niveau pour faire l’arête du Brouillard (AD ou AD+) au Mont Blanc.
Un petit avertissement pour finir : chercher à progresser, en alpi, ça peut aussi te mener dans des situations, heu, compliquées… Soit prudent, profite, ne vise pas trop haut trop vite. Un bon alpiniste est un alpiniste vivant.
Bon courage,
Etienne
[%sig%]