La vie ... suite (témoignage)

Posté en tant qu’invité par francois:

bravo pour ton recit

un petit détail le 112 c’est bien mais le numéro direct du secours en montagne de ton secteur c’est plus rapide (à memoriser sur le portable avant la course)

c’est bien de voir que la vie permet des concours de circonstances exceptionelles avec des issues heureuses.

Tu peux lire à ce propos l’article paru le mois dernier dans montagne mag « 40 min chrono ».

mais comme le mentionnait le precedent internaute la réalité est cependant moins souriante dans les chiffres et dans la réalité (et les semaines précédentes sont assez éloquentes)

François

Posté en tant qu’invité par bip:

et c’est quelle boutique qui destocke ses Arva, j’ai bien retenu la leçon…

Posté en tant qu’invité par yoyo:

139 euro le F1 retriever au vieux campeur qui dit mieux ?

Posté en tant qu’invité par karim:

merci de nous faire partager ton expérience.
Merci à ton entêtement pour sauver ta soeur.
Merci pour tout.
Karim.

Posté en tant qu’invité par carlos de kine sante:

Salut JLuc et bravo pour ton courage.
Au cabinet tu es notre sujet de discussion du moment et ta mésavanture et ton témoignage nous font prendre conscience que seul l’expérience, le matériel et le respect des conditions de sécurité peuvent permettre de limiter un tant soit peu les risques
Longue vie à Severinne et à toi

Posté en tant qu’invité par EV:

  Nous avons été très émus par tes récits, jl, comme par ceux de Séverine et de Thibaud. Autant qu'un récit, tu as écrit un hymne à la fraternité, encore que le mot ne convient pas autant que celui de "frérie" (qui n'existe pas) dan le sens où J. Brel l'invente dans la chanson Jojo : "tu frères encore, Jojo, …".Comme d'autres l'ont fait, je tire mon chapeau devant ta réaction rapide, adaptée et instructive. Aussi, dans ce qui suit, ce n'est pas à toi que je m'adresse, mais j'apporte une petite pierre à ce forum J'y joue le rôle du vieux sage, non pour contester l'utilité des moyens modernes dont il serait regrettable de se priver, mais pour témoigner de la façon dont on procédait pour limiter les risques.

  Etant de la génération des parents et des oncles de jl et ayant couru quelques sommets avec son grand-père, j'ai fait bien des balades et plusieurs raids de ski en haute montagne, toujours sans guide. Car, en dehors des crampons, piolet et corde, nous n'avions qu'une pelle, surtout utile pour dégager les portes des refuges, une spatule de rechange (les skis étaient en bois et se cassaient parfois), et des couteaux à neige pour le cas où, pris par le mauvais temps, il aurait fallu construire un igloo. Il ne fallait pas trop compter sur les secours, longs à prévenir et à mobiliser. Il n'y avait à peu près personne non plus pour vous venir en aide ni, à l'inverse, pour déclancher des avalanches au-dessus de soi.
  Nous avions quelques règles, au moins implicites. La première était sans doute celle de renoncer à une course si les avalanches, ou le mauvais temps, paraissaient la rendre trop risquée. C'est ainsi, entre autres, que j'ai raté le Mont Blanc, et passé une autre fois trois jours dans un refuge sans tenter les sommets convoités. La deuxième règle était de considérer qu'avant Pâques, voire fin avril, on allait à la rigueur en forêt et en basse montagne, dans des lieux non dominés par de grandes pentes, mais on ne partait pas en ski de montagne ou de raid. La troisième règle était qu'on ne partait pas, après une chute de neige d'une quarantaine de centimètres par exemple, sans que s'écoulent trois jours ou parfois quatre pour lui laisser le temps de se transformer.
  Et puis évidemment, nous nous instruisions sur ce que l'on savait alors de la dynamique des avalanches ; nous interrogions des montagnards chevronnés, du CAF ou locaux, avant de commencer à être expérimentés ; nous consultions les guides skieurs quand ils existaient, les cartes indiquant les couloirs classiques d'avalanche, et permettant d'estimer les pentes au-dessus ; nous demandions localement les risques et l'historique des chutes de neige, pour nous faire une idée des zones de striction et de leur adhérence ; nous tenions compte de l'heure, des ruptures de pente, etc.. L'échelle des risques est bien utile ; valable pour de grandes zones, elle demande une interprétation locale.
  Cela n'empêchait pas tous les accidents. Un de mes amis, un peu casse-cou peut-être, est mort sous une petite avalanche, un jour dangereux mais en un lieu pas trop risqué. Il avait réchappé de deux autres avalanches, l'une en se dégageant difficilement de gros blocs qui les coinçaient, lui et ses compagnons, l'autre après avoir surnagé sur le haut d'une nappe, mais après 600 m de dénivellation (ce devait être sans skis).
  Ce sont des règles de bon sens, pensez-y en partant. Et bonnes randonnées en ski !

Posté en tant qu’invité par Steph:

Il est toujours rassurant de voir que l’on peut s’en sortir même quand tout semble mal parti. Pourtant, et ceci s’adresse à Séverine suite à son témoignage, il est sage de se rappeler que même lorsque les participants sont expérimentés, ont tous le triplet arva-pelle-sonde sur eux, et savent s’en servir à force d’entraînement et de mises en situations régulières, on peut ne pas s’en sortir.

Pour illustrer ce propos, je vous invite à lire ce lien qui relate un accident récent également mais qui, lui, a tourné mal.

http://skirando.camptocamp.com/forums/read.php?f=2&i=13507&t=13501

Merci en tout cas pour ces témoignages instructifs.

Et pensez à alimenter la connaissance scientifique des avalanches en déposant vos témoignages sur le site de l’anena. Cela contribue à mieux comprendre le fonctionnement des avalanches ce qui profitera à tous sur le long terme…

Posté en tant qu’invité par jp Vidal:

Cher Jean-Luc.
Voici ce que j’ai écrit à ton père quand il m’a mis au courant de ton « exploit »

Ok, j’ai lu. C’est très émouvant. Mais je ne peux m’empêcher de noter que Jean-Luc n’a pas un mot de repentir d’avoir bravé les avalanches, d’avoir mis la vie de sa sœur en danger inutilement en ayant un avis de danger 4. C’est merveilleux d’avoir pu sauver sa propre sœur, mais c’est aussi profondément stupide de l’avoir emmenée dans cette aventure non seulement risquée, par mauvais temps mais aussi sans ARVA. On dirait même qu’il en est fier. Qu’il soit heureux d’avoir sauvé sa sœur, soit, mais c’était la seule chose qu’il avait à faire. Elle a eu de la chance. Cela ne se reproduit pas toujours.

    J’en parlais récemment avec le président de la compagnie des guides de Chamonix qui s’étonnait qu’avec l’inconscience des gens, il n’y ait pas le double de morts en montagne chaque année. Moi aussi j’ai sauvé deux cinglés d’une avalanche (j’étais hors zone avalancheuse et j’ai dû mettre le turbo pour aller sur les lieux en assumant les risques pour moi-même et mon copain d’une autre avalanche) Je les avais repérés de loin et je pensais qu’il allait se passer quelque chose sur ce versant Est. Quand on connaît la région, on sent ça. Heureusement l’un d’eux portait un chapeau et c’est grâce au chapeau que j’ai pu les localiser. Je les ai copieusement engueulés, mais cela ne les a pas empêché de continuer ..., sans même dire merci.

    Mais il est inutile de donner des leçons à ces gens-ci : ils n’apprendront jamais rien. Ils n’apprendront jamais que la montagne n’est pas un défi à l’impondérable. Si, en plus, on accumule les risques volontairement, alors cela devient de la bêtise. Hélas, trop de gens se considèrent des vrais Alpinistes en ne voyant que leurs muscles et leur technique. S’ils n’ont pas de tête, ils ne sont pas des alpinistes !

    Désolé, Didier, d’être aussi violent, mais ce genre “d’exploit” me fait sortir de mes gonds. J’ai toujours dit ma manière de penser à ces faux alpinistes que j’ai trop souvent rencontrés, et, ce qui me désole, c’est que cela ne sert à rien, jusqu’au jour ... En tout cas, s’il avait été mon fils, il aurait passé un sale quart d’heure.

A+
SPJP
http://www.europrofils.com/mon%20web/vidal.html

Posté en tant qu’invité par jp Vidal:

cher ami,
Enfin quelqu’un qui partage les mêmes principes que moi au sujet de la montagne ! J’ai répondu à l’auteur de cet « exploit », ainsi qu’à son père que je connais depuis longtemps, d’une manière plus forte que la vôtre, mais qui dit les mêmes choses.
Hélas ces faux alpinistes, car ils en font partie, ne savent pas qu’en Montagne, on ne doit défier que soi-même, ce qui est déjà un but. Ceux qui défient la Montagne ne sont pas des Alpinistes.
A+
Jp Vidal

Posté en tant qu’invité par Jim:

A la lecture de ton message, cher jp, je conçois que tu n’ais guère de respect pour ceux qui prennent des risques ou qui en font courir aux autres mais je crois que tes propos appellent à un peu plus de nuances et de modération… Personne plus qu’un autre ne me semble en effet apte à décerner la mention de « vrai alpiniste » à tel ou tel amoureux de la montagne en fonction de son comportement face au danger! Le comportement de chacun face au risque inhérent à la montagne est avant tout une affaire de libre arbitre personnel tant qu’il n’impose pas à autrui de se mettre en danger. Je ne pense pas que jl ait mis le couteau sous la gorge de sa soeur pour l’emmener sans Arva par risque fort d’avalanche: elle avait elle aussi la possibilité de refuser.
La montagne sans danger n’existe pas, la route sans danger n’existe pas, le sport sans danger n’existe pas, l’amour sans danger n’existe pas parce que la vie sans danger n’existe pas. Chaque jour, nous tentons de limiter ces dangers en roulant moins vite, en utilisant des préservatifs, en évitant de sortir par risque 4 ou 5 mais on ne peut condamner comme tu le fais tous ceux qui ont fait le choix de repousser un peu plus les frontières de ce danger… dans les limites d’une prise de risque assumable. Je ne parle pas de ceux qui roulent à 160 km/h sur une route nationale ou de ceux qui vont défier les plaques à vent le lendemain d’une forte chute sur fond de dalles rocheuse ou de pentes herbeuses, je te parle de ceux qui osent sortir par risques marqués ou forts dans des zones moins exposées sans que leur vie soit forcément en jeu à chaque virage. La montagne est la porte ouverte aux risques: chacun est alors face à sa conscience pour assumer ce risque dans les limites du raisonnable car entre celui qui ne sort que par risque 1 et celui qui va s’éclater par risque 5, il y a toute une marge de manoeuvre qui appelle à des jugements plus modérés en fonction de la nature du terrain. L’inconscience a sa propre échelle en fonction du libre arbitre de chacun: ou alors comment expliques-tu que la plupart des disparus de l’hiver dans des avalanches étaient soit des professionnels de la montagne, soit des personnes accompagnées par ces mêmes professionnels. Penses-tu qu’un guide dont c’est le mérier d’estimer les riques et qui perd un client sous une avalanche n’est plus un alpiniste?.. Je crois que tous ceux qui aiment la montagne et qui la pratiquent avec respect sans imposer un risque à leur compagnons qu’ils ne sauraient assumer peuvent être des alpinistes: pensez que tous ceux qui ont pris un jour un risque sont des crétins des Alpes est bien réducteur… peut-être que si j’étais ton père, je ne serais pas fier de ton intolérance…

Posté en tant qu’invité par séverine:

Alors Jean Pierre, bonjour!

Si tu as ton franc parler, moi aussi Jean Luc n’a pas avoir de repentir, JE suis une adulte également responsable, si je suis sortie en montagne avec toute ma lucidité , c’est une décision personnelle et jamais je ne lui en voudrai…
Si j’étais morte, je serai morte certes jeune, sans douleur en laissant probablement un frère traumatisé à vie. Mais c’est la vie.

Je choisi de faire de la montagne par choix, je pourrais rester dans mon 45 m2 parisien et regarder la pendule tourner, ce n’est pas ma conception de la vie…

Je pense qu’il y a plus de morts sur la route…

Nous sommes tout à fait conscients que nous avons accumulé un certain nombre de risque et que l’avalanche n’est pas le fait du hasard mais des conditions climatiques. Jean Luc n’a pas plus à porter de culpabilité que moi.

Je tenais à te dire que je ne suis pas allée en montagne sous la contrainte, et que j’ai également le droit de prendre mes responsabilités et ce genre de réflexion, on s’en passe surtout quand on s’est assumé seul…

Tu n’aurais jamais du recevoir un tel témoignage, Jean Luc n’est pas un héros, je ne suis pas une victime et nous sommes tous les deux responsables de ce qui nous est arrivé.

On ne s’est pas vu souvent; avec mon bon souvenir cependant

Séverine Alran, femme adulte et responsable autant qu’un homme
à bon entendeur, salut

Posté en tant qu’invité par Renaud:

J’avais chanté : « …le fascisme, c’est la gangrène, de Santiago jusqu’à Pékin … »

En Montagne, j’avais appris l’humilité, et l’absence de jugement .

Que celui qui me sauve en Montagne m’aime et se garde de juger. Sinon, qu’il m’y laisse et je ne lui en voudrai pas.

La Montagne est belle comme ça … la vie aussi …

Posté en tant qu’invité par l’Urbain:

Renaud a écrit:

J’avais chanté : « …le fascisme, c’est la gangrène, de
Santiago jusqu’à Pékin … »

Jusqu’à Paris… Tu ne te souviens plus de tes paroles ?

Gare, l’épidémie de tremblotte du mouton sévis sur c2c.

Posté en tant qu’invité par c.l:

Renaud a écrit:

Que celui qui me sauve en Montagne m’aime et se garde de juger.
Sinon, qu’il m’y laisse et je ne lui en voudrai pas.

C’est joli ca, c’est une citation ?

Posté en tant qu’invité par Jim:

…je vois qu’on partage la même approche Séverine et je comprends tout à fait ta position… les donneurs de leçons font preuve d’une intolérance que je ne comprends pas!

Posté en tant qu’invité par Alex:

« à Santiago comme à Paris »

Posté en tant qu’invité par Robert:

Cher JP tes commentaires sont intolérables. Tu es bien sûr de toi pour dire de telles conneries.
Tous les lecteurs de ce post ont bien entendu relevé qu’ il est imprudent de sortir sans arva. Mais des conneries, tout le monde peut en commettre y compris ce qui sont très sûrs d’eux et parfois les plus inattendues.
Est ce que tu crois vraiment que JL, que je ne connais pas (pas plus que que je ne te connais), a besoin de se faire engeuler après ce qu’il a vécu?. Il ne me semble pas fanfaronner dans son message.
Je vais arrêter là parce que, vraiment, les bras m’en tombent!

Posté en tant qu’invité par Delphine:

Réponse tardive, mais c’est si beau de vous savoir en VIE après ce qui vous est arrivé…
Je ne connaissais que les grandes lignes de votre expérience, mais de lire à la fois JL et Séverine, ça met les choses beaucoup plus en persepecive.
Je n’ai qu’un mot à dire: bienvenue dans le monde des vivants.
JL, si tu étais devant moi, je ne sais pas si je te filerais des coups de poings, ou si je t’embrasserais jusqu’à t’étouffer. Bénie soit ton expérience de la montagne, mais Ô Dieu! pourquoi être sorti alors qu’il y avait tant de neige?!
Je divague, je parle, j’écris, et je divague. Les kilomètres nous séparent, mais je vous aime tous les deux, et j’espère que ça, vous le savez…

LONGUE VIE à tous deux…