La stanza di Anna

oggi vi racconto del mio frassino, che quando sarà grande gli troverò un posto nel bosco, ma per adesso sta ancora qui con me :blush:

c’era una volta un bambino o forse una bambina (o forse ero io) che teneva sul balcone dei vasi con un po’ di terra dentro
ogni tanto li annaffiava ogni tanto li guardava e ogni tanto aspettava
aspettava che qualche seme trasportato dal vento si posasse lì
per caso o per destino
un giorno uno di quei semi arrivò davvero: era piccolo leggero con due ali trasparenti che giravano come un’elica
scese dal cielo in silenzio e si infilò in un vaso dove la terra era secca ma gentile
il sole lo scaldò la pioggia lo abbracciò e quel seme paziente e fiducioso cominciò a cambiare: sotto terra mandò radici, sopra tirò fuori un filo verde
era un frassino: piano piano crebbe, aprì le sue prime foglie piccole come orecchie di elfo
sentiva il vento, ascoltava le nuvole
a volte tremava per il freddo, a volte rideva quando passava una coccinella
la bambina o il bambino (o forse ero io) lo guardava ogni giorno
-come hai fatto ad arrivare fin qui ?- chiese una mattina: le sue foglie si mossero piano come per dire: -seguivo il vento e tu mi hai accolto-
passarono i mesi, il frassino diventò un alberello, non molto alto ma pieno di vita
ogni primavera inventava nuove foglie ogni estate dava ombra a una formica, ogni inverno resisteva
e adesso è ancora con il bambino o forse la bambina (o forse ero io)
questa storia è per chi crede ancora nella magia del vento

aujourd’hui je vous parle de mon frêne
quand il sera grand je lui trouverai une place dans la forêt
mais pour l’instant il est encore ici avec moi :blush:

il était une fois un petit garçon ou peut-être une petite fille. (ou peut-être c’était moi) qui gardait sur le balcon des pots avec un peu de terre dedans
parfois il les arrosait parfois il les regardait et parfois il attendait
il attendait qu’une graine portée par le vent vienne s’y poser
par hasard ou par destin
un jour une de ces graines arriva vraiment: elle était petite légère avec deux ailes transparentes qui tournaient comme une hélice
elle descendit du ciel en silence et se glissa dans un pot où la terre était sèche mais accueillante
le soleil la réchauffa la pluie l’enlaça
et cette graine patiente et confiante commença à changer
sous la terre elle envoya des racines au-dessus elle fit sortir un fil vert
c’était un frêne
tout doucement il grandit
il ouvrit ses premières feuilles petites comme des oreilles d’elfe
il écoutait le vent regardait les nuages
parfois il frissonnait de froid parfois il riait quand une coccinelle passait
la petite fille ou le petit garçon (ou peut-être c’était moi) le regardait chaque jour
-comment as-tu fait pour arriver jusqu’ici- demanda-t-il un matin
ses feuilles bougèrent doucement comme pour dire -je suivais le vent et tu m’as accueilli-
les mois passèrent, le frêne devint un petit arbre
pas très haut mais plein de vie
chaque printemps il inventait de nouvelles feuilles
chaque été il donnait de l’ombre à une fourmi
chaque hiver il résistait
et maintenant il est toujours avec le garçon ou peut-être la fille (ou peut-être que c’était moi)
cette histoire est pour ceux qui croient encore en la magie du vent

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e oggi si va in montagna…
c’era una volta un ragazzo
o forse una ragazza
(o forse ero io :wink:)
guardava il canale del lourousa, all’argentera, come si guarda qualcosa di bello e terribile insieme
stava lì, dritto, severo, scolpito tra le pareti come un pensiero che non si lascia scacciare
le faceva un po’ paura, sì
ma c’era qualcosa, in quelle linee nette, in quella salita che puntava dritta al cielo, che chiamava forte
le piacevano le salite che non fanno perdere tempo nei pensieri
quelle che si infilano dritte nel respiro, nel battito del cuore, nel passo che affonda e nel corpo che si solleva
per questo i canali le piacevano
e poi, per fare i canali si parte presto, molto presto
e mentre il mondo ancora dorme, tu sei già dentro
dentro la montagna, dentro il silenzio
quella mattina cominciò con i primi passi sulla neve
era ancora buio
il cielo non aveva ancora scelto il suo colore
solo la frontale a disegnare piccoli cerchi di luce che danzavano sulla neve dura
e il rumore ovattato dei ramponi
all’inizio il canale ti stringe, ti mette alla prova
sembra non volerti lasciare andare
ma poi si allarga
e con lui si apre anche l’orizzonte
e qualcosa dentro di te
e dopo mille e mille passi cadenzati
arrivò un momento
un momento breve e perfetto
in cui il pendio si fece più dolce
e il colle apparve davanti
si fermò
solo per un attimo
ed eccolo, il primo raggio del sole
un filo d’oro sulla neve bianca
il freddo sembrò più leggero
il mondo più lontano
il cielo a un passo
e il lourousa, che aveva sempre ammirato e temuto, ora era lì, ai suoi piedi
capì che anche ciò che sembra rigido e ostile può diventare luminoso
che basta continuare a salire, passo dopo passo
e che un muro può diventare una soglia
ci sono salite che ti fanno vivere sensazioni forti
e orizzonti che, una volta visti, non si dimenticano più
neanche dopo una vita :blush:

il était une fois un garçon
ou peut-être une fille
(ou peut-être que c’était moi :wink:)
elle regardait le couloir du lourousa à l’argentera comme on regarde quelque chose de beau et de terrible à la fois
il était là droit sévère sculpté entre les parois comme une pensée qu’on n’arrive pas à chasser
ça faisait un peu peur oui
mais il y avait quelque chose dans ces lignes nettes dans cette montée tendue vers le ciel qui appelait fort
elle aimait les montées qui ne laissent pas de place aux pensées vagues
celles qui s’enfilent droit dans le souffle dans le battement du cœur dans le pas qui s’enfonce et le corps qui se soulève
c’est pour ça qu’elle aimait les couloirs
et puis pour faire les couloirs on part tôt très tôt
et pendant que le monde dort encore toi tu es déjà là
dans la montagne dans le silence
ce matin-là tout avait commencé par quelques pas sur la neige
il faisait encore nuit
le ciel n’avait pas encore choisi sa couleur
juste la frontale qui dessinait de petits cercles de lumière dansants sur la neige dure
et le bruit feutré des crampons
au début le couloir te serre, il te teste
on dirait qu’il ne veut pas te laisser passer
mais ensuite il s’élargit
et avec lui c’est l’horizon qui s’ouvre
et quelque chose en toi aussi
et après mille et mille pas rythmés
il arriva un moment
un moment bref et parfait
où la pente devint plus douce
et le col apparut devant
elle s’arrêta
juste un instant
et le voilà le premier rayon du soleil
un fil d’or sur la neige blanche
le froid semblait plus léger
le monde plus lointain
le ciel à portée de pas
le lourousa…
oui, elle l’avait redouté
mais maintenant, qu’ elle était là, elle comprenait
il lui avait appris que même ce qui semble raide et froid peut cacher une lumière
qu’il suffit, parfois, de monter, pas à pas, pour qu’un mur devienne une porte
il y a des montées qui te font vivre des sensations fortes
et des horizons qu’une fois vus on n’oublie jamais
même après toute une vie :blush:

foto rubata al web

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Jolie ode à la montagne
Tu l’as fait ?

oui, il y a de nombreuses années…
les couloirs de neige m’ont toujours un peu fait peur, tout comme les montées sur neige en général: j’ai l’impression que la sécurité y est moins fiable
j’ai plus confiance dans le rocher pour m’assurer
et pourtant, les couloirs te font gagner de l’altitude rapidement, et l’horizon s’ouvre d’un coup devant tes yeux
c’est pour ça que j’en ai gravi: quelques-uns, pas tant que ça, mais ceux que j’ai faits m’ont profondément marquée

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Couloir de Lourousa à l’Argentera
Encore bien enneigé

la photo, n’est pas mienne, j’en ai cherché une qui pourrait bien représenter…
je pense qu’elle a été prise y a pas mal d’années, plus ou moins à l’époque où moi j’ai fait le couloir
maintenant, j’crois, peut-être, qu’il est plus aussi enneigé qu’ à cette époque-là

da allora le cose sono molto cambiate, nelle condizioni del canale come nei materiali che si usano per affrontare la montagna, nella gente stessa nell’ approccio con la montagna
adesso tutto questo porta a salire il lourousa e a scenderlo con gli sci e ciò che una volta era proibitivo, adesso è alla portata di molti…

depuis lors les choses ont beaucoup changé, dans les conditions du couloir comme dans les matériaux qu’on utilise pour affronter la montagne, dans les gens eux-mêmes dans leur approche de la montagne
aujourd’hui tout cela conduit à monter le lourousa et à le descendre à ski, et ce qui autrefois était prohibitif est maintenant à la portée de beaucoup

J’aurais plutôt tendance à penser qu’avec les conditions « difficiles » de l’enneigement d’aujourd’hui, le Lourousa doit beaucoup moins se faire à skis que jadis ?
J’ai d’ailleurs cherché sur skitour des références de parcours, j’ai pas trouvé grand chose !!
( de recent )

la dernière sortie date d’il y a trois mois, il me semble

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Sur Gulliver
Juste 2 parcours répertoriés en 2025
Dont un en neige carton

oh mais bonjour Jibibi, :blush:
même si j’habite à une cinquantaine de kilomètres, à vol d’oiseau, du canal, je ne suis pas très au courant de tous les détails… mais je peux te raconter un peu l’évolution des choses
Quand j’étais toute jeune, personne n’aurait imaginé descendre là avec des skis ! Puis il y a eu un premier, un audacieux… et ensuite pas mal de skieurs-alpinistes lui ont emboîté le pas.
Quant aux descentes de cette année, je dirais qu’il y a des hivers où la neige est meilleure… mais j’observe tout de même une tendance générale à la baisse, en qualité comme en quantité — et pas seulement dans ce coin-là, malheureusement.
Et puis, comme on dit : toutes les tartes ne sortent pas du four avec le bon croustillant, et toutes les années ne nous offrent pas une neige idéale pour le Lourousa ! :blush::wink:

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Bonjour Anna du val Maira
:grinning:
Sur les cartes un peu anciennes, les études sur les « glaciers » du Mercantour ( italien essentiellement ), le Lourousa était répertorié ainsi.
Aujourd’hui il est quasi sec en été, donc rocheux … comme de nombreux autres couloirs des Alpes, et sa skiabilité est certainement devenue plus aléatoire …
C’est son ( triste ) destin

Merci pour ces stances Anna.
Dernière du Lourousa le 5 juillet.
Ca résiste…
https://www.camptocamp.org/outings/1789370/fr/argentera-collet-coolidge-couloir-lourousa

Joli coin que j’ai pu cotoyer en raid du Boréon au refuge Genova ( refuge d’hiver en mai🥶)
avec une série d’aventures qu’on a jamais raconté :
Expulsion de Valdieri musée alpin par les Carabinieri , visite avec gardes du parc des chamois epuisé par cet hiver terriblement enneigé, remontée en fiat 500 du gite , quantités de neige énormes sur le couronnement barrage sous genova , descente ( fuite) …en ascenceur dans la tempête, et retour par avenue Jean Medecin à Nice en pompes de ski au pied.
On avait voulu un raid surprise.
On l’a eu.

J’ai lu vôtre compte-rendu et j’ai été très émue de voir les photos et la vidéo. La vallée de la Gesso est vraiment unique; m’a rappelé les belles ascensions que j’ ai fait dans la région, y compris celle du couloir
Quand je l’ai montée, il y avait beaucoup plus de neige, et nous étions un joyeux groupe de têtes brûlées, pleins d’enthousiasme et de bonne humeur;
et, comme cela arrive avec les jeunes pleins d’enthousiasme, il y avait toujours quelques… surprises

???

Nous aussi, quand nous étions jeunes, nous avons eu des rencontres avec la police française… qui nous réveillait pendant que nous dormions dans nos sacs de couchage en attendant de gravir les calanques, mais c’est maintenant de l’histoire ancienne… :slight_smile:

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Je ne retrouve plus les posts sur le climat

Bonjour Anna.
Peut-être les messages sur le climat sont dans le bistrot.
Il y a une modification pour accéder au bistrot, il faut s’y inscrire.
C’est expliqué ici

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ah, j’ avais pas compris
mais pourquoi tout ça ?

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On n’a pas compris non plus :sweat_smile:
Apparemment le bistrot italien n’est pas concerné. Pour l’instant.

reportage dal vagabondaggio
in questi giorni la valle sembra aver cambiato abito
mentre in alto i prati sono pieni di colori vivaci, scendendo verso il fondovalle, le tinte si sono fatte più pacate
qui dominano le carote selvatiche, con i loro ombrelli bianchi come piccoli merletti mossi dal vento; la silene, discreta, che sembra raccontare storie in sordina
e l’achillea, che si concede solo leggere sfumature di rosa, come un timido rossore
forse gli insetti, qui in basso, non hanno più bisogno di colori forti per farsi attrarre: sanno già dove andare, conoscono ogni fiore per nome e allora la bassa valle può permettersi di respirare più piano, lasciando che la bellezza si esprima con toni più soffusi

reportage du vagabondage

ces jours-ci la vallée semble avoir changé de robe
tandis qu’en haut les prés sont pleins de couleurs vives, en descendant vers le fond de la vallée les teintes se sont faites plus douces
ici dominent les carottes sauvages, avec leurs ombrelles blanches comme de petites dentelles agitées par le vent ; la silène, discrète, qui semble raconter des histoires à voix basse
et l’achillée, qui ne s’accorde que de légères nuances de rose, comme une timide rougeur
peut-être que les insectes, ici en bas, n’ont plus besoin de couleurs fortes pour être attirés : ils savent déjà où aller, ils connaissent chaque fleur par son nom
et alors la basse vallée peut se permettre de respirer plus lentement, laissant la beauté s’exprimer avec des tons plus feutrés

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