La mort à 5m

Posté en tant qu’invité par laurent:

Salut, content que tu t’en sois tiré. Ton histoire m’a beaucoup sensibilisé, et m’incite à raconter la mienne : il ya 15 jours, je suis descendu du sommet de la Dent Parrachée par la Brèche de la Loza. Il faisait très chaud et les conditions de regel étaient médiocres. Dans la deuxième partie du couloir, c’était un mélange d’éboulis, de neige transformée et par endroits de glace vive. J’ai alors chuté alors que j’assurais à la descente; heureusement j’ai pu enrayer la chute avant d’entaîner mon compagnon, qui se voyait déjà chuter jusqu’au bas du couloir.
J’ai gardé mon sang froid, et nous avons continué à descendre; 50m plus bas, c’est une pierre qui est passée à quelques centimètres de mon crâne. En moins d’une heure, la montagne m’a averti deux fois.

Cela m’incite à être encore plus prudent en montagne, à se former encore et encore aux techniques de sécurité, à être attentif aux conditions météo, à la forme physique et morale (d’autant plus que je suis diabétique, et se faire des piqûres d’insuline ou des tests glycémiques en montagne c’est pas toujours évident), et aussi à savoir renoncer à temps si on ne le sent pas.

Laurent Exbrayat

Posté en tant qu’invité par Paul G:

Donc à la descente le premier (en bas) n’a pas chuté, alors que le énd (en haut) est tombé ?..
Vous l’avez échappé belle.

Perso, je suis de moins en moins partisan de l’encordement en terrain facile. Pour moi, soit on s’encorde et on met des points, soit on ne s’encorde pas.

Posté en tant qu’invité par laurent:

Oui, c’est ça. Je me suis rattrappé avant que la corde n’entraîne mon compagnon. Avec le recul, effectivement je pense que l’encordement dans ces conditions apportait plus d’inconvénients que d’avantages.

Posté en tant qu’invité par Alex:

Salut, laurent

Cela m’incite à être encore plus prudent en montagne, à se
former encore et encore aux techniques de sécurité, à être
attentif aux conditions météo
<<<
Tu as raison là-dessus.
Vu de loin, pour moi qui suis allé deux fois à la Dent Parachée (en tout début de saison), c’est une évidence, on na va pas dans ce couloir s’il est déneigé !
Et le gardien de refuge aurait dû t’avertir de ne pas y aller, si tu es allé au refuge…
En ce moment, beaucoup de courses de neige ne sont plus en conditions, et je trouve que les gens se lancent dans des courses vraiment dangereuses… alors qu’il est si simple de demander un avis à quelqu’un qui s’y connaît (bureau des guides d’Aussois, ils sont très sympas, forum, OHM si tu vas à Chamonix, …). On n’est jamais ridicule à demander conseil, et à renoncer si nécessaire, en fonction de tous les paramètres qu’on pense maîtriser.

En tout cas, content que tu t’en sois sorti et tu sois lucide pour analyser ce qui s’est passé.

A+
Alex

Posté en tant qu’invité par strider:

ouais, le couloir de la brèche devient scabreux dès le début de l’été…déjà que le couloir du col de la parrach’ est un tapis roulant qui a le modeste avantage d’être large, celui de la brèche est engoncé dans ses calcaires phyliteux à deux centimes et les rebords sont carrément expos.

et même en bonne condition c’est pas forcément le confort:
-une année, un breton qui s’ y est pris une petite pierre qui glissait sur la neige et qui par un malheureux hasard est tombé sur son talon…ils l’ont redescendu sur un sac en faisant de la luge…
-une autre année, une guide s’est fait coupé la joue par une pierre qui l’a sifflé de côté mais il a eu de la chance quand même qu’elle passe pas ailleurs…

il y a des secteurs comme ça qui de toute façon sont dans un système d’érosion très actif…soit on tente le coup, on assume le risque, en prenant soin de choisir des conditions acceptables et en passant rapidement…soit on fait un choix d’éviter quoiqu’il en soit les passages scabreux mais sur certaines montagnes, comme la parrachée, c’est un voeux pieux!!!