La lettre n°24 de l'OPMA est disponible

Bonjour à tous,

La lettre n°24 de l’OPMA est disponible. Nous vous incitons vivement à réagir dans la mesure où nous souhaitons que les pratiquants donnent leurs opinions pour préparer les assises de l’alpinisme et des pratiques non compétitives de la montagne.

Voici le début de l’édito de Bernard Amy :

[i]La proposition de tenir des Assises de l’alpinisme et des pratiques non compétitives de la montagne est née des discussions que nous avons eues en particulier sur La montagne, espace de liberté et sur Déclin ou mutations de l’alpinisme ? Les dernières Lettres de l’OPMA s’en font l’écho, mais nous restons insatisfaits ! Plus la réflexion s’approfondit, plus les questions se multiplient et des clivages paraissent.

À l’évidence les pratiques de la montagne se sont diversifiées et l’alpinisme s’est modifié non seulement parce que la société a changé, mais parce que les sensibilités culturelles des pratiquants sont de plus en plus différentes les unes des autres. Il faut donc repenser le « contrat social » qui, ensemble, les lie à la société, ainsi que, pour reprendre l’approche de Michel Serres, le « contrat naturel » entre celleci et la montagne.

Il ne s’agit pas d’entrer dans un débat entre alpinistes sur l’éthique de l’alpinisme, les règles qu’ils se donnent ou l’évolution des pratiques et des techniques, mais de discuter des questions que posent et qui se posent aux alpinistes dans leur relation avec le monde actuel.

Dans cette perspective, les sujets de réflexion et de débats ne manquent pas, comme l’atteste cette Lettre 24 (…)[/i]

Pour lire la suite, c’est

Dans l’attente de vos réactions et suggestions, bonne lecture

Annapurna

PS : Messieurs les modérateurs, serait-il possible d’épingler ceci ?
oui, c’est fait.

Posté en tant qu’invité par tete de mort:

:lol: mon avis personnel est que les gens qui aiment débattre du « contrat social qui, ensemble, les lie à la société » :lol: :lol: sont des mégalos imbus de leur personne et qui croient qu’ils sont différents des autres parce qu’ils pratiquent une activité comportant une part de risques

j’ai fait pas mal de sports et j’ai rarement rencontré autant d’egos surdimensionnés que parmi les « alpinistes ».

et pourquoi pas des « assises des footballeurs » ou des « assises de la pétanque » ? surement que les pratiquants de ces sports se la racontent moins.

La montagne, c’est beau, j’aime bien etre dessus, donc j’y vais, point final. Mon contrat social avec la société va bien, merci

y’a même rozenn qui écrit dans cette lettre, elle parle d’internet :lol: :lol:

tete de mort,
Je n’ai pas encore lu ce numéro de l’OPMA. Mais, l’opinion d’un Paul Keller, Bernard Vartanian, Gilles Rotillon, Olivier Hoibian etc… m’intéresse. Ils ont un « certain » recul sur nos activités grimpantes.
Par ailleurs, j’apprécie la volonté de l’OPMA d’intégrer du sang neuf dans son équipe.
=> Merci à l’OPMA (et à Bernard Amy).

Posté en tant qu’invité par Carduelis carduelis:

Et ils font des lettres sur des sujets « environnementaux »?
Parce qu’ils disent « L’OPMA a pour mission d’assurer auprès des fédérations concernées, des pouvoirs publics, des parlementaires et des instances judiciaires, le suivi des questions que suscitent les pratiques de la montagne et de l’alpinisme, notamment en matière de sécurité, de responsabilité et d’environnement. »
Mais en parcourant leurs dernières lettres (très vite, peut-être trop), ça semble quand même assez centré sur l’activité alpinistique même (le déclin de l’alpinisme, les risques, les secours…).
B. Amy, c’était pas un président de MW France?

J’espère alors pour toi que tu es un pratiquant sans aucune revendication, et en particulier que tu n’as jamais râlé sur des instances qui ne te représentaient pas à ton goût…

Par ailleurs, je t’incite à lire le contenu, tu y découvriras que la distinction montagne/reste de la société est clairement remise en cause, en particulier dans le texte « montagne, îlot d’altitude ? ». Mieux vaut lire et critiquer après que l’inverse, c’est plus constructif ! :wink:

Annapurna

[quote=Carduelis carduelis]Et ils font des lettres sur des sujets « environnementaux »?
Parce qu’ils disent « L’OPMA a pour mission d’assurer auprès des fédérations concernées, des pouvoirs publics, des parlementaires et des instances judiciaires, le suivi des questions que suscitent les pratiques de la montagne et de l’alpinisme, notamment en matière de sécurité, de responsabilité et d’environnement. »
Mais en parcourant leurs dernières lettres (très vite, peut-être trop), ça semble quand même assez centré sur l’activité alpinistique même (le déclin de l’alpinisme, les risques, les secours…).
B. Amy, c’était pas un président de MW France?[/quote]

Bernard Amy est l’un des garants de MW effectivement. Il est vrai que ces derniers temps, l’OPMA a plutôt travaillé sur une approche socio-culturelle de l’alpinisme et que la thématique de l’environnement n’est pour ainsi dire pas présente, dans les dernières lettres en tout cas.

Quelle(s) problématique(s) précise(s) un pratiquant comme toi souhaiterait-il aborder ?

Annapurna

[quote=« ChristopheH, id: 869509, post:3, topic:86368 »]tete de mort,
Je n’ai pas encore lu ce numéro de l’OPMA. Mais, l’opinion d’un Paul Keller, Bernard Vartanian, Gilles Rotillon, Olivier Hoibian etc… m’intéresse. Ils ont un « certain » recul sur nos activités grimpantes.
Par ailleurs, j’apprécie la volonté de l’OPMA d’intégrer du sang neuf dans son équipe.
=> Merci à l’OPMA (et à Bernard Amy).[/quote]
Oui, c’est un ensemble de gens assez extraordinaire dans leur diversité et celles de leurs activités. Pour être complet il y avait au départ Daniel Taupin et Pierre Chapoutot, qui sont sortis par la case montagne … Ces dernières années sont arrivés Nicolas et Rozenn. Le petit dernier, non encore mentionné sur le site, est Bruno Pellicier, qui a succédé à Claude Rey au syndicat des guides puis à l’union internationale des guides de montagne.
Professionnels et amateurs, retraités et actifs, alpinistes et autres pratiquant(e)s de la montagne, « grands » et plus petits, universitaires et autodidactes … et même quelques femmes :wink:

Autrement le site de l’OPMA est ici http://240plan.ovh.net/~cafgo/spip.php?rubrique80 (merci le CAF Grenoble Oisans)
les liens vers les lettres à télécharger en format pdf sont dans la colonne de droite

Pour répondre à Carduelis, l’objet de l’OPMA est l’observation des pratiques humaines y compris effectivement leurs répercussions sur l’environnement, mais il ne s’agit pas de remplacer MW ! L’urgence initiale était la défense « grand public » de la liberté d’accès et la réhabilitation du « droit au risque » devant les velléités réglementaires récurrentes et le tapage médiatique induit par certains accidents, la défense proprement politique de la spécificité du milieu montagne est venue lors de la préparation de la grande loi sur le sport de Buffet, et la préoccupation essentielle actuelle abordéé par différents biais est la lutte contre la « normalisation » de la montagne par sa marchandisation/réglementation, ce qui touche aussi indirectement à l’environnement bien sûr. Pis Claude Jaccoux a payé de sa personne à la manif contre les camions de St Michel de Maurienne, à FR3 avec sa gueule ouverte par une matraque il était assez spectaculaire !

Henri
recruté comme conseiller juridique par Paul Keller alors qu’il trainait dans les couloirs d’Autrans :wink:

Posté en tant qu’invité par Carduelis carduelis:

[quote=« Annapurna, id: 869520, post:6, topic:86368 »]Quelle(s) problématique(s) précise(s) un pratiquant comme toi souhaiterait-il aborder ?
Annapurna[/quote]

La thématique des transports, gros point faible (d’un point de vue environnemental) des pratiquants de montagne, même ceux qui se disent « défenseurs de l’environnement ».
Y’a plein de sujets à traiter, de questions à se poser et de réponses (même partielles) à apporter si l’on ose remettre la façon de se déplacer dans les montagnes françaises (basé sur l’hégémonie de la voiture). Quelques exemples qui me passent par la tête au moment où j’écris (et j’en oublie certainement plein d’autres):

  • Peut-on « pratiquer » la montagne sans la voiture individuelle? (la remise en question initiale).

Si non:

  • l’aventure existe-t-elle encore quand l’accès est rendu si facile par la voiture? Peut-on encore « s’eloigner du monde » (pour reprendre une expression à Béhrault) quand on voit les lumières des villes/villages/télécabines au sommet de beaucoup de montagnes?
  • l’aventure n’est elle plus que « technique » (itinéraires engagés) en Europe Occidentale?
  • l’utilisation de la voiture n’a-t-elle pas développé une « vision unique » de la pratique des activités de montagne (aller-retour parking-sommet-parking) et poussé à la « consommation » des sommets (tout tout de suite plutot que longues marches d’approches)?
  • quelles transformations des activités humaines (loisirs, économiques, survie des villages…) lorsque le pétrole viendra à manquer (restriction de la mobilité, quotas d’essence par personne)?

Si oui:

  • comment favoriser (lobbyiser) le developpement de transport en communs (par exemple sur le modèle suisse)? Est-ce aux structures organisées (fédérations, clubs, sites communautaires) de se charger de lobbying? Ou ceux-ci doivent ils rester « neutres »?
  • l’utilisation des transports en communs (dans une moindre mesure le vélo) ne favorise-t-elle pas la créativité (nouveaux itinéraires, traversées plutot ques des boucles ou des allers retours…) à l’inverse des « topo-voiture » (commerciaux ou pas) prets à consommer?
  • l’utilisation du vélo et des transports en communs ne favorise-t-elle une certaine aventure de proximité (quel que soit le niveau technique)?

… etc … etc…

La montagne n’est pas qu’un sport. Quant aux egos surdimmensionnés, laisse-moi rire. Dans n’importe quel sport (et même ailleurs) tu as des egos surdimmensionnés.

Posté en tant qu’invité par Carduelis carduelis:

[quote=« Francois, id: 869569, post:9, topic:86368 »]

La montagne n’est pas qu’un sport. Quant aux egos surdimmensionnés, laisse-moi rire. Dans n’importe quel sport (et même ailleurs) tu as des egos surdimmensionnés.[/quote]

La montagne n’est pas du tout un sport!

C’est un gros tas de cailloux…

… saupoudré de blanc 6 mois de l’année!

[quote=« Carduelis carduelis, id: 869567, post:8, topic:86368 »]

[quote=« Annapurna, id: 869520, post:6, topic:86368 »]Quelle(s) problématique(s) précise(s) un pratiquant comme toi souhaiterait-il aborder ?
Annapurna[/quote]

La thématique des transports, gros point faible (d’un point de vue environnemental) des pratiquants de montagne, même ceux qui se disent « défenseurs de l’environnement ».[…][/quote]
Je partage tous ces centres d’intérêts, mais cela me parait plutôt être le rôle des assoc comme MW, et des fédérations, voire du politique (oui, je sais, encore un gros mot, mais ce n’est pas inutile d’avoir un écolo comme Gérard Leras à la présidence de la commission transports de la région Rhône-Alpes) de promouvoir des changements concrets.

L’OPMA est plutôt un observatoire, même il y a eu des objectifs ponctuels, disant ce que l’on constate et essayer de l’analyser.
Ceci dit, la réflexion initiée est ensuite à la disposition de chacun pour sa ou ses pratiques personnelles, la réflexion sur le risque m’a personnellement beaucoup servi dans ma pratique judiciaire professionnelle à propos des accidents de montagne où j’ai eu à intervenir.

Autrement, bien sûr que nous vivons tou(te)s tant que nous dans un certain nombre de contradictions, à commencer par le matériel hyper sophistiqués et l’importance dedans des produits pétroliers importés et donc transportés à longue distance, à suivre par les transports. C’est vrai que la voiture c’est bien utile, ne seraut-ce qu’en terme de souplesse horaire, pis pour bivouaquer dedans :wink:

Mais cela ne sert à rien de culpabiliser les gens si l’on n’a pas d’autres pratiques à leur proposer concrètement, vaste débat :rolleyes:

Posté en tant qu’invité par Carduelis carduelis:

[quote=« Freenours, id: 869626, post:11, topic:86368 »]mais cela me parait plutôt être le rôle des assoc comme MW, et des fédérations, voire du politique…

Mais cela ne sert à rien de culpabiliser les gens si l’on n’a pas d’autres pratiques à leur proposer concrètement, vaste débat :rolleyes:[/quote]

Si l’OPMA est un observatoire qui se veut en relation avec le monde qui l’entoure, je vois pas trop où est le problème d’observer et de faire/proposer des analyses sur la problématique du transport (qui a une influence directe sur la pratique randonnesco-alpinistique). M’enfin… c’est votre think tank, vous discutez de ce que vous voulez…

Toujours intéressant d’observer ce « raidissement » dès que l’on prononce les mots « transports en commun » sur c2c…

Ben, c’est qu’on se heurte à nos contradictions. Actuellement il est pratiquement impossible d’ avoir une pratique de WE depuis les TP, je parle même pas de pratique à la journée. Sauf bien sûr cas particuliers qu’on peut toujours trouver …
Pis c’est vrai que ma voiture, elle est parfaite pour bivouaquer à deux dedans et attaquer le matin à l’heure qui nous plaît sans avoir rien à porter …

Comme disait l’autre, le diable est dans les détails.

Posté en tant qu’invité par Carduelis carduelis:

Je serai jamais d’accord avec ça.
Il faut d’abord essayer avant de porter ce genre de jugement.
Je pense que, plus généralement, sans évoquer ton cas personnel, je pense qu’il y a pas mal de gens qui utilisent cette affirmation gratuite parce qu’elle est bien pratique.

Je te remercie pour tes remarques et suggestions. Au-delà des détails dans les habitudes d’Henri, l’OPMA aborde des questions de manière globale en rapport avec les interrogations formulées par ses partenaires, non dans le détail mais de manière à ouvrir le débat. La question de la nature des pratiques touristico-sportives de montagne en relation avec la diminution des énergies fossiles a été soulevée plusieurs fois, notamment par Gilles Rotillon. Il est vrai que nous ne nous en sommes pas encore emparés, et également que les sujets intéressants sont trop nombreux pour être tous traités… :wink:

Il me semble que cela est nécessaire effectivement, et je souhaite ardemment que ce soit le cas une fois les assises organisées, afin de s’ouvrir vers d’autres perspectives au cours d’un nouveau cycle. Je dirais juste d’une part que pour la partie concrète, certaines associations font ça très bien, et pas uniquement les associations de protection de l’environnement comme MW. Je pense évidemment tout particulièrement au travail remarquable sur l’itinérance de la GTA (association Grande Traversée des Alpes). Cet hiver des actions très intéressantes ont été menées autour de la combinaison vélo et ski comme cela a déjà été souligné. Je mentionnerais également la randonnée « ici e(s)t ailleurs » organisée en 2002 pour redécouvrir la ville de Grenoble en trois semaines.

Un nombre croissant de recherches en sciences sociales portent sur ces nouvelles formes de tourisme et de pratiques de la montagne, et je vous invite d’ailleurs, si le sujet vous intéresse, à venir les écouter au colloque « fins et confins du tourisme » qui se tiendra à Grenoble les 26 et 27 mai prochain à la Maison des Sciences de l’Homme (gratuit pour les étudiants, il faut le signaler !).

Bref, le problème de l’environnement peut vite tourner au marronier classique que C2C connait si bien (faut faire ci, oui mais toi t’es pas parfait alors hein…). Mais désormais, un nombre critique de réflexions et d’expériences existant, effectivement, on pourrait souhaiter que l’OPMA s’en inspire pour inciter ses partenaires à proposer des solutions concrètes. L’idée est intéressante, et la suggestion de travailler cette piste sera faite. :wink:

Merci et n’hésitez pas à rebondir déjà sur l’appel lancé par Bernard Amy en plus de suggérer de nouvelles pistes de réflexion.

Annapurna

Cette lettre est bien intéressante :cool:
Par contre, pour les assises, je vois mal comment faire un distinguo net entre l’alpinisme et les pratiques non compétitives.
Pour moi, il y a dans bon nombre de cas une composante compétition dans la pratique de l’alpinisme (cf Pierre Allain), même si celle ci n’est pas assumée ou refoulée (c’est un peu ce que souligne Rozenn Martinoia dans sa contribution)

On va dire que parfois l’aspect compétitif est clairement explicité et parfois il est insidieusement présent en arrière-plan. Parfois c’est l’objet de la présence et la motivation d’un certain nombre d’individus en un même lieu et parfois pas. Parfois il y a évènement encadré et organisé et parfois pas. Parfois le chronomètre est officiel et donne lieu à un classement et parfois c’est juste une bande qui se tire la bourre. Parfois il y a comparaison de performance par des critères quantifiables et mise en conccurrence entre individus via des médias et en public et parfois pas.

Tu m’auras compris, c’est subjectif car en alpinisme, la confrontation des belligérants n’est pas directe. Mais l’objet est ici l’ensemble des activités qui permettent d’atteindre le sommet d’une montagne. Et parmi elles, certaines possèdent des formes clairement définies comme compétititives, comme le trail ou le ski alpinisme par exemple. Ces formes sont clairement exclues de la discussion dans le cadre de ces assises, non parce qu’elles ne nous intéressent pas et ne sont pas intéressantes, mais bien parce que organisées et institutionnalisées, elles ont déjà du monde pour s’occuper d’elles…

D’ailleurs, vu le nombre de réponses, je me pose une question. Faut-il créer un sujet spécifique pour relayer l’appel fait aux pratiquants pour qu’ils expriment un avis, une attente, car l’information n’est pas accessible directement, ou les pratiquants autonomes se désintéressent-ils de toutes les structures (telles les fédérations) qui peuvent prendre des décisions parce qu’ils ne se reconnaissent pas en elles alors que ces décisions les concernent indirectement la plupart du temps (refuges par exemple) même s’ils n’en sont pas membres ?

Annapurna

Posté en tant qu’invité par Raymond Roussel:

Comme ancien alpiniste plus que cinquanteanire, je me souviens avoir aimé la vitesse, la précision, la maîtrise et mon corps ressenti comme un instrument.
Il y avait aussi de la poésie à être là où ne sont pas les autres, il y avait du plaisir à courir, renifler le passage, éviter l’impasse ou s’en sortir sans encombre. Il y avait du plaisir à être le premier à cet endroit et le raconter …au bar.
Je n’étais pas juste une mécanique bien huilée. Le plaisir personnel et la compétence était là. Une pointe d’orgueil à êtrer reconnu par mes pairs, aussi, et ça j’en connais les raisons intimes.
Je cite Musil: Ne te soumets pas au tribunal, dont tu ne reconnais pas le verdict. Les alpinistes, c’est une certitude, aiment se reconnaitre entre eux, comme les jazzmen, qui savent improviser, ici et maintenant en se jouant des codes, parfois toute une vie (Portal, Solal, Emler…)

Comme beaucoup, j’ai pris les 100 plus belles courses de GR et j’ai rêvé. Je me suis discipliné, je suis aussi devenu ambitieux et j’ai coché la dernier voie décrite.
Dans le même temps j’ai reçu le Septième degré de Messner et j’ai vite compris que les marches étaient plus hautes que je ne pensais.
Puis vinrent les alpinistes « chronométriques », Berhault, Boivin, Escofier, et, last but not least Profit. La cordée Lachenal et Terray, avait montré l’exemple, Pierre allain l’avait théorisé. Ce n’était pas la fin de l’histoire mais en tout cas, la limite d’un processus.
Le corps est clairement devenu une machine pour certains et la logique du records s’est imposé.
Je n’ai pas vu le film de CD, mais je me plait à croire qu’elle réhabilite (un peu) cette poésie, des montagnes et l’Odeur de l’altitude comme l’écrivait si bien Sylvain Jouty.
Au fond de soi, avec un peu de clairvoyance, on SAIT pourquoi on va en montagne et comment délaissant les chemins traçés, on peut faire un pas de côté.
C’est vrai que j’ai cessé d’en rêver, et d’y aller. Je grimpe dans les dévers aseptisés des belles falaise calcaires et j’adore la « slack line », ce « Zen » absolu que je recommande à chacun (avec ou sans vide!).