La frousse en tête

Posté en tant qu’invité par Onward:

Bonjour à tous,

Je ne sais pas si c’est le bon endroit pour parler de ça, désolé donc si je suis hors-sujet.

Ça fait presque 1 an et demi que je grimpe en salle à raison de 2 fois par semaine (à part une petite interruption de 2 mois…) et j’adore ça. Je suis loin d’être doué (malgré ce rythme je fais à peine du 6b…) mais je grimpe pour mon plaisir, point. Mon but était de pouvoir grimper dehors et il y a quelques semaines c’est ce que j’ai été faire avec mon partenaire.

Une petite voie apparamment tranquille dans le 5c/6a sur laquelle je me lance, en tête… Tout se passe bien, j’arrive à l’avant-dernière dégaine qui se trouve après un petit rebord et je continue l’ascension vers la dernière, et là je me retrouve bloqué par une difficulté technique. C’est à ce moment que je me rend compte de la situation :

  • Je suis à environ 2.5m au-dessus de la précédente dégaine
  • Cette dégaine se trouve à environ 2m du rebord…

Ce que j’ai interprété comme (à tort ou à raison), si je chute, c’est le smash 4.5m plus bas… Très vite c’est la panique, bras qui se tétanisent, je reste planté là comme un con pendant une bonne minute à me demander dans quel état je vais sortir de là… La grosse frousse. Finalement, je décide de tenter quelque chose, tout en force, ça passe, je m’assure au sommet et redescend sain et sauf. Tout est bien qui finit bien.

Sauf que depuis ce moment-là, je ne peux plus grimper en tête. Même en salle, pour peu que la dernière dégaine se trouve au niveau de mes pieds, je rebloque et c’est la panique alors qu’il n’y a pas de raison. Hier, c’est sur une 5a/5b que j’ai bloqué honteusement, alors que je l’avais fait de nombreuses fois auparavant. Rien à faire. Quelle que soit le niveau de la voie, cette simple situation me fout les glandes et je n’arrive plus à grimper. La cata. Et plus j’essaie, plus ça devient pire.

Cette situation me désespère et me tend au point que mon niveau s’en trouve affecté même en bloc. Je ne m’amuse plus en grimpant, hanté par cet échec. Et pour finir de m’achever, mon partenaire que j’ai initié il y a 5 mois vient de me dépasser en niveau et grimpe joyeusement en tête sur des trucs que je n’ai encore jamais fait… :’(

Comment puis-je vaincre ce blocage et regrimper normalement? Y a-t-il certains d’entre vous qui sont passés par là?

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par Nukem:

Onward a écrit:

Y a-t-il certains d’entre vous qui sont passés par là?

Par un 6b ? non, jamais. C’est trop dur.

Bon, sinon pour ton problème, je pense qu’une école de vol s’impose. Trouve toi un assureur en qui tu as confiance et qui sache dynamiser (oh, un troll …). Une voie où tu peux tomber sans problème et lâche toi.

Commence par le point au niveau des genoux, puis des pieds, etc … Quand tu te jettes en sifflotant 5m au dessus du point, c’est bon. Tu es guéri.

Posté en tant qu’invité par PoyPoy:

ah ben ça, ça me rappelle des choses.

En tous cas, pour commencer, 6b en un an et demi, c’est bien !
SInon, moi oui, je suis passé par ce genre de moment. Il parait effectivement que l’école de vol est très conseillé dans ce genre de cas. Jamais essayé…
Moi je suis reparti doucement dans des niveaux que je maitrisais, en augmentant progressivement le niveau, en me forçant à mousquetonner la dégaine le plus tard possible etc…
Finalement je me suis rendu compte que le niveau, c’était pas régulier pour moi, et que c’était plus une question de feeling à la date t au moment m. Ce qui m’a vraiment libéré je crois, c’est de passer des voies d’un niveau facile mais en solo et en libre, là où l’échec n’est pas permi.

Après, c’est une question de philisophie et une façon de voir comment on pratique cette activité…

Bonne grimpe, et je suis certain que dans un mois ton histoire sera ouliée!!

Posté en tant qu’invité par Quicky:

Moi aussi on m’a directement fait faire du vol quand j’ai commencé à grimper en tête pour justement pouvoir se « libérer » et ne pas avoir ce problème dont tu parles. Tant que je grimpais, j’avoue que tout allait à merveille…

Mais voilà, j’ai été blessée en course à pied, j voulais pas arrêter de grimper et j suis rentrée dans un engrenage dont j’ai déjà parlé sur ce forum… bientôt 10 mois après mon opération, 2 ans que je n’ai pas pu grimper et je n’ai toujours pas posé mes mains sur un bloc.
J suis pompier volontaire et c’est en commençant à reprendre cet activité que j’ai réalisé ce qu’il m’arrivait : j’ai découvert quelque chose : la PEUR. J’ai tendance à paniquer car j’ai peur de me refaire mal et de revivre ce que j’ai vécu pendant plus de 2 ans. J’ai des douleurs dues à l’opération, un tendon fragilisé et des ligaments rompus à l’avant-pied qui font que la stabilité de ma cheville et de l’appui en escalade est faible.
J’ai appliqué la politique de l’autruche et j’ai décidé depuis un mois de travailler vraiment sur mon problème car j’ai réalisé que le temps ne m’aiderait pas à le résoudre.

Voilà le témoignage que j’aimerais t’apporter.

Posté en tant qu’invité par grimpeur61:

Une histoire similaire met arriver il y deux ans j’avais le même niveau que toi et après je pouvais même plus faire de tête, j’en ai parler à mon instructeur il m’a fait faire des vole . Au début des petit c’est à dire 1 m au desssus de la dernière dégènne puis progreessivement je suis monté et maintenant je faire des fly de 8-9 mètre sans pb( faut avoir des couilles quand même ) bref la meilleur solution c’est d’affronter le danger pour l’emporter sur ses phobies.

Posté en tant qu’invité par Jaco:

Attention Grimpeur 61 , les couilles du bon côté de la sangle quand tu vole sinon…

Posté en tant qu’invité par Pat ©®™:

J’ai eu un passage identique. Pour moi ca a ete le signe d’un progres peu de temps apres. Mets l’escalade de cote pendant un petit moment et reviens y sans passer par la salle et par du 4 en falaise.
Je jetter dans un 6a en falaise quand on passe 6b en salle est sans doute le meilleur moyen pour se retrouver dans ton cas…
Je me suis amuse a faire des vols volontaires… dans des devers OK (mais est-ce necessaire, a part pour le fun?), mais sur une dalle, ca ne m’a servi a rien a part de risquer de se faire mal volontairement… et a flipper un peu plus. En escalade, j’ai jamais pu vraiment choisir de ne voler que dans des devers, ni ou ca m’arrange…

Posté en tant qu’invité par lefab07:

Salut Onward,

Sache tout d’abord que la peur lorsque l’on grimpe en tête reste normale ! Certain appellent cela du stresse positif d’autre la pompe à adrénaline ! Ne te prends pas la tête prends le temps de reprendre confiance dans des vois bien équipées n’hésite pas à faire de la moulinette le temps de dédramatiser et de reprendre du plaisir.
Ne fais pas cela pour prouver aux autres que tu es capable d’y arriver tu dois le faire pour toi, tu dois prendre un max de plaisir et si ce n’est pas le cas fait de la moulinette.
Je grimpe depuis 10 ans et je connais pas mal de grimpeurs avec de l’expérience qui sont en moule dès que la cotation dépasse le 6A.
Ces gents grimpent exclusivement dans le 6c 7a pour être certain qu’on ne les obligera pas à poser les paires.

Bon garde le moral et n’oublis jamais que tu grimpe pour toi !! l’escalade se fait à deux, mais le plaisir reste solitaire !!!

Posté en tant qu’invité par FcK:

un bon vol avec quelqu un de confiance (une bonne corde et un point solide) et tout repart comme avant…

Perso je ne fais jamais de tête en salle( j’aime pas ça) , et jamais de moule en exterieur (j’aime pas ça). Je passe du 6b en salle (après 2 ans , je sais pas d’où tu sors que c’est pas terrible en 1 an 1/2). Et en exterieur du 6a+.
Comme toi j’ai horreur de tombé, mais ça me pousse. Je me dis qu’après une école de vol j’aurai tendance à lacher plus tot qu’actuellement.
Peut être que ma progression est plus lente mais une fois que je suis serein dans un niveau, je ne pense plus à la chute. Sache aussi qu’en passant du 6b, tu peux te faire super plaisir dans un 5b à prendre des petites prises qu’avant tu n’envisageais même pas :slight_smile:

Aller bon rétablissement!

[quote=-Pierre-]Perso je ne fais jamais de tête en salle( j’aime pas ça) , et jamais de moule en exterieur (j’aime pas ça). Je passe du 6b en salle (après 2 ans , je sais pas d’où tu sors que c’est pas terrible en 1 an 1/2). Et en exterieur du 6a+.
Comme toi j’ai horreur de tombé, mais ça me pousse. Je me dis qu’après une école de vol j’aurai tendance à lacher plus tot qu’actuellement.
Peut être que ma progression est plus lente mais une fois que je suis serein dans un niveau, je ne pense plus à la chute. Sache aussi qu’en passant du 6b, tu peux te faire super plaisir dans un 5b à prendre des petites prises qu’avant tu n’envisageais même pas :slight_smile:

Aller bon rétablissement![/quote]
Je suis assez d’accord avec Pierre, d’autant plus que d’aprés ton mail il s’agissait de ta première sortie falaise, si je comprends bien. Plus je grimpe et plus il me semble que l’escalade en salle et en falaise sont deux activités trés différentes. Je pense que tu devrais dans l’immédiat oublier ton niveau en salle quand tu vas dehors et prendre confiance en faisant un maximum de longueurs « faciles » en tête. C’est le meilleur moyen pour acquérir des repères dans ce qui est finalement pour toi un nouvel environnement… et surtout prendre du plaisir à être sur le rocher !
Quand je me suis mis à la falaise (petit à petit et avec une fréquence de sorties pas trés élevée certes), j’ai mis un bon moment avant que mon niveau atteigne celui que j’avais en salle (et quand je regarde autour de moi, c’est pareil pour la plupart). C’est normal, les 2 pratiques ne demandent pas les mêmes aptitudes …
Depuis j’ai multiplié les sorties falaise, et aujourd’hui, c’est l’escalade en salle qui me parait parfois un peu « martienne », et au niveau des cotations ya pas photo !!!
Il faut reconnaitre qu’en falaise la lecture est souvent moins évidente qu’en salle, avec bien sûr la peur de s’engager dans une impasse … et bien sûr si on est pas habitué à ces situations où il faut essayer de rester zen pour mieux analyser la voie, ca te met le doute, tu commences à cogiter, à regarder le point (parfois un peu loin) sous tes pieds, etc etc … tu connais la fin !!!
Donc encore une fois, prends du plaisir et de l’expérience, la confiance suivra …
Aprés, dis-toi aussi que certains jours, tu grimperas avec feeling, confiance, sans envisager la chute parce que tu seras en confiance, et d’autres jours, pour pleins de raisons valables, ca pourra être le contraire … c’est normal, et à mon avis il faut savoir l’accepter.
Pour l’école de vol, ca peut être une solution (surtout, si la peur de la chute t’empêche maintenant de refaire des voies que tu maitrisais), mais à mon avis, tu as plus besoin de retrouver des sensations de « grimpe » que de « vol » …
donc ne te prends pas la tête, essaie de faire abstraction de ce qui t’arrive et de te concentrer et de t’appliquer sur ta manière de grimper, en ayant toujours le souci de grimper relâché.

Bon courage, ca ne durera pas !!

Posté en tant qu’invité par Valérie:

Fais-toi plaisir, faut pas regarder que le niveau. La difficulté ça doit t’aider à progresser, pas l’inverse.
Perso, je grimpe depuis des années, et je dépasse pas le 6a en tête (bon c’est vrai que maintenant je grimpe en diletante, une fois tous les 36 du mois, donc…)

Mais même quand je grimpais régulièrement, j’ai TOUJOURS eu la trouille dès que je dépassais ce satané point !! J’avais beau en bouffer, nada, plus je m’obstinais à vouloir passer dans des voies que j’avais déjà passées auparavant en tête (après travail en moul’), moins j’y arrivais… et plus j’avais la trouille…moins j’avais du plaisir à y aller…
J’ai essayé l’école de vol, mais je m’obstinais à pas vouloir me lâcher, c’était plus fort que moi, je ne veux pas tomber :!

Finalement, j’ai repris par la base dans du 4, tranquillement, reprendre confiance en mes pieds, dans le rocher, travailler la gestuelle… ça va mieux, surtout depuis que je m’en fous de passer ou pas du 6a en tête (la pression qu’on arrive à se mettre tout seul, qd même !)… je grimpe QUE pour mon plaisir, je fais des voies montagne faciles (à la limite de la rando-escalade), et je m’amuse comme une folle !

Finalement, j’ai découvert que l’escalade c’est pas un sport où je pourrais faire de gdes perf’ à cause de cette trouille, mais j’ai appris à la gérer un peu, et surtout à me connaître moi même !