Bonjour voici les nouveaux chapitres Tien-Shan de l’Intérieur très bientôt disponible dans le « Guide de l’Alpinisme au Kirghizstan »
bonne lecture
Extrait de la table des matières
A.6. Le Tien-Shan de l’intérieur
A.6.1) Le massif de l’Ak Shyyrak-4037
A.6.2) Le massif d’At-Bashi
A.6.3) Le massif du Borkoldoy
A.6.4) Le massif du Baybiche-Too
A.6.5) Le massif du Chakyr-Korum
A.6.6) La chaîne du Djaman-Too
A.6.7) Le massif du Jany-Jer
A.6.8) Les massifs du Jetim et du Jetimbel
A.6.9) Les massifs du Jumgal-Too et de l’Oy-Kaïng
A.6.10) Le massif du Kabak-Too
A.6.11) Le massif du Kapka-Tash
A.6.12) Le massif du Karagoman
A.6.13) La chaîne du Karamanyok
A.6.14) Le massif du Kara-Too
A.6.15) Le massif du Kekkirim-Too
A.6.16) Le massif du Kerpe-Too
A.6.17) Les massifs du Kyzart et Kara-Katta
A.6.18) Les massifs du Sary-Beless-Kell-Too et Kökkyia
A.6.19) Le massif du Moldo-Too
A.6.20) Les massifs du Naryn-Too et de l’Ulan
A.6.21) Le massif du Nura
A.6.22) Le massif du Sary-Kamish
A.6.23) Les massifs du Song-Kül-Too et de l’Ak-Tash
A.6.24) Le massif du Suusamyr-Too
A.6.25) Le massif du Torugart
B.3. La chaîne de l’Alaï
B.3.1) Vallée de la Dugoba
B.3.2) Autres vallées de la chaîne de l’Alaï
B.3.3) Massif de l’Oïbala, l’extrême Orient de l’Alaï
Extrait du corps du guide
A.6.1) Le massif de l’Ak Shyyrak-4037
Caractéristiques diverses
La chaîne Ak Shyyrak, dans le Tien-Shan de l’intérieur ne doit pas être confondu avec celle du même nom considérée comme faisant partie du Tien-Shan Central et d’une plus grande altitude. D’ailleurs l’Ak Shyyrak de l’intérieur ne culmine qu’à 4037 sur un sommet sans nom. Cette petite chaîne de montagne de 40-60 km d’extension, orientée légèrement est-ouest est situé un peu au nord du massif du Djaman-Too, entre les village de Djergetal au sud et la dépression du Naryn à Kazarman. On peut en effet adjoindre au massif la ligne de crête continue du Shaar-Tash plus basse à l’ouest. Le col Kargalik sépare ainsi ces deux parties de la crête Bordée également au sud par les rivières Makmal puis Alabuga qui se jette en amont d’un défilé de la rivière Naryn, bordant ce même massif au sud. A l’est le massif vient touché la chaîne du Ferghana.
Les roches de ce petit massif sont essentiellement des roches sédimentaires, dont le relief s’est également fortement érodé ne possédant probablement pas une arête principale cristalline ou suffisamment solide comme son voisin plus au sud le Djaman-Too. Ainsi le versant sud est souvent constitué par une succession très rapide et compliquée de vallons creusés sous l’effet de l’eau et fortement imbriqué dans un réseau complexe de cours d’eau temporaire.
Le long de la crête principale, le relief érodé et les courbes régulières se prêtent à un parcours de randonnée sur quelques jours. Mais le peu d’activité pastorale dans cette région sèche, surtout dans la zone des lacs au nord, n’a pas permis l’existence de chemin de randonnée sur la crête de l’Ak Shyyrak, hormis ceux du passage des deux principaux col d’Ayrtash et de Kargalik. En revanche celle du Shaar-Tash est parcouru par un chemin faîtier permettant de rejoindre facilement les jaïloo de part et d’autre à plus basse altitude.
Du fait de l’absence presque totale de glacier, le relief est particulièrement sec, tant au nord qu’au sud, et l’on ne peut compter que sur l’eau de fonte de névé, et de quelques réserves de nappes souterraines résurgentes par-ci, par là. Quelques trop rares lacs sont présents en versant Nord autour de jaïloo d’altitude vers 2500-3000. L’eau est donc une denrée rare dont il faut tenir compte sur le parcours des crêtes. Il faut également prendre quelques précautions dans les zones d’élevage où l’eau peut être contaminée.
Accès au massif
L’accès le plus direct au massif est celui du col routier de Kaldama passant la crête du Ferghana. Il permet de rejoindre facilement les parties Nord et Sud du massif, aux villages de Kazarman (Nord) ou Kosh-Diube/Djergetal (Sud, par le col Akkiya 2932m). Sur le versant Nord la piste de Kazarman à Chetbulak vous permet de rejoindre au plus haut le sentier du col Kargalik (3122 m) séparant les deux crêtes du massif. La route de l’est depuis Naryn permet de rejoindre également Kosh-Diube une fois traversée du bon coté la rivière Alabuga.
Cartographie. 1/100 000ème: k43-101
A.6.4) Le massif du Baybiche-Too
Caractéristiques diverses
La chaîne du Baïbiche-Too n’est pas forcément facile à repérer sur la carte, car ses marges à l’est sont des relief très doux au sud de la large dépression de la rivière Naryn, ainsi qu’au sud-ouest des villes de Naryn et Dostuk. La chaîne commence en effet comme une continuation du court massif du Kara-Too. En comptant ces faibles élévations au dessus de larges dépressions inter-montagneuses, l’extension est de 140 kilomètres. Il faut alors trouver la crête culminante, non désigné comme tele sur les cartes, comme le plus à l’ouest sur 60 kilomètres de largeur, tout juste au nord du Djaman-Too avec son sommet le plus élevé, sans nom à 4337 m. Dans le même secteur très proche se trouve à l’est le Pic Aktash à 4323 m et à l’Ouest, le Pic Tuyuk-Uyruk à 4247 m.
Le massif est donc séparé du Djaman-Too au sud par le col Kashkasu à 4008. La rivière Turasu sépare en deux cette partie occidentale du Baïbiche-Too. De la proximité immédiate (quelques kilomètres) de la dorsale principale et cristalline du Djaman-Too, on peut supposer une géologie similaire sur la présente de roches sédimentaires en périphérie. Toutefois nous n’avons pas de renseignement plus précis sur des roches plus solides sur la crête du Baïbiche-Too. Toutefois la crête principale présente un relief très découpé signe d’une possible solidité rocheuse. Par ailleurs, contrairement à sa grande soeur du sud, la chaîne ne présente pas de glacier sur son versant Nord.
Ainsi à ce jour, il n’existe pas de témoignages précis sur les possibilités d’alpinisme rocheux dans cette partie du massif. La proximité immédiate du Djaman-Too permet d’utiliser néanmoins ce massif comme terrain d’acclimatation.
Le climat est identique à celui du Djaman-Too avec une grande sécheresse ambiante de steppe de haute altitude.
Accès au massif
L’accès le plus direct au massif est celui du col routier de Kaldama passant la crête du Ferghana. Il permet de rejoindre facilement la partie Nord par le village de Djergetal (par le col Akkiya 2932m).
Cartographie. 1/100 000ème: k43-114 (versant sud), k43-102 (versant nord)
A.6.5) Le massif du Chakyr-Korum
Caractéristiques diverses
La chaîne du Chakyr-Korum est de faible étendue en longueur sur 30 km en forme de faux, et 8 km dans sa plus grande largeur. Elle est située au nord du massif du Borkoldoy dont l’altitude est plus grande atteignant les 5000 m. Le Chakyr-Korum culmine lui à 4558 m. Le massif est bordée au Nord par le haut cours et les sources de la rivière Naryn, ainsi que le massif du Jetim. A l’Ouest la chaîne est bordée par la partie orientale du Naryn-Too et la rivière Karakol et au sud par le Borkoldoy et la rivière Djagalmay.
Le Chakyr-Korum prend son nom de la rivière Chakyr-Korum naissant au creux du massif, dans l’anse de la faux.
Les fonds de vallée varie entre 3000 et 3500 mètres d’altitude. L’implantation glaciaire est essentiellement en face Nord sur une vingtaine de glacier. Les langues terminales commence vers 3700-3800, formant des faces courtes de 600-700 mètres relativement raides. Les faces sud sont rocheuses. Les camps de base peuvent s’établir dans la plupart des vallées faciles d’accès car leur fond est relativement plat et court, à moins d’une journée de marche d’approche. Seules la dépression du Naryn et la vallée du Chakyr-Korum présentent une activité pastorale, mais aucun sentier ne traverse le massif à proprement parler.
Il n’existe pas d’informations sur les possibilités alpines du massif mais nul doute que l’isolement et l’exploration en ferait un terrain d’aventure tout à fait convenable.
Accès au massif
L’accès au massif est identique à celui menant au massif du Jetim ainsi qu’à la partie Nord de la chaîne du Borkoldoy, par la route de Barskaun, col de Barskaun, col de Suyek et le village de Karasai. Comme dans le Borkoldoy, il faut compter entre 2-4 jours pour s’y rendre depuis la capitale Bichkek. Dans cette partie du territoire kirghize, il n’y a pas également pas d’habitat permanent. Ce sont seulement soit des territoires de chasse, soit des fermes d’élevage et des bergeries, pas d’établissement stable durant l’année, la zone des sïrts.
Cartographie. 1/50 000ème: k43-96-3 (partie Ouest) ; 1/100 000ème: k43-95 (partie Est), k43-96 (partie Ouest); 1/200 00ème : k43-24.
A.6.9) Les massifs du Jumgal-Too et de l’Oy-Kaïng
Caractéristiques diverses
La crête du Jumgal-Too est une chaîne de montagne de moyenne altitude (4075 m, attention suivant les cartes les altitudes varient) du Tien-Shan de l’intérieur. Elle s’étend sur une soixantaine de kilomètres, direction Est-Ouest dans sa partie orientale, Nord-Est-Sur-Ouest à l’occident. Sa largeur est faible de l’ordre de 15 km. Elle est située à l’Est de la dépression de Suusamyr et au Nord-Ouest de la dépression de la ville de Djumgal. La chaîne est immédiatement au sud des monts Karamanyok dont elle est séparée par le col de Suyek.
Le réseau hydrographique du Jumgal-Too est constitué au Nord par la rivière Suyek, à l’Est par le cours du Djoo-Djiurek et au sud par l’Oy-Kaïng. A l’extrême Sud-Ouest, ses contreforts sont baignés par les aux du Kekemeren, un affluent important du Naryn.
La plupart des grandes vallées autour de la chaîne sont situées à 2500 m. Les reliefs du Djumgal-Too sont plutôt doux, présentant des vallées à fond plat ou faible pente, ont souvent un profil en auge et permettent d’accéder facilement aux divers cols de la crête, utilisés dans les activités pastorales. Quelques petits glaciers se logent dans les faces nord aux altitudes dépassant les 3900 m. Là le décor se minéralise peu à peu avec quelques falaises sur les crêtes les plus élevées (latérales ou dorsales).
La vallée de l’Oy-Kaïng (ou Oy-Gaïng) sépare ce massif de celui de l’Oy-Kaïng. Ce dernier massif se révèlent plus alpin, culminant d’abord à une altitude plus élevé, 4273 m. Les glaciers y sont légèrement plus étendue. Il y a également moins de col traversant le massif. L’orientation du massif de l’Oy-Kaïng est très nettement Nord-Est-Sur-Ouest, le massif est également moins étendue sur une trentaine de kilomètre.
La géologie du Djumgal-Too et de l’Oy-Kaïng est particulièrement complexes, mélangeant des roches sédimentaires, métamorphiques et granitiques : schistes, mica-schistes et granites. Le climat de la région, plus isolée des influences de l’Ala-Too kirghize, est donc légèrement plus sec et plus proches de celui des steppes de haute altitude plus au sud. Une certaine présence glaciaire indique tout de même un niveau acceptable des précipitations, loin de la sécheresse des massifs plus au sud comme le Kekkirim-Too et le Djaman-Too.
Sur les pentes des massifs on retrouve des prairies de pâturage où poussent le genièvrier et les arbustes steppiques, dans les zones plus humides de moyenne altitude quelques forêts d’épinettes du Tien-Shan.
Là encore rien n’a été dit sur la randonnée et l’alpinisme dans ce secteur. Voilà bien des critères indéniablement propice à la découverte.
Accès au massif
Deux accès sont possibles par le nord et la dépression de la vallée de Suusamyr, en suivant les pistes le long de la rivière Karakol. Par la route empruntant le début des gorges de la rivière Kekemeren, on accède aux pistes des vallées intérieures du Djoo-Djiurek et de l’Oy-Kaïng. Le versant sud de l’Oy-Kaïng peut être atteint par la route Ribache-Kochkor-Col de Kyzart-Djumgal et les villages comme Bash-Kurgandy.
Cartographie. 1/50 000ème: k43-65-2, k43-66-1 (Djumgal-Too); 1/100 000ème : k43-65 (Djumgal-Too et Oy-Kaïng), k43-66 (Djumgal-Too); 1/200 000ème : k43-15.
A.6.10) Le massif du Kabak-Too
Caractéristiques diverses
La chaîne du Kabak-Too est de faible extension sur 40 km d’Est en Ouest. Elle est située juste au Nord du massif plus important du Moldo-Too dont l’altitude est comparable. Le Kabak-Too culmine à 4144 m. Quelques autres 4000 sont également proche de ce point culminant. Le massif est bordée à l’Ouest par la rivière Kekemeren, un affluent du Naryn et au Nord la rivière Djumgol. Le versant sud est flanqué par les eaux du Myn-Kush.
Le versant Nord possède quelques traces de petits glaciers et de névés permanent. Aussi la montagne est elle moins sèche que ses voisines bien plus au sud. Le massif ne possède pas d’enjeu alpin majeur, mais doit bien se prêter à la randonnée pédestre à la rencontre de la vie pastorale sur ses divers flancs.
Plusieurs sentier de randonnées atteignent ainsi les cols de Donguz (sud-est), Emeli (est), Kashkasu au centre. Les arêtes sommitales du Pic 4144 présentent un secteur plus rocailleux et nettement découpés. Il n’y a pas d’informations sur la solidité des formations rocheuses du secteur.
Accès au massif
L’accès au massif peut être réalisé soit par la route de Ribache au Nord-Ouest, en arrivant au village d’Ak-Tash, soit par la route de Suusamyr (depuis Bishkek) et la vallée du Kekemeren. De la jonction de ses deux routes (Aral, Ak-Tash) on peut rejoindre Sarybulak à l’est et Min-Kush au sud.
Cartographie. 1/100 000ème: k43-77 (est), k43-78 (ouest)
A.6.11) Le massif du Kapka-Tash
Caractéristiques diverses
La chaîne du Kapka-Tash s’étend en longueur sur 40 km d’Est en Ouest et 10 km en largeur. Elle se situe immédiatement au nord du massif du Nura, proche de la ville de Naryn. Le Kapka-Tash présente une vaste zone tabulaire sur sa dorsale autour de 4000 mètres d’altitude, au relief de pénéplaine, probablement dû à l’abrasion d’anciennes calottes glaciaires. C’est l’idéal pour des randonnées alpines à la découverte de paysages ouverts de steppes montagneuses. Le massif est encadrée par deux dépressions, au nord la large plaine du Sulmansary, et au sud la vallée du Kokturpak. Chacune des deux vallées sont à 3000 mètres d’altitude et les reliefs doux de la montagne forme ce que les kirghizes appellent le territoire des « Sïrt », ou pâturage de haute-altitude entre 3000 et 4000.
Accès au massif
L’accès le plus direct au massif se fait depuis la ville de Naryn en contournant par l’est le massif du Nura par la piste qui remonte la vallée du Maliy Naryn, contournant également le Kapka-Tash à l’est, en direction du col de Djalpakbel entre les monts du Karagoman et du Karadjorga (au Nord du Kapka-Tash). Le col de Djalpakbel à 3300 est un bon lieu de départ pour une vaste randonnée qui combine les monts du Kapka-Tash au sud et du Karagoman au Nord et du Karadjorga à l’Ouest.
Cartographie. 1/100 000ème: k43-93
A.6.12) Le massif du Karagoman
Caractéristiques diverses
Les chaînes du Kara-Koman et Keriu-Kara-Koman s’étendent en longueur sur 56 km d’Est en Ouest et 12 km en largeur. Elles se situes immédiatement au sud du massif du Terskey Ala-Too dans sa partie occidentale. La partie Ouest culmine à 4233 m et la partie est du Keriu-Kara-Goman à 4339 m. La partie est du Kara-Koman est peu ou prou une extension du Terskey-Ala-Too sous la forme d’une vaste plateau d’altitude à plus de 4000 entrecoupé de reliefs abrasés par d’anciennes calottes glaciaires, une pénéplaine de « Sïrt » ou pâturage de très haute-altitude. Un climat où les nuits sont fraîches et où il n’est pas rare qu’il neige temporairement en été, mais où la présence glaciaire proprement dîtes fait défaut.
En revanche dans la partie Est du Keriu-Kara-Koman, nettement découpé par la vallée du Kara-Koman, se loge versant Nord un véritable petit écrin de glaciers face à l’immensité blanche et toute proche du Terkey Ala-Too. Un petit bijou kirghize bien modeste mais remarquablement monté telle une calotte de quelques kilomètres au dessus de 4000.
Accès au massif
L’accès le plus direct au massif se fait depuis la ville de Naryn en contournant par l’est le massif du Nura par la piste qui remonte la vallée du Maliy Naryn, contournant également le Kapka-Tash à l’est, en direction du col de Djalpakbel entre les monts du Kara-Koman et du Karadjorga (au Nord du Kapka-Tash). Le col de Djalpakbel à 3300 est un bon lieu de départ pour une vaste randonnée vers le Nord-Est en direction des vallées des rivières Kara-Koman.
Avant la montée au col de Djalpakbel, à la jonction des vallées Korumdusu et Karakoman, une piste permet de remonter à la jonction des vallées du Chon-Karakoman et Kychy-Karakoman. De là on peut choisir les parties Ouest en remontant le Chon-Karakoman ou Est dans la vallée du Kychy-Karakoman. Les camps de base sont à une journée et demi de marche de la piste principale du col de Djalpakbel.
Cartographie. 1/100 000ème: k43-82
A.6.14) Le massif du Kara-Too
Caractéristiques diverses
La chaîne du Kara-Too est une petite chaîne de montagne étendue sur 26 km d’Est en Ouest et 6 km de largeur. Son plus haut sommet culmine à 4067 m d’altitude. Elle est située juste au Sud-Ouest de la ville de Naryn dans une axe suivant les monts Karacha et la partie orientale des Baïbiche-Too. Elle est bordée au sud par la dépression de l’At-Bashi au sud et ses gorges à l’Est. Au nord les monts donnent sur la vaste dépression du Naryn.
Son climat extrême continental au dessus des steppes d’altitude en fait un lieu de relative sécheresse. Dans la montagne l’eau est donc une denrée rare.
La crête principale présentent un relief d’abrasion légèrement tabulaire dans sa partie orientale, qui se prête à la randonnée. Le massif n’a aucun glacier et n’a qu’un seul sommet au dessus de 4000. La partie occidentale présente elle un relief plus accidenté avec de profonde ravine et qui semble surgir nettement au dessus des plaines environnantes. La carte ne fait mention d’aucun sentier menant à la crête principale du Kara-Too demandant donc un peu d’exploration et de reconnaissance préalable.
Accès au massif
L’accès au massif est aisé, car dans les larges dépressions du Nord et du Sud ce ne sont pas les routes et les pistes qui manquent. Les villages de Dostuk,Kulanak permettent d’aborder facilement les pentes du versant Nord. La piste menant au village d’Akbulak et la remontée de la vallée de l’Ulan en direction du col Ulan permet de rejoindre le versant Sud.
Cartographie. 1/100 000ème: k43-103 (Ouest), k43-104 (Est), k43-92 (Nord)
A.6.15) Le massif du Kekkirim-Too
Caractéristiques diverses
La chaîne du Kekkirim-Too est massif qui culmine à 4351 m d’altitude, d’extension Est-Ouest sur 60 km et dans la plus grande largeur Nord-Sud 38 km. La chaîne de montagnes est situé au Sud-Est de la dépréssion du vaste réservoir de Toktogul, au Nord du Ferghana est à l’Ouest du Moldo-Too. La rivière Naryn coule à l’Est dans une profonde gorge (1200 mètres d’altitude) tranchant littéralement le Tien-Shan des Moldo-Too et du Kekkirim-Too en deux. De part et d’autres on se trouve souvent sur des crêtes au-delà des 3500 mètres. On peut facilement imaginer combien grandiose doit-être le paysage, comme une sorte de Colorado kirghize.
Le Kekkirim-Too comme ramassé sur lui-même, pointe au dessus de dépressions au Nord et au Sud ses pointes rocailleuses, agrémentées ça et là de tous petits glaciers logés au creux des parois et ravines rocheuses bien à l’abri du soleil en face Nord. Le massif est parcouru de quelques sentiers reporté sur la carte qui permettent d’atteindre le cœur de la montagne et d’établir des camps de base au pied des difficultés rocheuses.
Rien n’a été vraiment dit sur le Kekkirim-Too, si ce n’est ce que l’on peut en deviner en observant la carte et en rêvant de futures explorations alpines. Car c’est bien un terrain rocheux potentiellement technique qui nous attend là-bas.
Accès au massif
Deux accès sont possibles pour atteindre le massif du Kekkirim-Too : par le sud en passant par le Ferghana et le col de Kaldamo, desce,dre vers le village de Kazarman, puis prendre la piste du village de Kekkirim ou Aral/Byrdyk au pied des pentes sud . Un sentier part en direction de la crête principale vers le col de Kara-Kyz, en traversant un décor de canyons abruptes. On peut également bifurqué vers un sentier descendant vers la rivière Baydam-Tal, puis remonter vers le col de Baydam-Tal au pied du plus haut Pic 4351 du Kekkirim-Too. Par le nord, atteindre Toktogul et rejoindre Sargata/Kyzyl-Uraan/Nichke, et d’autres villages au pied des pentes Nord.
Cartographie. 1/100 000ème: k43-76 (versant Nord), k43-87 (extrême Ouest), k43-88 (Kekkirim-Too et gorges du Naryn)
A.6.16) Le massif du Kerpe-Too
description à venir
A.6.17) Les massifs du Kyzart et Kara-Katta
Caractéristiques diverses
Les chaînes du Kyzart et du Kara-Katta forment un alignement Est-Ouest qui s’étend sur une cinquantaine de kilomètres et 16 km dans la plus grande largeur. Le plus haut sommet du Kyzart culmine à 4400 m d’altitude. Ces deux massifs, dont l’un à l’est est le plus élevé, sont au nord de la zone intérieure du Tien-Shan. Ils sont tous deux relativement proches de la ville de Kochkor, au Nord-est, à mi-distance avec le lac Song-Kül. Le col de Kyzart constitue un point d’entrée commode du massif sur la route de Kochkor-Ribache, et par delà, le col de Chaar-Archa (3061 m). Le massif du Kyzart est situé au Sud-Est du col portant le même nom.
La chaîne du Kyzart est la plus haute partie de ces deux massifs contigus, elle présente des glaciers en face nord, se développant entre 3800 et 4400. Les vallées plutôt longues (7-8 km) présentent un profil en auge, où se loge en amont quelques glaciers de cirque, laissant libre la partie sommitale en parois rocheuses ou pentes d’éboulis détritiques. Les glaciers sont en général courts (1-2km) et en nombre limités (pas plus de 15). C’est cette zone occidentale des massifs qui semble présente un relief des plus de propres à la pratique de l’alpinisme.
La partie orientale (le massif du Kara-Katta, 3862 maximum) de plus faible hauteur, elle est plus dédiée à la randonnée dans les Jaïloos. Le relief y est plus doux, consistant en des myriades de faibles vallons courants sur les versants nord et sud.
Accès au massif
L’accès le plus direct à ces massifs se réalise à partir du col routier de Kyzart sur la route de Kochkor et le sentier menant au col Chaar-Archa (3061 m). Le village d’Uzunbulak sur la route de Kochkor est également un point de départ pour la zone occidentale du Kyzart. La remontée de la vallée du Djyrkorumdy depuis le village d’Akchny (avant Uzunbulak) permet d’atteindre le cœur du massif en une journée et demi de marche, avant d’établir un camp de base. Le versant des massifs peut être atteint par la route Kochkor-Naryn qui contourne par l’est, puis les pistes qui suivant le cours de la rivière Tiulek jusqu’au col Tiulek. On peut alors combiner de longues randonnées sur les marges septentrionales du lac Song-Köl sur les crêtes du Baydulu, de l’Ak-Tash et du Song-Köl.
Cartographie. 1/100 000ème: k43-67, k43-68 (Est), k43-92 (Nord); 1/200 000ème: k43-16 (Nord), k43-12 (Kara-Katta et lac Song-Kül).
A.6.19) Le massif du Moldo-Too
Caractéristiques diverses
La chaîne du Moldo-Too est un large massif de l’intérieur du Tien-Shan. Son extension longitudinale est de 110 km et sa plus grande largeur est d’environ 26 kilomètres. A l’est l’extension est Est-Ouest puis peu à peu elle s’incurve légèrement vers le Nord- Est pour atteindre les rives du lac Song-Kül où elle reprend une direction longitudinale. Son altitude est relativement modérée à 4185 m mais tout au long de son extension on retrouve régulièrement quelques 4000 m. La chaîne est située à l’est du Kekkirim-Too, au Nord de l’Ak Shyyrak, et au sud du Lac Song-Kül, autant que sa position est particulièrement centrale. C’est également ce qui fait d’elle une chaîne peu connue, voire pas du tout.
Elle est séparée à l’Ouest du Kekkirim-Too par les profondes gorges de la rivière Naryn. Plusieurs rivières baignent ses différents versants. Au Nord dans l’ordre de l’Ouest à l’Est, le Kekemeren, le Myn-Kush, puis le bassin versant du lac Song-Kül. Le versant sud est constamment bordé par le Naryn. Il n’y a pratiquement aucun glacier, peut-être 2 ou 3 traces de névés permanents. Le climat de la région est extrême continental avec une accentuation de la sécheresse due à la position centrale de la chaîne sur le territoire kirghize. Du fait de l’absence totale de glacier, le relief est particulièrement sec, tant au nord qu’au sud. L’eau est donc une denrée rare dont il faut tenir compte sur le parcours choisi.
La chaîne est principalement composé de roches sédimentaires comme le calcaire en abondance. Les parties ouest et centrale présentent un relief relativement tourmenté avec des vallées assez encaissées (dénivelé 2200-4000) tant au nord qu’au sud. A l’Est, en s’approchant du lac Song-Kül on retrouve une dépression de haute altitude vers 3000 au Nord. Le massif se termine par des vastes zones tabulaires autour de 3600-3900 mètres d’altitude, tranchées par des canyons aux pentes abruptes. C’est une zone idéale, quoique qu’un peu sèche, pour des randonnées alpines à la découverte de paysages de steppes montagneuses, et de canyons rocheux.
En terme d’alpinisme et de randonnée, il n’y a pas beaucoup de renseignements sur le massif.
Accès au massif
Le massif du Moldo-Too est facilement accessible par le versant sud, le long des routes suivant la dépression du Naryn. Mais il faut pour cela traverser le massif du Ferghana par le col routier de Kaldamo, et atteindre les villages du verssant sud comme Kazarman, puis traverser par la route la rivière Naryn et atteindre les bourgades de sa rive droite. On également venir de la ville de Naryn, et atteindre le village d’Ugut puis traverser sur l’autre rive en direction d’Akkiya. Pour l’accès au versant Nord, la route de Kochkor, col de Kyzart est classique. Il faut ensuite suivre plein sud en direction des villages Aral/Ak-Tash, Sarybulak, et s’engager dans la vallée qui mène à la bourgade de Chemykdy, dans la vallée du même nom. La partie orientale du massif donne au Nord sur les rives du lac Song-Köl. Pour entrer dans le massif, on utilise également les sentiers traditionnels de transhumance, qui donnent accès aux cols régulièrement placés le long de la crête principale du massif.
Cartographie. 1/100 000ème: k43-89 (Ouest), k43-90 (Centre), k43-91 (Est) ; 1/200 000ème: k43-21
Moldo-Too Ouest :
Moldo-Too-Central :
Moldo-Too-Est :
A.6.20) Les massifs du Naryn-Too et de l’Ulan
Caractéristiques diverses
Les chaînes du Naryn-Too et de l’Ulan font parties des chaînes de montagne les plus à l’Est de la région intérieure des Tien-Shan. Selon qu’on lui inclus les marges orientales ou non l’extension longitudinale du massif du Naryn-Too varie entre 130km et 184 km pour une plus grande largeur de 18 km. Les deux massifs sont situés immédiatement au Sud-Est de la ville de Naryn. A l’Est se situe le petit massif du Chakyr-Korum, au sud les deux chaînes sont bordés par la dépression de la rivières At-Bashi, à l’Ouest des cols de basses altitudes (3000) séparent de la dorsale montagneuse de l’At-Bashi. Le massif de l’Ulan est coincé en la partie orientale du Naryn-Too et le Jany-Jer naissant à l’Ouest. L’Ulan est bordé par les rivières Ulan au Nord et Jany-Jer au sud, les deux composantes de l’At-Bashi, et le col de l’Ulan à l’Est.
D’un point de vue hydrographique, ces montagnes au nord par le Naryn et au Sud par l’At-Bashi. À l’extrême Sud-Est, le Naryn-Too est séparé par la rivière Jany-Jer qui donne son nom au même massif au sud. A l’Est la vallée de la rivière Karakol sépare le Naryn-Too du Chakyr-Korum.
La hauteur maximale du Naryn-Too est de 4530 m, celle de l’Ulan de 4542. Les crêtes sont composées de calcaire, de granit et de schistes métamorphiques. Le versant nord du Naryn-Too, en regard de la vallée du Naryn, forme des gorges escarpées et rocheuses entre 2150 et 4400 sur près de 90 km à l’Est de la ville de Naryn. C’est dans le fond des vallées septentrionales que se logent les premiers glaciers, courts entre 3700 et 4500. Dans ces zones il y a des réserves préservées de forêts d’épinettes du Tien-Shan. Au sud les pentes sont moins raides, se terminant souvent par une argile de sable sur le piémont dans la dépression de l’At-Bashi vers 2500 m. Le versant sud est plus secs dominé par des prairies et des paysages pré-steppiques d’altitude, dominé par des falaises rocheuses et les pentes raides des dorsales de l’Ulan et du Naryn-Too. Plus à l’Est sur les deux versants Nord et Sud, on retrouve des vallées plus larges, et les glaciers prennent des extensions plus importantes dans des vallées profilées en auge. Dans cette zone les monts de l’Ulan ont des fonds de vallée à 3300 pour un dénivelé de 1000 m en moyenne. Dans les vallées Est et Ouest du Jany-Jer bordant le versant sud du Naryn-Too oriental, le fond est à 3500 m d’altitude et l’extension glaciaire est plus importante. Là encore les vallées s’enfonce nettement vers la dorsale pour finir par des pentes raides et de belles faces nord glaciaires et mixtes rocheuses.
La concentration des plus de 4000 dans le Naryn-Too et l’Ulan (une bonne centaine au vu des cartes topographiques), la forte implantation glaciaire, encore plus prononcée vers l’Est, la raideur des pentes glaciaires terminales et la présence rocheuse permanentes en altitude donnent à ces massifs un excellent potentiel d’alpinisme. L’exploration technique y reste à faire, sur une zone quasiment vierge d’ascension connue et répertoriée.
Accès au massif
La proximité de la ville de Naryn, rend l’accès des vallées du Nord-Ouest particulièrement facilement en suivant la route qui se termine à Tash-Bashat, à la naissance de gorges sur le Naryn. Un dizaine de vallées latérales sont donc facilement accessibles. Au delà il faut suivre la piste sur la rive gauche du Naryn. Pour le versant sud, on part de la ville de Naryn en direction de la vallée de l’At-Bashi une dizaine de kilomètre au sud par la route, puis l’on remonte vers l’Est le cours de cette rivière d’abord par la route puis les pistes jusqu’à la confluence de l’Ulan et du Jany-Jer. Pratiquement tous les vallées sont accessibles en véhicule tout-terrain et sont commodes pour l’établissement de camps de base. En général pour accéder aux premières escalades il faut entre une heure et trois heures de marche.
Cartographie. 1/100 000ème: k43-93 (Naryn-Too Nord-Ouest), k43-94 (Naryn-Too Nord-Centre, Ulan), k43-95 (Naryn-Too Est), k43-106 (Jany Jer Ouest), k43-107 (Jany Jer) ; 1/200 000ème: k43-23 (Naryn-Too versant Nord et centre, Ulan), k43-24 (Naryn-Too Est), k43-29 (Jany Jer Ouest), k43-30 (Jany Jer)
Naryn-Too-Ouest :
Naryn-Too Central, Ulan et Jany-Fer-Ouest :
Naryn-Too-Est et Jany-Jer :
A.6.21) Le massif du Nura
Caractéristiques diverses
La chaîne du Nura s’étend en longueur sur 45 km d’Est en Ouest et 24 km de largeur. Elle se situe immédiatement au nord de la ville de Naryn. Elle possède un petit système glaciaire d’une vingtaine de glaciers de taille moyenne, situés tous sur le versant Nord. On compte sur l’arête principale et quelques contreforts latéraux également une vingtaine de 4000.
Le versant sud donne sur la dépression de la rivière Naryn et la ville du même nom, dont l’élévation est d’environ 2200-2500. De nombreux sentiers d’élevage permettent d’atteindre le piémont sud depuis les faubourg de Naryn.
Au nord se trouve une petite dépression de plus haute altitude autour de 3000 mètres, les vallée du Kokturpak vers l’Ouest et du Sarykunguey à l’est séparé par un col plat à 3556. On peut considérer que l’on entre ici dans le territoire des pâturages de haute-altitude, appelée « sïrt ». Outre le gain d’altitude, la zone nord présente un autre intérêt celui d’un accès au massif du Kapka-Tash, une vaste zone tabulaire autour de 4000 mètres d’altitude, au relief de pénéplaine, probablement dû à l’abrasion d’anciennes calottes glaciaires. C’est l’idéal pour des randonnées alpines à la découverte de paysages ouverts de steppes montagneuses.
Sur l’arête principale du Nura, les versants au Nord présentent des glaciers de pentes faibles encaissés entre des pentes rocheuses abruptes, à partir de 3600 jusqu’à la crête autour de 4000-4200. Quelques langues supérieures doivent présenter des faces plus raides. Les versants sud sont rocailleux et secs comme souvent dans les massifs intérieurs du Tien-Shan.
Le tout ne doit être totalement dénué d’intérêt tant pour l’alpinisme dans un massif à découvrir et à documenter que pour la pratique de la randonnée pédestre combiné avec le Kapka-Tash au nord.
Accès au massif
L’accès le plus direct au massif se fait depuis la ville de Naryn en remontant les pentes sud depuis les faubourgs. Il suffit de choisir une des vallons pour établir à une journée de marche son premier camp de base, proche d’un point d’eau sain, car l’élevage extensif est une caractéristique de la région. Le col d’Orto-Nura à 3987 m est un bon point d’entrée au massif sur sa dorsale. Pour le versant Nord, il faudra contourner le massif à l’est par la piste qui remonte la vallée du Maliy Naryn pour atteindre l’ancien village minier de Kashkasu (on quitte la piste du col Djalpakbel dans les monts du Karagoman.
Cartographie. 1/100 000ème: k43-81 (versant nord), k43-93 (versant sud)
A.6.22) Le massif du Sary-Kamish
Caractéristiques diverses
La chaîne du Sary-Kamysh est de faible étendue en longueur sur 39 km d’Est en Ouest, 17 km en largeur. Elle est située au sud-est du Suusamyr-Too, à l’Ouest du Kabak-Too et au Nord du massif plus important du Moldo-Too dont l’altitude est comparable. Le Sary-Kamysh culmine à 4042 m. Le massif est bordée au Nord, à l’Est au sud par la rivière Kekemeren, un affluent du Naryn .
Sur le versant Nord un seul sentier existe sur les coteaux vers 3200. La crête est dépourvu d’accès répertorié par les cartographes soviétiques hormis un col glaciaire sans nom à 3700 mètres accessible par une sentier Nord-Sud depuis le sentier balcon du versant nord. Le massif ne semble pas posséder d’enjeu alpin majeur, seul deux sommets dépassent en effet les 4000, mais doit se prêter à la randonnée pédestre.
Le sentier balcon part depuis les gorges du Kekemeren à l’est en suivant la rivière Karakungey.
Le versant Nord est doté de 7 ou 8 glaciers. L’espace de randonnée reste donc à découvrir avec de possibles belles surprises, dans un décor de montagne particulièrement sauvage hors les sentiers des estives kirghizes.
Accès au massif
L’accès au massif se fait essentiellement à travers la route de Ribache-Kochkor-Col de Kyzart-Chaek-Aral au Nord-Est ou celle de Suusamyr depuis Bishkek. Le versant Nord est accessible depuis le village de Kyzyloy dans les gorges du Kekemeren. Le versant sud est accessible depuis les gorges du Kekemeren au village de Kyzylkurgan.
Cartographie. 1/100 000ème: k43-77
A.6.23) Les massifs du Song-Kül-Too et de l’Ak-Tash
Caractéristiques diverses
Les chaînes du Song-Kül-Too et Ak-Tash forment un croissant autour du célèbre lac Song-Kül. Le lac est la deuxième plus grande étendue d’eau naturelle en Kirghizie après le lac Issyk-Kül. En troisième place on trouve le lac Chatyr-Kol au sud du pays, d’égal importance avec la retenue d’eau de Toktogul sur la rivière Naryn. Autour du lac quelques chaînes de montagne se succède : Song-Kül-Too (3991 ou 3957 m) au Nord, l’Ak-Tash (3853 m) petite isolation au centre Nord, plus loin à l’est s’éloigne les monts du Bayduly puis du Kapka-Tash (Nord de Naryn). La partie la plus occidentale du Song-Kül-Too porte le nom de Balykty. De même il y a parfois une confusion entre les cartes au 100 000ème et 200 000ème sur l’interface entre les monts Song-Kül-Too et Bayduly. Nous choisissons ici de borner l’est du Song-Kül-Too à la route du col Dolon (3038)
Avec le lac Song-Kül-Too, on entre de plein pied dans l’univers kirghize par essence : vie pastorale extensive, vaste étendue d’herbages et de pâtures au relief doux, irisés par le soleil, les aïl de yourtes blanches ou grises pointillant dans l’océan d’herbes, les silhouettes graciles des chevaux dociles sous la main des hommes, les bruits discrets des activités domestiques dans l’été rayonnant, parfois le bruit d’un moteur et la famille de retour au jaïloo après les courses au bourg suivant. C’est dans ces lieux que le regard embrasse l’immensité des successions de montagnes, proches comme toutes lointaines parfois coiffées par les neiges éternelles.
Là point de haute et fière montagne aux dentelles de glace, non juste un relief apaisé propice à nos marches de randonneur, d’épieur, d’explorateur de la vie dans l’estive kirghize. On frôle les 4000, et toujours le regard posé vers l’étendue d’eau froide et d’eau douce, du lac paisible au dessus de 3000.
Domaine de la randonnée, du trek, de la rencontre avec la vie semi-nomade estivale, ils existent de nombreuses possibilités, à commencer par celle de la ligne de crête et ses nombreux cols de transhumance. Un classique trek consiste également à partir du col de Kyzart (route de Kochkor) et de partir plein sud à la rencontre du lac (cols de Shaar-Archa, puis Djanguiz-Karagay). Ou bien encore on partira depuis les villages de Kyzart/Djumgal en direction Sud-Est vers les cols Uzbek ou Kirk Djol… Et ce ne sont là que quelques exemples d’innombrables possibilités.
Toujours est-il qu’il faut également prendre bien soin à l’emplacement des camps à proximité d’une source d’eau relativement éloignée des pâturages extensifs. Un examen attentif de l’environnement suffit parfois à trouver le bon emplacement : haut dans la montagne, peu ou pas de trace de déjection, sources résurgentes, propreté des abords du cours d’eau sur quelques centaines de mètres, éloignement des habitats humains,… .
Accès au massif
Le lac Song-Kül devient peu à peu une destination de randonnées de plus en plus populaires. L’axe routier Bishkek-Ribache-Kochkor-Kyzart-Djumgal est une possibilité, de même que la route Kochkor-Sarybulak-Col Dolon/Col Kalmak-Ashuu.
Cartographie. 1/100 000ème: k43-79 (Song-Kül-Too), k43-80 (Song-Kül-Too, Bayduly) ; 1/200 000ème: k43-22.
A.6.24) Le massif du Suusamyr-Too
Caractéristiques diverses
La chaîne du Suusamyr-Too est un massif important de l’intérieur du Tien-Shan. Son extension longitudinale est de 125-130 km pour une largeur d’une trentaine de kilomètre. Son altitude est relativement modérée à 4048 m. La chaîne est située au sud-est de l’Ala-Too du Talas, directement au sud de l’Ala-Too kirghize, séparée de de cet dernier par la large vallée de Suusamyr. Au sud du massif se trouve la dépression de Toktogul, et à l’est les massifs du Djumgal-Too et Oy-Kaïng, séparés par les gorges du Kekemeren.
La chaîne se compose principalement de granit et de schistes métamorphiques du Paléozoïque inférieur. Il y a quelques glaciers, de faible extension, situés en versant nord et sur les parties les plus hautes au dessus de 3800 mètres d’altitude. A l’extrême Ouest, les gorges de la rivière Chichkan (affluent droit de Naryn), brise littéralement la crête pour la séparé nettement de l’Ouest du Tien-Shan. Le relief présente, sur sa plus grande longueur, un paysage fortement contrasté avec au nord des hauts plateaux herbeux, se terminant par des courtes vallées en auge avec quelques glaciers, bien pourvues en haut. Le dénivelé nord se situe entre 3000 et 4000. Et sur les versants sud, des reliefs escarpés, plus secs, entre 1000 et 4000.
C’est le massif le plus l’Ouest des massifs intérieurs du Tien-Shan, pour cela son climat y est donc relativement similaire et comparablement humide (Ala-Too du Talas, Ala-Too Kirghize). La chaîne est principalement composée par des paysages de hautes prairies de montagne, dédiés principalement à l’élevage, et de hauts plateaux rocheux. Les jaïloos de la vallée de Suusamyr sont célèbres dans tout le pays pour le délicieux Koumiss (lait de jument fermentée) que l’on y produit.
Le massif est plus propice à la pratique de la randonnée, certainement pour sa traversée. Le parcours est notamment facilité pour ses bons emplacement de bivouac, en recherchant les hauteurs proches des quelques glaciers qui donne de l’eau claire, plus éloignés des zones d’élevage. Tout comme l’Ala-Too kirghize les pluies ne sont pas rares en été et même la neige au dessus de 3200 m. Les ruisseaux y sont partout présent, ce n’est pas un hasard si c’est une excellente estive !
En terme d’alpinisme, nous n’avons pas vraiment beaucoup de renseignements sur le massif, toutefois en activité hivernale le ski de randonnées est en train de se développer dans le secteur, notamment grâce à de la bonne neige et une très grande facilité d’accès.
Accès au massif
Le massif du Suusamyr-Too, bien que n’étant pas très populaire en fréquentation, est peut-être le massif le plus facilement accessible paradoxalement. En effet la route la plus fréquentée du Kirghizstan, Bishkek-Osh, passe au pied du massif au col Alabel (3169 m). C’est un point idéal pour un départ de randonnée, avec à peine une poignée d’heures pour entrer de plein pied dans le massif, avec un faible dénivelée d’à peine 600 m. L’accès au versant sud est rendu plus difficile par un relief particulièrement découpé rappelant ce que l’on retrouve dans les massifs proches de l’Ouest du Tien-Shan. La ville de Toluk accessible depuis Toktogul est sur le versant sud. Le col Tor-Djaïloo (2465 m) tout proche est situé au sud du Pic 4048 m, point culminant du Suusamyr-Too.
Cartographie. 1/100 000ème: k43-62 (Suusamyr-Too et Ala-Too du Talas), k43-63 (Suusamyr-Too, col Alabel), k43-64 (Vallée de Suusamyr), k43-64 (Est du Suusamyr-Too et Canyon Kambaratinskoye) ; 1/200 000ème: k43-14 (Vallée de Suusamyr, versant Nord), k43-20 (versant Sud, Toluk, col de Tor-Djaïloo).
Suusamyr-Too Ouest :
Suusamyr-Too Central :
Sussamyr-Too Est :
B.3.3) Massif de l’Oïbala, l’extrême Orient de l’Alaï
Caractéristiques diverses
La chaîne de l’Alay, est une très longue chaîne d’extension plutôt longitudinale sur près de 550 km. Elle commence par l’Ouest en bordant au sud une partie de la vallée du Ferghana au sud d’Osh, puis à l’Est de cette même ville sépare de la grande vallée de l’Alay, et enfin vient se perdre à la frontière chinoise le plus à l’Est. C’est dans cette zone que se trouve un petit massif cristallin, l’Oïbala, du nom de la rivière qui baigne ces berges. Le plus sommet du massif est le Pic Oïbala à 4948 m. La crête contient plusieurs pics au dessus de 4700. Et les vallées des alentours sont également riches en sommets élégants d’altitude comparable. Le massif est une courte crête de pics escarpés de style alpin, orientée nord au sud. L’Oïbala est situé au nord du col Irkeshtam (GPS 40°07’22.79’’ N, 73°55’31.69’’ E). Le massif est entouré par deux rivières, le Kok-suu à l’Ouest et l’Oïbala à l’Est. Au delà de cette dernière rivière se situe les crêtes frontalière sino-kirghize.
La géologie du massif est relativement complexe, mais elle suit un schéma désormais reconnu classique dans la région des Tien-Shan. Le soulèvement des Tien-Shan et du Pamir tout proche, a percé les couches successives de roches par ordre de profondeur : sédimentaire, métamorphique et cristallin. Ainsi schématiquement sur le piémont on retrouve d’abord du grès (par exemple les falaises rouges au pied des Kichi-Alay sur la route du col de Taldyk), du calcaire très compacte formant de belle falaise vers 4000, plus haut des roches métamorphiques et sur l’arête faîtière les roches les plus dures et antérieurement les plus profondes comme le granit. C’est cette affleurement granitique qui a formé ce formidable terrain de jeux pour alpinistes dans l’Oïbala.
Le climat de l’Oïbala en été est généralement stable sur plusieurs jours, avec de temps en temps quelques précipitations (parfois très longues au demeurant). Aout-Septembre est la période de grimpe idéale. La température est plutôt clémente vu l’altitude raisonnable du massif.
Exploration et histoire du massif
Le massif attire l’attention des premiers visiteurs contemporains en 2007. Deux alpinistes russes de Omsk, en font une première reconnaissance en notant les très beaux pics granitiques de la crête principale. Cette visite révèle quelques traces d’activités pastorales. On sait également que la zone fut explorée par des géologues soviétiques dans les années 1930, mais des recherches approfondies n’ont pas révélé de visite précédente par les grimpeurs. Trois expéditions ont eu lieu depuis dans la région :
2011, expédition hollandaise menée par « Bas van der Smeede » : Pic Brokkel 4,750m (contrefort ouest, D, mixte, pentes 60°, « Guns of Navarone »), Camakchay Tour 4,215m (pilier sud , 900m, TD+, rocher, « Yellow Submarine ») , Pic Basbas 4,785m, (785m, D + / TD- « Natte Neuzen Show », mixte, pentes 50°), Pik Pewi 4,310m (crête sud, au PD, « Peter-Wim »), Pik Marian 4,450m (arête face nord et ouest, AD, mixte, pentes 55 °), Pik Oibala 4,950m (face nord-ouest, 700m, TD-, mixte, pentes 75 ° « Elektroshock Blues »).
2013, expédition hollandaise menée par « Pamir Alai Klimmers », Dennis Straathof, Jacos van Zelst et Joep Bovens : Pic Irroli 4613m, (AD, « Middle Aged Man »), Pic Mel 4194m (calcaire, roche stable, 6a+, « Icecream for lunch ») Pik BROO, 4562m, (mixte, AD, « Double Dutch »), Pic «Little Matterhorn », 4055m (rocher calcaire compacte, 100m, 6b, « Down the Rabbit Hole »), Pik M 4472m, (D, « Don’t trip, Don’t fall »), Pic Dragon’s Back, 4580m (rocher, mixte, TD/6a, « Our way »)
2014, expédition française menée par « Jerome Ronssin » : pas d’info à ce jour
Tous les observateurs ont noté les superbes possibilités d’escalade dans le massif de l’Oïbala et notamment une quantité incroyable de premières ascensions possibles dans un rocher en général de bonne qualité.
Accès au massif
Le point de départ des expéditions dans l’Alay est le plus souvent Osh. De là l’accès au massif se fait par le sud, en traversant l’Alay par l’axe routier du col de Taldyk puis la traversée vers l’Est de la grande vallée de l’Alay en direction du col d’Irkhestam. Avant la frontière, on doit obliquer par une piste qui remonte le rivière Kok-Suu, jusqu’à son terme carrossable variant d’une année sur l’autre (attention la piste peut s’avérer très difficile, ITMC a failli y perdre un gros camion). Du terme de la piste, il est possible de transporter le matériel jusqu’au camp de base situé soit dans le haut cours du Kok-Suu ou celui de l’Oïbala, à une journée de cheval). Les bergers peuvent louer le portage à cheval, mais il faut bien négocier le prix, car il peut s’avérer exorbitant pour le pays).
L’accès par le Nord, Nord-Ouest est peut-être plus problématique, car il implique le passage à pied de cols d’altitude à plus de 4000 avec tout le matériel pour le camp de base. On prend d’abord la classique route M41 d’Osh à Sary-Tash par le col de Taldyk, puis quelques kilomètres après Kyzyl-Korgon on oblique vers l’est sur la piste de Kychy-Byulelyu, fin de la route carrossable. De là on peut soit suivre la vallée de l’Erkesh puis l’Aksay en direction du col Erkesh (4014m), soit la vallée du Chen en direction du col Chen (4044 m). Les deux cols donnent accès à la haute vallée du Kok-Suu en face du massif de l’Oïbala. Attention la voie pédestre par le Nord-Ouest reste encore à ce jour un véritable terrain d’exploration.
Il est important de se munir du permis d’accès aux zones frontalières, les contrôles sont obligatoires et inévitables en approchant de la frontière chinoise du col d’Irkhestam.
Cartographie. 1/100 000ème: k43-126; 1/200 000ème: k43-32
Henri Lévêque et Vladimir Komissarov