Bonjour
Certes ce ne sont pas des informations à jour, provenant du « guide de l’alpinisme au Kirghizstan », mais je me permet de transmettre ici les extraits . Cette partie du guide doit en effet être modifiée et grandement mise à jour cette année, notamment pour compléter avec des descriptions du massif de l’Alay. Au passage, et au risque de me répéter voici le lien où l’on peut librement télécharger ce guide :
version française : Guide-de-l'alpinisme-au Kirghizstan-par-Komissarov.pdf - Google Drive
B.2.Le massif du Turkestan
B.2.1) Les vallées de Lyalak et du Karavshin dans le massif du Turkestan (annexe 1,
figure 15, photographies 73-79).
Les vallées sont situées sur le versant nord de la chaîne du Turkestan. Elles sont administrées par le
district de Lyalak, région de Batken. C’est le «paradis» pour les grimpeurs de haut-niveau. Les
parois de la région sont similaires à celles du sud de la Patagonie, tant par leur structure que par leur
composition. Cette région est même parfois dénommée la « Patagonie kirghize » mais contrairement
à la météo des zones australes de l’Amérique, ici c’est beaucoup plus chaud et l’étendue des murs est
nettement plus longue. Par exemple, le « big-wall » de la face nord de l’Ak-Suu est de 2.000 m de
haut. Les roches sont composées de formations très solides, soit en granites, soit en monolithes
calcaires ou même en grès. C’est donc une excellente occasion de mettre en oeuvre ses propres
techniques de grimpe sur les ascensions connues, et même sur des premières ascensions et de
nouvelles voies. Tout cela est à disposition de grimpeurs audacieux. Le temps chaud s’installe à
partir de mi-Juin à Septembre. Les précipitations majeures sont en automne. Les premier grimpeurs
à visiter la zone arrivèrent en 1936 lors d’expéditions géologiques. Leurs noms sont désormais bien
connus: Vitaliy et Evgueny Abalakovi, Maleinov, l’alpiniste autrichien Lorenz Saladin et bien
d’autres. Ils ont cherché en vain la clé de l’ascension du plus haut sommet de la région le Pic
Piramidalnyi (5509 m).
Depuis cette époque, la région fut oubliée pendant près de 50 ans. L’exploration moderne a
recommencé en 1982 avec une expédition russe sous la direction de Leonid Trochinenko dans la
vallée Lyalak. Plus tard, en 1986, la vallée du Karavshin a été choisie comme terrain de jeu pour un
Championnat de l’URSS. Cette région est un concentré des ascensions extrêmement difficiles
(catégorie B, cotation russe) de tout l’ensemble du Kirghizstan (elle en comporte plus de 100). Il y a
plus de 50 itinéraires de catégorie 2-5 dans la zone. La région est accessible par la route depuis les
villes d’Osh et de Batken. Outre la voie principale d’accès terrestre, il existe également un service
aérien reliant Bichkek à Osh et Batken. Si vous allez à Lyalak, vous devez d’abord vous rendre au
village de Katran et de là partir en randonnée d’une journée à cheval pour atteindre le début de
l’escalade. Si vous allez au Karavshin, vous devez vous rendre au village de Vorukh et de là
également à une journée de marche ou de cheval pour atteindre votre destination. La route menant à
la vallée du Karavshin passe par l’enclave tadjike de Vorukh. Pour s’y rendre il est donc nécessaire
d’avoir un visa tadjike (Si votre pays dispose d’un système de visa avec le Tadjikistan). Toutefois,
cette question peut être « résolue » directement sur place selon les circonstances mais il n’y a aucune
garantie. Habituellement, pour porter des charges de la fin de la route au camp de base, on utilise
des chevaux. Ils peuvent être louées sur place dans les villages. Les fruits et légumes sont ici de
bonne qualité et en abondance et encore moins cher que dans les grandes villes comme Bichkek ou
Osh. Pour les autres fournitures, comme l’essence pour les poêles ou les cartouche de gaz primus, il
est préférable de se fournir à Osh ou à Bichkek.
La région est en zone frontalière et un permis spécial d’accès y est requis.
Cartographie. Cartes 1/50000ème j42-21-1 et 2 et 1/100000ème j42-21.
B.2.2) Le massif du Turkestan (à l’exclusion des vallées de Lyalak et du Karavshin).
La région est située au sud-ouest du Kirghizstan et plus précisément elle borde le sud-ouest de la
vallée du Fergana. Son versant septentrionale est situé au Kirghizstan, tandis que le versant sud est
au Tadjikistan. Les possibilités les plus intéressantes d’alpinisme et d’escalade du versant nord
kirghize s’étende approximativement le long de 80 km des parties centrale et orientale de la chaîne,
qui comporte une grande variété d’ascensions. En fait, la région est peu explorée à l’exception du
monde connu des vallées de l’Ak-Su et du Karavshin. Le climat ici est beaucoup plus doux que dans
le Tien-Shan. Les précipitations annuelles sont de 250 à 400 mm en augmentant progressivement
vers l’Est. La saison la plus sèche est d’Août à Septembre. La température moyenne en Janvier est
de - 5°c et en Août de 14°c.
L’Ouest de la vallée d’Ak-Suu s’ouvre sur les vallées moins connues d’Uryam, Sabakh, Kyrk-Bulak
contenant le même type de roches que celles de l’Ak-Suu et du Karavshin. Il y a une abondance des
sommets vierges et de possibilités pour de nouveaux itinéraires. Plus à l’ouest de ces vallées, sur le
cours supérieur de la rivière Karasang, il y a pas moins de 10 km de parois rocheuses. Ces parois
atteignent jusqu’à 800 m de haut et sont composées de calcaire et de grès. Ce sont des lieux
pratiquement inexplorés pour les amateurs d’escalade pure et de big-wall intacts.
L’Est de la vallée du Karavshin comporte un tronçon de 30 km de vallées sous-parallèles, allongées
en méridionales, telles que: Jaupai, Tamyngen, Min-Téké, Jiptik, Kshemysh. Celles-ci sont
également rarement visitées et toujours pleines de possibilités pour des premières voies et des
itinéraires techniques et audacieux. Ce noeud montagneux est également connu sous le nom de
Matcha. Seulement les vallées de Kshemysh et Jyptyk (celle-ci est parfois associés au glacier
Churovskyi), ont connu des expéditions du club alpin de Novossibirsk, Akademgorodok « Vertical »,
dans les années 1968-1975. Au cours de ces expéditions, plus de 40 sommets furent atteints et un
nombre important de premières ascensions y furent réalisées. L’accès à toutes ces vallées est facile
depuis la ville d’Osh. La base des escalades sont à une journée ou deux de marche. On peut même
facilement louer des animaux de bât pour établir des camps au pied des falaises.
Cartographie. Cartes 1/50000ème j42-21-1 et 2 et 1/100000ème j42-21.
Comme on peut le voir, les informations actuelles manquent de précision sur bien des points, même sur une description brève et introductive des possibilités de randonnées. Pour ce qui est des voies d’escalade proprement dite, il est relativement facile de trouver des infos précises en anglais, notamment sur le site de l’American Alpine Journal, où la plupart des voies d’ascension dans le Karavshin ont été mentionnées sur les 30 dernières années de leur réalisation. Je peux sur demande vous en donner les références précises, plus ou moins exhaustives. Les articles sont librement téléchargeables en PDF pourvu que l’on connaisse les références, sinon dans le moteur de recherche du site AAJ en tapant Karavshin on obtient également une liste de références d’article en PDF. Bref de quoi fouiller un peu.
Au passage le site AAJ est également une mine d’or pour les informations alpines sur le Kirghizstan. Récemment pour un guide suisse j’ai réalisé une revue complète des ascensions réalisées dans le Kokshaal-Too occidentale rien qu’avec les articles AAJ, en les plaçant précisément sur une carte en libre téléchargement mentionnée dans un de mes précédents posts.
Autres sources d’informations plus actuelle : ITMC par exemple, envoyer un mail de demande de renseignement sur les accès à la province de Batken et les conditions de sécurité actuelle : itmc@elcat.kg
Prendre des renseignements à la source ça ne mange pas de pain !
Je continue à rechercher des infos sur le sujet des descriptions de rando dans le coin.
A bientôt
Henri Lévêque