Posté en tant qu’invité par Robert:
« C’est parce que nous aimons les montagnes du meilleur de notre âme que nous avons le désir et la force d’accomplir certaines performances. Mais, comme celle du Jongleur de Notre-Dame, cette manifestation de notre passion n’est-elle pas trop simple ? Peut-être la plus grande preuve d’amour se trouve-t-elle dans le renoncement. Non npas le trop facile renoncement initial, mais le renoncement, après les avoir éprouvées, aux joies mélngées de l’alpinisme de haute difficulté, oû tout grimpeur risque de se laisser prendre au mirager des performances. Peut-être est-ce là la solution du problème que pose l’alpinisme. Les progrès techniques, les « pas en avant », les conquêtes ? Tout cela me paraît parfois trop simple. La véritable conquête ? Elle ne demande ni cotation ni étriers, il suffit d’être seul dans un coin de montagne, et de rêver. »
Aujourd’hui la fin de mon récit serait peut-être différente. L’alpinisme est redevenu pour moi le jeu qu’il a été tout d’abord à mes yeux d’enfants, un keu, d’autant plus désirable qu’il,paraissait réservé aux grandes personnes. J’ignorais que ces grandes personnes sont celles qui savent rester enfants, pas tout à fait cependant, car pour les enfants le jeu est réalité, tandis que plus tard la réalité parfois devient jeu. /…
L’alpinisme est une activité totalement libre, chacun l’interprète de façon à en retirer le plaisir qui lui convient. Celui qui prend ce plaisir dans une courte et facile escalade des Calanques a tout autant raison que celui qui le trouve en se cassant la tête pour découvrir l’exploit dont on parlera, et s’expose ensuite à se la casser réellement dans la réalisation de cet exploit."
Propos de Georges Livanos dans Au delà de la verticale (Arthaud) 1958. Réflexion après le paragraphe Ni Dru … Ni Jorasses.
A lire, à relire, à méditer. Bonne lecture
Robert
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