Chers collègues,
Le mot « risque » recouvre des sens fort divers, « risque zéro » encore plus. En outre ils suscitent des émotions profondément contradictoires en chacun de nous.
(Risque=probabilité d’accident, danger, amplitude du risque, acceptabilité, motivation, contre-partie…
Je me rappelle d’un « guide de haute montagne » qui après avoir expliqué comment il avait héroïquement survécu à quelques galères (chutes en crevasses, avalanches, etc…) dans lesquelles il s’est fourré au cours de ses 30ans de carrière affirmait sans rire devant un parterre d’encadrants bénévoles admiratifs :
« moi, je ne prends jamais de risque ».
Un peu comme un père ou une mère de 12 enfants qui dit « moi, je n’ai jamais touché au sexe ».
Chaque accident rapporté dans la presse est l’occasion pour tous les pharisiens de l’alpinisme de jeter l’anathème sur celui qui vient de se planter qui en plus de ses blessures et de sa terreur doit supporter se faire ainsi lapider.
Que celui qui n’a jamais commis d’erreur en montagne, qui est sûr de n’en commettre jamais et de n’avoir jamais « pas de chance » jette la première pierre.
Il s’agit ici d’un comportement fort primitif : chez les poules ou les chèvres lorsqu’une bête est malade ou blessée toutes ses « camarades » lui tombent dessus à coup de bec ou de corne jusqu’à ce qu’elle crève. Il s’agit d’éliminer la faible et en tout cas de bien faire la différence d’avec les « saines » pour que les saines soient rassurées de n’être pas concernées par le risque.
Ainsi le jeteur d’anathème peut croire ce faisant qu’il obtiendra ainsi les faveurs du Dieu des avalanches.
Que nenni : dire « moi, je ne prends pas de risque; moi, je ne sors pas au-dessus de risque X ou… les jours où les oiseaux viennent du couchant », ne vous empêchera pas de mourir comme tout le monde et éventuellement que ce soit, ironie du sort, sous une avalanche…
Suivent ensuite les querelles sur le sens littéral du texte de la LOI.
Si au lieu de vouloir traiter de « connerie » ce qui est dit par chacun, on essaye de comprendre c’est mieux.
Personnellement je crois comprendre ce que veut dire J-Luc74, et je trouve que ce n’est pas du tout une « connerie » si on prend la peine d’y réfléchir posément.
Pour finir, sur le thème « qu’est-ce que j’appelle risque ou absence de risque? » : vous avez 4 pages, 4 heures pour disserter (et ce ne sera pas de trop !) 