ITA attention à la fausse route

Posté en tant qu’invité par François:

Lorsque j’ai pris connaissance de l’initiative « ITA », je crois avoir été l’un des premiers à vous féliciter et vous encourager.
Mais en prenant connaissance de la sortie n°710 à la montagne Ste Victoire Le Grand parcours, je vous fait part de ma déception et de mon intérogation.
A lire la description il n’y a pas une longueur sans spit! où est le terrain d’aventure.Je crois qu’il faut rester simple, ne pas galvauder le terme AVENTURE.Sinon votre crédibilité va en prendre un coup.

Posté en tant qu’invité par Etienne:

L’année dernière les deux longueurs les plus dures dans la fissure du haut n’étaient équipées que de pitons branlants avec un relais pourri.
Les coinceurs ne sont pas de trop dans la quasi-totalité de la voie.
J’avais fait la variante directe du départ, que j’espérais moins patinée que la VN. Effectivement il y a trois spits ( sur 30m! et dont un qui bouge ) mais il s’agit d’une dalle difficile à protéger autrement, sinon je ne m’en serais pas privé.
Dans le deuxième ressaut, où il est possible que je me sois trompé de chemin, la deuxième longueur n’est absolument pas équipée, dans de la dalle relativement fine.
Mais je reconnais que quelques spits étaient évitables, surtout à la sortie de la voie. Je crois qu’en fait il s’agit des spits d’une voie en 6b/c qui sort au même endroit.

Si tu veux de l’Aventure, de la vraie, il y a dans le secteur une voie qui, il y a une dizaine d’années, n’était absolument pas équipée, ni coinçable, sur toute la longueur, avec un pas de 5+ juste avant le relais. Si je suis allé en haut, c’est bien parce que de la désescalade en adhérence ça craint encore plus que de continuer à monter.

Posté en tant qu’invité par David:

François, ITA a plusieurs objectifs, dont un premier est de répéter les voies dites « Terrain d’Aventure » pour faire un « état de l’art » de l’équipement actuel des voies existantes, en constater les dérives récentes dans l’équipement et décliner des actions tel que par exemple le dépitonnage (partiel ou total de certaines voies), une liste de voie TA pour lesquelle aucun ré-équipement ne sera envisagé, etc.

Par ailleurs, je pense qu’il n’existe pas une (unique) définition du TA, mais un éventail de TA : depuis la voie ancienne, aujourd’hui équipée du haut en bas, par des pitons, mais requérant une approche du type moyenne montagne ou haute montagne, sens de l’orientation, précautions d’assurage sur ces points parfois vieillissant, attention particulière quant à la qualité du rocher, etc. (on est alors loin de la falaise asceptisée) ; jusqu’au terrain vierge d’équipement.

Posté en tant qu’invité par Baltardive:

Qui a eu l’idée aberrante du terme « Terrain d’aventure » ?
Je ne considère pas l’alpinisme ou l’escalade comme une activité fondamentale du genre humain, mais je trouve ce vocable puéril (comme « l’escalade à mains nues »…)
Citons nos classiques :
« Le premier but de toute sortie en montagne doit être de ramener tout le monde entier dans la vallée »
Pierre Alain
« L’aventure, les alpinistes se gardent bien de la vivre, ils en mettent juste le parfum dans leurs récits pour appâter leurs lecteurs »
Livanos
Bon, je vais aller relire « Tintin au Tibet » cela me changera des prétentieux de la liste.
a+

Posté en tant qu’invité par David:

montagne, sens de l’orientation, précautions d’assurage sur

Par sens de l’orientation, j’entendais plutôt : sens de l’itinéraire …

Posté en tant qu’invité par Michel Tollenaere:

bonjour à l’initiative terrain d’aventure,

permettez-moi tout d’abord de vous féliciter pour cette initiative qui vise à préserver les rares terrains « intéressants » pour l’escalade rocheuse et pour une pratique qui ne se borne pas à rechercher « la plaquette suivante ». À cet égard j’aurais de nombreuses remarques et anecdotes qu’il serait trop long de
citer ici ; sur la définition du « terrain d’aventure », je pense qu’une voie comme « Durandal » (Bargy) pourtant toute équipée sur spits ménage plus d’aventure que nombre d’autres.
Au sujet du massif de Sainte Victoire où je n’ai plus grimpé depuis la fin des années 70, je constate avec plaisir qu’une voie comme le « grand parcours » n’a pas pris une ride. Il faut à ce sujet préciser que la dernière partie constituait une voie ouverte dans les années 40 (la face Sud du signal) et qu’il
n’est donc pas étonnant que son équipement soit différent, du moins sur le plan historique. J’ignorais qu’on pouvait rajouter des spits à la sortie de cet itinéraire (apres L3), ce qui me semble effectivement une aberration. Il faut que vous sachiez aussi que la première dalle se franchissait normalement avec un seul piton et une « baragne » ou Cade dans un autre langage) ; cet arbre n’existe peut-être plus depuis l’incendie de 89 qui a constitué un traumatisme énorme pour ce milieu fragile. enfin au sujet de l’altitude du sommet, elle n’est pas de 600 mètres mais plus proche des 970m (La croix de Provence est à 945 mètres, le pic des mouches à 1011m). Pour terminer le classement de la montagne Sainte-Victoire dans le secteur « Alpes-Maritimes et Ligure» devrait être corrigé lorsqu’un C-t-C aura ajouté un secteur «Alpes-de-Provence». Au fait pourquoi avoir mis cet itinéraire sur le forum « Alpinisme », alors qu’il relève beaucoup plus de l’escalade où existe un site spécialisé ?
En conclusion si vous recherchez d’autres itinéraires du même genre, l’eperon de l’ermitage constitue une très belle voie, ainsi que de nombreux itinéraires
sous la croix de Provence. Etant grenoblois, je me rendrais volontiers à l’une de vos réunions.

Michel,

Posté en tant qu’invité par alex:

Bonjour Francois,

C’est moi qui ai rentré ce topo, donc je me sens obligé de fournir quelques explications.

Tout d’abord, comme l’ont expliqué David et Philippe le terme « Terrain d’Aventure » n’a pas un sens précis. Au minimum, il faut que l’équipement ne soit pas complet, au maximum il ne doit y avoir aucun équipement, ni piton ni cordelette ni spit. En ce qui concerne la notion d’aventure, c’est avant tout une question personelle, on en a déjà discuté. Pour moi ça n’a pas vraiment été une aventure de répéter Le Grand Parcours, par contre ma petite soeur en second s’en rappellera sans doute dans dix ans.

Ensuite tu as mal lu la description (à moins que ce ne soit de la provoc) il n’y a que trois longueurs équipées de spits.

L’intérêt du Grand Parcours c’est d’abord que c’est une très belle voie. Ensuite plusieurs longueurs faciles ne sont pas équipées. Donc pour un grimpeur de niveau 5+/6a c’est un excellent entrainement pour poser des protections, installer des relais, progresser à corde tendue également. Le tout sans danger. Mais était-il nécessaire de le répéter ?

Enfin j’ajouterai qu’actuellement ITA ce n’est pas une doctrine portée par une vingtaine d’illuminés, ITA c’est simplement un groupe de pratiquants qui souhaitent partager leur passion. Tu es le bienvenu pour nous rejoindre et nous apporter ta contribution. C’est aussi en partageant et en confrontant les expériences qu’on s’enrichit.

Page d’accueil du groupe :

Alex

Posté en tant qu’invité par Etienne:

D’après mes souvenirs le GP se fait en 14 longueurs sur +/- 400m, et compte une trentaine de points à demeure, hors relais, concentrés sur quatre longueurs. Ca n’est donc pas exactement un terrain aseptisé. Outre le suréquipement des deux dernières longueurs, la plus grosse entorse à l’éthique TA serait le fléchage à la peinture rouge (?) du départ du 3ème ressaut.

La première longueur n’est certes pas difficile par rapport au 4ème ressaut, toutefois son degré de patine rendrait aujourd’hui un équipement de seulement deux points dangereux.
Je pense que l’« excès » de pitons dans la fissure du haut est dûe à un équipement prévu pour le tire-clou. Même que j’ai trouvé ça bien tentant juste avant la traversée…

Oui, la Ste Victoire est un terrain presque idéal pour s’initier à des voies un peu plus responsablilisantes que la falaise moderne. Même dans les parcours les plus faciles et les plus équipés comme les Moussaillons il n’est pas honteux de rajouter quelques coinceurs si on grimpe à son niveau. Et ça reste assez facile de trouver des points d’assurage naturels. La recherche de l’itinéraire, sans être toujours triviale, est peu piégeuse et l’engagement peu important dans la mesure où il existe de nombreuses échappatoires au niveau des différentes barres.

Si on ne peut pas parler d’alpinisme il s’agit de quelque chose de plus que de la falaise. N’est-ce pas ce qu’on appelait un moment de la « haute école »?

Posté en tant qu’invité par Gérard Créton:

La première longueur du grand parcours est complètement transformée… en effet la voie originale se faisait avec 2 points … et elle peut encore se faire comme cela ( 1 coinceur, un clou, des lunules…à la place de l’arbre ) à condition de ne pas vouloir suivre les directions données par les spits.
Ici comme souvent ailleurs la trajectoire directe n’est pas la bonne et les parties usées ne sont pas celles du passage original (ou assez peu ) mais, là ou les tentatives directes se passent pas très bien.
Il y a malheureusement à la Sainte plusieurs voies qui ont été rectifiées par des équipeurs zélés (et peu respectueux des voies précédentes ) et des utilisateurs sans une réelle expérience du terrain.
A noter que des « locaux » font tout pour que le haut du massif ne soit pas spiter…car ce risque est grand.

Posté en tant qu’invité par marco Troussier:

Voici la définition actuelle du terrain d’av dans les textes FD

Les terrains d’aventure :
Falaises, parois non équipées à demeure ou équipées de manière aléatoire, sans vérification. Ce sont les terrains de pratique qui nécessitent la plus grande compétence de la part du grimpeur, il doit en effet placer et évaluer tout ou partie de ses protections.

http://www.ffme.fr/escalade/site/classification.htm

attention , je ne parle que des textes, pas de l’action des CD qui parfois rééquipent sans concertation (c’est un autre problèmes à ne pas négliger bien sur).

Posté en tant qu’invité par Eric:

A force tu dois le connaitre par coeur.

Posté en tant qu’invité par alex:

Petite question sans arrière-pensée :

Tu sembles critiquer le départ direct du grand parcours, mais d’après le topo ce dernièr a été ouverte par un certain « G. Cretton ». N’y aurait-il pas une ressemblance marquante avec l’auteur de la critique ?

D’autre part, il faut signaler que cette première longueur se trouve aujourd’hui noyée dans le secteur école de l’aiguille Bertine. C’est dur de trouver un compromis entre les apprentis alpinistes et les touristes hollandais !

Posté en tant qu’invité par Gérard Créton:

Oui… mais toujours sans « spits » et assez loin pour ne pas se tromper…