Intérêt des équipeurs?

Posté en tant qu’invité par Raphaël:

Devanson, Mercantour, Bavella… quel est l’intérêt des équipeurs, surtout quand l’équipement ne se fait pas dans le cadre d’un action concertée en liaison avec la FFME ?

Pour se faire un nom ?
Pour devenir célèbre ?
Pour avoir la reconnaissance des autres grimpeurs ?
Pour créer de belles lignes qui restent ?
Pour passer dans Vertical ou Grimper ?
Pour pouvoir écrire des topos et gagner de l’argent ? (ça m’étonnerait)
Pour emmener des clients ?
Pour pouvoir s’éclater avec ses copains dans un site nouveau ?
Pour faire venir des touristes ?
Parce que les sites déjà équipés sont saturés ?

Surtout quand on voit comme c’est chiant, que ça coute de l’argent, les ennuis que ça apporte…les discussions nécessaires avec propriétaires, mairies, parcs etc…

Je sais le sujet polémique, mais c’est une vraie question. Tant pis pour les passionnés.

Quel est la justification pour équiper dans un site que la FFME à défini comme terrain d’aventure ? Surtout quand il s’agit d’équipement sauvage.

Posté en tant qu’invité par Olivier:

Je me demande aussi…

Olivier

Posté en tant qu’invité par Jean-Luc L’Hôtellier:

J’ai gardé ce qui me semble le plus motivant :

Pour créer de belles lignes qui restent ?
Pour pouvoir s’éclater avec ses copains dans un site nouveau ?

C’est à croire qu’il y a des personnes qui aiment ça. Moi ça m’intéressera peut-être un jour.

Le jour où tu découvres un beau site non équipé tu peux avoir envie de sortir la perceuse, c’est un exercice intéressant il me semble pour un grimpeur qui demande une bonne lecture des possibilités d’une falaise. Et puis il doit y avoir une petite satisfaction a entendre un grimpeur dire qu’il s’est régalé sur une voie que tu as équipée.

Il y a pas mal de personnes qui font bénévolement des activités à priori bien plus contraignantes (dans l’humanitaire par exemple).

Posté en tant qu’invité par Olivier:

Bien sur je suis ok avec toi Jean Luc, mais là n’est pas le problème, quand un site est déclaré TA par la ffme pourquoi des gents se bornent à équiper ???
De même pourquoi équiper une voie montagne pleine de fissure ???

Olivier

Posté en tant qu’invité par arnaud:

et qu’est ce qui motive un écrivain a écrire , un peintre à peindre , n’importe quel créateur à créer ?

Posté en tant qu’invité par pierre-yves:

de voire une ligne et la sortir,
partager tous ce que l’on a ressenti en la voyant
tous ce qu’on a sué pour la faire
et la laissée la pour tous, souvent anonyme et
quand ce n’est pas le cas c"est dommage
mais en tout cas (sauf exeptions )
sans interet indexé sur le cout de la laine qu’on nous bouffe sur le dos
par pur PLAISIR

         pierre-yves

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par piston hurlant:

Je crois simplement que si au départ, cela peut apraitre un peu égoiste pour tout ceux qui ne l’ont jamais fait, il y a un grand plaisir de mettre à jour, de nettoyer, de faire vivre en quelque sorte un nouvel itinéraire, on peut peut etre comparer bien que ce soit moins fort à cette trace que l’on fait dans une neige vierge juste aprés une chute de neige…
et puis j’espère, qu’il y a aussi pour beaucoup d’entres eux, ce plaisir de faire partager par la suite une nouvelle voie aux autres, de prendre un peu part dans la réalisation d’un projet, pourquoi toujours laissé les autres faire, on arrive sur un site et « hop », on grimpe, c’est chouette , c’est vrai mais tous ceux qui peuvent, savent et se sentent de la faire devraient un jour ou l’autre mettre la main à la pâte par solidarité
A+

Posté en tant qu’invité par Olivier:

Mais je suis tout à fait ok avec vous, mais relisez plus haut la question n’est pas là !!!
Heureusement qu’il y a des équipeur sinon l’escalade en France serait pauvre !!!

Olivier

Posté en tant qu’invité par Antipube:

Bientôt ils auront sûrement un intérêt imaginez un peu :

« Panneau 4x3 » TD (petzl, Leclerc),6a+ obl (prana,beal), 253m (lowe alpine, Five ten), 5h (la Halle au vetements, Kiabi), 9 longueurs (merci à le commune de Jouy sur Yvette), voie équipée (l’Oréal, Skoda, Mc Do).

C’est sûr les topos vont avoir une autre gueule, j’imagine même pas les relais…!

Posté en tant qu’invité par Tonton:

http://www.escalade-74.com/equiper.htm

Posté en tant qu’invité par hervé:

Je suis surpris que si peu d’équipeurs se soient manifestés sur ce sujet.
Le site indiqué par Tonton donne effectivement un aperçu des motivations très diverses qui peuvent animer les équipeurs.
Il est clair qu’on doit rencontrer le meilleur et le pire mais il me semble que c’est avant tout une affaire de passion. Je crois que pour beaucoup d’équipeurs et ouvreurs, il y a un sentiment de liberté quand on réalise une nouvelle voie qui cadre mal avec les contraintes d’un plan de rééquipement ou les normes FFME. L’aspect bureaucratique doit rebuter nombre de grimpeurs.
En matière de terrain d’aventure, la FFME fait des propositions mais elle n’a pas - pour l’instant - les moyens d’interdire à quelqu’un d’équiper sous prétexte que le secteur est « labellisé » TA.
Le CD13 FFME avait proposé que le Devenson soit réservé au TA. Pourtant de très belles voies ont vu le jour (certaines avec du matériel FFME !) et la cohabitation entre le TA et les voies équipées se passe plutôt bien. Doit-on alors regretter que les directives FFME n’aient pas été respectées ?
Le fait de cataloguer un site TA est forcément quelque chose de très subjectif, ça concerne quelques personnes qui se donnent le droit de décider pour d’autres, au sein d’une commission. Résultat dans beaucoup de cas, ce sont les sites éloignés où le rocher est mauvais qui sont réservés au TA. Je ne suis pas sûr que ceux qui ont décidé que le Devenson devait être estampillé « réserve intégrale TA » y soient eux-mêmes beaucoup allés.
Pourquoi ne pas avoir défini Buoux ou les Deux Aiguilles en TA ? C’était pourtant des sites extraordinaires pour faire du TA : marche d’approche réduite, rocher excellent. Pourquoi ne pas réserver Mouriès à la pratique de l’escalade sur plombs ? Après tout, ce n’est plus très fréquenté pour le libre (les modes changent), c’est tout patiné et le rocher se prête parfaitement à cette technique.
D’un autre côté, imaginons qu’une FFME soucieuse de sauvegarder l’Aventure ait interdit dans les années trente l’usage abusif des pitons sous prétexte que cette technique moderne n’est pas conforme aux directives de la commission Ethique et Escalade. Après tout, Pierre Allain a bien écrit à cette époque que l’artif était une sorte de travail qui permettait de se hisser confortablement le long d’une paroi. Adieu donc toutes les voies d’artif du Vercors et d’ailleurs, celles qui sont curieusement classifiées TA aujourd’hui.

Alors qu’est ce qui peut bien pousser un équipeur à agir en dehors des plans d’équipement et des normes FFME, comme un abominable sauvage ?
Peut-être l’envie de sortir des sentiers battus, de ressentir le frisson de la nouveauté, de découvrir d’autres lieux, de s’affranchir un peu des règlements, des conventions …

Je sais, tout ça n’est pas très raisonnable.

Posté en tant qu’invité par Bidulle:

Tout simplement parceque la majorité des grimpeurs / équipeurs se foutent royalement de la ffme…
Je pense qu’on a pas besoin d’une instance comme celle là pour décider à notre place où et quoi équiper…
N’oublions pas que l’escalade c’est la libérté avant tout…

Posté en tant qu’invité par iragael:

bonjour,
pour répondre à ta question d’une manière très claire :
l’équipement sauvage n’existe pas car il a toujours été ainsi dès le début de l’escalade !
C’est dans la nature même de cette activité de concerner des lieux qui n’intéressaient personne et tout le monde se fichait de qui était propriétaire.
Aujourd’hui où nous vivons un monde d’assistés, les assurances font pression sur les propriétaires ou les maires et les « fédérations » aimeraient bien « récupérer » tous les sites pour bénéficier de leurs subventions et de la reconnaissance de l’état.
En tant que grimpeur déjà « ancien », je défend l’escalade comme le dernier espace de liberté qu’il reste vraiment dans ma vie; les premiers grimpeurs étaient des aventuriers et des marginaux et je conçoit comme une profonde perversion que l’on tente de faire disparaitre cet esprit. Quant au type d’équipement, si chacun est libre d’équiper alors la diversité humaine survivra dans cette activité à travers la diversité des voies et des équipements.
La récupération des sites par les fédérations sonnerait le glas de la liberté et viendrait bien un jour l’idée de nous demander de cotiser pour grimper ! Pouha !
Pensez-y bien avant de trancher contre le « sauvage », car c’est la preuve qu’il y a encore parmi les grimpeurs des hommes libres !
je pourrais bien argumenter des heures sur le sujet mais je suppose que je fais partie de ces « dinosaures » en voie de disparition… et je dois donner l’impression de radoter !
à+
Pensez à ceux qui nous ont précédés, quel était leur vécu dans la varappe ?
MichelRaphaël a écrit:

Devanson, Mercantour, Bavella… quel est l’intérêt des
équipeurs, surtout quand l’équipement ne se fait pas dans le
cadre d’un action concertée en liaison avec la FFME ?

Pour se faire un nom ?
Pour devenir célèbre ?
Pour avoir la reconnaissance des autres grimpeurs ?
Pour créer de belles lignes qui restent ?
Pour passer dans Vertical ou Grimper ?
Pour pouvoir écrire des topos et gagner de l’argent ? (ça
m’étonnerait)
Pour emmener des clients ?
Pour pouvoir s’éclater avec ses copains dans un site nouveau ?
Pour faire venir des touristes ?
Parce que les sites déjà équipés sont saturés ?

Surtout quand on voit comme c’est chiant, que ça coute de
l’argent, les ennuis que ça apporte…les discussions
nécessaires avec propriétaires, mairies, parcs etc…

Je sais le sujet polémique, mais c’est une vraie question. Tant
pis pour les passionnés.

Quel est la justification pour équiper dans un site que la FFME
à défini comme terrain d’aventure ? Surtout quand il s’agit
d’équipement sauvage.

Posté en tant qu’invité par florent:

« La FFME … n’a pas pour l’instant les moyens d’interdire… » -> Heureusement, elle n’en a sans doute meme pas le droit.
Est-ce qu’il me suffit de créer une association avec quelques copains pour pouvoir decider qui peut faire quoi et ou? Travailler ou non en collaboration avec un organisme (FFME ou autre) doit etre un choix personnel, et non une obligation dictée par ces organismes (dont j’ai du mal à voir d’où vient la légitimité).
Pour revenir à la question initiale, je ne suis pas équipeur moi-même, et peut-etre aussi naif, mais je pense qu’ils le font essentiellement par altruisme - et je les en remercie d’ailleurs.

Posté en tant qu’invité par hervé:

Au cas où cela n’aurais pas été clair dans mon propos, il va de soi que je ne souhaite pas que la FFME ait un jour les moyens d’interdire quoi que ce soit. Je partage entièrement les propos d’Iragaël concernant sa vision de l’escalade comme un espace de liberté et d’aventure personnelle.
Comme beaucoup d’association, la FFME est un outil qui peut s’avérer la meilleure ou la pire des choses selon l’utilisation qui en sera faite, le pire étant pour moi la dérive vers une gestion technocratique de l’activité.
Toutefois, et même si c’est aussi ma façon d’agir et de penser à l’origine, je crois que nous avons tort de nous « foutre royalement de la FFME et de ses actions » comme l’a écrit plus haut Bidulle. Pour la bonne et simple raison que le seul interlocuteur des pouvoirs publics, la seule instance sensée représenter les grimpeurs c’est la FFME, qu’on le veuille ou non. Et de ce point de vue, elle peut se révéler un redoutable instrument d’uniformisation et de normalisation de l’activité, en accord avec ce que peuvent attendre maires, propriétaires, État, etc.
En tant que grimpeur et équipeur, je n’ai jamais eu besoin de la FFME pour agir, acheter mes points, etc. J’ai toujours ouvert ou équipé en sauvage (comme un sauvage diront certains !!)Mais je m’inquiète beaucoup de ce que pourrait devenir l’activité si des gens que je ne connais pas ou dont je ne partage pas les idées devaient décider à ma place.

Posté en tant qu’invité par iragael:

hello,
je me rappelle lorsque la FFME, JS et certains CAF ont voulu nous imposer un plan départemental d’équipement en haute-Savoie. Aucun des équipeurs locaux n’avait été contacté. J’ai eu la chance, en tant que petit responsable au CAF, d’avoir eu vent de la réunion au CAF d’Annemasse et j’ai averti tous les équipeurs de ma connaissance.
Ni les Piola, Vogler, Gabarou, Gréloz, et tant d’autres n’auraient été présents sans cela.
Et je vous assure que ça a fumé car on est venu à une trentaine à une réunion à laquelle nous n’étions pas invités !
Comment avoir confiance en les structures organisées dans de telles conditions ?
C’est trop facile de s’attribuer un pouvoir seulement parce qu’on forme un groupe (d’ailleurs pas représentatif du tout). Et puis, certains proposaient de payer des guides ou des BE pour rééquiper les voies, et comme par hasard, parmi eux il y avait des guides…
De même, des courriers de Jeunesse et Sports ont été envoyés aux maires des communes, leur rappelant leur responsabilité en cas d’accident et les incitant à faire signer des conventions avec la FFME pour minimiser ce problème (je l’ai vu moi-même). De telles pratiques me font penser au stalinisme.
Dans un monde où tout est à vendre; les gens comme moi défendront chèrement la peau de l’escalade ! Alors, c’est vrai, il faut les avoir à l’oeil !
Si vous entendez quoi que ce soit, je suis là.
à+
Iragael
hervé a écrit:

Au cas où cela n’aurais pas été clair dans mon propos, il va de
soi que je ne souhaite pas que la FFME ait un jour les moyens
d’interdire quoi que ce soit. Je partage entièrement les propos
d’Iragaël concernant sa vision de l’escalade comme un espace de
liberté et d’aventure personnelle.
Comme beaucoup d’association, la FFME est un outil qui peut
s’avérer la meilleure ou la pire des choses selon l’utilisation
qui en sera faite, le pire étant pour moi la dérive vers une
gestion technocratique de l’activité.
Toutefois, et même si c’est aussi ma façon d’agir et de penser
à l’origine, je crois que nous avons tort de nous « foutre
royalement de la FFME et de ses actions » comme l’a écrit plus
haut Bidulle. Pour la bonne et simple raison que le seul
interlocuteur des pouvoirs publics, la seule instance sensée
représenter les grimpeurs c’est la FFME, qu’on le veuille ou
non. Et de ce point de vue, elle peut se révéler un redoutable
instrument d’uniformisation et de normalisation de l’activité,
en accord avec ce que peuvent attendre maires, propriétaires,
État, etc.
En tant que grimpeur et équipeur, je n’ai jamais eu besoin de
la FFME pour agir, acheter mes points, etc. J’ai toujours
ouvert ou équipé en sauvage (comme un sauvage diront certains
!!)Mais je m’inquiète beaucoup de ce que pourrait devenir
l’activité si des gens que je ne connais pas ou dont je ne
partage pas les idées devaient décider à ma place.