Info sur piton Charlet Moser

J’ai une série de 16 pitons marqué Charlet Moser Acier Dur France, avec une étiquette jaune, d’une couleur typique d’un acier trempé, de longueur 10 cm et d’une forme type Petzl Livanos actuel.

  • S’agit il de pitons de progression en artif ? Bien que je ne vois pas de différence structurelle entre un Livanos et un acier mi-dur.
  • Ils semblent relativement neuf hormis des restes d’un matériaux blanc type chaux avec des traces de corrosion (type potentiel chimique). Je suspecte un usage plus point ancrage dans un mur que alpi ???
  • l’épaisseur des bouts de lame est plus ou moins épaisse

Bonjour,
Ça ressemble aux pitons CMV (chrome / molybdène / vanadium) fabriqués à Arvillard par les établissements Leborgne pour Charlet, devenus Petzl ensuite.
Je ne sais pas où les pitons Petzl sont fabriqués aujourd’hui ? Peut-être toujours au même endroit ???
Ce sont des pitons d’usage classique, pas seulement artif. Les lames sont courtes et fines, particulièrement utiles dans des fissures également fines et/ou bouchées, principalement en granite et gneiss, mais dans certains calcaires très durs (Urgonien), il n’y a pratiquement que ça qui est utilisable.

B.A.

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OK avec B.A.

Ben ça m’a tout l’air d’être des extra-plats en acier dur. Il me semble qu’ils sont catalogués en pitons de progression parce qu’ils ne doivent pas satisfaire aux normes ISO machin-truc qui veulent qu’un point d’assurage tiennent 50 tonnes et même plus :slight_smile: !
Après, quand tu fais des voies non équipées, tu t’assures comme tu peux avec ce qui veut bien te rendre ce petit service : pitons d’assurage ou de progression, coinceurs, plombs, lacets de chaussure, gourde coincée dans une fissure, casque, etc. Mais c’est sûr qu’il faut pas équiper des couennes à demeure en école d’escalade avec ça.

Les traces blanches, c’est peut-être un résidu de rocher qui a concrétionné sur la lame, si les pitons sont restés longtemps dans une voie avant d’être récupérés, vu qu’ils sont un peu oxydés…

Personnellement, ces clous, je les aime pas trop, je les trouve pas super en calcaire où ils ne se verrouillent pas car ils sont trop durs et où ils éclatent le rocher fragile. En plus, si tu tapes un peu fort, t’as vite fait de les casser net. Par contre, ils sont pas trop mal pour le caillou de l’Oisans. Mais certains, sur ce forum, ont certainement un autre vécu avec ce matériel.

Ça voudrait dire que Petzl labellise actuellement les Livanos ( c’est écrit carrément dessus en Français et en Anglais … ) pour des questions essentiellement normative / juridique typique de notre époque. Mais que si je demande à un vendeur du Vieux Campeur en off … c’est un piton à utiliser en connaissance de cause …

Le résidu ressemble à une roche tendre genre plâtre ciment blanc ou chaux, mais bon la corrosion est superficiel.

Je suppose que dans une fissure horizontal orientée vers le bas avec une roche dure genre Oisan ça doit tenir aussi bien que le reste de la montagne.

La variabilité en épaisseur, ça pourrait être dû à une fabrication semi-artisanale ???

J’ai trouvé pour l’histoire dans cet article Les piolets Petzl Charlet associent la technologie à l'artisanat | Les Echos

Aujourd’hui l’usine s’est installée à La Rochette, en Savoie, où, après l’avoir rachetée en 2000 aux établissements Leborgne, le groupe Petzl a investi 4 millions d’euros dans ses 5.500 mètres carrés.

Ça voudrait dire que Petzl labellise actuellement les Livanos ( c’est écrit carrément dessus en Français et en Anglais … ) pour des questions essentiellement normative / juridique typique de notre époque. Mais que si je demande à un vendeur du Vieux Campeur en off … c’est un piton à utiliser en connaissance de cause …

Oui, c’est ça.

Le résidu ressemble à une roche tendre genre plâtre ciment blanc ou chaux, mais bon la corrosion est superficiel.

Le résidu, c’est très courant quand tu récupères un piton qui a séjourné en paroi : reste de terre, de roche qui s’est agglomérée, aidé par les infiltrations d’eau et la pression exercée par le rocher sur la lame. Quand à l’oxydation, à ce stade, c’est juste une coloration de surface sans aucun impact sur la résistance du clou.

Je suppose que dans une fissure horizontal orientée vers le bas avec une roche dure genre Oisan ça doit tenir aussi bien que le reste de la montagne.

Oui, et même dans une fissure verticale, du fait que l’oeil forme un angle par rapport à l’axe de la lame, une traction va avoir tendance à exercer une torsion sur la lame et donc à la verrouiller. Evidemment, il faut que le piton ait été correctement planté, donc en entier, et dans une fissure adaptée à sa taille, c’est à dire un peu plus fine que la lame.

La variabilité en épaisseur, ça pourrait être dû à une fabrication semi-artisanale ???

A mon avis, non. Je pense que ça fait longtemps que Charlet-Moser ne produit plus de pitons de manière artisanale avec des différences d’un modèle à l’autre.
Il doit s’agir de modèles différents parce que quand tu utilises des pitons, en particulier des aciers durs extra-plats, un millimètre d’épaisseur en plus ou en moins, ça fera la différence entre un bon piton qui tient bien, un qui rentre à moitié et un que tu sors à la main :slight_smile:
Le problème se pose moins avec les aciers mous parce que si tu tapes suffisamment fort, tu peux arriver à le déformer y compris dans son épaisseur.

Je confirme : dans le gneiss du Valgaudemar, les lames classiques ont tendance à se de tordre avant de rentrer alors que ceux là rentrent bien sans se tordre. D’ailleurs j’en fais un stock en ce moment en prévision de l’été, si jamais qqun en vend d’occase…

Je pense que le bout de la lame est forgé/amincie avec un marteau pilon à la main et que donc l’épaisseur n’est pas au 100ème

Je vois bien ce que tu veux dire. Ça m’est arrivé aussi de « forger » en cours de longueur quelques pitons qui avaient la mauvaise idée de ne pas avoir tout à fait l’épaisseur ou la largeur idoine. De là à penser que j’ai un marteau-pilon à la place de la main droite…

Encore que certains amis me font la réputation de taper avec une sorte de jovialité enragée sur les clous, et des fois, ça donne ça :slight_smile:

t’avais oublié ton crochet goutte d’eau ce jour-là ?

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Tu rigoles mais un jour où j’avais pas de crochet, j’ai essayé de plier un clou pour crocheter une réglette… et ben c’est pas terrible ! Ça faisait un truc trop pointu hyper instable… brrr, la terreur !
Le clou de la photo, lui, a subi un autre sort. Le rocher était bouché avec pas mal de tuf lié à l’écoulement de l’eau. J’ai essayé de planter ça au hasard dans une craquelure comme un cheveu marquée par une petite trace d’humidité. Je me suis dit que si l’eau sortait dans un sens, ça serait vraiment sympa qu’un clou rentre dans l’autre. J’ai donc tabassé avec la délicatesse qui m’est coutumière et miracle, le truc est rentré, millimètre par millimètre, jusqu’au bout.
Je me suis dit : « Chouette, une balle neuve ! », mais quand Carine m’a ramené le clou dans cette état, j’ai trouvé que ma balle était beaucoup moins neuve que ce que je pensais… ou alors qu’elle avait une drôle de façon de dépitonner… mais ça je lui ai pas dit sinon elle m’aurait envoyer dépitonner moi-même aussi sec :slight_smile: !

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La question c’est : comment a-t-elle fait pour le récupérer ???

Ce n’est pas parce qu’il est tout tordu qu’il tenait bien. Je dirais même: au contraire.

En fait il avait pitonné dans un escargot :scream_cat:

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Je veux bien, n’empêche qu’il y avait quand même environ 2cm de rocher entre l’oeil et la boucle, ça n’est pas rien à arracher.

J’adore ta légende :laughing: … « passage cardiaque = :bomb: »

Ha le con !!! On se fend la gueule avec tes voies Hervé :laughing:

@Florence_B
Bah, Carine, tu lui donnes un marteau et une chaîne à dépitonner, elle te dépitonne la Croix de Provence au sommet de la Sainte-Victoire :slight_smile:

@Francois
Tu parles du grimpeur ??? :slight_smile:

@catherine
Eeehhh…! j’me permettrais pas. Quand tu vois les dévers dans lesquels ces bestioles collent au rocher… respect total. Je touche pas aux escargots, même avec du beurre et du persil :slight_smile:

@el_celtico_de_la_pampa
Oui mais ça, c’est un topo dessiné par Greg. Quand il était en équipe Jeunes Alpinistes FFME, ses potes et lui aimaient bien faire des topos comme ça avec leurs coachs, histoire de se détendre dans une ambiance saine et décontractée :slight_smile:

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Passage Cardiaque ce serait un bon nom pour une couenne qui part d’une vire bien haute et où le crux est juste à l’endroit où tu passes plein gaz… l’ouvreur ayant bien sur pensé à engager la section comme il se doit :smiley:

Ouais, avec un mousquetonnage excessivement éloigné, aléatoire, et tendu à mort :stuck_out_tongue_winking_eye:
Un truc de barj’ quoi :joy: