Inconscience ou habitude?

Posté en tant qu’invité par Harry:

Bonjour tout le monde.

Cet été, j’ai fait pour la première fois un stage d’alpinisme. Au cours de celui-ci, j’ai réalisé une course facile (Roche Faurio), avec cependant une arête sommitale exposée (mais très facile). Pendant celle-ci, malgré le gaz présent des deux côtés, je n’ai pas du tout ressentit celui-ci ou une quelconque impression de vide. En escalade, à quelques dizaines de mètres du sol, je ressent plus une impression de hauteur que sur cette arête.

Je me demande donc si cette inconscience du vide est tout simplement normale et vient du fait que je fait un peu d’escalade (seulement depuis une années), ou bien queje ne me suis pas rendu compte du vide (ce qui serait plus grave).

Je signale tout de même pour ceux qui ne connaissent pas ce passage que c’est une arête très facile, mais exposée.

Qu’en pensez-vous ?

Posté en tant qu’invité par gilles:

Pour l’avoir parcourue cette arête il y a 15 jours, je pense que ton manque de perception du vide (ton absence de peur en fait !) tient à la fois à ta pratique de l’escalade pendant un an et surtout au fait qu’on chevauche plus ou moins une arête (on ne s’élève pas directement du sol).
Il y a le parcours préalable en crampons sur l’épaule glaciaire, un ressaut rocheux à franchir, l’espèce de sentier sur 100 m avant l’arête elle-même : on arrive plus échauffé musculairement qu’au pied d’une paroi et un peu dégourdi.
Comme de plus, on est d’autant plus à l’aise qu’on se sent globalement en sécurité, et dans un stage on est pris en charge par un guide ou un responsable et ça donne confiance en soi.
Il ne faut donc pas confondre inconscience et aisance en montagne.

Posté en tant qu’invité par jc:

t’étais en confiance et concentré sur les gestes du moment, et tu avais la course derrière toi = habituation progressive au vide grandissant. Non?

Posté en tant qu’invité par Harry:

En effet, c’était l’abscence de cette sensation de vide qui me fesai un peu peur.

Je suis maintenant vraiment rassuré

Merci beaucoup pour vos réponses

Harry

Posté en tant qu’invité par Hydra:

Je pense que l’appréhension du vide varie avec les individus. Il y a eu déjà quelques posts à ce sujet, et en fait, personne n’ a vraiment la même sensation du vide. Perso, je crains plus le vide sur les arêtes que sur les paroies (on regarde vers le haut), et beaucoup plus à la montée qu’à la descente. Pour d’autres, ça sera l’inverse, ou une peur dans d’autres circonstances.

Après dans ton cas, je pense que le coktail : « initiation + Guide » t’a rendu plus « inconscient » que des gus chevronnés, sur l’endroit où tu passais.

Si tu veux en avoir le coeur net, repasse en tête* sur cette crête, et tu verras le résultat.

  • dans les conditions normales de sécurité…

Posté en tant qu’invité par Aurélien:

C’est marrant je suis aussi dans ton cas j’ai plus peur à la montée qu’à la descente (dans du terrain style terrain à chamois) alors que pour la majorité des gens c’est l’inverse.

Posté en tant qu’invité par Hydra:

C’est p’têtre parce qu’on est trop content de descendre de cette p’^$ù^% de montagne !

Plus sérieusement, je crois que ce qui me fait le plus peur, c’est d’avoir la sensation du vite sans le voir réellement, du style une traversée avec un joli bombé sans visibilité.

C’est pareil pour toi ?

Posté en tant qu’invité par bruno:

perso, j’ai un probleme avec le vide je prefere une course rocheuse D qu une course d’arretes meme tres facile

Posté en tant qu’invité par oli974:

Personnellement, je n’ai jamais eu froid aux yeux, et j’ai été horriblement inconscient.

En vieillissant, je me suis heureusement calmé, de peur d’abuser de ma bonne étoile!

Cependant, cette " impassibilité devant le vide" quand je suis exposé est à peu près intacte.

J’ai encore rencontré récemment une situation semblable à la tienne:
Qqs m très exposés (fil de 60 cm avec grand vide de part et d’autre) sans être encordé.

Parfois, pour être sans complaisance envers moi-même, je me dis:
« Chasse le naturel, il revient au galop »