Posté en tant qu’invité par Alexis:
Le Yéti lyonnais a écrit:
Ces trois disciplines confondues j’en suis à 19 sorties cette
année. Donc, tu vois j’aime ça.
C’est peu en fait 19 sorties sur la quizaine de semaine de neige que nous avons depuis novembre …
- La plupart des moniteurs que je connais ont un autre métier.
Tout simplement parce que tu ne bosses que l’hiver (à moins de
partir en Nouvelle-Zélande l’été chez nous) et que tu n’es de
surcroît pas sure de pouvoir faire ça toute ta vie. Ils font
quelques semaines dans l’année historie d’arrondir les fins de
mois et aussi pour l’aspect pédagogique qui est enthousiasmant
(faire partager sa passion).
Je travaille comme monteur de remontées mécaniques à la belle saison (de mai à janvier la saison dernière, parfois, la « belle » saison s’étire). Evidement des moniteurs de ski se joignent à nous l’été. Je n’ai pas vraiment l’impression (de ce que nous racontent nos collegues moniteurs) qu’ils aient tous besoin de ce salaire supplémentaire … Certains gagnent dans les 20000 euros sur leur saison sur une vingtaine de semaines aux 2 Alpes par exemple ; soit beaucoup plus que ce que l’on gagne nous comme ouvriers (et encore nous ne sommes pas a plaindre, très loin de là). Et pratiquement tous travaillent l’été avec nous non pas pour crouter, mais pour financer (souvent) des acquisitions immobilières …
- Il ne faut pas oublier qu’être moniteur c’est aussi
travailler 6 jours sur 7 tout l’hiver. C’est skier sous la
neige, dans le brouillard voire sous la pluie (si si ça
arrive). C’est aussi s’occuper des 3-5ans, autant dire faire du
jardin d’enfants ce qui n’a rien à voir avec le ski.
Nos collègues travailleraient plutôt sur une base de 7 jours sur 7 … Et notre jeune amie Sophie doit tenir compte du reste. Avoir un travail en montagne et en exterieur, c’est génial. Par contre, le temps n’est pas toujours celui des cartes postales … Et bien souvent tu ne gagneras pas d’argent si tu ne travailles pas ces jours-là. C’est chiant, fatiguant, mais c’est comme cela. Pour ma part, je n’échangerais pas mon job contre celui de quelqu’un toujours posé le cul sur une chaise en intérieur.
C’est travailler dans un milieu très « fun » mais aussi très
superficiel, très basé sur le paraître, avec des relations
souvent fugaces.
Cela dépend vraiment des stations, des milieux que tu fréquentes, un peu comme partout en fait. Ce sont des clichés que je ne vis pas toujours comme « intermitent du spectacle des stations de ski ».
C’est faire la même chose toute sa vie…
Un peu comme tout le monde, tu ne crois pas ? Et puis, être vendeur de virage, ou guide, ou AMM, c’est travailler avec des humains, je ne crois pas que tes clients soient toujours tous les mêmes (les miens (j’étais AMM) en tout cas avaient chacun leur personnalité, et chaque sortie était différente). Parlez-en de votre monotonie au boulot à ceux qui emballent les glaces chez Motta dans l’Eure (je dis ca parceque c’est les seuls vrais travailleurs à la chaîne que j’ai cotoyé … Ca avait l’air d’un chiant) !
Ca peut aussi vouloir dire être obligé de se passer de la ville et
donc de théâtre, de ciné, de concerts… Tout ça c’est jouable.
Il y en a plein qui le font et sont heureux ainsi. Mais il faut
savoir ce que contient le package « moniteur ».
Trop cool, on signe dans quelle grotte ? Enfin, du ciné, t’en as dans la plupart des stations, des concerts, y’a des petits bars a la Foux d’Allos (par exemple) qui invitent des artistes sympas été comme hivers. Non, vivre en montagne, quelque soit la saison, ce n’est pas vivre dans un trou du cul.
- Pour ce qui est du niveau, bah là va falloir que tu bosses.
Va falloir manger du piquet grave. C’est pas injouable mais
forcément tu pars avec un handicap par rapport à tous ceux qui
se tapent du ski-club depuis tout gamin ou qui vont au ski
quasi tous les WE.
Evidement, il y a la difficulté très importante du diplome. Il est très clair que tu es loin d’avoir le niveau actuellement. Cependant, tu es jeune, il existe des formations longues (et cheres !) pour passer le BEES ski alpin, vu ton age, tu pourras trouver facilement des aides financières.
Moi, vu ce que tu décris, j’aurais plutôt tendance à te
conseiller de trouver un autre boulot bien sympathique et
stable qui te permettra de te rapprocher des montagnes. Comme
ça tu profiteras à fond de la montagne (vacances, WE, …) et
ce sera à chaque fois pour ton propre plaisir sans avoir aucune
obligation.
Je crois aussi que c’est une bonne solution. Confortable du moins. Ceci dit, pour certains cela ne suffit pas. Pour profter « à fond » de la montagne, il faut que j’y soit 24h/24. Mais à 17 ans, tu auras toujours le temps de te retourner et de changer de métier.
Alexis
PS : c’est quoi ce fantasme de la stabilité ? Être travailleur saisonnier, indépendant, intérimaire, etc … ce peut aussi être très stable.