Merci de toutes ces infos. Ced, le discours que tu tiens est exactement celui que j’ai tenu au prof d’EPS en question et il me semble être passé pour un rabat-joie voire un emmerdeur. Il me faut des textes. Mon but n’est pas d’empêcher cette sortie, certainement pas, mais de savoir dans quel cadre légal elle s’inscrit. Ou pas.
Par ailleurs, j’ai quelques nouvelles précisions: il s’agit d’une sortie où les élèves confectionnent l’après-midi un igloo près de la Crête des Vosges, le climat y est très rude en hiver. Ceux qui le souhaitent y dorment, les autres pourraient dormir en refuge (ça change pas mal de chose j’en conviens). D’après Ced, un refuge non agréé ou de toute manière en hiver serait une sortie interdite. Ca a son importance.
Par ailleurs, ce n’est pas un AM (désolé pour la confusion) mais un BE mais je sais pas de quoi. Merci à ceux qui peuvent me trouver les textes adéquats, je n’ai rien trouvé pour ma part ni sur légifrance ni sur un site académique.
[quote=« cedaem73, id: 1095002, post:20, topic:105394 »]Bonjour,
Ne pas oublier que les mineurs qu’ils soient dans le cadre scolaire ou non sont protégé par de nombreuses règles que personnes ne peux contourner. En plus des règles encadrement, il y a les règles d’hygiène et de sécurité…).[/quote]
Dans ton précédent post, tu nous as promis les références des textes officiels ; on aimerait bien !
Tu sais donc que Jeunesse et sports n’a strictement plus aucun lien avec tout ce qui touche à l’EPS dans le cadre de l’Education Nationale, depuis 1983.
Qui a parlé de faire n’importe quoi ? Outrepasser la loi est un sacré challenge lorsqu’on est un fonctionnaire de l’état en charge d’éducation, cette accusation est grave et diffamatoire.
Tu oublies ou tu ne sais pas que de nombreux profs ont de multiples casquettes, à titre personnel, je suis titulaire de 3 BE « montagne » et je n’emmène pas mes élèves faire de la voile ou de la plongée. J’ajoute que dans ton cursus et dans les examens d’AMM que tu as semble t’il passé, tu as eu comme formateurs et examinateurs des profs d’EPS et Profs de Sport, soit titulaires, soit vacataires à Jeunesse et Sports !
[quote=« cedaem73, id: 1095002, post:20, topic:105394 »]En dehors de la règlementation, je me permets de te sensibiliser sur les dangers que cela peut comporter.
Dormir en igloo n’est pas à prendre à la légère.
On ne dort pas en igloo avec le duvet de camping estival.
La température dans un igloo (s’il est bien fait) est aux alentours de 0°. Il peut geler à l’intérieur s’il est mal fait.
Avec des enfants, à condition que ton igloo soit parfait, il faut au minimum un duvet avec une température de confort de -5°c.
Il faut un tapis de sol de qualité et un équipement vestimentaire adapté à ce genre de pratique.
J’encadre des scolaires depuis assez longtemps pour te dire qu’ils sont toujours mal équipés même pour une balade en raquette à la journée. Alors inutile de faire le topo pour une nuit en igloo.
Risque si mauvais équipement:
hypothermie…je ne fais pas plus de détails
Dormir en igloo peut être une aventure extraordinaire mais peut vite devenir une grosse galère si mal équipé.[/quote]
Là tu enfonces des portes ouvertes et tu prends les lecteurs pour des demeurés sur un forum où ceux qui pratiquent régulièrement les sports de montagne à un haut niveau ne sont pas rares.
Tu n’es même pas obligé d’envoyer tes enfants à l’école. Contrairement à un abus de langage courant, c’est l’instruction qui est obligatoire jusqu’à 16 ans et pas l’école. Tu as donc la possibilité d’assurer toi même ou par de tierces personnes de ton choix cette instruction à domicile !
Pour cette sortie, c’est au final TOI le parent qui aura le dernier mot en signant ou non l’autorisation que le prof d’EPS donnera aux élèves (c’est une obligation légale).
Pour le bien-être de mon collègue, j’espère sincèrement que tu la signeras pas !
Et pour être franc, je dois avouer que dans un cas comme ça, on passe tellement d’heures à tout organiser pour que les jeunes soient heureux, qu’on fait tout (hélas) pour éviter d’emmener les enfants de parents suspicieux / râleurs / emmerdeurs ou alors on leur demande d’accompagner !
Tu m’as mal lu, je ne suis pas parent d’élève, je ne râle pas, et moi-même en tant qu’enseignant je passe des dizaines et des dizaines d’heures à organiser des séjours et des sorties pour pas 1 merci. Vraiment je ne râlais pas, je minterrogeais. Simplement.
Désolé, excuse moi pour ce malentendu. Si tu es prof, fais confiance à ton collègue EPS, bosse avec lui, vous résoudrez ensemble les problèmes pour « caler » le mieux possible votre projet et s’il vous apparait le moindre doute sur la faisabilité et la sécurité objective de la sortie (dans l’intérêt des élèves), vous ne serez pas de trop à deux (ou plus) pour prendre LA bonne décision.
Accompagnateur en Montagne et Directeur de Centre d’Accueil de Mineurs, habitués à encadrer les mineurs sur des séjours itinérents surtout en montagne, et en colos de ski,
je trouve, contrairement à Cedaem 73, que ce projet peut-être intéressant. ( et accessoirement que Cedaem 73 se la pète un peu, mais c’est normal, c’est un haut alpin qui sait tout ).
Il n’y a pas, à ma connaissance, de texte qui « interdit » de faire coucher des élèves collège et lycée en igloo, qui peut être considéré comme une forme particulire de bivouac.
Il y a, par contre, en ensemble de textes qui « encadrent » toutes ces pratiques.
Sous réserve que cette sortie soit bien préparée et encadrée par un BE AMM, un BE Ski ou un GHM ( et pas n’importe quel BE : j’ai rien contre les autres BE, mais c’est simplement hors de leurs prérogatives ), je pense que le dossier est « montable » auprès de la DDCSPP de l’endroit.
NON, NON, NON ! Dans le cadre d’une sortie scolaire (collège ou lycée), les enseignants d’EPS, de part les textes qui règlementent leur profession, n’ont pas besoin d’encadrement supplémentaire par un BE, quelle que soit l’activité (circulaires N°72.171 du 23 juin 1972 et N°73.400 du 5 octobre 1973).
Je ne serai pas aussi catégorique que toi, BA, parce que certains sports qui touchent à la montagne doivent être encadrés par des diplômés, même avec les profs EPS. Je n’ai pas le temps, là tout de suite, de chercher les textes exacts, surtout qu’ils sont en général « cachés » au sein des instruction J&S, et non pas dans des arrêtés.
Mais même si tu as raison, ce qui est aussi possible, le but sur une sortie de ce genre n’est pas que les profs EPS en question puissent faire « ce qu’ils veulent », mais que cette sortie soit réussie pour les enfants, en toute sécurité.
Et il me semble qu’en s’entourant de professionnels, ces profs d’EPS feraient preuve de responsabilité, ce qui ne peut que renforcer la crédibilité de leur projet auprès de leur administration d’une part, et de leur collègues « perplexes » d’autre part.
JE suis catégorique, j’ai pas mal travaillé là dessus et produit des documents dans ce sens, dans le cadre de mes responsabilités au Rectorat (« Chargé de Mission auprès du Recteur de l’Académie de Lyon pour l’Enseignement des APPN »). Et comme je l’ai rappelé plus haut, l’EPS n’appartient plus à Jeunesse et Sports depuis 1983.
C’est une évidence. On n’a pas vraiment le droit de faire n’importe quoi et surtout on a aussi des comptes à rendre et pas seulement aux familles.
Rassure toi, quand c’est nécessaire (effectifs, activité moins bien maitrisée, etc), on le fait, même si dans ce cas on trouve toujours à l’interne un collègue d’un autre établissement qui apportera ses compétences.
C’est génial les igloos, il suffit de suivre les indications d’un guide ou d’une personne qui en a déjà construit et sa passe tout seul, mais bon faut quand même bien isoler du sol a l’intérieur et ne pas oublier les canaux d’évacuation pour l’eau. Par contre, je ne suis pas sûr que des scolaires seront les plus à plaindre, les enfants sont toujours les plus motivés, les encadrant parfois moins.,
Merci à tous pour vos opinions et précisions. Je souhaite également à mon collègue d’EPS un franc succès dans son entreprise alors. Et je ne manquerai pas de revenir sur ce post faire part du témoignage des personnes concernées. Bonnes grimpes à tous pour cet hiver.
Prof d’EPS, J’encadre des stages raquettes-bivouac pour des étudiants depuis 10 ans à l’université et j’en suis à ma 16 ème construction d’igloo dans le jura ou les Alpes (technique russe du tas de neige recreusé).
Voici ce que je retire de cette expérience :
Encadrement : deux personnes avec de l’expérience
Prévoir absolument un lieu de réchappe à proximité ( étable, grange….): il m’est arrivé une fois de devoir quitter précipitamment l’igloo alors qu’il tombait un déluge d’eau au dehors.
Construire grand et haut ( 2,50m à la voute) ; ça prend du temps ( environ 4/5 h pour un igloo de 7/8 places) mais quel confort à l’intérieur et sans doute quelle sécurité aussi ( volume d’air). Utiliser de grandes pelles à neige à grand manche et non les pelles classiques du ski de montagne. Ne pas mésestimer la dépense physique nécessaire pour charrier la neige.
Mes meilleures réalisations ont été effectuées sur un terrain légèrement en pente. Dans ce cas, l’entrée de l’igloo se fait dans la partie basse et il faut monter à l’intérieur par un couloir ou quelques marches ( l’air froid tombe dans le trou et il fait vraiment bon à l’intérieur ( environ 2°C. Je n’ai jamais remarqué de gel quelque soit la température ext. Ou le vent).
Pour le matériel, je dirais que le matelas isolant est le plus important. Ensuite il est vraiment utile d’avoir un sur-sac (gouttes qui tombent de la voute). Dans ce cas là, un sac de couchage convenable peut suffire ( sarco norvégien, collerette anti froid).
L’aspect psychologique de l’engagement est à prendre en compte : tout le monde est vraiment excité à l’idée de passer une nuit en igloo ; cela dit au bout de 5h de pelletage, la fatigue est là et il faut veiller à l’ambiance générale : thé chaud, petits encas…. Pour maintenir la cadence.
Je n’ai connu en 10 ans qu’une seule vrai difficulté avec un étudiant qui fait un gros coup de « calgon ( apathie, refroidissement…) et que mon collègue, expérimenté lui aussi, a du redescendre aussi sec dans un refuge ( symptômes dus au stress et à la fatigue qui ont disparus immédiatement ). Attention aux personnes asthmatiques également ; ça m ‘est arrivé également….
Et quand tout est fini, le groupe installé à l’abris, une bonne fondue ( avec du Comté et par un vulgaire fromage savoyard, du vin du Jura, le thé/café pour le matin dans les thermos ( permet de rester au chaud dans le duvet) et … au lit. Le sentiment d’apaisement et de sécurité est total et ça dort comme des bébés…
J’espère que votre projet aboutira parcque cette expérience est inoubliable.
Il serait intéressant de connaitre les diplômes, formations reçues ou compétences des profs souhaitant accompagner les élèves. La présence d’un BE n’est pas obligatoire certes mais ce n’est pas la formation Staps et le capeps qui permet à elle seule de monter un telle projet : avec 50h de pratique / théorie dans le domaine des APPN ça fait léger pour encadrer une sortie montagne.
S’agissant de la formation STAPS de ces dernières années, non seulement je partage tes propos, mais j’affirme aussi que c’est une certitude (sauf pour les rares étudiants ayant une pratique personnelle élevée).
Mais il ne faut pas oublier que jusque dans les années 2000 (ou peut-être un peu avant ?), il existait dans la formation STAPS une « Option lourde » (avec gros coef au CAPEPS), dans laquelle le niveau des étudiants était particulièrement élevé dans leurs spécialités d’Option, du genre niveau national pour obtenir 10/20 en performance. Ces étudiants obtenaient alors très facilement le BE2 correspondant et le BE1 était généralement obtenu par équivalence. Avec une dizaine d’heures par semaine pendant 3 ou 4 ans (théorie, pédagogie, technique, performance, etc) plus la pratique personnelle ou en club le week end, c’était effectivement du lourd ! Les profs d’EPS ayant suivi ce cursus sont encore nombreux en exercice.
Pour l’escalade, jusque dans les années 90, la pratique se faisait exclusivement sur sites naturels voire TA (à Grenoble, c’était chaque jeudi à Presles !), avec un esprit plutôt « montagne », tout comme les épreuves du CAPEPS, jusqu’à la généralisation des SAE.
Ziant a forcement raison : quelqu’un qui prefere le Comté à d’autre (vulgaire ) fromage savoyard et qui connait la dent du vaulion ne peut que savoir de quoi il parle !
[quote=« Perplexe, id: 1094778, post:1, topic:105394 »][/quote]
Voilà une belle initiative atypique qui mérite d’être saluée.
Il y a deux sujets qui n’ont pas grand rapport entre eux, liés à ta question.
1/ Est-ce que cette sortie se fait dans un cadre selon la règlementation en vigueur. Des contributeurs plus compétents que moi semblent t’apporter les réponses. Ce que tu dois retenir c’est que de toute façon si quelque chose se passait mal il y aurait un responsable de désigné, pas le collégien, ni toi. Je doute fort qu’un collège, et donc son Proviseur ou Principal, se permettrait d’organiser ce type de manifestation en dehors d’un cadre règlementaire défini. Cela n’empêche pas d’être vérifié, il suffit de demander au Principal.
2/ Que faut-il prévoir pour que cette initiative soit une expérience enrichissante ? Là est la bonne question d’une personne curieuse et ouverte aux aventures humaines. Je pense qu’il faut deux choses, un repli pratique et rapide si l’expérience devient douloureuse, et un équipement adéquat (avant, pendant et après comme mentionné).
A te lire je vois que tu cherchais surtout des motifs d’objection pour ne pas participer. C’est bien dommage car c’est une expérience qui permet de dégager plusieurs Valeurs comme le courage, la volonté, l’entraide.
Certes, on passe rarement une bonne nuit, mais quand on l’a fait déjà une fois, ça sert d’expérience et ça peut tirer d’un très mauvais pas dans certaines circonstances. Encore faut-il, c’est vrai, faire de la montagne pour que ça puisse servir.
Quoi que quand j’écoute le JT de 20h… ils arrivent à tenir 20 minutes d’antenne parce qu’il a neigé à Paris, génial.