Posté en tant qu’invité par l’Urbain:
A la lecture des posts sur les fameuses « conditions », il me revient une anecdote qui me fait encore sourire. Bien sûr, vous n’êtes pas obligé d’en faire autant, d’ailleurs, vous n’êtes même pas obligé de lire : c’est inutile et chiant à mourir. Vous voilà prévenus.
Il y a quelques années, j’emmenais deux amis pour leur première rando sur glacier. Me connaissant, les deux compères sont un peu méfiants sur mes capacités d’alpiniste et de pédagogue… oui, mais comment vérifier que je ne les mène pas à l’abattoir ?
S’ils me posent la question, comme d’habitude, je répondrais « c’est rando » (je réponds toujours ça, éventuellement entre deux halètements et sans pouvoir contrôler ces foutus tremblements de mollets). Il leur faut donc trouver un autre informateur.
En voilà justement un : combinaison gore-tex, sac de 80l bien remplis, avec crampons et piolets, casque, corde, teint hâlé, se reporter à la description de Francois.
« Bonjour. On voudrait aller faire le pic machin. C’est comment ? »
Réponse, laconique, de l’expert : « le glacier est fermé. »
Et les voilà, me courant après (je suis devant, normal, c’est moi le chef, dussè-je en crever, je serais toujours devant, je suis pas con, je n’emmène que des demi-paralytiques) : « Etienne, Etieeenne !! »
« Qu’est-ce qui vous arrive ? » (ton placide du chef qui ne perd jamais son sang froid, même quand son second vient de perdre un bras, l’avait qu’à pas le laisser traîner, et puis zut, c’est son bras, il en fait ce qu’il veut)
« Le pic machin : c’est foutu, le glacier est fermé… »
J’avoue : l’espace d’un instant, je me suis dit, tant pis, on passera par dessus la cloture…
Bon, sinon, le lendemain, tout c’est bien passé. On s’est juste trompé de sommet mais bon, que celui qui ne s’est jamais trompé de sommet me jette la première pierre.
[%sig%]