Grimpe coinceurs

Posté en tant qu’invité par Seb:

Bonjour, J’aimerai aprrendre à grimper avec des coinceurs et tous les conseils seront les bienvenus. Mais ce qui m’interesserai particulièrement c’est des coins où je puisse trouver des voies faciles à pas trop dur semi équipées pour pouvoir m’entrainer à la pose de ces machins sans me reposer totalement sur eux. En clair je cherche des coins où les points permettent de s’assurer mais pas de se rassurer et où au moins les relais sont posés.

Merci d’avance, seb

Posté en tant qu’invité par Michel:

Dans quelle région ?
De toute facon, il vaut mieux choisir des voies en fissures. Ensuite, s’entrainer au pied des voies n’est pas idiot.
Completer un equipement existant non plus.
De toute facon, pour de nbres voies des Alpes (et d’autres montagnes), la maitrise de la pose des coinceurs est indispensable, les voies Piola par exemple.
Le groupe (yahoogroup) ITA cherche a favoriser l’escalade naturelle. Des sorties de club peuvent aussi t’initier.

Posté en tant qu’invité par Pierre:

va à l’Envers des Aiguilles ,c’est le paradis du coinceur…

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Posté en tant qu’invité par Seb:

Moi je suis en Auvergne et j’ai en projet quand je maitriserai la technique une ouverture aux Grandes orgues dans les gorges de Chouvigny. Mais s’il y a des coins bien ailleurs, je peux me déplacer, spécialement en train.

Posté en tant qu’invité par s@m:

va à l’Envers des Aiguilles ,c’est le paradis du coinceur…
alors pour une initiation, je suis pas certain que ce soit le pied !

Posté en tant qu’invité par Michel:

Plutot que d’escalade « sur coinceurs », je prefere parler d’escalade « naturelle » car dans tous les cas, on va utiliser des becquets, des arbres, … des sangles en complements des « coincés » dans des fissures.
Se procurer donc un jeu de coinceurs et de sangles : une dizaine de coinceurs sont un minimum (cablés pour les petites tailles) et 6 sangles au moins (rallonges de dégaines et becquets). Le must consiste à disposer aussi de coinceurs à cames dits « friends » dont le mode de pose est plus facile.
Retenir que trois choses vont distinguer les points d’assurage naturels :
1/ ils ne sont jamais localisés exactement où on les voudrait par rapport à la difficulté de l’escalade (on devra en placer à gauche, à droite …) mais surtout il sera difficile de placer ses protections DANS les pas durs. Il faut ANTICIPER.
2/ leur résistance (à évaluer) dépassera tres rarement celle d’un goujon de 12. (encore que certains coinceurs en granit !!!)
3/ ils ne seront efficaces que dans certaines « directions » de traction, ce qui imposera une grande prudence de pose pour les relais en particulier. Il faudra donc dans certains cas les « combiner » en associant un becquet et un coinceur, deux coinceurs en opposition.

Bonne grimpe donc en retenant que l’escalade naturelle :
1/ nécessite de bien dominer son sujet au niveau technique ; pas question de se jetter sur le spit suivant, donc prévoir de grimper un degré en dessous de son niveau habituel.
2/ on grimpe beaucoup moins vite car la pose des protections peut prendre du temps (et de l’énerge).
MAIS c’est une grande satisfaction de découvrir son itinéraire dans ces conditions.

Posté en tant qu’invité par Aquafresh:

Merci Michel pour ce topo détaillé. C’est vrai que c’est une sacrée satisfaction de poser ses protections. En plus cela peut servir dans des voies spittées avec de la distance entre les points pour passer en artif quand on galère.

Qques coinceurs dans le sac, ça coûte pas cher et ça peut sauver une course !!

Posté en tant qu’invité par albert:

plutôt que d’escalade « naturelle » (ou alors tout nu et sans matériel) je pencherais pour « escalade autonome » sinon pour le reste je partage ton point de vue.
A ceci près : pour la sécurité, le Grec distinguait en escalade avec humour les risques objectifs (le ciel lui tombe sur la tête ), des risques subjectifs (qui comprenait sa femme, Sonia, même si il ne l’a jamais avoué) ).
deux sortes de chute :

  1. On chute (mais on s’est protègé) par exemple parce qu’une prise a cédé. C’est un risque objectif (la cause de la chute est extérieue à l’homme) . La chute est enrayée mais le point n’a pas été spéciaement posé pour le passage.
  2. on chute parce qu’on a pas la puisance ou la technique pour maîriser la longueur ou le passage. le point d’assurage est au plus proche de la difficulté supposée et posée dans l’intention de la protéger mais la chute est alors un risque subjectif (la cause de la chute est du fait de l’homme )qui peut être limiter par l’entraînement qui optumise la confiance en soi.

Bien sûr j’apprécie les voies modernes dites aseptisées mais j’aime encore, comme par exemple la voie du dièdre au rateau d’Aussois, savoir gérer moi même la pose de mon assurage . Dans mon club il y avait autrefois des cours de pitonnage par un ancien qui nous apprenait à employer le bon piton pour la bonne fissure, à dépitonner et à redresser la ferraille pour que le piton reserve. Le club avait une petite forge et une fois ou deux l’an nous faisions une séance de fabrication-restauration. Les clogs du commerce n’existant pas encore, nous utilisions des écrous hexagonaux de différentes tailles et des coins de bois en l’abscence de friend. Certain penseront que je suis néandertalien. Pas du tout, ca s’est fini vers les années 75

Posté en tant qu’invité par Rozenn:

Moi je ne grimpe qu’en second donc j’ai pas le problème de la pose des coinceurs et friends… seulement celui du retrait ! Quand tu investis dans le matos pense à acheter un décoinceur. J’ai cramé deux coinceurs cet été, un dans la Purtscheller (quelqu’un a réussi à le retirer peut-être?)et un dans les Oeillasses, pilier de droite. D’ailleurs c’est une très jolie voie dans le V sup, 250m; feuillets, fissures, petits surplombs,dalles; équipée mais avec une espacement qui, si tu veux être sécure, mérite d’être complété (d’autant plus que certaines variantes peuvent être imposées par moments).

Lors de l’acquisition du matos, il est aussi important pour les friends de regarder les types forces qu’ils supportent (certains ne peuvent en effet être posés que dans des fissures verticales, mécaniquement ils ne supportent pas une force vers le bas lorsqu’ils sont à plat.

bonne grimpe
rozenn

Posté en tant qu’invité par Claude:

Personnelement je considère la rupture d’une prise comme un risque subjectif. Grimper sur du mauvais rocher ça s’apprend. On peut choisir le passage le plus sain, regarder la prise, la tester, se faire leger sur la prise et se placer de tel façon à pouvoir se rattraper si la prise casse quand meme. Ca fait un peu trop d’actions pour appeler ça risque objectif.

D’ailleurs je ne suis pas totalement convaincu qu’il existe des risques objectifs en montagne. Un sérac, par exemple, on n’influe pas sur le moment de sa chute, par contre on est completement maitre d’etre ou ne pas etre dessous.

Mais là je répéte un peu ce qui a déjà été dit par un éminent forumiste <a href=http://alpinisme.camptocamp.com/forums/read.php?f=9&i=6681&t=6681>ici.

Posté en tant qu’invité par albert:

Très bel effort en effet de la part de Goudurix. J’en conviens, pour supprimer les dangers de la montagne, la solution qui s’impose c’est de n’y point paraître.De même que pour ne point risquer de se faire tuer, non pas la montagne mais en montagne par ses contemporains !
Distinguer : dangers objectifs et dangers subjectifs n’est qu’un artifice simplificateur, voire une ruse pédagogique.

Posté en tant qu’invité par claudio:

Goudurix affirme dans son très élégant message : « tout danger est subjectif ». La notion de danger objectif n’a aucun sens puisque le danger implique nécessairement un sujet, et contingentement un sérac, une chute de pierres, une prise qui casse. Un autre philosophe, Berkeley, dit aussi qu’« être, c’est être perçu » et à tous ceux qui jugent cela absurde il peut être répondu que personne n’a jamais perçu un arbre (ou un danger, une chute de pierre, un sérac menaçant, que sais-je…) qui ne soit pas un arbre (ou un danger, etc.) perçu… De même, le manque d’oxygène, ou ce qu’on désigne comme tel, n’existe pas « en soi », c’est un phénomène qui n’a de sens que rapporté aux humains qui en ont besoin pour respirer.

Cependant, cette position philosophique - le nominalisme - a une conséquence fâcheuse, qui est de prétendre à une parfaite adéquation entre réalité et langage et d’aboutir à une indifférenciation généralisée des phénomènes : s’il n’y a de risques en montagne que pour un sujet qui les prend, chacun sent bien pourtant que les dangers auxquels il s’expose sont de nature différente. Certes, la distinction objectif/subjectif est tout a fait grossière et ne suffit pas à les qualifier. Mais c’est le propre du langage que de distinguer les choses d’abord grossièrement, puis de plus en plus finement. Il me semble à moi que la distinction objectif/subjectif pour qualifier les dangers, pour insatisfaisante qu’elle soit, n’est pas un mauvais départ et qu’elle peut s’avérer opérante. On peut lui préférer « dangers dûs aux chutes de pierres » ou « dangers dûs au manque d’entraînement du grimpeur », etc. qui, même s’ils n’ont pas le même parfum de vérité que « la montagne n’est dangeureuse que pour ceux qui s’y risquent », disent quand même quelque chose de plus, non pas de la montagne en soi, mais au grimpeur qui s’y rend. A charge pour lui de ne pas plier la réalité aux représentations que véhicule le langage : là est le danger, pas seulement en montagne, d’ailleurs…

bien cordialement,

claudio

PS : hormis ce détail, le reste du laius de Goudirix est limpide, son style tellement plus léger que ce que vous venez de subir, et je souscris pleinement à ses conclusions. Ceci dit, il me reste à prendre connaissance des réponses à la question initiale portant sur l’utilisation des coinceurs, où j’ai tout à apprendre.

Posté en tant qu’invité par Gérard:

Pour grimper sur coinceurs tu peux aller dans les Alpes d’Uri.
C’est un massif granitique, le rocher y est bien fissuré et donc propice à l’assurage sur coinceurs.
Il y a de nombreux sommets, certains pas trop difficiles (D, IV+/V max).
Les voies sont souvent partiellement équipées, en particulier les relais sont en place.
Je te conseille l’excellent topo Suisse Plaisir Est de Jürg Von Känel (Editions Filidor).
Tu peux aussi aller voir son site :www.filidor.ch.
Il y a aussi le topo du Cas Urner Alpen (en allemand).
Voici les sommets les moins difficiles :
En partant du Furkapass tu peux grimper au Klein et au Gross Furkahorn.
Au départ de Sidelenhütte il y a le Klein et le Gross Bielenhorn.
Tu peux faire ces courses à la journée (2h30 d’approche) sans nécessairement dormir au refuge.
Depuis Tiefenbach ou Albert Heim hütte tu peux aller au Gletschorn (il faut renseigner sur les conditions d’approche).
Dans la vallée de Göschenen il y a aussi des possibilités.
Depuis Bergseehütte tu peux grimper au Schijenstock, au Hochschijen et au Berseeschijen.
Quelques conseils :
Un demi-jeu de bicoins suffit (numéros pairs ou impairs).
Il faut aussi des coinceurs mécaniques, c’est le must.
Les plus utilisés sont les numéros 1 - 1,5 - 2 - 2.5.
Ces coinceurs sont relativement chers (50 à 100 euros suivant marque et taille); mais tu peux les acheter petit à petit en fonction de tes besoins.
Dans les topos on te dit généralement les tailles à emporter pour chaque voie.
Il faut aussi avoir quelques sangles, soit pour coiffer un becquet ou éventuellement pour relier les points au relais.
De plus il est évident que tu devras choisir des voies d’un niveau un peu inférieur à ce que tu sais faire dans des voies entièrement équipées.
Bonne grimpe.

Popol

PS : Merci Claudio, j’ai vraiment bien aimé ta réponse à Goudurix.

Posté en tant qu’invité par Renaud:

Euh… Rozenn…T’as jamais eu envie de passer devant ? L’attrait de la satisfaction engendrée ne t’y a pas poussée ? Ou du moins en réversible. C’est marrant, ta réponse précédente m’a titillée : tu ne préfererai pas faire de l’AD en tête que du D+ en second ? Par contre, passer en second dans un niveau plus élevé que le sien, c’est le top du formateur… mais dans le but de s’améliorer devant !!!

Renaud

Posté en tant qu’invité par Rozenn:

Renaud, tu touches dans le mille! Grimper en tête c’est l’objectif de cette année!
En fait je ne me suis remise à grimper il y a seulement deux ans. « Remise » parce que j’ai eu un gentil papa qui a réussi à me traumatiser quand j’étais gamine… Au point où quand j’ai regrimpé je me suis retrouvée en pleurs sur une vire confortable à…6m de haut à tout casser.
Je pars donc de loin et c’est un grand bonheur que de pouvoir aujourd’hui partir en amoureux faire une grande voie. Bon, y’a quand même une psychothérapie derrière sur la peur du vide (paraît que c’était la peur du vide affectif)et un black out de plusieurs mois avec ledit pôpa. Mais maintenant c’est le bonheur (et le pôpa a d’ailleurs évolué.
Donc objectif tête cette année.
J’ai pris l’option inscription en club pour reprendre les choses un peu à zéro, encadrée, je me dis qu’apprendre à chuter sur un mur avec des gens qui déconnent autour, c’est peut-être plus facile. Et puis surtout, je suis sur Paris et même si je parviens (j’ai fait le compte) à être environ 80 jours par an en montagne, si on décompte l’alpinisme, le ski de rando et autres activités (y’a aussi initiation cascade cet hiver, je suis overbookée !), je m’aperçois que je ne grimpe pas tant que ça. Je dois sortir les chaussons une quinzaine de jours par an à tout casser. Ce permet de se maintenir mais pas franchement de progresser (si ce n’est psychologiquement)Je me dis aussi qu’en allant deux fois par semaines en salle, je vais aussi (peut-être) progresser un peu ce qui me donnera un peu plus de marge en grande voie. Je sens bien que physiquement, au delà d’une voie de 200 ou 250m, je tiens pas…
Bon, maintenant que c’est écrit, j’ai plus qu’à passer à l’action.
Merci de ta remarque, ça m’a encore plus donné envie
rozenn

Posté en tant qu’invité par Baltardive:

Si tu vas à l’envers des Aiguilles sans savoir poser un coinceur et que tu n’as pas un niveau 7a, granit (adhérence et verrou) tu vas te faire des frayeurs…voir plus.