Bonjour à tous
Pour information le CDS a enlevé toutes les cordes qui servaient d’amarrage sur un arbre mort à l’aplomb du porche de la grande Glacière pour éviter toute tentation de les utiliser. Un examen rapide dudit arbre mort, en surplomb sur une amorce d’effondrement, nous avait convaincu de la grande dangerosité des lieux. Une descente plus sûre et tout aussi spectaculaire est possible dans le puits de l’autre côté du pont rocheux.
Par ailleurs la grande Glacière est en pleine évolution : des accès direct à la salle dite des Grimpeurs se sont ouvert dans le plancher de glace mais on est en surplomb sur le glacier, attention. Enfin nous souhaitons préciser que bien qu’en transformation lente, ce site reste remarquable . Il est maintenant très fréquenté, avec quelques inconvénients : bougies, cordelettes diverses, odeurs d’urine (qui ne se transforme pas dans la glace) . Enfin on s’interroge beaucoup sur l’intérêt d’imprimer de profondes marques dans ce front de glace presque millénaire (mesuré lors d’une étude d’un glaciologue dont un résumé sera proposé dans Parmelan souterrain, ouvrage du CDS à paraitre fin 2025 ) pour faire quelque mètres en une minute pour les plus rapides. Si l’activité a pu paraitre originale à ses début, il vaut mieux maintenant juste contempler les lieux et aller tester ses crampons ailleurs sur des objectifs un peu plus sérieux…
Merci de diffuser largement cette information à vos connaissances spéléologiques et montagnardes. Si nécessaire, envoyez vos remarques et suggestions en réponse individuelle, ce sera transmis au CDS
Le CDS74 Comité Départemental de Spéléologie
Grande glacière du parmelan : message du Comité Départemental Spéléo 74
Résumé :
Au sein de la cryosphère, les glacières sont parmi les objets les moins bien connus. Il s’agit de grottes ou de gouffres dont la morphologie permet des conditions micro-climatiques favorables au développement ou au maintien d’accumulations de glace pérennes. Très peu de recherches ont été effectuées sur le territoire français sur ces formes de permafrost que l’on peut qualifier d’azonal. Cet article entend comprendre, à travers une approche multi-méthode, les dynamiques glaciologiques et thermiques sur une année ainsi que les usages et le potentiel paléoenvironnemental d’une glacière de moyenne altitude dans les Alpes : la Grande Glacière du Parmelan (1605 m d’altitude, massif des Bornes, Haute-Savoie, France). Un levé topographique par balayage laser terrestre a montré la présence actuelle d’au moins 8800 m3 de glace à l’intérieur de laquelle des bois ont été datés (14C) entre 1260 ± 30 BP et 120 ± 30 BP, rappelant le rôle potentiel d’archives paléo-environnementales des glacières. Si la glace de la Grande Glacière a été une ressource renouvelable et exploitée par le passé, le suivi a montré des pertes d’épaisseur pluricentimétrique à pluridécimétrique en une année, malgré quelques accumulations locales de glace saisonnière. Connectée au réseau karstique sous-jacent (glacière dite « dynamique ») qui tend à la réchauffer et présentant une température moyenne annuelle autour de 0 °C, la Grande Glacière semble proche d’un point de bascule.