Gestion du syndrome de suspension

J’ai lancé une discussion sur Mountainproject sur la façon de gérer le syndrome de suspension, en particulier avant d’être en mesure de désuspendre la victime, mais je me demande si ce ne serait pas un de ces exemples où certaines méthodes bien établies en France seraient inconnues ou oubliées en Am. du nord. Donc : y aurait-il des méthodes préconisées pour enrayer, voire inverser le développement du syndrome alors que la victime reste en suspension ? C’est un point important puisqu’une méthode efficace permettrait d’envisager pour redescendre la victime à une vire ou au plancher des vaches d’utiliser une procédure un peu plus longue mais moins risquée plutôt qu’une procédure rapide mais potentiellement dangereuse pour la victime ou le sauveteur.

Ma lecture des plus récents articles que j’aie pu trouver traitant du syndrome et abordant la façon de le gérer avant la désuspension recommandent simplement « d’élever les jambes de la victime » (articles de Roger Mortimer de UCSF-Fresno et du British Health and Safety Executive). J’ai élaboré cette instruction très vague en une méthode permettant de placer la victime en suspension avec le dos et la tête horizontaux et les jambes surélevées (décrite en détail sur Mountainproject) mais j’aurais peut-être dû venir voir ici d’abord.

une étude a été faite en franche comté
http://www.dailymotion.com/video/xanl1e_ffs-suspension-trauma_sport
j’ai pas bien compris t’as question, c’est pour quelqu’un dans quel état?, si il est a peut près ok, il bricoler des etriers pour rester un peu debout histoire de pas mourrir…

Effectivement, à essayer de rester succinct, je ne donne pas assez d’informations

Je ne m’intéresse pas aux méthodes utilisables par un groupe de sauvetage organisé et équipé mais bien par celles pouvant être mises en œuvre par le partenaire de la victime seul et avec le matos d’escalade standard qu’il a sous la main, dans un contexte où la victime est inconsciente, pendue dans son baudrier et en danger de développer le syndrome et d’en mourir avant que les secours organisés n’arrivent (ex : premier de cordée inconscient après une chute en tête, particulièrement s’il se trouve à nettement plus que la mi-corde, dans une situation où son assureur ne peut pas facilement et sans trop de danger juste le laisser redescendre jusqu’à la vire ou au sol)

dans cette situation il est mal barré

tu peux toujours tenter de le descendre alors, en faisant un gigantesque balancier, si l’assureur débrouille pour monter, la victime va logiquement redescendre(en rapant partout) :slight_smile:

Bonjour,

Ca ne répond pas vraiment à ta questions, mais, pour ceux qui en savent pas ce que c’est, quelques informations sur le syndrome du harnais (ou de suspension) ici:

http://www.matieres.fr/suspension_harnais/SYNDROME%201%5B1%5D.1.pdf

Je retiens :

Que y’a aucune position/protocole permettant de diminuer sérieusement le problème pour une victime inconsciente, tant qu’elle est suspendue. Toute aide (autre que décrochage) est vaine.

Que ça justifie les tentatives désespérées de décrochage du suspendu (inconscient), même avec vol-contact contre la paroi et bris de membres. :expressionless:

Qu’une fois décroché, la survie n’est pas assurée.

Ce que j’ai compris.

[quote=« limbo, id: 1668871, post:2, topic:147758 »]une étude a été faite en franche comté
…[/quote]

… dont la conclusion est qu’il « semble illusoire de rechercher un système d’accrochage qui puisse être préventif ». Pas encourageant ça. Quoique ça semble parler d’un système qui pourrait être utilisé pendant les longues remontées sur corde pour minimiser les risques du syndrome de suspension résultant de l’épuisement, plutôt qu’un système qui pourrait être mis en place après un accident.

J’ai trouvé intéressant que certaines actions pouvaient brièvement inverser l’évolution vers le malaise avant que celle-ci ne reprenne de plus belle. Cependant ces actions étaient spécifiques à une partie du corps pendant que d’autres facteurs apparents de risque restaient en place: support de la tête alors que les jambes restaient pendantes vers le bas ou pompage des jambes surélevées alors que les bras et la tête restaient ballants.

ou de cou, crâne, dos etc. ? On parle d’une personne qui a déjà subi un choc assez important pour lui faire perdre connaissance et sur laquelle on n’a fait aucune évaluation.

Les bilans de la question du syndrome de suspension faits par le Dr Mortimer et le HSE semblent indiquer que l’évolution vers les conséquences graves n’est quand même pas aussi rapide que suggéré dans l’article du Dr Querellou. Je ne vois vraiment pas comment celui-ci peut tirer ce genre de pronostiques et statistiques de décès de quelques études sur volontaires et de rapports d’accidents très disparates et, la plupart du temps, sans autopsie démontrant l’absence d’autres causes de décès. De plus, il y a aussi les cas de personnes qui ont survécu sans séquelles majeures à de longues périodes de suspension avec perte de conscience (et qui, probablement en grande partie, n’apparaissent pas dans les études sur le syndrome de suspension). C’est pourquoi je n’ai pas (encore) abandonné l’espoir de pouvoir arriver à effectuer une désuspension tout en minimisant les risques d’occasionner des blessures additionnelles, voire des séquelles permanentes chez la victime (la mort, qu’elle soit occasionnée par le syndrome ou par d’autres causes, est une grosse séquelle très permanente) ou les risques que je me retrouve perché haut dans la longueur avec seulement quelques pièces de protection de solidité inconnue encore clippées à la corde entre moi et la victime que je viens de déposer par balancier.

Je vois toute cette question sous l’angle de grimper des voies multilongueurs en TA avec mes filles adultes. Ça met une perspective un peu différente sur les risques qu’on serait prêt à imposer à une victime et ceux qu’on serait prêt à prendre soi-même en tant que sauveteur mais ça ne m’apporte pas plus de réponses.

Subjectivement, la première position illustrée ici http://www.mountainproject.com/v/implications-of-suspension-trauma-for-climbing-self-rescue/109551058 me semble prometteuse du fait qu’elle vise essentiellement à placer toutes les parties du corps dans des positions les plus bénignes possibles (et je prends note du fait que le Dr Querellou déconseille spécifiquement la deuxième position). Par contre, il est beaucoup moins évident d’évaluer si les bénéfices potentiels de cette position justifieraient d’investir plusieurs minutes de précieux temps de sauvetage à la mettre en place.

La suggestion de placer les jambes en position surélevée, même si on va seulement utiliser une sangle sous les genoux, implique, pour un autosauvetage en escalade, un certain investissement de temps: placement du prusik de suspension sur la corde, confection de la longe en N pour le maintien de la position de suspension pendant les transferts de poids, installation de la sangle de poitrine, etc. J’estime à env. 4-5 min le temps que ceci prendrait pour aboutir à une position qui n’est clairement pas idéale (position fétale verticale avec la tête ballante). La question devient alors : est-ce qu’il pourrait valoir la peine d’investir 6-7 min. de plus pour aboutir à une meilleure position ?

Je garde espoir que ces discussions incitent des spécialistes (médecine, sauvetage) à offrir leur perspective sur cette problématique.

je sais que c’est difficile de franchir le pas (on veut toujours être autonome, controler la situation), mais je pense que là appeler les secours est plus qu’une prioritée (hélico…)

@limbo : même si prévenir les secours est une priorité, vu les temps qui sont en jeu ici (de l’ordre de la 10ene de minutes) clairement c’est pas les secours qui sauveront le grimpeur du syndrome du baudrier ! C’est aux grimpeurs encore conscient d’agir.

Posté en tant qu’invité par SDH:

Il y a 15 ans, j’ai fait un Syndrome Du Harnais.

Il y a pas de secret, le plus dangereux est la méconnaissance du problème. Je ne connaissais pas, mon partenaire ne connaissait pas, les secouristes ne connaissait pas, les urgences ne connaissaient pas, le chirurgien ne connaissaient pas etc.
Je n’ai compris, que bien des années plus tard, que j’avais failli y a passer. A l’hôpital, les analyses de sang pré-opératoires déconnaient, obligeant l’hôpital à les faire plusieurs fois. Après l’opération traitant les conséquences traumatiques de la chute, il avait fait analyse de mes organes internes (échographie ?), montrant un problème au foie ! cirrhose - hépatite ! Ayant eut suffisamment de long problème pour traiter les conséquences traumatiques de l’accident et n’étant pas vraiment dans une population à risque, j’ai « oublié » mon problème au foie. Je n’ai compris, que bien des années plus tard, en découvrant le Syndrome Du Harnais que j’avais eut un début de défaillance des viscères provenant du temps passé suspendu inconscient dans le baudrier.
Je ne sais pas la durée, probablement plus de 15min car il a fallu prévenir les secours et attendre l’hélico. Par ailleurs, je n’étais pas dans le vide mais sur une dalle.
=> Etant donné les conséquences très dangereuses du SDH, ça me semble très difficile d’évaluer précisément le timing avec des essais sur personne en bonne santé.

=> Arrêtez de pinailler sur des minutes. Sachez seulement que cela existe et qu’il faut agir très rapidement.
Si j’avais connu le problème, je pense que je ne serais pas resté suspendu dans le baudrier. Malgré la douleur, j’aurais réagi pour éviter le SDH. J’étais conscient après la chute. Je m’étais laissé aller à partir du moment où j’ai eut confirmation que les secours arrivaient. idem pour mon partenaire, il aurait pu faire quelque chose.
Mais, il ne faut pas non plus psychoter.

Bien évidement, si vous êtes inconscient, pendu dans votre baudrier, 3m sous un toit, à 5m de la paroi, en fin de longueur de 45m, au fond du Groenland, avec un partenaire de cordée inexpérimenté, vous n’avez plus qu’à espérer que votre assurance décès sera suffisante pour payer les études du gamin.
Mais, ça fait une partie du charme de ces activités « à risques ». Si vous voulez zéro risques, il faut vous mettre au tricot.

Bof. Non. Dans l’expérience, le répit semble de l’ordre de 1 ou 2 minutes. A l’échelle d’un sauvetage en montagne (attente des secours, dégagement), ça équivaut à 5 secondes sur terre. Et aucun élément théorique ou expérimental n’indique que le maintien simultané crâne+pompage jambes prolongerait ce temps ; je trouve que ta suggestion de cette position de maintien n’est basée sur rien de probant.

Aussi, je me méfie du désir impérieux de « faire quelque chose » pour conjurer l’impuissance ; c’est le terrain du rite et de la superstition.

Dans la théorie des secours, le dégagement d’urgence (avec risque d’aggravation des traumatismes) est pertinent quand :

  • y’a danger vital (ok, risque avéré de mort par suspension)
  • réel et immédiat (bon là c’est de l’ordre de quelques minutes mais à l’échelle du temps des secours/manœuvres, c’est quasi immédiat)
  • danger que l’on ne peut pas supprimer (le maintien cou/jambe supprime pas)
  • auquel la victime peut pas se soustraire (si elle bouge pas)

[quote=jktinst]Les bilans de la question du syndrome de suspension faits par le Dr Mortimer et le HSE semblent indiquer que l’évolution vers les conséquences graves n’est quand même pas aussi rapide que suggéré dans l’article du Dr Querellou. (…)
De plus, il y a aussi les cas de personnes qui ont survécu sans séquelles majeures à de longues périodes de suspension avec perte de conscience (et qui, probablement en grande partie, n’apparaissent pas dans les études sur le syndrome de suspension.[/quote]

Oui.

C’est toi qui a proposé et illustré cette position, n’est-ce pas ? La phrase est bizarre.

Bof pour moi. Ça implique l’accès à la victime. Donc normalement la possibilité de tenter/réaliser le transfert de la victime sur son propre harnais comme suggéré dans l’article précédent). Et ensuite la possibilité de la prendre dans ses bras/ contre son torse/à califourchon sur son corps ? (dépend du poids) ou bien la dégager ailleurs. Bon, j’ai pas testé la manœuvre.

Oui, comme tu le suggères, une problématique de durée des manœuvres.

Bon, j’y connais rien et je suis pas spécialiste.

Posté en tant qu’invité par SDH:

Le SDH est une situation d’urgence justifiant le dégagement d’urgence (avec risque d’aggravation des traumatismes).

Wow. Tu as de la chance de t’en être tiré, SDH

L’article du Dr Querellou dit effectivement que le danger de mort est tellement imminent qu’il faut faire descendre immédiatement. C’est ce que certains interprètent comme voulant dire: descendre immédiatement en toutes circonstances et quel que soit le danger de blessures/séquelles secondaires, ce qui, dans un contexte d’escalade, implique bien sûr qu’il est hors de question d’essayer de rejoindre la victime. Pourtant dans sa description de la phase de sauvetage - clairement indiquée comme devant être mise en application par le(s) partenaire(s) de la victime - il rejoint Mortimer et le HSE en suggérant que pour une personne déjà inconsciente, il est recommandé d’évacuer la victime en position foetale. Ceci suppose, bien sûr, d’abord de rejoindre la victime puis de prendre 4-5 min de plus pour effectuer la manip de mise en position.

Mes efforts à essayer de comprendre les implications du syndrome pour l’autosauvetage en escalade/montagne n’ont rien à voir avec la superstition (à moins qu’on considère que toutes les méthodes de prévention d’accidents - pas juste en escalade - et tout apprentissage de techniques de sauvetage reviennent à essayer de conjurer le mauvais sort). Ces efforts sont plutôt dus au fait que les informations disponibles sont souvent incomplètes ou contradictoires. Le syndrome est un problème qui touche toutes les activités en hauteur protégées par baudrier. Les auteurs des articles de synthèse ramassent donc des données provenant d’études focalisées sur différentes activités mais ne semblent pas réaliser que les implications pratiques sont nécessairement différentes pour les différentes activités. Sans que ce soit clairement dit, les recommandations de Querellou, Mortimer et HSE semblent plutôt s’appliquer aux situations de spéléo et de travaux en hauteur où le partenaire décrocheur peut rapidement rejoindre la victime en rappelant sur une autre corde et peut assez rapidement la transférer sur son baudrier, par exemple en faisant débrayer (ou couper) la corde de la victime par un autre partenaire. La manip montrée dans l’article de Querellou, en particulier, est une illustration produite par Petzl pour des situations de travaux en hauteur.

Ces techniques ne vont être que rarement (ou seulement très partiellement) applicables en paroi ou en crevasse (au fait: en autosauvetage d’escalade, on ne transfère pas une victime sur le baudrier du sauveteur pour la redescendre, on la transfère ultimement au descendeur commun pour faire un rappel en tandem. C’est important de pratiquer ces choses-là à l’avance si on fait des longues voies). Pour une situation de premier de cordée suspendu inconscient, le mettre en position foetale implique d’abord de s’extraire du relais, remonter jusqu’à la victime, l’évaluer rapidement et apporter les premiers soins les plus urgents, ce qui, selon les circonstances, peut prendre un temps très variable. Si on a bien pratiqué l’extraction du relais et la remontée sur prusiks et qu’on a (prévu) une façon rapide de convertir le relais en tirage vers le haut (facile avec un relais sur ancrages fixes, moins évident sur coinceurs), même si la victime est plus loin que la mi-corde, on peut arriver à la victime aux alentours de 10-15 min. mais il faut vraiment tracer. Bien sûr, dans d’autres circonstances, ça peut prendre beaucoup plus longtemps. Il faut ensuite la mettre en position et on est encore loin de l’avoir redescendue, surtout si on est sur corde simple. En crevasse, il y a d’autres contraintes. L’option de descendre jusqu’à la prochaine surface plane n’est généralement pas possible. Le partenaire devrait pouvoir rejoindre la victime relativement rapidement sur un autre brin de rappel mais, après l’avoir (théoriquement) mise en position foetale, il faut encore l’extraire par mouflage avec toutes les complications que ça entraîne pour une victime inconsciente, surtout s’il n’y a qu’un seul sauveteur (sans compter le facteur froid). Heureusement qu’il soit très rare qu’une chute en crevasse laisse la victime inconsciente pour la durée du sauvetage!

Les manuels d’autosauvetage ne sont pas plus clairs. En Am. du nord, les 2 « bibles de l’autosauvetage » sont le Fasulo et le Tyson & Loomis. Les deux indiquent l’urgence de ramener la victime sur une surface plane mais sans donner d’échéances et sans vraiment explorer les implications pratiques. Tyson&Loomis envisagent uniquement le scénario de monter jusqu’à la victime, l’attacher à un relais intermédiaire par une longe débayable non-chargée, redescendre au relais principal pour le défaire (chargeant du même coup la victime sur le relais intermédiaire), remonter, récupérer la corde, l’installer pour un rappel, transférer la victime sur l’ATC et effectuer le rappel en tandem (et faire tout ça « le plus vite possible, vu l’urgence »!!!). Fasulo est plus réaliste, envisageant également la possibilité de faire descendre la victime par balancier mais en prévenant bien que c’est risqué et sans donner de détails (probablement pour s’éviter d’éventuelles poursuites). En fait le risque envisagé par Fasulo est plutôt celui encouru par la cordée au complet engendré par la solution de descente par balancier. Il présume que si on opte pour cette solution, c’est qu’on peut descendre la victime sans trop l’amocher.

C’est pourquoi j’essaye de voir par les forums s’il n’y aurait pas un peu plus de consensus parmi les grimpeurs, s’il n’existerait pas d’autres techniques applicables (j’apprends de temps en temps des techniques que je ne connaissais pas avant, qui sont appliquées couramment par certains guides mais qui n’apparaissent pas dans les manuels) ou s’il n’y aurait pas moyen de susciter des avis plus pertinents de la part de spécialistes.

Oui c’est moi. Bizarre comment ? J’ai bien dit dès la première phrase que c’est moi qui avait démarré cette discussion sur Mountainproject.

si tu crains le syndrome de suspension, et que tu pense ne pas pouvoir remonter jusqu’a la victime qui (servirait alors d’encrage comme je l’avais brièvement décris)
-tu peux soit toujours prévoir une corde assez longue pour descendre ta victime (c’est possible de se procurer une corde dans la longueur que l’on veut) l’ inconvénient est le poid,
-tu peux ammener quelques dizaine de mêtres de cordellettes (ex il existe de la cordellette avec ame dyneema en 5,5mm)
lorsque qu’a la descente en moulinette de ta victime, tu arrives en bout de corde, tu peut transferer la descente sur la cordelette…
si tu est en très grande voie( je crois pas que ça existe ce terme :slight_smile: ) pour le reste de la descente, tu peux essayer d’avoir l’inconscient assis sur toi, il n’y a alors plus vraiment de suspension

Posté en tant qu’invité par SDH:

En escalade et en alpinisme verticale, le problème est complexe car il faut pouvoir atteindre rapidement le leader qui a chuté et qui est inconscient.
Etant donné la multiplicité des situations possible et l’urgence de la situation, j’aurais tendance à penser que c’est avant tout la capacité globale à évoluer qui fera la différence + les capacités globales d’auto-sauvetage (sans aide extérieur). Mais, il n’y a pas vraiment de solution « miracle » pour atteindre la personne inanimée. Pour ma part, j’étais tombé sous le relais mais en décalé, avec le dernier mousquetoné 3m au dessus du relais => c’est assez simple de descendre rapidement pour soulever la personne inanimé. Mais, la prise en charge complète jusqu’au retour au sol (3ème longueurs avec de la dalle) nécessite une très bonne connaissance et pratique des techniques d’auto-sauvetage. Hormis les professionnels, 95% des pratiquants ne pratiquent pas régulièrement ces techniques, voir ne les connaissent pas.

C’est relativement « facile » et classique en alpi crevasse, il faut aller le plus vite possible pour faire son moufflage. Mais à nouveau, je pense que la grande majorité des pratiquants ne sauront pas faire vite, voir ne sauront pas faire en étant seul.

C’est pourquoi, je pense que le plus important est de connaitre le SDH. En parallèle, il faut attendre et pratiquer le plus de techniques possibles d’auto-sauvetage. Ce n’est pas gagné avec la généralisation de l’assistanat provenant du téléphone portable et du secours aérien.
J’avais été secouru en hélicoptère. C’est génial. Mais, le fait de savoir que les secours arrivaient m’ont conduit à ne plus me battre et donc à rester inerte dans le baudrier => je suis passé progressivement dans les vapes. Si nous n’avions pas pu prévenir les secours et que je n’avais pas le choix, je me serais sorti les doigts pour remonter au relais (ou trouver une autre solution), malgré les traumatismes importants et la douleur.

Posté en tant qu’invité par SDH:

[quote=« limbo, id: 1669632, post:14, topic:147758 »]si tu crains le syndrome de suspension, et que tu pense ne pas pouvoir remonter jusqu’a la victime qui (servirait alors d’encrage comme je l’avais brièvement décris)
-tu peux soit toujours prévoir une corde assez longue pour descendre ta victime (c’est possible de se procurer une corde dans la longueur que l’on veut) l’ inconvénient est le poid,
-tu peux ammener quelques dizaine de mêtres de cordellettes (ex il existe de la cordellette avec ame dyneema en 5,5mm)
lorsque qu’a la descente en moulinette de ta victime, tu arrives en bout de corde, tu peut transferer la descente sur la cordelette…
si tu est en très grande voie( je crois pas que ça existe ce terme :slight_smile: ) pour le reste de la descente, tu peux essayer d’avoir l’inconscient assis sur toi, il n’y a alors plus vraiment de suspension[/quote]
Si tu décides de descendre en moulinette ton leader inconscient et que ta corde est trop courte, il « suffit » de monter.

Attention à la configuration du terrain avec une descente en moulinette : toit - devers, traversé, arbres et autres obstacles.
Il ne faut pas hésiter à combiner les techniques : tu le moules sur une partie jusqu’à un endroit où tu peux l’atteindre et tu montes au prussik le décrocher (si tu