Posté en tant qu’invité par parcus:
Ca ne serait pas des statistiques ça???
Gestion du risque et fatalité
Sachant depuis où ça s’est passé par l’article de MM, et sans même parler de certaines descentes de la Tour Ronde (dont une en « culing » à fond la caisse pour sauter volontairement la rimaye et arriver sur le plat, là où il y a eu la catastrophe de 1979) je me dis que ça aurait très bien pu m’arriver à moi aussi, et sans doute à la plupart d’entre nous.
Mécanisme simple, on est sorti de la zone à problème, on se regroupe- spontanément pour la pause parce que les difficultés/danger c’est fini, on se décontracte pour partager une barre, ou de l’eau, ou tout simplement un sourire et la relation humaine … et boum. Là c’est l’équation inconsciente danger = difficulté qui est en cause. Qui ne s’est jamais arrêté près de son/sa partenaire de cordée après la passage de la rimaye ? C’est presque machinal, besoin de se retrouver et de partager après la pression de la descente.
Pis ces débutants, ou ces gens un peu ahuris (ça m’est parfois arrivé, réglage un peu complexe des Dartwin) qu’il faut bien approcher pour les aider à mettre, et quelquefois à enlever, les crampons, ou à modifier l’encordement pour la suite des opérations.
Bref, on peut toujours faire de l’anachronisme en connaissant le résultat, mais celui-ci n’est pas mécanique et reproductible. C’est la part de non-déterminisme qui constitue l’aléas de la montagne, et dans celui-ci la neige est encore un continent largement ignoré. Qui peut dire pourquoi une plaque part huit jours après la chute alors que des dizaines de cordées sont passées dessus sans problème dans l’intervalle ? Pourquoi un pont solide à 12 h la veille lâche le lendemain à 11 h 30 ?
Alors je veux bien qu’on bannisse le terme fatalité, mais la montagne est pleine d’aléas, comme la vie elle-même. Ce qui est en question est finalement la fiabilité des modèles de connaissance déterministes par rapport aux modèles probabilistes. Tout est-il ou sera t-il un jour déterminable ?