Gérer ses blessures ; la vertu des exercices excentriques (et+)

Je confirme que dans mon petit cas personnel, l’arrêt complet de l’activité suite à une tendinite aiguë ne m’a jamais aidé, voire au contraire. En règle générale, mes tendinites « sévères » (qui peuvent durer jusqu’à 18 mois) disparaissent d’elles même sans crier gare, généralement quand par habitude je ne pense plus à elle (tiens j’ai plus mal ???!!!). Le glaçage, les étirements et une bonne utilisation mécanique du membre aident pas mal.

Sans rapport, mais il m’est déjà arrivé de développer des tendinites suite au port d’un plâtre. Donc après 1-1.5 mois d’inactivité du membre.
De plus je confirme que les ondes de chocs peuvent faire mal, surtout la première séance.

[quote=« lio65, id: 1804665, post:19, topic:161012 »]Pour les ondes de chocs, après un engouement il y a 15 ou 20 ans , peu de kinés actuellement investissent dans ce genre de machine.
Efficace uniquement et partiellement sur certaines tendinites.[/quote]

Je viens d’être soignée pour une tendinite par ondes de choc, par un jeune kiné qui s’occupe essentiellement de sportifs (équipes ou individuels qui défraient carrément ses déplacements, bref, je pense qu’il est compétent). 4 séances d’ondes, alternées avec des massages, suivies d’exercices excentriques. Arrêt total de l’activité pendant le traitement et encore un peu après.
Je n’ai plus du tout mal à cette épaule.

Depuis peu, j’ai repris tranquillement l’activité. Un jour, je m’y suis crue: je suis allée pas loin de mon niveau limite et hop… maintenant… c’est l’autre… Pas trop envie d’arrêter complètement à nouveau.
Alors de façon empirique cette fois, je pratique peu et dans un niveau facile, et je fais des mouvements antagonistes le soir.
On dirait que ça marche pas trop mal: la douleur recule.

A voir aussi, cette histoire de silice… /viewtopic.php?pid=2146531

[quote=« Søren, id: 1804324, post:4, topic:161012 »]Lu une étude scientifique (genre statistique) récente à propos du soin des tendinites, qui expliquait qu’il existait un certain décalage entre les méthodes habituellement préconisées (traditionnelles et parfois sans efficacité démontrée), notamment par les médecins généralistes (typiquement repos, anti-inflammatoire) et les conclusions récentes de recherche.
En dehors d’une phase de douleur aigüe, la nouvelle tendance est à l’exercice plutôt que repos. (Mais faut aussi prévenir les causes de tendinite si celle ci a été causée par surentrainement = sollicitation/charge trop importante).
De même, il a été démontré que l’inflammation accélère la cicatrisation des tissus tendineux (sans qu’on sache trop pourquoi) et que les anti-inflammatoires ralentissent alors la vitesse de reconstruction/cicatrisation…[/quote]

hello, je plussoie ces propos à partir de ma propre expérience .

certes je ne suis pas toubib non plus mais je suis un blessé de tendinites multiples et certaines chroniques (à partir de 2 blessures, je suis parti dans un joli vicieux de blessures provenant du déséquilibre créé par les blessures précédentes. Un vrai frère jumeaux de Gourcuff ! )

Voici mes petites conclusions :

Pour bien comprendre le mécanisme de la tendinite, il faut intégrer le principe de base selon lequel le muscle protège l’articulation (et pas l’inverse), c’est lui qui « devrait » encaisser la contrainte mécanique .

Plus on prend des positions athlétiques, ou un effort répété et prolongé, puis la contrainte mécanique est forte. Des gens vont t’expliquer que ton corps se renforce, sauf qu’il se renforce à un certain rythme et dans une certaine limite, variable suivant les individus.

Or en cas de surmenage, le muscle très sollicité est contracté de manière prolongée et devient raide. Il est affecté de micros-déchirures qui entravent sa souplesse. En principe il se remet assez vite car le muscle est bien vascularisé, à condition toutefois de respecter 2,3 jours d’arrêts quand on sent qu’il a pris un coup…C’est de la récupération en somme.

Mais, avec la poursuite de l’effort, la contrainte mécanique reste la même, et, du fait de la déficience du muscle, elle est déportée sur le tendon (insertion muscle à l’os) qui est une fibre élastique allongée. Sursollicité, des micros lésions apparaissent sur le tendon.

Mais attention d’'autres causes sont possibles : déficit d’hydratation, agression des tendons par un taux de toxines élevé dans le sang (cause à réchercher, alors), allergies inflammatoires, ou carrément infection.

Le plus souvent, les tendinites ont des causes multiples : c’est la conjonction de plusieurs facteurs (alors que l’on en cherche qu’un).C’est pour cela qu’il y a souvent errance dans le traitement, et qu’elles s’installent dans la durée. Et mieux : les blessures anciennes fragilisent et entraînent un déséquilibre qui, à son tour peut entraîner des blessures et c’est la spirale que connaissent certains sportifs (j’en fait parti).

Le tendon, lui, est moins bien vascularisé que le muscle, il se remet plus lentement. Mais pas tant qu’on le croit, en fait. En fait la majorité des problèmes tendineux s’installent dans la durée à cause de la cicatrisation rigide du tendon, c’est cela qui fait qu’après la période d’inflammation aigue, une douleur récalcitrante reste en cas de sollicitation trop forte, ça donne la sensation d’une tension avec friction (micros calcifications).

En fait, le tendon a tendance à cicatriser de manière fibrosée (anarchique), il perd son élasticité et le plus souvent la douleur aiguë est déportée vers le point d’insertion avec l’os (le point de fragilité). Et la douleur s’installe longtemps à cet endroit précis, en statu quo, par défaut d’assouplissement de la cicatrice. Et c’est pour cela que les gens ne cessent de dire que leur tendinite ne se remet pas…

Donc il ne faut pas être passif avec la blessure et ne pas écouter les conneries que l’on entend habituellement parlant d’un repos « à rien faire » (du genre « arrête 6 mois et ça va passer ») : si on fait rien la douleur va diminuer par baisse de la contrainte mécanique mais le tendon va rester dur comme du bois, moralité ça va recommencer à la reprise. On aura rien gagné.

Mais il ne faut pas faire n’importe quoi non plus. Il faut rééduquer le tendon en même temps qu’il cicatrise, c’est à dire le « reblesser » légèrement au fur et à mesure de sorte que les fibres du tendon s’alignent pour accepter les contraintes mécaniques et devenir souples. La souplesse est la guérison véritable. C’est sur qu’il faut éviter tout ce qui est répété et/ou trop sollicitant.

Les ondes de choc c’est une des techniques pour reblesser légèrement le tendon mais il faut les accompagner d’étirement et travail excentrique pour que les fibres s’alignent dans le sens des contraintes mécaniques. Et faire du détox en même temps : tisanes, hydratation, sauna etc…Statistiquement ça marche dans 80% des cas et j’en fais parti, j’ai réellement vu une amélioration. C’est très efficace sur les tendons qui affleurent, pas ceux qui sont profond.

Chaque cas est différent, car le corps est complexe. Pour certains il y a un syndrome postural, ou autre problème mécanique qui fait qu’ils ont beau mettre tous les traitements ça marche pas, et dès qu’ils travaillent la posture générale, le corps finit par retrouver ses équilibres.
En gros nous sommes tous un peu déséquilibrés de posture et nous compensons, mais si une blessure nous a déséquilibré au point que la compensation a du mal à s’opérer (notamment en cas d’état musculaire différent d’une jambe à l’autre par exemple) hé bien la blessure s’auto-entretien, d’autres parties du corps peuvent se blesser aussi car on est plus vulnérable etc…

Les anti-inflammatoires nuisent au bon fonctionnement de la sphère digestive, or on en a besoin dans la guérison. Donc à éviter autant que faire se peut !

Et ils sont inefficaces du fait de la très faible vascularisation des tendons, les antalgiques non ou faiblement opiacés étant plutôt indiqués.

Un résumé bien illustré:
http://www.cofemer.fr/UserFiles/File/Isner%20Processus%20de%20réparation%20des%20tendons,%20muscles%2007-06-2012.pdf

oui c’est une des meilleurs synthèses que l’on peut trouver en français sur le net. Et scientifiquement bien appuyé.

Pour guérir une ou plusieurs blessures il faut lui consacrer un minimum de temps par jour par des exercices. Perso après avoir essayé des tas de trucs, c’est encore les étirements qui sont les plus efficaces.

Pour la tendinite du tendon d’achille et l’aponévrosite, par exemple, il y a généralement un rendu efficace de coupler onde de chocs ( 1 à 2x par semaine selon avis du kiné), protocole de stanish (1f par jour, la glacage est compris dedans), la baballe pour détendre l’aponévrose (1f par jour) et en même temps une cure magnésium/prêle et du detox (hydratation + probiotique + purifiant et une séance de sauna 1 ou 2 fois par semaine) . Le diagnostic guide beaucoup la démarche. ! C’est l’ensemble des mesures qui s’additionnent qui fait qu’on obtient un résultat, pas forcément une par une.
Pour les deux blessures, les ischios jouent généralement un rôle important! On peut jouer sur la posture avec des semelles ortho, à faire évoluer le plus souvent pour qu’elles soient bien supportées.

Pour beaucoup il ne faut pas oublier les grands oubliés que sont les muscles profonds tels que le psoas, dont l’étirement est facile à faire au lever.

Après on néglige la dimension psychologique des blessures : si au début il y a de bonnes raisons de se sentir triste et affligé, il faut passer par l’acceptation (et notamment l’acceptation de la douleur) et un mental positif pour guérir. Un comportement fataliste et négatif générera une guérison négative par enlisement de la situation. L’angoisse et la colère attise la tension nerveuse, et cette tension se répercute sur la chaîne musculaire et tendineuse, entravant le bon déroulement de la guérison. Si certaines blessures s’apparentent à une épreuve, il faut toujours avoir à l’esprit que l’on va surmonter de sorte de permettre au corps de surmonter. Comme disait Spinoza le corps et l’esprit c’est une seule et même chose. Un mental positif c’est 50% de la guérison, le corps fera le reste…

Et surtout ne pas s’attarder sur les complaintes alarmistes des blessés qui appellent au secours sur le net : d’une part, chaque cas est particulier, d’autre part « le pire n’est jamais sûr ». Car il peut y avoir un mental très négatif derrière, du genre « j’ai tout essayé, rien n’y fait » : finalement si la personne n’y croit pas, aucune mesure ne marchera…facile à dire mais logique. Pas de prédication, il faut adapter, autant que faire se peut, son quotidien et rester optimiste, ce qui permet de mieux vivre la blessure. Et se focaliser sur la blessure que lorsque c’est utile. S’ouvrir aux autres, ne pas se replier sur soi, quitte à changer ses habitudes…