Formation plaque à vent : quel versant en fonction du vent?

[quote=« ΘωμάςP, id: 1598211, post:1, topic:140668 »]Soit une montagne avec un versant N et un versant S.

La neige (légère et froide) tombe alors qu’un vent du N souffle.

  • La neige s’accumule-t-elle sur le versant S pour abandonner le versant N? Ou est-ce plus compliqué?
  • Les plaques à vent se forment-elles sur le versant N ou sur le versant S?
  • Question subsidiaire : et si le vent souffle d’E ou d’W?

C’est neuneu comme questions?[/quote]

A partir du moment où tu as du vent assez fort pour déplacer de la neige, qu’il souffle à la montée (dans la pente au vent), à la descente (sous le vent) ou de travers (dans les autres pentes), tu auras formation de plaques dès lors que le moindre relief créera une zone un peu protégée (sous le vent de celui-ci).
Evidemment, on craint naturellement par vent de N les corniches et autres plaques sous la crête en face S, mais d’autres plaques pourront être créées en toutes orientations (c’est les zones sous le vent d’un relief -celui-ci ayant pu favoriser des accus- qu’il faut éviter).

Vouais pour moi plaque friable veut dire qu’il s’agit juste d’une accumulation de poudre sans cohésion et que la rupture potentielle peut se faire au sein de la couche (comme un tas de sable qui s’effondre sur lui même) sans nécessiter de plan de glissement sous jacent.

François Sivardière (ancien directeur de l’ANENA):« cohésion—> plaque. Selon cohésion: dure ou friable. Si pas de cohésion ou même si trop beaucoup faible, alors pas de plaque » (page 38 de Avalanches, connaitre et comprendre pour limiter le risque)

Plan de glissement: voir skitour et le sujet ouvert par A. Duclos.
http://www.skitour.fr/forum/read_236637.html

Pas besoin que ce soit une accumulation, ça peut être de la belle neige posée selon une couche uniforme et sans vent.
Par contre pour former une plaque, il faut qu’elle soit posée sur une couche fragile (qui souvent ne l’était pas tant qu’il n’y avait pas de couche au-dessus).
Il n’est pas nécessaire qu’il y ait un « plan de glissement » bien visible lors d’une coupe. Si on a une belle couche de poudre qui se maintient belle grace à l’absence de vent, puis si un petit banc de brouillard dépose une fine couche de givre, puis s’il neige de nouveau sans vent. Et bien on n’aura pas de plan de glissement détectable, et on aura quand même une plaque déclenchable. C’est magique :slight_smile:

Même pas besoin de relief existant. Sur de la neige lisse, le vent forme de la houle, qui donne du relief, et permet la formation de dépots.
Mais même un vent trop faible pour former de la houle, peut suffire à donner la cohésion suffisante à de la belle poudre pour la transformer en plaque déclenchable (plaque formée à partir d’une couche de fraiche qui peut être bien stable sur la sous-couche, comportant de la poudre qui a pris de la cohésion à cause du vent qui l’a juste déplacé de qq cm, sur de la poudre avec moins de cohésion). Ce genre de plaque se stabilise assez rapidement, mais ce n’est pas immédiat non plus.

Résumons donc :

  • D’une part ne pas trop se focaliser sur le vent pendant un épisode de mauvais temps, le nombre de plaques sera dû surtout à la présence ou non d’une couche fragile pré-existante et la répartition de celle-ci (généralisée ou localisée), sachant que la couche fragile peu aussi se former de manière généralisée pendant la chute de neige (neige froide et légère suivie d’une neige tombant à température proche de 0°C). Ok par contre pour s’intéresser au vent pendant une période de beau temps.

  • Quand on s’intéresse au transport de neige par le vent, ne pas trop s’intéresser à la direction du vent, qui tourbillonne en montagne, et qui peut créer des plaques dans des orientations inattendues. Seule l’observation sur le terrain peut donner des indications.
    Il faut très bien connaître un secteur pour savoir comment il va réagir dans une direction de vent.

  • En supposant que la direction du vent soit constante sur une montagne, les plaques à vent peuvent se créer en théorie presque dans 180° de directions différentes : un vent du nord pourrait créer des plaques en sud, SE, SW jusqu’à E et W (derrière des obstacles du versant avec un vent parallèle au versant).
    Je me souviens d’une rando en versant NW où le vent avait soufflé NE, les gens qui m’accompagnaient pensaient que les plaques serait en sud : faux car dans ce versant, la neige avait transformé et il n’y avait pas de couche fragile en neige fraîche… contrairement au versant nord.

Posté en tant qu’invité par Christian 73:

bonjour, les plaques friables ne sont pas toujours déposées par le vent ,c est parfois une nouvelle chute de neige qui se dépose sur un manteau neigeux ancien, une couche dure, et cette nouvelle chute n’adhére pas ,pas de cohésion avec l’ancien manteau neigeux et un skieur passe et …ou parfois elle part toute seul le soleil par exemple ,quand ça chauffe bien…je voulais revenir sur l accident du grand collon ,là d’accord c était une plaque a vent ,sur une ancienne discussion j avais écris que cette année les faces en altitude était pourrie gobelets, face plane ,une sous couche véreuse ,et il fallait se méfier des grandes faces pentues N et NE et que les couloirs avec l’expérience étaient à priori moins dangereux ,moins large plus d’encrage mais méfiance, cette année c est pourrie ,mais par contre les plaques à vents sont partout et dans les couloirs aussi malheureusement,les sous couches pourries commencent à disparaitre en moyenne altitude mais en altitude il y en a encore pour une bonne partie de la saison et cette année il y a en plus pas mal de vent, sud, sud w,w aprés nord parfois Est ,alors des plaques il y en a de partout une saison ou il faut réfléchir et adapter la rando a la nivo surtout cette année :wink: