Fonds des Fours (acte 1)

Posté en tant qu’invité par Roland:

Un petit extrait du blog « Histoire d’R » que j’ai envie de partager (source : http://histoires-d-r.over-blog.fr/article-29628304.html)

"Quand on s’investit, des années durant, dans une discipline sportive ou artistique, on finit toujours par rechercher une certaine forme de perfection. Consciemment ou non.

Aux débuts de la pratique de cette discipline, on ne le perçoit pas forcément : la découverte de l’inconnu et l’apprentissage de la technique accapare trop l’esprit. Puis, au fil du temps, on sent bien que la passion se transforme en quête et que l’on poursuit quelque chose : un idéal imaginaire. Un rêve (probablement nécessaire à la digestion du quotidien).

Pourquoi cet idéal et pas un autre ? Chacun apportera sa réponse.

Dans bien des cas, je le pense lié à l’enfance. Peut-être à des valeurs inculquées par des parents ? Peut-être à un fait marquant, une frustration, une mythologie littéraire ? Peut-être est-ce plus profond, plus inné, plus programmé ?

Vous, vous aimez le violon, la cuisine, la vitesse, la peinture. Moi, j’aime la montagne. Nous ne sommes pas si différents : vous recherchez la note parfaite, la saveur ultime, le record, l’âme de votre sujet. Moi, je recherche cet instant dont je vais vous parler. Il est impossible à décrire mais lorsque l’on s’en rapproche, on le sait. On le sent."

(à suivre)

Posté en tant qu’invité par Roland:

http://histoires-d-r.over-blog.fr/article-29799816.html

Qu’il est dur et passionnant de poursuivre ce rêve week-end après week-end.
Qu’il est dur, le vendredi soir, après une semaine de boulot, de laisser le réveil à la même heure pour le lendemain. Six heures du matin dans le meilleur des cas. Parfois cinq heures ou quatre heures, même, lorsque le printemps arrive.
Qu’il est passionnant de préparer son programme pour l’hiver, de travailler chaque course dans ses moindres détails, d’imaginer les itinéraires.
Quel casse-tête d’arriver à coordonner tous les éléments, tous les ingrédients qui vont permettre de toucher à cette perfection dont je vous parlais la semaine dernière !

Oui, une belle course se rapproche d’une recette de cuisine : si l’un des ingrédients manque, le plat, même agréable, n’est pas à la hauteur des attentes du cuisinier. Les convives le complimentent mais lui sait qu’il n’a pas touché au but.

Alors, il faut ruser pour combiner la présence des bons compagnons, la météo parfaite, les conditions nivologiques assurant une bonne neige sans trop de risques, un lieu magique et sauvage, la solitude, la forme physique et psychologique, l’envie et la motivation, la maitrise technique, l’économie du geste et l’efficacité, la difficulté… L’accès au mythe est à ce prix.

Si l’art est une marche vers l’esthétisme, on s’en rapproche vraiment à cet instant. Oui, j’aime à penser que le sport peut être un art.
Faire sa trace à la montée comme à la descente en est un ; j’en suis persuadé. A la montée, quand je trace, je pense toujours à celui qui me suit, à son plaisir et à sa sécurité.
A la descente, j’imagine un spectateur en bas de la pente. Il doit prendre plaisir à me voir évoluer et la trace que je laisse doit être à la hauteur de l’honneur que j’ai de pouvoir pratiquer ce sport. Et surtout, je recherche le plaisir et le partage.

(à suivre)

Posté en tant qu’invité par Roland:

Et puis un matin, on part pour une nouvelle course. Sans a priori. Sans rien attendre d’autre que quelques nouveaux instants hors du temps.

Et le miracle se produit.

Ce dimanche de mars 2008, sans le savoir, nous avons touché cet idéal. Cet Eldorado, que les hommes poursuivent en vain depuis des siècles, nous l’avions sous les yeux, sous nos spatules « emphoquées » : des étendues de neige vierge « à mille milles de toute région habitée », un abri modeste et chaleureux et le trésor de l’amitié.

Pourquoi s’est-il découvert à nous ce jour là ? Je ne l’ai jamais su. Etait-ce parce que tous les trois, nous cherchions sincèrement le même idéal au même moment ? J’aime à le penser.

Peu importe finalement. L’essentiel reste d’avoir vécu ces moments. Ensemble. Et qu’ils restent gravés dans un petit recoin de nos mémoires.

(et une petite photo à : http://histoires-d-r.over-blog.fr/article-30029890.html)

End !

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