Oui, surtout si c’est une croute de type carton
Fissures en arc de cercle le long de la trace
[quote=« J2LH, id: 1500259, post:11, topic:132305 »]John D l’aventurier a écrit :
La plaque propage le signal, pas la croûte.
Oh que si.[/quote]
Merci Bubu pour tes explications très pédagogiques !
Posté en tant qu’invité par plaque:
[quote=« John D l’aventurier, id: 1500214, post:8, topic:132305 »]
[quote=« plaque, id: 1500021, post:7, topic:132305 »][/quote]
C’est quoi la différence entre une croûte et une plaque ?[/quote]
Histoire de compléter un peu ce que dit Bubu, les différences entre neige cartonnée et plaque (je mets de côté les croutes de regel) sont assez nombreuses.
Les neiges cartonnées, même si elles ressemblent à de petites plaques sont assez peu sujettes aux avalanches car la cohésion de ses plaques cartonnée est bien trop importante pour propager des fractures loin du skieur. En effet, une plaque, si elle se déclenche, c’est qu’il y a assez de cohésion pour former une plaque mais pas assez pour éviter une fracture. C’est un peu benêt de dire ça, mais tout le problème est là. On eut s’en rendre compte aussi avec la densité de la neige. Par exemple de la « neige poudreuse ultra-légère jusqu’au cou » ne donne qu’assez rarement des plaque, la cohésion étant trop faible. Par contre il peut y avoir des petites purges si la pente est trop forte, mais c’est différent. On le voit assez régulièrement en rando. En fond de vallée on a de la neige très légère, et au fur et à mesure qu’on monte vers les zones d’accumulation sous le vent des crêtes la neige se densifie tout en restant poudreuse. Sa cohésion augmente et les premiers « Wouf » apparaissent.
La neige cartonnée se forme lorsqu’elle est exposée au vent ce qui semble être l’exacte opposée des plaques qui se forment dans les zones de déposes précisément abrités du vent. Dans la pratique on observe régulièrement les deux : de la neige cartonnée qui recouvre une plaque, ce qui est dommageable car c’est d’autant plus dur de la remarquer. En fait lorsque le vent tourne, une zone de dépose calme « à plaque » peut se retrouver assez vite balayée par les vents et générer une neige de surface cartonnée, même si la plaque reste présente en-dessous (ce que je disais dans mon message précédent). Les croutes cartonnées se forment d’autant mieux sur des plaques que la neige à déjà une certaine cohésion de base (plaque) et ne vole donc pas trop. Au contraire, la cohésion de base est facilement augmentée avec le travail du vent pour générer du bon carton avec la plaque en-dessous. Ce n’est pas les situations les plus fréquentes en montagne, mais ce n’est pas rare non plus …
[quote=« Bubu, id: 1500344, post:16, topic:132305 »]Oulala…
Et ben ce n’est pas du tout ce que je voulais dire.
Il y a la neige qui a été humidifiée et qui a regelé : c’est la croute.
Et il y a la neige qui est restée sèche et qui a pris de la cohésion à cause du vent : c’est le carton.
C’est très important de faire la différence, sur le forum et dans les CR, car :
- Le carton forme une plaque qui est assez souvent déclenchable (ce sont les plaques à vent), si l’épaisseur et la pente sont suffisante. Et surtout ça implique qu’il y a eu du vent sur la pente, et donc surement dans les autres pentes alentour.
- Alors que la croute forme une plaque qui n’est jamais déclenchable (sauf parfois quand elle s’humidifie à nouveau, mais ce n’est plus de la croute, c’est de la croute humidifiée). Par contre la croute peut reposer sur une plaque de neige friable, qui elle peut être déclenchée, mais ce n’est pas la croute elle même qui forme la plaque. La croute implique que la neige a été humidifiée, donc que les autres pentes de même orientation et même altitude qui ont reçu le soleil sont surement aussi croutées. Mais ça n’indique rien pour le vent.[/quote]
J’apprends des trucs, c’est bien.
Il faudrait un article glossaire sur ce sujet.
Moi, j’en suis à neige gelée, dure, friable, molle, humide, soupe, et croute de surface pour tout ce qui est dur sur fond sans cohésion.
Le problème est là, mais désolé, toute couche de neige sèche avec plus de cohésion que la couche d’en dessous (ou qu’une interface d’1mm invisible en creusant), forme une plaque, qui peut être déclenchable.
Le carton portant ou non, dense ou non (seuls les carres marquent, ou au contraire les skis s’enfoncent dans le carton sans passer dessous, et reste dans des rails), épais ou non (à partir de 10cm d’épaisseur quand même), peut éventuellement être déclenché, si les conditions s’y prètent (ancrages et interface avec la sous-couche assez fragiles, pente suffisante).
Le carton portant « de base » que tu décris, se stabilise rapidement après sa formation, mais il peut exister un intervalle de temps durant lequel il est déclenchable. Typiquement, pendant sa formation. Exemple : /outings/80679/fr/grande-casse-traversee-petite-face-n-grands-couloirs-depuis-les-fontanettes
Sur cette exemple, ce n’était pas une pente exposée au vent, il y avait du vent du S et c’était en face N. C’est juste des spindrif qui coulaient, et en sautant un petit sérac, les grains ont été suffisamment en l’air pour donner beaucoup de cohésion une fois de retour au sol. Car la durée (ou longueur) du vol des grains intervient dans la cohésion qu’ils forment une fois arrêtés.
Autre exemple : une plaque très dure, besoin des crampons pour la montée, déclenchée à la descente en skiant sur une zone plus fine : /outings/59194/fr/roc-noir-de-combeynot-couloir-se-depuis-le-pont-d-arsine
Posté en tant qu’invité par Autruchon Gris:
Merci pour toutes ces infos. Si je comprends bien, la prudence est aussi de mise sur les bonnes épaisseurs de carton dans les versants exposés au vent. Fichtre, ça laisse pas grand chose autour de chez moi en ce moment
Posté en tant qu’invité par Anonymous:
Bof… sans hésiter les pentes Sud en tenant l’horaire… C’est déjà pas si mal, non?
Posté en tant qu’invité par Autruchon Gris:
Et nan. Chez nous, c’est à l’est de l’Autriche :lol:
Aujourd’hui, c’est risque 4 au dessus de 1500 et les versants S semblent vraiment à éviter.
[quote=« Bubu, id: 1500551, post:25, topic:132305 »]Le problème est là, mais désolé, toute couche de neige sèche avec plus de cohésion que la couche d’en dessous (ou qu’une interface d’1mm invisible en creusant), forme une plaque, qui peut être déclenchable.
Le carton portant ou non, dense ou non (seuls les carres marquent, ou au contraire les skis s’enfoncent dans le carton sans passer dessous, et reste dans des rails), épais ou non (à partir de 10cm d’épaisseur quand même), peut éventuellement être déclenché, si les conditions s’y prètent (ancrages et interface avec la sous-couche assez fragiles, pente suffisante).[/quote]
Tout à fait. Le « carton » n’est qu’une forme dense de plaque à vent, a peut partir même si c’est moins fréquent que d’autres formes de plaque à vent (friable par exemple)
La croute de regel par contre ne part pas, tant qu’elle reste gelée bien sûr.
Posté en tant qu’invité par plaque:
[quote=« Bubu, id: 1500551, post:25, topic:132305 »][/quote]
Merci pour ces exemples. Ce que je voulais dire c’est que le déclanchement n’est pas (ou alors rarement) directement lié à la couche cartonnée, mais généralement à la couche plus friable qui se trouve entre la partie vraiment cartonnée (qui en elle-même ne propagera que très peu le signal) et la couche sans cohésion type goblet par exemple. Je crois que c’est simplement une question de définition du carton. Tu dois considérer que c’est l’ensemble de la couche, qui présente généralement un gradient de cohésion assez marqué. Pour l’étude nivologique je trouve que c’est plus facile de la séparer en 2 avec la couche extérieure très dure et la couche intérieur plus friable capable de propager le signal (même si ça reste encore assez arbitraire). Dans ce cas les zones cartonnées à risque sont souvent des plaques qui ont la couche intérieure avec une épaisseur supérieure à 10 cm. Enfin, disons que c’est comme ça que j’ai pris l’habitude d’analyser la chose, mais le principal c’est bien de se tenir à une grille de critère à laquelle on est habitué.