Fermeture de la route de Prabert

Après en avoir parlé ici, j’ai pu voir ce que donne cette interdiction en vrai le dimanche 20 janvier.
Petite correction : la route est interdite du 20 décembre au 15 mars. La raison donnée : la route est jugée trop dangereuse pour les voitures.
Par rapport à tout ce qui a été dit, j’ai été agréablement surpris. Du coup, je ne ne suis pas d’accord avec de nombreux arguments lu sur net ou entendu en rando, parfois de la part de personnes bien énervées contre cette fermeture.

Avec la fermeture de la route, ça sera le bordel dans le village.
La route est fermée 600m après le panneau « fin de Prabert ». Il y a donc largement la place de se garer le long de la route ! Dimanche 20, il y avait une trentaine de voiture à 8h, et il a dû y en avoir une soixantaine en tout vu où étaient garées les dernières voitures à 17h. Malgré tout, il restait encore beaucoup de place.
Du coup, c’est mieux qu’avant lorsque la route n’était déneigée que jusqu’à la sortie du village et trop enneigée ensuite : là oui, c’était le bordel dans le village.

Il n’y a pas d’aire de retournement.
Si ! Mais on ne la respecte pas et on se gare dessus : faut pas venir se plaindre ensuite ! Pourtant il y a un panneau interdiction de stationner, qui a été rapidement mis par terre…

Ca rajoute trop d’approche pour les randonneurs occasionnels.
Déjà, je connais des randonneurs occasionnels (< 5 sorties par an) qui n’ont pas eu peur des 5km de route lorsqu’elle étaient enneigée depuis la sortie du village.
Ensuite, ce dimanche, parmi les 5-6 voitures qui ont bravées l’interdiction, celle qui est monté le plus loin était un traffic 4x4 qui avait fait moins d’1km. Donc gain de 15mn.
Je ne pense pas que ces 15mn entrainerait un coulage de bielle à 100m du sommet pour un randonneur occasionnel.
Et je rappelle que par rapport au parking de la Betta, ça n’ajoute que 2,5km.

Lorsque la route est déneigée, cet accès devient inintéressant.
Ben oui. Mais il est rare d’avoir la route totalement déneigée jusqu’à la Betta entre le 20 décembre et le 15 mars. Avec le damage par les skieurs et l’absence de défonçage par les voitures, l’enneigement peut se maintenir plus longtemps, et la neige tient souvent bien jusqu’à 1200m : 1,5km à pied, ça va. C’est vraiment lorsqu’il n’a pas neigé sous 1300m que la route reste déneigée. Dans ces cas là, ce n’est pas du grand ski au dessus (enneigement faible sous 1700m, ski correct au dessus de 2000m). Ce ne sont pas des jours de grande fréquentation à Prabert : l’interdiction gêne donc moins de monde.
Et ça devient alors un bon spot de véloski :slight_smile:

Il y a une interdiction, mais les contrevenants ne sont pas sanctionnés.
Mais lorsque l’on se prend une prune sur une autre route du genre, on est bien énervé contre le gendarme qui n’a vraiment que ça à foutre au lieu de controler des routes plus fréquentées…

Et le meilleur pour la fin :

Le Conseil Général pourrait entretenir et déneiger la route pour les randonneurs, comme il le fait pour les stations, mais évidemment les randonneurs ne comptent pas à ses yeux.
Au départ, le ski de rando était une activité « douce » : il ne nécessite aucune infrastructure, autre que celles déjà existantes pour d’autres activités. Généralement, le randonneur emprunte des routes déneigées non pas pour qu’il puisse monter, mais pour accéder à un village ou un hameau habité : randonneur ou pas, la route est déneigée. Pareil pour les pistes forestière et les routes de station : sans randonneur, la piste et la route existerait aussi.
Si on commence à exiger d’avoir les même privilèges que les stations, on passe alors en activité « dure ». Au lieu de s’adapter à l’environnement comme on le trouve, on le modifie pour son confort. On n’aura jamais un impact nul, mais si on peut limiter son impact à des traces dans la neige au lieu du passage quotidien du chasse neige et des voitures qui suivent, c’est mieux (on fait moins de dégat avec 180cm sous les pieds qu’avec 500ch sous le capot).
Au lieu de se plaindre que les randonneurs sont délaissés par les pouvoirs publics, il faudrait plutôt exiger que ces pouvoirs publics ne subventionnent plus les stations comme ils le font. Tout de suite, il y aurait moins de sous pour les extensions et les canons.
D’ailleurs, il faudrait aussi que les randonneurs eux aussi ne subventionnent plus les stations, en n’empruntant pas les remontées pour raccourcir le déniv. L’argument le plus courant étant « puisque les remontées sont là, ce serait bête de ne pas en profiter ». Il faut savoir que c’est le même raisonnement pour tous ceux qui utilisent les remontées : tout le monde trouve cela moche, mais pas de scrupule, « elles étaient là avant que je vienne, ce n’est pas de ma faute ». Donc s’il y a des remontées, c’est la faute de personne, et les consommateurs n’ont aucune responsabilités, ouhla surtout pas :frowning: Pourtant les bénéfices qui donnent les moyens d’installer des canons ou des extensions, ils viennent d’où ?

Je précise qu’il y a qq années j’avais certaines des idées que je dénonce, mais faut faire son autocritique de temps en temps pour rester cohérent.
Evidemment, emprunter ou non la route de Prabert en voiture est anecdotique en terme d’impact environnemental par rapport à l’impact de l’ensemble des randonneurs sur une saison, mais la fermeture de la route permet de révèler les vraies opinions de certains sur l’impact de leurs activités en montagne : est-on dans la logique du toujours plus (de sorties, de déniv, de recherche d’une bonne neige ou d’un bon itinéraire même s’il est loin, …), ou est-ce qu’on est près à changer sa pratique pour réduire son impact ?

pourquoi vous gardez le HP sur camptocamp alors? :wink:

Très bon post, chef!

Fayot! :lol:

Posté en tant qu’invité par Jean Paul:

Bravo Bubu, rien a redire.
JP