Faut-il rendre compte sur C2C des accidents de montagne?

Surtout ne jamais évoquer les circonstances des accidents, on ne sait jamais la même chose pourrait arriver à d’autres… :rolleyes:

Le problème c’est plutôt que reporter les incidents sur un forum laisse trop place au dérives habituelles des forums.
Des Comptes-Rendus après enquête par une instance (CAF ou FFME) serait plus utile, informatif et moins sujet aux épanchements en tout genre qu’on voit sur C2C.

Posté en tant qu’invité par Secouriste pro:

Pour ce qui concerne les accidents de montagne en France, les secouristes renseignent une base de données du Système National d’Observation du Secours en Montagne (SNOSM). Toutefois, j’insiste pour préciser que l’analyse des causes de l’accident ne figure pas dans les éléments à transmettre. Ce travail, qui pourrait être utile notamment dans le cadre de la prévention et de l’information du public n’existe pas. C’est à mon avis une lourde tâche et nécessite beaucoup de recul et d’objectivité de la part de l’observateur.
Par exemple : une personne a glissé sur un rocher et s’est fracturée la cheville. Nous nous bornons à conclure que si fracture il y a, c’est parce que la personne a glissé alors que les véritables causes peuvent être un excès de fatigue ou un défaut d’équipement (victime mal chaussée) par exemple.
Vouloir relater les accidents sur un site comme C2C ne présente d’intérêt que si l’information est fiable et complète ce qui, au vue de ce qui vient d’être écrit, me paraît difficile à réaliser… :expressionless:

Posté en tant qu’invité par base de données c2c:

Il y a une base de données d’accidents sur Camptocamp, alimentée par des victimes et/ou témoins directs.

/articles/201881/fr/base-de-donnees-recits-d-incidents-et-accidents

On peut tout dire, tout faire , tout penser sur le Net. Le problème n’est pas trop les informations qu’on y lit, c’est le tri qu’en fait votre cerveau. C’est la même chose pour les déclarations ou commentaires d’accident sur les forum. C’est un peu pareil que pour les demandes de renseignements pour sur tels ou tels chemins, voies, conditions etc etc etc. Dans ce genre de forum on est surtout dans le subjectif aussi bien pour celui qui ecrit que pour celui qui lit. C’est à chacun de juger si l’information est utile, objective ou sérieuse. Et surtout ne jamais prendre pour des saintes écritures ce qui s’écrit ici.
Après tout ceci dit, je ne vois pas pourquoi on devrait interdire ou occulter les informations venant de la collaboration collective.

C’est souvent la même chose pour ce qui est écrit dans des livres ou revues de montagne.
Mais c’est souvent mieux tourné, et le béotien se fait plus facilement manipulé par l’auteur du texte (d’autant plus qu’il n’y a pas de réponse juste en dessous pour apporter une critique).

Je ne suis pas d’accord. Cette tradition doit être transmise comment ? Qui ramasse les données sur les accidents (tout ça change avec les nouvelles habitudes et nouveau matériel)? Ce n’est pas toutefois l’FFME, pourquoi pas C2C?

Les règles de sécurité qui sont enseignées officiellement souvent ne sont pas les plus importantes de genre « ne jamais descendre sur un seul point » . Pourtant on voit pas mal de rappels sur un spit. Au club on impose faire les nœuds au bout d’un rappel même si on voit parfaitement deux brins par terre. Par contre aucune attention au type de ce nœud (un nœud simple se défait tout de suite). Certaines réglementation officielles sont même fausses (par exemple comment relier deux brins du rappel )
Pourtant je me suis rendu compte du danger d’un corde, positionnée derrière la jambe que après un accident qui pouvait finir vraiment mal. Il y a pas mal tués sur les falaises école à cause de ça.

Je pense que le principe meme d’apprendre a partir de compte-rendus d’accident (donc d’erreurs), c’est-a-dire apprendre a ne pas faire ce que l’on vient en fait de decrire, n’est pas un excellent principe pedagogique.
D’ailleurs dans la version d’aout 2012 du CR annuel des accidents de l’American Alpine Club aux US, ils ont enfin rajoute une chapitre sur les assurances en rappel (comment les installer, les securiser, etc …) , ce qui est bien plus utile – a mon avis, mais les avis peuvent diverger – que de rendre compte de 10 accidents de rappel entrainant des degats plus ou moins graves pour les grimpeurs.

Posté en tant qu’invité par D’Outre-Tombe:

Oups… Je suis mort alors ? Désolé si ça donne naissance à une deuxième digression … :rolleyes:

[quote=« yvesdr, id: 1421374, post:16, topic:125305 »]Je pense que le principe meme d’apprendre a partir de compte-rendus d’accident (donc d’erreurs), c’est-a-dire apprendre a ne pas faire ce que l’on vient en fait de decrire, n’est pas un excellent principe pedagogique.
D’ailleurs dans la version d’aout 2012 du CR annuel des accidents de l’American Alpine Club aux US, ils ont enfin rajoute une chapitre sur les assurances en rappel (comment les installer, les securiser, etc …) , ce qui est bien plus utile – a mon avis, mais les avis peuvent diverger – que de rendre compte de 10 accidents de rappel entrainant des degats plus ou moins graves pour les grimpeurs.[/quote]

Savoir ce qu’il faut faire, c’est indispensable, et savoir ce qu’il vaut mieux éviter (donc les erreurs), c’est tout aussi indispensable à mon avis. Je ne comprends pas pourquoi tu dis que ce ne serait pas pédagogique. En effet, parfois on peut négliger certaines règles de sécurité, et savoir qu’elles sont parfois la cause d’accidents est un avertissement qui me parait utile.

[quote=« D’Outre-Tombe, id: 1421377, post:17, topic:125305 »]

Oups… Je suis mort alors ? Désolé si ça donne naissance à une deuxième digression … :rolleyes:[/quote]
Non, t’est toujours vivant et même moi, qui ne fait pas les nœuds que dans les cas précis.

Je parle d’un nœud au bout de corde et pas le nœud qui lie deux brins de rappel. Le nœud simple au bout se défait et tant pis pour celui que est sur que il y a les nœuds et ne fait pas l’attention.

Posté en tant qu’invité par Light:

[quote=« deg, id: 1409866, post:1, topic:125305 »]

tu as que sa a faire de ta journée? faire savoir qu’il a eu un mort te comble?? je trouve tous ces articles sur les accidents totalement débile. Pense au famille et met toi a leurs place. juste un lien vers un article c’est pitoyable comme souvent sur ce site! va grimper plutot!
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[digression issue de /viewtopic.php?id=222746 ][/i][/quote]

Pas d’accord.

Tant qu’il n’y a pas de voyeurisme ou ce que les allemands appellent la « Schadenfreude », il n’y a pas de mal à relater les accidents en montagne. Au contraire, ça nous rappelle à quel point nous devons être prudents dans ce milieu, et parfois, les erreurs de certains malheureux nous servent de bonne leçon.

Relater un accident de montagne n’est pas un affront aux familles des personnes disparues. Qu’on en parle ou pas ne changera rien à leur douleur. S’en émouvoir est une marque de compassion.

J’ai perdu pas mal de copains et connaissances en montagne, je les compte bien sur les dix doigts de mes mains. J’ai toujours voulu comprendre pourquoi. Je n’ai jamais été gêné ou choqué par le fait que les accidents dans lesquels des proches sont décédés ont été relayés dans la presse ou dans un forum…

Je suis plutôt d’accord avec ça, les recommandations habituelles (pour ne pas dire officielles) insistent sur certains points et en négligent totalement d’autres. Et le pire c’est quand les règlements viennent remplacer la réflexion, tu donnes l’exemple du noeud au bout du rappel, je donne l’exemple d’un groupe qui décide de ne pas prendre les raquettes pour une rando sans risque dans une quantité de neige faible mais où les raquettes auraient été plus confortables, décision prise pour ne pas imposer aux participants de louer ARVA, pelle et sonde comme l’impose le règlement de leur club quand ils prennent des raquettes.

Il faut relier les points d’un relais mais ne pas oublier non plus que quand on se fait reprendre sur un point unique dans la voie ce point est plus sollicité que dans un rappel et il ne faut pas trop compter sur le point situé 5m plus bas pour s’en sortir sans casse si le point sur lequel on est cède. Heureusement que les points tiennent.

C’est quoi ton histoire de noeud pour relier les brins d’un rappel ? Les recommandations sont de faire un noeud simple, un noeud de huit ou un noeud de pécheur et aucun de ces noeuds ne me semble poser de problème.

On avait un (les?) accident avec le nœud de 8. Il a la tendance de retourner sur lui et aussi avec une corde un peu gelée il devient plus dangereux que le nœud simple. J’ai vu le tableau des testes « in vitro » sur les différentes cordes

Avoir en tête les savoir-faire pour la pose d’un rappel et connaître sur le bout des ongles la théorie en matière de répartition des charges sur les points d’ancrage est une chose. Laisser une sangle neuve ou un piton pour doubler le point d’ancrage à demeure en est une autre.Les grands principes sont souvent jetés aux oubliettes dès lors qu’on touche au porte-monnaie, en sachant qu’il fort probable que la cordée suivante récupèrera le matos laissé en place.C’est toujours un cruel dilemme.

Pour la question initiale, il ne me semble pas judicieux d’épiloguer sur les accidents survenus en montagne, en raison des risques de dérapage et de commentaires « inadaptés » auxquels le forum sera immanquablement confronté.Invoquer la raison qu’un fait divers doit être décortiqué pour une pratique de la montagne plus « safe » n’est pas une bonne réponse au problème de la recrudescence des accidents.Ce travail doit s’effectuer en amont : appliquer les principes appris en école, rebrousser chemin lorsque la météo l’impose, agir en responsable, respecter les consignes (danger d’éboulements, chutes de pierres, risques d’avalanche), ne pas griller les étapes de l’apprentissage, etc… sont les gages d’une pratique sécurisée : voilà la méthode pour réduire le nombre d’accidents en montagne ! Y’a du boulot !

[quote=« Light, id: 1421963, post:20, topic:125305 »]Tant qu’il n’y a pas de voyeurisme ou ce que les allemands appellent la « Schadenfreude », il n’y a pas de mal à relater les accidents en montagne. Au contraire, ça nous rappelle à quel point nous devons être prudents dans ce milieu, et parfois, les erreurs de certains malheureux nous servent de bonne leçon.

Relater un accident de montagne n’est pas un affront aux familles des personnes disparues. Qu’on en parle ou pas ne changera rien à leur douleur. S’en émouvoir est une marque de compassion.

J’ai perdu pas mal de copains et connaissances en montagne, je les compte bien sur les dix doigts de mes mains. J’ai toujours voulu comprendre pourquoi. Je n’ai jamais été gêné ou choqué par le fait que les accidents dans lesquels des proches sont décédés ont été relayés dans la presse ou dans un forum…[/quote]

Je suis tout à fait en accord avec ce qui est dit par Light. J’ajouterai un autre cas :

Si je connais un peu la personne pour l’avoir croisé au travers de quelques sorties, ou de quelques verres en refuge - au moins un ou deux cas hyper-récents me sont présents à l’esprit - j’ai envie de savoir, de comprendre. Si ce n’est pas un ami proche, je n’ai pas spécialement envie de remuer ciel et terre pour cela. En plus, je suppose que ceux auprès de qui je vais me renseigner n’ont pas spécialement envie de me répondre, et ont d’autres chats à fouetter.

J’ai été dans la position de celui qui renseigne, je n’avais pas spécialement envie de répondre à tous. Les proches en commun avec l’accidenté, oui. Les autres, je l’ai fait pour eux, mais certainement pas pour moi. De pouvoir être informé sans gêner les proches, je trouve cela plutôt bien.

Donc oui, moi, je suis pour le fait que les accidents de montagne soient relayés sur C2C.

Après la forme et le fond de la tournure des discussions qui en découlent relèvent de la gestion par les modérateurs de C2C, mais c’est autre chose.

Alexis

[quote=« lavaredo, id: 1422278, post:23, topic:125305 »]

Avoir en tête les savoir-faire pour la pose d’un rappel et connaître sur le bout des ongles la théorie en matière de répartition des charges sur les points d’ancrage est une chose. Laisser une sangle neuve ou un piton pour doubler le point d’ancrage à demeure en est une autre.Les grands principes sont souvent jetés aux oubliettes dès lors qu’on touche au porte-monnaie, en sachant qu’il fort probable que la cordée suivante récupèrera le matos laissé en place.C’est toujours un cruel dilemme.[/quote]
Il faut un égaliser les risques. On s’expose au risque de chuter sur un point avec plus de force de choc. La présence d’un autre point encore 5 mètres plus bas ne change presque rien. Très souvent on ne peut pas doubler le point de rappel (et oui, j’ai pas des pitons!). Passer une éternité (ou une demi-heure) en se posant la question si cette broche scellée (ou ce spit de 12) tiendra mes pauvre 73 kg m’expose au risque de mauvais temps, la tombée de nuit ou la schizophrénie.

Sur les accidents proprement dits, on devrait se borner à apporter des faits bruts, ou des CR par liens web.
Ce qui me semble gênant, ce sont les rumeurs ou jugements « définitifs » de certains (anonymes ?), qui oublient qu’ils ne disposent pas de toutes les infos, et n’ont que peu de recul sur la situation.

Discutons, oui, mais de cas généraux sur les dangers de nos techniques, et pas d’un accident particulier.

Posté en tant qu’invité par pierre kiroule:

Sur camptocamp, il faudrait déja que ceux qui provoquent des accidents, (genre chutes de pierres…) s’en rendent compte, et ne rentrent pas leurs CR comme si de rien n’était… alors qu’il y a des gens sur le carreau en dessous…

Posté en tant qu’invité par mig30:

[quote=« KatyaT, id: 1422274, post:22, topic:125305 »]

On avait un (les?) accident avec le nœud de 8. Il a la tendance de retourner sur lui et aussi avec une corde un peu gelée il devient plus dangereux que le nœud simple. J’ai vu le tableau des testes « in vitro » sur les différentes cordes[/quote]

Le noeud de pêcheur ne convient pas car il est symétrique contrairement au simple et huit. Il aura davantage tendance à se coincer entre des pierres ou fissures. L’asymétrie des autres fera que le noeud se trouvera déporté sur la partie la plus haute du relief et aura donc moins tendance à se bloquer. Dans cette position le simple ou huit est quasiment lisse sur la partie qui est en contact avec le relief.