Nous pensons partir au Khan Tengri (7000m) cet été. Face nord, technique mais fréquentée, cordes fixes en place quasi certaines.
Expé amateur, sans ox ni caisson mais probablement tel sat et routeur. Prix aux alentours de 2500 euros, à affiner.
Nous cherchons des alpinistes confirmés pour compléter l’équipe, expérience préalable indispensable et surtout une bonne dose de bonne humeur.
Nous sommes expérimentés (pour ma part c’est ma 7ème expé).
Contact: expe.manaslu@gmail.com
A+++++
Fred
Expé Khan Tengri
Bonjour
je suis déjà allé sur le Khan Tengri, hélas sans parvenir à son sommet. En individuel, en me débrouillant sur place, coté Kirghize, c’est à dire la voie normale ou route Progrebietski. Faute de condition adéquate au col 5800 (corde fixe non dégagé) je me suis rabattu du coté du Pic Petka, petite élévation entre le Khan Tengri et le Chapaev . J’y retournerais bien toujours par la même face. Mais cette année je ne sais pas encore bien que ca me tente. Les formalités sont beaucoup plus simple coté kirghize, c’est à dire qu’il n’y en a peu si ce n’est le permis d’accès aux zones frontières qui vous coutera 20 $ et l’accès en hélico de l’ordre de 120 euros l’aller par personne depuis Maida Dyr. Et un transfert de Karakol à Maida-Dyr.
La face sud est connu pour son danger objectif, un énorme sérac menacant sur la face sud du Pic Chapaev, mais ceci dit, pris très tot le matin et en choisissant la stratégie de passage, l’exposition n’est que de 20 minute tout au plus ( avec une bonne acclimation. Le reste de l’ascension jusqu’au camp 3 est de toute beauté avec une vue inoubliable sur tout le bassin sud de l’Engilchek et le Pic de la Victoire. Jusqu’au camp 3 (5800) purement glaciaire sans difficulté, après les deux voies (versant nord et sud) se rejoigne pour l’arête terminale (une sorte d’arête du Hornli) équipé de corde fixe.
De plus plein de possibilité d’acclimatation coté bassin engilchek sud. Avec pour les plus courageuxet endurci aux vents d’altitude la terrible face nord du Pobeda.
J’ai les coordonnées d’une agence Kirghize qui vous arrange ca au petit oignons (ITMC Tian-Shan), l’ambiance au camp de base de l’Engilchek sud est superbe avec un responsable Dima sympathique qui vous loue le talkie, il assure parfaitement la sécurité de tous les cordées engagées sur le Khan Tengri et le Pobeda (Pic de la Victoire). Je ne saurais que trop vous recommendez ce coté avec une organisation plus simple que du coté Kazakh.
Les cuisinières russes sont également excellente !
Si vous voulez plus de renseignement envoyé un mail.
Henri
Bonjour et bonne chance à toi pour le Khan Tengri,
Personnellement je trouve que tu as raison de vouloir faire le sommet par la voie Kazakh et non par le Kirghiztan. La voie normale côté kirghize est plus facile, mais beaucoup plus dangereuse. Elle oblige à passer plusieurs fois (pour les portages) dans un grand goulet glaciaire surplombé par d’énormes barres de sérac qui peuvent tomber à tout moment. Lorsque nous y étions en 1995 (je crois), nous avions remarqué ces risques, mais nous avions décidé bêtement d’y aller tout de même. Lors de notre deuxième passage, les séracs sont tombés. Il y a eu 12 morts dans une expé ukrainiennne qui était juste devant nous et nous n’avons survécu que parce que nous nous étions levés 1/4 d’heure plus tard. C’est ce que j’ai vécu de pire en montagne.
Ce n’était pas le premier accident à cet endroit. Évidemment, les agences kirghizes ne sont pas très bavardes là-dessus.
Il vaut mille fois mieux faire une voie un peu plus technique, quite à bien s’entraîner avant de partir.
Effectivement l’endroit est redoutable, mais ce qui l’est aussi c’est l’heure à laquelle les expé y passent, et surtout le manque d’acclimation de la plupart des ascensionnistes qui parviennent déjà au camp de base en hélicoptère. Le résultat c’est que sur le secteur très particulier en question entre 4300 et 4600, les gens trainent beaucoup sans ce rendre compte du danger objectif. Lors de mon ascension, j’ai remarqué de nombreuses traces de montée qui prolongaient inutilement l’exposition aux risques d’au moins 1 à 2h en rythme lent de montée. Tout simplement parce qu’à ce stade les gens montent et suivent les traces sans réfléchir à la conformation de la montée. Avec le coéquipier rencontré aux camp de base qui avait une longue expérience de la très haute altitude, dont l’Everest et le Nanga Parbat, nous avons délibérément choisis de ne pas suivre les traces de montée, pour couper au plus court sur le cône de deversement. Ce dernier est évident car on remarque facilement les précédentes coulées, et l’on voit d’autant plus aisément les rives de neige intacte. Lorsque nous avons traversé la zone de danger, notre exposition ne fut que de 15 minutes tout au plus, en prenant d’abord la rive gauche du cône jusqu’à à peu près 4400, en traversant directement vers la droite ensuite, au plus près des blocs de séracs du bord qui ne présente pas d’objectif. De là on monte tout droit vers la pied de la face du Chapaev. De cette face en journée tombe quelques morceaux de glace de temps en temps mais qui se brise lors de la chute, et ne présente pas trop de risque.
Finalement pour ce qui est du portage, évidemment qu’il vaut mieux éviter plusieurs portage dans la zone. Il vaut mieux avoir une très bonne acclimatation depuis le camp de base et se lancer à l’assaut en peu de temps. Je ne saurais trop recommender la formidable remontée à pied de l’Engilchek sud, qui bien que exténuantes sur 50 km de moraines poussièreuses, vous plonge dans un univers minéral époustouflant.
Que dire du tragigue accident au pic Lénine qui fit 42 morts par une barre de sérac qui balaya le camp 2 en 1991. Le camp 2 a été déplacé de 200 mètres en dehors du risque, mais il y reste une sur-concentration humaine que l’on peut aussi éviter en montant tout simplement plus haut.
Tous les morts sur le Khan Tengri sont sur tous les endroits de cette montagne vertigineuse et fascinante, la partie terminale est également redoutable pour ces changements de météo, et certains s’y laissent prendre exténué par l’effort et l’altitude.
Il n’y a rien à reprocher aux agences kirghizes sur le manque d’information, tout le monde connait ces dangers décrits amplement pour qui veut bien prendre la peine de se renseigner. L"histoire de l’alpinisme n’est pas d’éviterr les dangers, c’est d’en prendre conscience pour mieux les réduire.
Et sans aucun doute lorsque j’y retournerais c’est par la route Progrebietski que j’y retournerais, car ca ne me dit rien de grimper sur corde fixe tout le long de l’ascension. Mais qui pourrais dire que rien ne va nous arriver, je me le demande.
Henri
Je ne suis pas d’acord.
1- Les séracs tombent à n’importe quelle heure de la journée.
2- Nous étions parfaitement acclimatés et rapides, et les séracs nous sont tombés dessus alors qu’il faisait encore nuit.
3- Les séracs les plus menaçants sur la zone sont très haut perchés, plus de 500m voire 1000m au-dessus de l’itinéraire. Il est impossible de les éviter dans le goulet d’accès. Lorsqu’ils sont tombés, ils ont balayé toute sa largeur et ont tout recouvert. Il est impossible d’être à l’abri en 1/4 d’heure.
4- Aucun alpiniste sérieux ne passerait dans un endroit pareil dans les Alpes. Faire de l’alpinisme, ce n’est pas aller se mettre dans ce genre d’endroits. Autant aller faire en ce moment du tourisme à Homs, à Deraa et à Hama ( en Syrie). On sera au moins utile en témoignant de ce qui s’y passe si on revient. Faire de l’alpinisme, c’est d’abord acquérir le bagage technique pour faire la voie kazakh bien plus intéressante que cette marche glaciaire sous les séracs.
Désolé, Fred30, de cette digression qui j’espère ne va pas pourrir ton post, mais je n’interviendrai plus pour cela.
Ceci dit, je t’avoue que je réfléchis et que je serais peut-être intéressé pour venir avec vous (côté kazakh bien sûr). J’ai déjà participé à plusieurs expés au Pérou, en Bolivie et en Himalaya, et je fais régulièrement de l’alpinisme niveau D/TD haute montagne dans les Alpes. Quand pensez-vous partir? Cet été?..
Merci de ces précieux renseignements il me semblait ne pas les avoir remarqué, lorsque je suis monté. C’est bien que tu ais le niveau D/TD, c’est très impressionnant. Continue à montrer tes jolis …
Henri
Bon, je vous mets d’accord.
J’ai fait les 2. A vous de choisir le versant:
/articles/320800/fr/le-prince-du-ciel
(En 1995, il n’y a pas eu de chute de séracs)
Nous pensons partir du 30 juillet au 25 aout à peu près. Ce sont des dates proposées, non fixées. L’aller à pieds par le glacier me tente bien, avec un retour en hélico. Ca permettrait de profiter d’une acclimation mais aussi de voir le Khan depuis l’hélico.
Nous sommes sûrs de partir maintenant, mais il est encore possible de se greffer dans l’expé.
Merci aux commentaires précédents, toute info est toujours bonne à prendre.
+++
Bonjour je reviens sur la question des chutes de sérac de la voie kirghize, voie normale Progrebietsky. Les séracs sont situés au dessus du glacier Semenovskyi lors de sa traversée du camp 1 (4200) au camp 2 (5200). Je vous donne l’avis de Gleb Sokolov, distingué lors des piolet d’or 2011, sur la question de la stratégie d’ascension : « Il ne faut pas tergiverser au départ, mais aussi rien ne sert de se précipiter. Vous devez voir le lever du soleil avec la première des pentes raides du glacier. Le principal danger ici se situe sous le glacier suspendu situé sur les pentes sud du Pic Chapaev formant une barre de sérac, avec risque important de chutes de glace, l’endroit s’appelle «la bouteille». Lors de la progression, vous devez toujours voir et savoir où courir en cas de chute de sérac. En général, il vaut mieux se mettre à l’abri sur le côté gauche de la face du Pic Chapaev. A cet endroit vous n’aurez que 5 à 6 secondes pour échapper à la chute de sérac. En 2004, plusieurs groupes ont commencé l’ascension trop tôt et dans ces conditions ne pouvait pas s’orienter dans l’obscurité. Le résultat fut catastophique, 11 personnes sont mortes ».
De Henri : Cela me rappelle également une catastrophe au Mont Blanc du Tacul avec des cordées parties en pleine nuit, ce qui semble être certes l’horaire normal, mais est également aberrant lorsque l’on s’expose au risque dans l’obscurité la plus totale. Ne vaut-il pas mieux s’aventurer dans ces pentes en pleine forme, en progression plus rapide, ni trop tôt, ni trop tard, comme nous le conseille Gleb Sokolov qui par ailleurs a réaliser plus de 20 fois l’ascension du Khan Tengri, et un nombre conséquent de fois l’ascension du Pic Pobeda.
Pour les participants de l’expé coté nord, j’ai visionné les photos d’un ami ayant tenté cette voie. Techniquement ce n’est pas vraiment plus difficile grâce à l’aide des cordes fixes. Mais le passage avant d’atteindre l’épaule du petit pic Petka (6121 m) est un véritable calvaire aux dires de mon ami. On est continuellement en traction sur les bras sur au minimum 300-400 mètres de dénivellé avec le terrible poids du sac à dos. Une fois parvenu au Pic Petka il faut descendre l’arête vers le col 5800 en perdant de l’altitude pour établir le camp 3, en plein vent car l’emplacement n’est pas identique à celui de la voie normale kirghize, même c’est à une centaine de mètre l’un de l’autre. Ce n’est pas une partie de plaisir sur une montagne déjà éprouvante quelque soit ses faces !
Henri et bonne chance au participant de l’expédition coté Kazakh (sans malice de ma part !)
Merci pour tous ces retours d’expérience
Des nouvelles de l’expé (en face N donc) seront données sur le blog
Salut à tous
j’étais également au CB nord du 3 au 17 août 2009, hélas sans sommet
le coin est fascinant et superbe! mais froid.
il neigeait quasiment tous les jours au CB mais aussi de fréquentes périodes de très beau, venté. J’ai enlevé la doudoune seulement à de très très rares occasions. Peut-être une mauvaise année
la première montée CB - C1 puis le lendemain C1 - C2 (4600-5600m) est très éprouvante avec le sac, mais à la deuxième montée, pas de soucis pour monter depuis le CB.
pas de mauvais souvenir de la montée au C3 (col 5900m), juste un passage quasi vertical et (relativement) lisse de quelques mètres qui tire très fort, à l’attaque de la partie mixte.
la voie est très belle en longeant l’arête aérienne, très peu exposée aux coulées sauf un peu au départ (surveiller l’horaire) et… entre le C3 et le pic petka par grosse neige. Face soutenue à 40-55° à partir du C1 avec des passages mixtes nettement plus raides mais assez courts, tracé et avec cordes fixes à demeure (attention à l’état). Des discussions que j’ai pu avoir, c’est effectivement beaucoup plus éprouvant que la voie Sud, mais plus sûr.
après, ça s’est terminé par 3 jours vraiment coincé au C3 (trou à neige), et une tranchée aux hanches voir aux aisselles (obligé de pelleter) pour revenir au pic petca et aux rappels permettant de descendre enfin en sécurité au C2. Je n’aurais jamais pensé que cette pente qui a l’air débonnaire sur les photos ou en neige dure puisse me faire peur comme ça, et il y a de maousses corniches, dans le brouillard. Plus personne sur la montagne sauf mes compagnons du C3 à notre retour au CB, qui était en train d’être démonté sous 40cm de fraîche, on était les derniers à décoller.
Deux soirées mémorables dans la tente mess, bon accueil de l’équipe du CB, mais ils sont obligés d’être très organisés voir un peu militaires pendant la période de bourre (fin juillet-10 août environ) donc c’est surtout très détendu en fin de période. Pas de français quand j’y étais, quelques italiens et espagnols et beaucoup de russes polonais kazakhs hongrois, et des expés nationales turques et iranniennes
j’y retournerais j’espère, avec un peu plus de temps! l’hélico… on se rappelle du voyage!!! et les terrasses ensoleillées d’Almaty ont au retour un charme insoupçonné à l’aller
Alors bonne course à vous, et attention à la bédière l’après midi
Sinon, ITMC asia mountain tenait un camp aussi face N, plus bas sur le glacier, ambiance très cool (4 fois moins de monde), à la « frontière » kirghise.
Posté en tant qu’invité par serge29:
salut à tous,
ben moi aussi j’y étais en 2009, mais côté Kirghize (non je en remets pas un euro dans la machine, pour relancer le débat sur quelle côté est le pire…). On avait alors enchaîné KT + Pobieda. C’est le gros intérêt du côté Kirghize : on a accès aux voies normales de ces deux gros « monstres ». Le Pobieda c’est bien classe aussi.
c’est drôle mais j’y retourne cet été, avec un copain russe rencontré justement précisément vers la sortie du passage « qui pue » du KT.
Tous les renseignements là dessus : http://www.verticalmountain.com/projetsBVA.html
projet : Khan tengri face sud (vous pouvez voter !!)
Serge
Salut Serge29
dis nous quand tu t’y rend. Après un tour vers le Lénine on a l’intention de refaire la remontée de l’Engilchek sud depuis At-Jailoo
Henri
J’ai fait un tour pour voir le projet, pas mal, « léopard des neiges » pas mal aussi !!
De ce coté j’avais un projet bien plus modeste d’ascension d’un sommet vierge en bout de l’engillchek mais il n’a pas vraiment recu beaucoup d’interêt de la part des usagers du forums. (En fait il existe exactement 5 sommet de 6000 encore vierges) du coté du Pic des Topographes Militaires, dont un 6747 m.
A part un petit rigolo, qui semblait « super motivé » et qui depuis 5 mois ne donne plus aucun signe de vie. Comme s’il fallait que je me fit à une présences plus que virtuelle. Les gars ont vraiment pas la tête sur les épaules comme si on monté une expé avec des gars qu’on connait pas, avec qui on a jamais grimpé. C’est direct à l’echec cette histoire.
En tout cas chapeau pour l’initiative d’ouvrir un voie dans la face sud du Khan Tengri, la montagne est mythique.
Henri
Ah bon tu veux vraiment (Henri/LTE) aussi allé vers le KT!
Après le Lénine tu peux même monter au camp de base directos en hélico presto! pas de blems de globules! Et faire le KT!
Mais serré comme programme, serré!
Moi aussi j’y serais vers le fin juillet, au camp de base de l’Engylchek, et allé jusqu’au col pour voir la branche Nord du glacier et le panorama, ‹ rien que pour ca ›, me dirait déjà bien.
Pour l’instant le Lénine, puis la remontée du glacier Engilchek me suffit !! J’ai pas changé d’avis. Mais Serge29 peut nous parler de son projet ici