Posté en tant qu’invité par franck1:
Paulo dixit : « Il y a un monde entre les salaires des gens qui travaillent sur une expé et les salaires dans le monde du trek ». Dont acte. Je n’avais pas lu la fin de ton récit (lien à la fin de ton message initial que je n’avais pas vu… maintenant, c’est chose faite). Effectivement 750 euros, c’est une rémunération de trader pour le Népal 
Sinon, je réitère que je trouve exagéré de dire "« T’as toujours pas compris que les cordes fixes c’est la mort du métier de guide en Himalaya, pour nous comme pour les Népalais ». Si ça n’est qu’un problème de ratio (d’encadrement), comme tu le laisses entendre dans ton dernier post… ben, on peut survivre avec un ratio d’oxygène diminué de 70%, non? Donc ça laisse une marge pour la survie du guide 
Bon, je vais pas la jouer « je veux avoir raison » (quoi que j’ai parfois du mal à lâcher le morceau;-) et je ne doute pas une seconde que tu as mille fois plus eu l’occasion d’approfondir toutes ces questions que moi, Paulo, donc tes conclusions sont incontestablement plus en phase avec la réalité sur le terrain que les miennes. Ma, tchatcher n’a jamais fait de mal 
A part ça, je comprends (et même partage) parfaitement ta perception de la valeur (comparée) d’une ascension utilisant des cordes fixes. Mais ceci étant dit, je trouve encore une fois que les termes que tu utilises pour parler de tout ça sont un peu excessifs
Extrait de ton récit complet : « Et pour moi, conquérir un sommet comme un gros naze sans me préoccuper des moyens utilisés, ça n’a aucun sens, ça ne m’intéresse pas ». On passe sur le gros naze que j’ai donc eu l’occasion d’être…sans compter que malheureusement, ce n’est sûrement pas le seul domaine où je me suis offert ce luxe
Mais, plus important : d’accord que ça puisse ne pas t’intéresser (à ton niveau de pratique, c’est tout à fait logique), mais en revanche, si, je t’assure, ça peut avoir un sens. Peut-être pas un sens du point de vue de la technique pure de l’alpinisme tel que tu le conçois (et encore, ça reste à voir…une corde fixe à un passage donné particulièrement exposé peut permettre d’accéder à un terrain d’expérimentation dont les paramètres - altitude par exemple - ne pourraient pas être rencontrés ailleurs et donc donner accès à une expérience formatrice inédite), mais un sens du point de vue de l’humain…cette autre composante essentielle de la discipline que je déplore de voir ainsi reléguée à un plan si subalterne. La montagne (sommet), en tant qu’objectif propre/absolu, peut - d’un point de vue intérieur - révéler bien des choses voire sauver de bien des dérives. Et parfois, ce n’est qu’à l’usage que l’on entreprend ensuite de s’intéresser aux moyens utilisés, bref de ne plus s’occuper de soi mais bien de la montagne. Bref, la corde fixe, une possibilité offerte, un palier dans les niveaux et rien de plus…et puis, ceux qui veulent passer à côté sans même la caresser ont tout simplement la chance de viser une autre volupté, that’s it !
Maintenant, Paulo, tu t’interroges sur « quel modèle est-on en train de mettre en place en Himalaya? » et je me demandais si tout ça était vraiment nouveau (les cordes fixes en Himalaya, et même ailleurs, je croyais qu’il y en avait quasiment toujours eu ici ou là, comme les échelles placées au pied de l’Everest en quelque sorte) et si, finalement, ce n’est pas toi qui évolue plus vite que l’alpinisme 