Posté en tant qu’invité par A la manière de …:
J’ai plus de paires de skis que si j’avais mille ans.
Un gros meuble à tiroirs encombré de bilans,
De vers, de billets doux, de procès, de romances,
Avec de lourds cheveux roulés dans des quittances,
Cache moins de secrets que mon triste garage.
C’est une caverne, un puit, où s’étagent
Plus de morts encor que la fosse commune.
- Je suis un cimetière abhorré de la lune,
Où comme des remords se traînent de longs vers
Qui s’acharnent toujours sur mes skis les plus chers.
Je suis un vieux boudoir plein de roses fanées,
Où gît tout un fouillis de modes surannées.
Des Rossignol Vista, jusqu’aux Duret Grands Raid,
Des Atomic B2 aux improbables Head
Dynastar Vertical, ou Dynamic Défi
Des Volkel Snow Wolff, et même des Trab Sintesi !
Que sont-ils devenus, compagnons surannés
Des si lourds flocons, des bien neigeuses années ?
- Désormais tu n’es plus, ô matière vivante !
Qu’un noyau bois ou fibre entouré d’épouvante,
Assoupis dans le fond d’un antre poussiéreux ;
De vieux sphinx ignorés du monde insoucieux,
Oubliés dans l’ombre, dont les couleurs farouches
Ne chantent qu’aux rayons du soleil qui se couche.