Posté en tant qu’invité par Francois:
Whymper, ses compagnons et ses guides bivouaquent sur le glacier de Bonne-Pierre. Le lendemain, ils réussiront la première ascension de la Barre des Ecrins. Mais cette nuit là, il y eut de mystérieux phénomènes. Ecoutons Whymper raconter :
« La nuit de passa sans aucun incident digne d’une mention, mais, au matin, nous eûmes l’occasion d’observer un exemple curieux d’évaporation que l’on peut remarquer fréquemment dans les hautes Alpes. La veille au soir, nous avions suspendu à une aspérité du rocher l’outre imperméable qui contenait cinq bouteilles du mauvais vin de Rodier. Le matin, quoique l’outre ne parut pas avoir été débouchée pendant la nuit, les quatre cinquièmes du contenu s’étaient évaporés. C’était fort étrange ; ni mes amis ni moi n’avions bu une goutte de vin et les guides déclarèrent l’un après l’autre qu’ils n’avaient vu personne en goûter. Evidemment, la seule explication de ce phénomène devait être la sécheresse de l’air. Cependant, il importe de remarquer que la sécheresse de l’air (ou l’évaporation du vin) est toujours plus considérable quand un étranger fait partie d’une expédition, et la sécheresse causée par un seul porteur de Chamonix est même tellement grande que ce ne sont plus les quatre cinquièmes qui s’évaporent, mais bien le tout à la fois. J’éprouvai pendant un certain temps une grande difficulté à combattre ce phénomène singulier, mais je finis par découvrir que, lorsque je me servais de l’outre de vin comme oreiller, aucune évaporation n’avait lieu. »
E. Whymper. Scrambles amongst the Alps.
Il y a ainsi, dans ce livre, quelques remarques humoristiques qu’on n’attendrait pas d’un type comme Whymper,dont la seule photo connue n’engendre pas, reconnaissons-le, une hilarité tonitruante.