Étrange phénomène lacustre

Posté en tant qu’invité par davidb:

Bonjour, bonsoir,

Un lac qui chante. Avez-vous déjà assisté à cet étrange et merveilleux phénomène ?

Non, ce n’est pas une blague. Ma femme et moi nous avons déjà entendu un lac « chanter » et si j’ y repense c’est en raison de la belle histoire de Marcel Demont, et de son retour, qui me donne envie de chanter. Mais bon, là, il vaut mieux que je m’abstienne.

Donc j’aimerais savoir si d’autres que nous ont déjà rencontré à ce phénomène tout à fait étonnant.

Il y a quelques années, vers la Toussaint on était allé au lac des Béraudes (2504m) dans le massif des Cerces. Il avait fait très froid dans les jours précédents.

De la surface du lac entièrement gelé provenaient des sons variés. Tantôt graves et assez longs, mais de longueur variée, tantôt plus aigüs, comme des friselis. Quelquefois les sons étaient plus secs. Les sons nous arrivaient par devant, d’un côté ou de l’autre. Cette magie sonore était imprévisible, elle se déroulait à l’échelle du lac dans un tempo lent.
Trois ou quatre fois par minute la voix du lac gelé frappait nos oreilles d’étonnement et de ravissement. Lorsque les rayons du soleil déclinant ont commencé à disparaître derrière la crête, les sons se sont espacés et nous abandonnâmes cet espèce d’envoûtement.

Posté en tant qu’invité par jc:

au lac des Béraudes, donc… attends un peu… pas loin des arêtes de la Bruyère, ça… moi aussi j’ai eu entendu chanter dans ce coin-là… ah non pardon ,c’était une horde de militaires qui rejoignait la voie… -))
Sinon, il y a pas mal d’animaux de toutes sortes par là-bas, et des troupeaux aussi. C’est peut-être plus une cause animale qu’un phénomène végétal ou minéral? A mois que ce ne soit le fameux fantôme de la Combe Maudite cher à R.Desmaison…

Posté en tant qu’invité par davidb:

jc a écrit:

Sinon, il y a pas mal d’animaux de toutes sortes par là-bas, et
des troupeaux aussi. C’est peut-être plus une cause animale
qu’un phénomène végétal ou minéral? A mois que ce ne soit le
fameux fantôme de la Combe Maudite cher à R.Desmaison…

Du coup je me souviens d’une histoire de troupeau.
Un jour d’été ma femme est montée en vitesse au Grand Aréa (c’est aussi dans les Cerces).
À proximité du sommet un randonneur lui dit : « Chut ! Ne faites pas de bruit. Regardez, il y a des chamois près du sommet ! »

Des chamois, c’est intéressant. Ma femme n’en avait encore jamais vu au Grand Aréa. Elle regarde donc attentivement. Mais c’est bizarre, ils sont bien calmes, et quel est ce petit son cristallin que l’on entend lorsqu’on prête l’oreille ?

Las ce n’était qu’un troupeau de biquettes que son randonneur avait pris pour des chamois. Mais qu’est-ce qu’on a bien rit !

Mais notre histoire de lac, ce n’est pas du tout ça, et il n’y avait aucun doute sur l’origine naturelle et minérale du phénomène. Et je me demande vraiment si il y a en a d’autres que nous qui ont entendu une tel concert.

Posté en tant qu’invité par AlbanK:

Enfant, je me souviens que la plupart des lacs Matheysins se retrouvaient pris en glace une bonne partie de l’ hiver ( Pierre-Châtel, Petichet, Le Crey, Laffrey, Le Lac Mort et souvent certaines criques, sur des lacs artificiels, St Pierre de Méaroz, notamment ).
C’ était aussi la saison où nous allions pêcher le brochet " à la neige ".
Nous étions donc souvent au bord de l’ eau, et je connais bien ce mystère qui nous fascinait.

Ce phénomène aussi troublant qu’ enchanteur, je l’ ai souvent rencontré et même créé.

En fait, celà provient de la tention de surface sur la glace.

La couche de glace n’ est pas immobile, subissant des pressions ( dues en partie au vent, aux mouvements de l’ eau sous la glace, aux poches d’ air, et aux mouvements du sol ) cette glace se met donc à vibrer selon le principe d’ aller-retour des ondes : c’ est le principe de résonnance.

Partant de là, un son étrange et très mélodieux est produit de manière semble-t-il aléatoire alors qu’ en fait, il est précis et prévisible.

On pourrait le quantifier à l’ aide d’ un observateur, par exemple.

Il existe un truc pour mettre la glace en résonnance de manière à produire un son sur-aigü et à dispertion rapide : c’ est de faire tomber sur la glace, d’ une hauteur importante, une pierre assez lourde.
Les ondes ainsi produites sont tout simplement effarantes et le principe d’ aller-retour fonctionnant à plein régime, le son peut se répéter pendant un laps de temps très longs.

Au lac de St Pierre de Méaroz, du haut d’ une crique, j’ ai jeté un parpain d’ une dizaine de kilos sur une épaisseur de plus de 20cm de glace, le phénomène à duré plus d’ une heure.

En Matheysine on dit : " le lac siffle ".

Salut, AlbanK

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par pachaBE:

Ce qui est agréable dans ces phénomènes, c’est qu’on s’émmerveille toujours.
N’est pas ce qu’on nomme « les merveilles de la Nature » ?

Posté en tant qu’invité par strider:

t’es sur que c’est pas plutôt un ragondin qui faisait des pets sous l’eau?

ha, les merveilles de la nature!
,-D

ok, je sors!!

Posté en tant qu’invité par davidb:

Bonjour,

Merci de cette très intéressante réponse.

AlbanK a écrit:

Enfant, je me souviens que la plupart des lacs Matheysins se
retrouvaient pris en glace une bonne partie de l’ hiver (
Pierre-Châtel, Petichet, Le Crey, Laffrey, Le Lac Mort et
souvent certaines criques, sur des lacs artificiels, St Pierre
de Méaroz, notamment ).
C’ était aussi la saison où nous allions pêcher le brochet " à
la neige ".
Nous étions donc souvent au bord de l’ eau, et je connais bien
ce mystère qui nous fascinait.

Ce phénomène aussi troublant qu’ enchanteur, je l’ ai souvent
rencontré et même créé.

Si les lacs de la Matheysine, je ne les connais pas tous, « sifflent » assez facilement, peut-être est-ce parce que les conditions pour que la libération des contraintes internes de la glace produise des ondes sonores harmonieuses, sont réunies là plus souvent qu’ailleurs.

En fait, celà provient de la tention de surface sur la glace.

La couche de glace n’ est pas immobile, subissant des pressions
( dues en partie au vent, aux mouvements de l’ eau sous la
glace, aux poches d’ air, et aux mouvements du sol ) cette
glace se met donc à vibrer selon le principe d’ aller-retour
des ondes : c’ est le principe de résonnance.

Partant de là, un son étrange et très mélodieux est produit de
manière semble-t-il aléatoire alors qu’ en fait, il est précis
et prévisible.

On pourrait le quantifier à l’ aide d’ un observateur, par
exemple.

???

Il existe un truc pour mettre la glace en résonnance de manière
à produire un son sur-aigü et à dispertion rapide : c’ est de
faire tomber sur la glace, d’ une hauteur importante, une
pierre assez lourde.
Les ondes ainsi produites sont tout simplement effarantes et le
principe d’ aller-retour fonctionnant à plein régime, le son
peut se répéter pendant un laps de temps très longs.

Au lac de St Pierre de Méaroz, du haut d’ une crique, j’ ai
jeté un parpain d’ une dizaine de kilos sur une épaisseur de
plus de 20cm de glace, le phénomène à duré plus d’ une heure.

Impressionnant !

D’après mes souvenirs la résonnance n’entre pas seule en jeu.
Aux bords du lac il y a une réflexion ou réverbération de l’onde sonore. Les ondes font alors effectivement des allers-retours, au cours desquels elles se croisent. C’est au cours de ces interférences qu’elles résonnent en amplitude, formant des ondes stationnaires.
Tout ceci n’est pas du tout de la physique élémentaire, surtout si il s’agit de faire des calculs.
Une heure, quel tambour ! Il a fallu que l’amortissement des ondes sonores soit particulièrement faible ce jour là.

Au lac des Béraudes, la durée des sons graves était relativement brève (dans mon souvenir inférieur à la seconde ) = mauvais amortissement. Ce que je désigne par des friselis provenait , me semble-t-il, d’une rupture localisée d’une très fine couche de glace superficielle qui en tombant faisiat vibrer sur un autre mode les couches de inférieures épaisses auxquelles elle n’adhérait pas.

C’était trè beau

Salut à toi
David

Posté en tant qu’invité par Flo:

Pas la peine d’ aller chercher des phénomènes scientifiques compliqués, c’ est tout simplement une chorale de sirènes.

Posté en tant qu’invité par Teuf:

J’ai remarqué le même phenomène à Gokyo au Nepal en décembre…

Posté en tant qu’invité par davidb:

Sur les lacs matheysins
AlbanK jeta un paraping.
Steiinka, sifflent-ils sans fin

Dans le lac de Petichet
Frappait la queue du brochet
Que l’hiver AlbanK pêchait
Êchait, êchait, êchait.

Mais dans celui de Laffrey
Des ragondins font des pets
Dit Strider. Ce n’est pas vrai
Dit le lac qui raisonnait.

À Crey, le vent, l’eau, l’air
La glace, le lac enserrent.
Sans sirène ses bords résonnèrent
Car Flo, elles sont dans la mer.

David

Y’en a qu’en ont du temps à perdre, c’est…

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par AlbanK:

C 'est très très très jloi…

Bravo ( mais on dit : " au Crey " )

Ce n’ est pas trop grave…

Posté en tant qu’invité par davidb:

AlbanK a écrit:

C 'est très très très jloi…

Bravo ( mais on dit : " au Crey " )

Ce n’ est pas trop grave…

Merci pour les compliments

La prochaine édition sera dûment corrigée

Posté en tant qu’invité par claude:

tu es arrivé comment à Gokio : skis, raquettes ???
Il n’y avait pas un peu de neige dans le coin ?
Bizarre vu ce qui reste en avril !

Posté en tant qu’invité par Teuf:

C’était en décembre 92, un bail. je suis parti de Jiri alors que tous les groupes revenaient à cause d’1 mètre de neige à l’EBC, j’y suis allé quand même et la neige avait fondu… Par compte froid de canard et lac gelé et chantant à Gokyo où nous n’étions pas nombreux !