[quote=Dam][quote=bara’]Alors pour commencer, Pourquoi aller gravir des montagnes ? quel est le but de cette expérience ? un défi ? Mais envers qui ? toi ou la montagne ?
A Toi…[/quote]
Un defi ? non surtout pas. Plutot un jeu, un amusement.
Parcourir les montagnes apporte beaucoup de plaisir. C’est beau, c’est calme (en general), c’est sincere (la montagne ne triche pas).
C’est parfois difficile et dangeureux mais la satisfaction d’avoir surmonte la difficulte et le danger est immense. On se sent plus vivant apres avoir vu un danger de pres.
C’est egalement l’esprit de cordee, partager la nourriture, la satisfaction, la peur. La confiance dans l’autre.
C’est la decouverte, ouvrir un itineraire nouveau, ou juste partir sans topo et se perdre de son plein gre.
C’est parfois la performance, se depasser, gravir une voie plus difficile que les precedentes.
C’est la maitrise de soi, se connaitre savoir s’arreter a temps, savoir faire demi tour, savoir engager parfois, avoir le courage d’y aller.
Mais ca doit toujours rester un plaisir ![/quote]
Joliment dit Dam…
Je suis assez d’accord avec tout ça, mais je voudrais ajouter quelques petites choses :
La première est que pour moi, il y a une sorte de défi… pas dans le sens épater les autres, ou « combattre » la montagne (de toute façon on ne gagnerait pas), mais un défi pour soi-même.
Tu écris « surtout pas un défi »… mais lorsque tu parles de la « satisfaction d’avoir surmonter la difficulté et le danger », de « se dépasser, gravir une voie plus difficile que les précédentes » ou encore de « maîtrise de soi », de « s’avoir engager parfois », n’y a-t-il pas une notion de défi personnel sous-jacente dans tout ça?
Même si je suis d’accord que le plaisir doit toujours être au rendez-vous, au sommet ou encore après, si ce n’est pendant…
De toute façon, avant même d’être en montagne le plaisir est déjà là, lors de la préparation…
Que j’aime cette excitation mélangée à l’appréhension, au doute de ne pas avoir fait les bons choix (de course, de difficultés par rapport à la forme actuelle et aux conditions…).
Certaines fois on pense au sommet ou à la course depuis longtemps, on rêve du jour où on aura le niveau pour y aller…
Et lorsque l’on est « au pied du mur » ou plutôt de la montagne, c’est une pure sensation de bonheur.
Quand je suis en montagne (ou quand je grimpe aussi, dans une moindre mesure), je suis aussi dans un « trip », je suis concentrée sur ce que je fais, ce que je ressens, ou ce que mon compagnon de cordée fait, et j’oublie le boulot, les contraintes quotidiennes…
Là-haut il n’y a que la montagne, toutes les contraintes qu’elle nous impose, et nous, c’est à dire mon compagnon de cordée et moi-même avec ce que je ressens à l’instant T, qui comptent.
Je m’échappe en quelque sorte, dans ce lieu où, comme dit Dam, « C’est beau, c’est calme, c’est sincere »,
et en même c’est imprévisible et c’est à nous de nous adapter: c’est ça la part de découverte et de jeu…
Quand c’est dur, quand « j’en chie », je fais aussi souvent un genre d’auto-psychothérapie accéléré, de voyage intérieur, de méditation:
je me pose alors 10 000 questions existentielles.
Une dernière chose est importante pour moi : c’est le partage.
Je ne vais pas en montagne seule et ce n’est pas seulement une question de sécurité,
de la même manière que je vais pas en montagne avec quelqu’un que je n’apprécie pas.
En montagne on ne triche pas, ni sur sa façon d’être, son caractère, ni sur ses capacités, et c’est ce qui fait la force des liens qui nous unissent à nos partenaires de cordées. Je considère toujours mes partenaires habituels de cordées comme des amis, voire plus que de simples amis…
Voilà Bara’… Je ne sais pas si j’ai été très claire dans cette explication,
mais en tout cas merci pour cette question, qui m’a permis une introspection proche du plaisir d’être en montagne!