ça c’est assez rigolo.
Emission France inter "Telephone sonne" Jeudi 14 Aout 2014 19h21
Le prix à payer :
Ascension Mont Blanc Cordée Privilège** 1325 € (1 guide et 1 client)
Ascension Mont Blanc Cordée Classique 1590 € soit 795 € / personne (1 guide et 2 clients)
Refuge du gouter : 70
Lido, tu écris :
Cette perle résume assez bien dans quel état nous sommes. Le monde = ce qui est finit par occuper les medias ?
« The revolution will not be televised », pourtant (Gil Scott-Heron).
remplace « the revolution » par tous les « sujets d’actualité » ou « les vrais problèmes » qui t’intéresse, tu commenceras à assainir la base sur laquelle tu réfléchis.
Pour ce qui nous occupe, en effet : le mont-blanc peut bien être télévisé, ou faire l’objet d’une émission de radio : sa télégénie (même sur le mode pseudo-sérieux) fait justement partie du problème.
Pour le reste, vallou05 a tout dit.
bonnes courses
bric
Posté en tant qu’invité par Vincentcorra:
…
Ou interdire le bivouac et durcir l’acceuil au refuge du gouter pour les sans reservations ainsi que l’appuis des arrétés par 2 gendarmes aura juste suffit
un des commentaires de l’article très drôle.
je suis content de voir que Mr le maire de Saint Gervais s’invite à la conversation…Merci à lui.
Je propose des solutions concrètes :
Le Tramway du mont blanc, on l’arrête jusqu’à Bellevue.
On enlève le refuge du goûter, purement et simplement.
On voit très bien que le tramway amène énormément de monde : il suffit de voir la corrélation entre la date d’ouverture de ce tramway avec l’affluence. L’arrêter jusqu’à bellevue ne va pas non plus nuire au tourisme (et puis la compagnie du mont blanc, de toutes façon c’est l’état!)
Pour l’enlèvement du refuge du Gouter, je sais que c’est complètement utopique, vu les millions dépensés pour construire un nouveau.
Mais rêvons un peu (ou réfléchissons à voix haute, plutôt):
Le fait que ce refuge existe amène bon nombre de personnes à passer par le couloir du goûter dans l’après midi c’est à dire pile au moment ou il y a des chutes de pierres alors que si on dort à tête rousse, on passe par ce couloir très tôt : on élimine déjà un problème, celui de l’accidentologie de ce fameux couloir.
De plus Mr Peillex, vous dites qu’enlever ce refuge est une vision élitiste. Pas du tout! le mont blanc en partant de tête rousse est largement envisageable (je l’ai fait comme ça!). De plus on dort beaucoup mieux à 3100m qu’ à 3800m entassés, on est mieux reposés : c’est un gage évident de sécurité et on a beaucoup plus de chances de réussir le sommet (quel paradoxe!). En plus c’est un des fondamentaux de l’acclimatation : dormir le plus bas possible pour aller le plus haut possible.
On parle de problème de surfréquentation mais on agrandit un refuge : pouvez-vous m’expliquer la logique?
Voilà je voudrai ajouter que la réaction politique est toujours dans l’émotion, suite à un événement médiatique (mort d’un ou plusieurs alpinistes : vite il faut réagir!). Il faudrait voir le problème au sens le plus large. A l’heure des discours sur le développement durable et l’environnement, la préservation d’espaces naturels, est-il (développement) durable de vouloir construire un refuge ou l’agrandir dans une telle zone et d’y amener un tramway à plus de 2300m?
Merci
[quote=« Mairie Saint-Gervais, id: 1650242, post:20, topic:146155 »]
[quote=« Matt7, id: 1650102, post:15, topic:146155 »]Bon ben effectivement contrairement à ce qu’on aurait pu redouter cette émission n’a pas dérapé, sans doute à cause de la qualité des intervenants.
Petit regret que le journaliste se soit focalisé sur le problème de la voie normale du Mont Blanc alors que tout le monde expliquait que la régulation déjà en place donnait quelque résultats (je passe sur la proposition de Peillex qui me parait stupide et contre-productive mais qui a heureusement je pense, peu de chance de déboucher sur quelque chose)[/quote]
La proposition est peut-être stupide mais elle a le mérite d’exister. Je regrette que malheureusement ceux qui me critiquent ne fassent jamais la moindre proposition. Pour ce qui me concerne je ne peux pas le résoudre à regarder des inconscients mettre des vies en danger.
Alors si vous avez des propositions pour la VN du mont-blanc je suis preneur.[/quote]
Bonjour,
Vous avez bien raison de réagir aux attaques gratuites. En tant qu’alpiniste amateur, j’avais entendu avec intérêts vos déclarations sur le mont blanc relaté aux actualités. Je pense que c’est entièrement votre rôle en tant que maire sur une commune de montagne, d’être acteur politique sur celle ci.
Mais je ne vois rien qui peut arrêter la bétise des hommes. Mettre en place des permis d’ascensions (impossible juridiquement?) serait inefficace à empêcher les conneries habituelles (sous equipement, météo, conditions pourris etc…). Partout où je vois une possibilité d’agir, il y a des résultats contre productif.
De mon point de vue de montagnard, il y a une action efficace pour rendre cette voie normale moins accessible aux non initiés: Suppression des remontés mécaniques, fermetures des pistes carrossable d’altitudes.
Comment être sûr de l’efficacité de cette mesure? Mesurer le nombre de secours réalisés sur la voie normale italienne (la route de aiguilles grises). Vu les 3200 mètres de dénivelés à gravir pour atteindre le sommet du Mont Blanc, les jours de grand beau, l’été, il y a 3 cordées.
Est ce assez pour convaincre la mairie de chamonix???
Je me demande si la mairie de Saint Gervais a jamais entendu parler du concept de « evidence-based policy », ou si au contrario réagit plutôt sur le coup de l’émotion de quelques rares accidents.
Pour la fréquentation:
Ce sont les remontés mécaniques et les refuges les responsables directs de la fréquentation et en particulier la fréquentation par des gens moins préparées (logiquement, puisque la voie a été rendue plus facile, beaucoup plus facile que la plupart d’autres 4000’s). La mesure la plus efficace et la plus logique depuis plusieurs points de vue (écologique, alpiniste, sportif… etc) est le démantèlement. Sans aller si loin, on peut facilement avoir une réduction de la fréquentation en diminuant la cadence de trams et télécabines ou en diminuant les places au refuge.
Mais est-ce la fréquentation un problème en soit ?
Pour les accidents:
La voie normal du Mont Blanc en été n’est pas particulièrement accidentogène. M. le Maire, montrez les stats. Rapportées à la fréquentation, évidemment. Pourquoi brasser de l’air et s’agiter à chaque fois qu’il y a un mort, alors que cette route est plus sure que d’autres activités de montagne, p.ex. le ski de rando en hiver ?
Montrez aussi des stats par type de summiter: occupant du refuge ou en tente; prenant les remontés ou pas; et nationalité (vu que vous lancez allègrement un dard contre les alpinistes étrangers). Le tout rapporté à la fréquentation, évidemment. Est-ce vrai que « l’alpiniste de l’Est en tente » meurt plus fréquemment sur le Mont Blanc que « le parisien en refuge » ?
En quant à l’idéologie, il est surprenant que vous considérez « élitiste » devoir monter 1600m depuis Tête Rousse (banal!) ou devoir monter le poids de sa tente. Ce n’est pas le moto de la méritocratie « travailler plus pour gagner plus » à laquelle votre parti est si attaché ? Au mérite de l’effort préférez-vous donc l’élitisme de pouvoir se payer guide + refuge + remontée mécanique ? c’est bien la droite décomplexée, ça.
[quote=« Bacchus, id: 1651650, post:72, topic:146155 »]Pour les accidents:
La voie normal du Mont Blanc en été n’est pas particulièrement accidentogène.[/quote]
Sur l’accidentologie générale de cette année, en effet :
[quote]Accidents en montagne : « Il n’y a pas plus d’inconscients qu’avant »
Christophe Boloyan, directeur de La Chamoniarde, société de prévention et de secours en montagne, le confirme : « L’année 2014 n’est pas plus meurtrière, en revanche l’année 2013 l’était beaucoup moins que d’habitude. Les conditions en montagne étaient exceptionnellement bonnes. Il n’y a pas plus d’inconscients ou de trompe-la-mort qu’avant. »
Claude Jacot, responsable au Système national d’observation de la sécurité en montagne, relativise également l’existence toute série noire : « L’accidentologie en montagne est le reflet des conditions météorologiques et de la fréquentation. Cette année, les créneaux météo favorables sont courts, donc l’intensité de la pratique est forte. Cela peut expliquer la série d’incidents rapprochés. »
De plus, le nombre de morts étant heureusement faible en alpinisme chaque été, un drame collectif fait augmenter de manière importante le bilan.
http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2014/08/19/accidents-en-montagne-pas-de-serie-noire-dans-les-alpes_4472914_4355770.html[/quote]
Tout à fait d’accord avec PaulC sur le nombre de décès à Chamonix. Je cite les chiffres cités par Anne Sauvy dans « Secours en montagne, Chronique d’un été »
Dans une année comme 1931, on a eu 33 décès à Chamonix pendant l’année (essentiellement l’été de mai à octobre).
Dans l’année 1997, on a une trentaine de décès sur le massif du mont blanc.
Par rapport à l’explosion de la pratique depuis les années soixante, c’est peu. Cependant sur l’accidentologie en générale, et non juste les décès, on a vraiment des chiffres impréssionant.
En 1997 (je cite toujours Anne Sauvy dans son bouquin), on a près de 1000 interventions de secours par le PGHM entre le 1er juin et le 30 septembre. :mad:
Il y a un problème sur le mont blanc par l’aiguille du goûter: La surfréquentation. C’est une source d’intervention pour plusieurs raisons: 1-Le côté rassurant d’une trace bien faîte et d’avoir toujours du monde là-haut autour de soi. 2-le passage exposés aux chutes de pierres lors du dégel et surfréquenté sous l’aiguille du goûter (8 morts par ans en moyenne)
Du coup on a plus de personnes qui se font un Mont-Blanc Sec, source de fatigue et d’interventions. Plus de personnes à redescendres à cause du mal aigu des montagnes. Plus…plus
Mettre en place une taxe et un permis pour ceux qui prennent les remontés mécaniques, ou tout autre moyen permettrai de filtrer les gens pas prêt. Avec un peu de chance, ils se prendraient une rincé avant le nid d’aigle.
Bref la haute montagne c’est dangereux. C’est parce que les alpinistes le savent et qu’ils voient le dangers, que l’on a si peu de dévissages et de décès chez les alpinistes. Les remontés mécaniques en haute montagne rendent les risques moins présent… à l’esprit.