Eloge des mangeurs d'homme

Un livre sympa à conseiller à tous ceux qui ont des idées - trop - arrêtées sur les loups, ours et autres requins « mangeurs d’hommes »…
Yves Paccalet - Eloge des mangeurs d’hommes - Arthaud, 2014

c’est au moins sujet à discussion … :wink:

ça doit valoir son pesant de cacahouètes !
petite présentation sur babelio… qui s’étoffera je pense, avec des extraits comme celui ci-dessous :

un extrait de L’Humanité disparaîtra, bon débarras ! de Yves Paccalet :

Quand je « mourirai », j’ignore s’il sortira de mon corps une âme immatérielle, et si cette subtile fraction de moi-même ira moduler son cantique dans l’azur du ciel ou hurler son tourment dans la rôtisserie inférieure. Mais je sais que mes plus humbles molécules me fourniront mille bonheurs. Quand j’aurais trépassé de mon infar-cancer-sidalzheimer, mettons dans un siècle, je veux qu’on brûle mon corps et qu’on jette mes cendres par-dessus le pont du ruisseau de mon hameau natal, où j’ai connu les plaisirs goulus d’une enfance au parfum de primevère et de gentiane, avec à l’oreille le chant des cascades et le « fri-fri-friii » du criquet arcyptère jaune et noir à pattes rouges. Ma poudre s’éparpillera dans l’eau du torrent, et c’est ainsi que débutera l’extase. Une pincée de ma substance sera bue par un ver de vase, qui m’apprendra le plaisir du tortillement avant d’être dévoré par une larve de libellule qu’une truite gobera. J’éprouverai, par la peau du poisson, la sensation de l’eau née des névés de la montagne, près desquels viennent danser des crocus d’albâtre et des soldanelles en jupes mauves. La majeure partie de mes reliefs filera vers la rivière. Un peu de mes nitrates imprégnera des alluvions où j’alimenterai les racines du nénuphar, dont une abeille butinera la fleur. Je deviendrai miel dans le gésier de l’insecte. On m’étalera sur une tartine. Quelle langue me léchera ? Le reste de mes cendres ira vers la mer. Je balancerai dans la houle. J’avancerai dans les courants. Je toucherai, savez-vous, d’incroyables Florides… Je longerai des îles de corail et des banquises immaculées. Je deviendrai diatomée, globigérine ou gonyaulax. (Qui sait les joies du gonyaulax à marée haute?) J’irai me fixer sous forme de cararbonate de calcium dans la carapace de la crevette. Je serai becqueté par le calmar de la crevette. Je serai becqueté par le calmar : je contemplerai du dedans les feux d’artifice que ce mollusque tire avec sa peau. Un cachalot m’engloutira. Je deviendrai protéine de cétacé. Le géant m’emmènera aux abysses, puis me soufflera en surface. Je volerai avec les embruns. Le vent me portera jusqu’aux nues. J’escaladerai les confins de la stratosphère, où l’attraction du Soleil me saisira pour m’expédier, à des vitesses relativistes, vers un de ces puits de matière hyperdense qu’on nomme « trou noir » ; où je réaliserai, pour le restant de mon immortalité, le bonheur d’avoir vécu quelques années sur la Terre, dans le parfum des fleurs, en caressant les miens, sous l’oeil énigmatique des étoiles.

j’avais bien aimé aussi « L’humanité disparaîtra, bon débarras ! », plus provocateur, limite cynique …

Posté en tant qu’invité par Suggestion:

[quote=« papy_ours, id: 1674168, post:1, topic:148195 »]Un livre sympa à conseiller à tous ceux qui ont des idées - trop - arrêtées sur les loups, ours et autres requins « mangeurs d’hommes »…
Yves Paccalet - Eloge des mangeurs d’hommes - Arthaud, 2014[/quote]
Offre le aux préfets … Visiblement ils sont pas sensibles aux idées délirantes de
Papy nounours !

pas si délirant que ça … juste une question de point de vue !
à force de croire que l’homme peut tout contrôler, changer, modeler à sa guise sans limites … il finira par couper la branche sur laquelle il est assis !
ce n’est pas une idée de moi, mais j’en suis convaincu (hélas pour les générations futures)

Posté en tant qu’invité par suggestion:

Mais pas du tout … aucun risque de modération, tant que c’est dans le fil de leur pensée il n’y aura pas de censure! La censure c’est uniquement pour les opposants à la pensée modératrice LPO FERUS and c°

Posté en tant qu’invité par rabajoie:

il est marrant, poétique Paccalet… à un détail près : dans ce texte le « je » n’a aucun sens… en fait il a la foi.