aujourd’hui je suis un peu triste il fait beau et j’ai les deux pieds au sol…
je pense à une belle journée d’automne, le vent du sud soufflé.
j’ai pris ma voile pour une petite séance de gonflage.
Ce jour là les nuages courraient bas dans le ciel, un faucon tournait, tournait et moi je m’amusais, m’amusais.
Tenir cette voile, l’envoyer au ciel, la prendre dans mes bras et m’envoyer au ciel !
Elle vole.
Le temps est dans ses mains, l’espace est dans sa poche.
Il les prend dans son regard et les renvoie dans son miroir.
Alors, l’univers pris au piège attend sagement le retour du soir.
De chaque côté de la nef, l’espace se courbe, se tord et frémit.
Il la caresse du bout des doigts, doux effleurement ; il la prend alors dans ses bras.
Elle vibre, frémissante ; elle s’agite, palpitante ;
Tournée vers le ciel, elle siffle, claque, souffle, se froisse et se tend.
Elle espère son heure comme un bonheur, la prendra-t-il enfin ?
Les nuages là-haut les désirent et le faucon s’agite dans la brise.
Le vent s’impatiente, pourquoi tant d’attente ?
Est-ce si difficile d’ouvrir les bras ? Pour qui la retenir, elle qui veut tant partir ?
Il sourit doucement, l’effleure de ses cheveux blancs et la lance vers le firmament : elle vole !