Elisabeth Révol tente le Manaslu en hiver, en solo

une « courte » interview en francais avant son départ pour le Manaslu
Blue Ice

Non, la question n’est pas ridicule du tout, au contraire… :slight_smile:
Perso, je pense qu’il y a pas mal de raisons, mais il faudrait surtout demander à ceux qui font des 8.000m en hiver ! (pas moi !)

C’est vrai, les hauts sommets de l’Himalaya ne sont pas vraiment connus pour être le grand paradis du ski de rando…

Et même en été, ce sont surtout les grands passionnés de ski (et de descentes de pentes raides) qui trimbalent leurs planches (parfois aussi à la descente !)…
En hiver, il faut encore plus s’accrocher ! On constate sur les photos qu’ils ont souvent les skis sur le dos, et que skier (skis aux pieds) est plutôt un challenge à part entière…

En gros, en hiver il y a moins de précipitations qu’à la mousson (juin-septembre), le climat est bien plus sec mais avec plus de vents forts et plus de froid.
Cf tableau des précipitations sur le Manaslu sur 20 ans:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Manaslu#Climat

La neige est alors souvent soufflée par les vents violents en altitude, créant des accumulations et laissant une surface gelée de neige ancienne ou de la glace vive, des congères dures, des crevasses…

L’hiver est donc plutôt synonyme de moins de neige, en général (mais + froid, + venteux). Cf papier de Denis Urubko ci-dessous.

Ceci dit, en 2015 (février-mars), Simone Moro et Tamara Lunger ont rencontré de fortes chutes de neige sur le Manaslu, notamment au C1 et au camp de base, et en dessous, ce qui aurait empêché les porteurs d’atteindre le camp de base, et contraint d’utiliser un hélico pour le portage du matos…
Mais quand on voit l’enneigement sur les sommets alentours en 2015, bof pour le ski…


(Simone Moro/Tamara Lunger Manaslu BC 4 mars 2015)

Donc en gros, lorsqu’il neige, on attend que la montagne « se purge » (risques d’avalanches), et quand elle est enfin purgée, le vent en général a aussi déjà soufflé…
Pas très cool pour le ski !

Après, il y a aussi le poids (les sacs sont déjà très lourds en style alpin), les nombreux passages techniques ou pas skiables, les pentes raides, la gestion de l’effort lent et régulier en haute altitude, etc…

Dans la balance avantages/inconvénients, l’usage des skis en hiver en Himalaya ne semble pas prédominer en tant que moyen de déplacement (je ne parle pas de l’intérêt du ski, de la passion, etc)…

Un article intéressant de Denis Urubko à propos des conditions d’ascensions et climatiques en hiver en Himalaya et dans le Karakorum, et de l’absence de neige:

05/01/2017 Altitude Pakistan a écrit (traduction rapide):

Winter 2017: Manaslu, Everest Teams in BCs with Different Strategies

Elisabeth Revol a atteint le camp de base de Manaslu la semaine dernière, alors que l’équipe d’Alex Txikon est arrivée au camp de base de l’Everest aujourd’hui.
Sur deux montagnes différentes, les deux équipes ont des stratégies et des plans différents.
Ceci dit, les deux équipes vont se battre contre conditions d’ascensions difficiles.

Manaslu: Himalaya Light
« Himalaya Light » est le titre du blog d’Elisabeth Revol et elle l’a nommé parfaitement. La « French lady » veut grimper de grandes montagnes dans le style léger et sans trop passer de temps. Peut-être parce qu’elle n’a qu’un nombre limité de jours de congés au travail.

Au cours des deux dernières expéditions hivernales au Nanga Parbat, elle est arrivée au camp de base fin décembre, et ses expéditions étaient terminées à la fin janvier. Elle a un plan semblable pour le Manaslu.

Elisabeth Revol a atteint le camp de base le 30 décembre, "au camp de base aujourd’hui. Nous sommes en hiver: c’est froid et venteux. Mais le temps est ok pour l’instant ", a-t-elle écrit.
Elisabeth, cependant, n’a pas de connexion Internet au camp de base.

Aussi, nous pouvons nous attendre à très peu, sinon aucune nouvelle avant son retour. Elle a l’intention de grimper le Manaslu en style alpin."

Le ciel a l’air d’un bleu…glacial!

-60°C en ressenti au sommet!

http://www.mountain-forecast.com/peaks/Manaslu/forecasts/8156

Pourquoi les médias Français ne s’y interesse pas ? par manque d’assiduité ? ou alors c’est toi qui invente parceque tu es un fan de Eli Révol ?

Merci @Pablo26 pour cette réponse complète et logique, j’avais complètement omis dans ma réflexion que les précipitations ne suivent pas du tout le même système que dans les alpes, conduisant comme tu l’as dis à de mauvaises conditions de skiabilité pour la période hivernale.
@nieves : peut être un début de réponse dans le dernier post de Pablo26 : « Elisabeth, cependant, n’a pas de connexion internet au camp de base ». Aujourd’hui (comme depuis toujours… non? ) les médias cherchent du sensationnel, et aujourd’hui le sensationnel en montagne passe par du « live », on l’a vu l’an dernier avec l’ascension de Ballinger et Richards à l’Everest, quasiment en direct sur snapchat. Et les expéditions d’Elisabeth Revol ne s’inscrivant pas dans cette démarche, on peut comprendre que les médias grand public ne s’y intéressent pas.

@nieves: Je n’ai pas bien compris : inventer quoi ?

Sinon oui, il serait intéressant d’analyser le peu d’intérêt que portent les médias français à propos de l’actualité des expéditions françaises en Himalaya (et pas seulement celles d’Eli Revol)…

A comparer avec d’autres pays, comme nos voisins italiens, espagnols, polonais, slovènes, anglo saxons…
Et à comparer aussi avec une autre époque, il y a 30 ans et plus…
Pourtant, la France a aussi une tradition de montagne, et de grands alpinistes.

Peut-être qu’en France, la presse ne s’intéressent qu’aux exploits réussis, aux premières, aux records.
A la rigueur, cela peut se comprendre en ce qui concerne la presse généraliste.

Mais c’est bien plus étonnant en ce qui concerne la presse spécialisée montagne, je trouve.

Il y aussi le fait qu’il existe très peu (sinon aucun) d’alpinistes professionnels en France, comme il en existe dans d’autres pays, et donc moins de communication, de communiqués de presse, de publicité…

Enfin, je remarque que les alpinistes français préfèrent souvent une certaine « discrétion volontaire » quant à leurs projets en cours… (on communique après, mais pas avant ni pendant l’expé).

Étonnant tout de même que ce soit sur Desnivel.com (Espagne) ou Wspinanie.pl (Pologne) que l’on puisse lire les actualités d’Eli Revol, et pas une seule ligne sur Montagnes-Magazine.com (France), ni dans sa version papier (Janvier 2017, dont le gros titre et le dossier de ce mois-ci est « La French Touch en Himalaya », sans un seul mot à propos d’Eli Revol, même s’il n’y a pas qu’elle qui réalise de gros challenges en Himalaya en ce moment)…

Bizarre, quand même…

Pour aller plus loin: La presse spécialisée Montagne et Neige se porte-t-elle bien ? Qui la produit et qui la lit ?

La presse Française et la montagne… Tout un sujet !

Et c’est là que l’on s’aperçoit qu’en fait, la presse spécialisée montagne en France, ce n’est finalement qu’une seule et unique société d’édition, localisée à Grenoble et à Seyssinet-Pariset…
Le groupe Nivéales Médias (Groupe Nivis, France).

A lui tout seul, il publie notamment les magazines suivants:

Skieur Magazine : ski, freeride, freestyle, station ski
Ski Magazine : grand ski, station, freeride, rando
Snowsurf : snowboard, freestyle, park, freeride
Wider magazine : sports outdoor, sports nature
Trek magazine : trek, randonnée
Montagnes Magazine : alpinisme, randonnée ski
Vertical : Alpinisme, climbing, expédition
Grimper : escalade, falaise, bloc, salle escalade
Grands Reportages : voyage, cultures du monde et tourisme
Trek magazine : trek sélecteur

Et aussi (ben pourquoi pas ? Tant qu’on y est !):

Bigbike Magazine : VTT freeride, descente
Wind Magazine : windsurf, planche à voile
SUP : stand up paddle board, surf
Kiteboarder : kite surf

Bref, rien que ça ! :astonished:


Une bien belle équipe en tout cas, des pros de la montagne en tongs et sandales, une belle société avec plus d’un demi million d’euros au capital, qui vous explique et vous raconte la montagne sur papier glacé tous les mois de l’année !

Mais malheureusement pas un seul « journaliste » ni même simple employé de cette société n’a eu l’idée d’interviewer les alpinistes français avec des projets en Himalaya ou au karakoram cet hiver, ni au printemps…

Non, ça… Ils ne savent pas faire, malheureusement…

Malgré leur magazine « Montagnes-Magazine » de Janvier 2017 qui titre en première page: "La French Touch en Himalaya" !

Ils ne savent pas faire, ils ne sont pas au courant… contrairement à leurs homologues espagnols Desnivel et polonais Wspinanie !
Qui eux, parlent d’actualités, des expés en Himalaya, y compris cet hiver…

En France, ils préfèrent le papier glacé vendus 6,90 € pièce,à 45.000 exemplaires, eux… même avec des infos pas très fraiches ! (c’est le moins qu’on puisse dire !) :grinning:

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Des news sur Facebook ce matin:

Apparemment il neige pas mal, ça aide pas pour l’acclimatation !

Ben oui, y’a de la neige en basse altitude sur la Manaslu (au camp de base), comme d’hab, quoi… Pas de surprise…

Mais c’est plus haut que c’est intéressant…

Triste nouvelle de l’expédition à l’Everest.

A priori c’est fichu pour le Manaslu cet hiver… http://thehimalayantimes.com/nepal/french-lady-abandons-manaslu-summit-bid-due-weather/

Quelques photos sur le profil FB de Revol:

Pffiou ! Ben y’avait de la neige, là-bas, au moins !

J’ai bien aimé la photo où elle « vole », avec en arrière-plan la grosse tranchée vers les camps supérieurs…

7.300m, c’est déjà pas mal, vu les conditions…

Très bizarre qu’elle ne dise même pas qu’elle a abandonné son projet (confirmé par Satori Adventures, son fournisseur logistique au camp de base).

Ça fait plus de 3 jours qu’elle a quitté son camp de base, qu’elle a abandonné son projet, et ses amis sur Facebook continuent à lui souhaiter encore bonne chance pour le sommet…
Allez comprendre…

Comme d’hab, y’a encore un p’tit problème de com chez Zab Revol ! :wink:

Elle annonce le but sur son FB: Apparemment 5m de neige !! Il lui reste 15j au Népal, à voir ce qu’elle en fait.

Comme le dit AntoineM, à décrypter sur son FB !.
On ne sait même pas où elle est aujourd’hui…

Entre mauvais anglais et le peu d’envie de communiquer…

"Contast :-)… on the way to recovery " (???)

« Yesterday it still recieved another 2 meters of snow on base camp. Expe is really compromise with hugh risk of avalanche :-(. 7 meters cumul in january… »

Le 26 janvier:

"Day by day it’s snowing, now we arrived at 5 meters of cumul snow. We are on the way back to Kathmandu and wi’ll decide what to do with agency and of course weather for the next 15 days….
Thank you for all your warm thinkings "

"3 jours de beaux pour 21 jours de neige en janvier… j’ crois qu’il y a un micro climat sur cette montagne "

Bref, on comprend qu’ils ont quitté le camp de base, qu’il y a plein de neige, et qu’il n’y a aucune chance pour un retour pour une ascension du sommet dans ces conditions…
Pourquoi alors ne pas le dire simplement ?
That is the question !

Donc voilà, Tu as ta réponse à ta question du départ. Si les média français ne couvrent pas cette expé, c’est peut être que Eli ne souhaite pas communiquer. :thinking:

Super j’adore le style Alpin bien mais en solo c’est risqué non c’est plus convivial à deux en plus à deux on peut se motiver . La elle sera seul elle devra avoir les nerfs solides se motiver elle m’aime bravo et je lui souhaite tout la réussite quelle mérite après t’en efforts bonne chance

Génial ce message de Sepi !
Je propose de le traduire avec ponctuation et petites correction :

Et vous quelle est votre version ?

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D’accord: petites corrections