Efficacité de la longueur de la lame du piolet sur le freinage / expériences vécues?

Posté en tant qu’invité par Larangus:

Bonjour,

  1. Quand je compare mon piolet avec ceux de mes potes :wink: je me demande toujours lequel serait le plus efficace pour effectuer un arrêt suite à un début de dévissage. L’état de la neige, le degré de pente et la technique y sont bien sûr essentiels mais quelle peut être l’influence de la longueur/forme de la lame sur le freinage ?

J’ai commencé avec le piolet de papa, c’est à dire un Charlet Moser avec manche en bois de 70 cm. Pour casser la glace, tailler une marche (ou pour fendre une buche en cabane) oui là c’était efficace mais lors d’entrainement d’arrêt d’urgence au piolet, je me suis rendu compte qu’au moment du planté de panne, j’avais la sensation que parfois la lame « rebondissait » ou était éjecté vers le haut au moment ou elle mordait. J’ai attribué ce phénomène à la partie inférieure de la panne qui était assez rectiligne sur ce modèle.

Maintenant j’ai un modèle légèrement plus moderne, toujours un modèle droit, encore bien lourd au vu des critères actuel et qui n’est plus vendu maintenant, le modèle « Guide » avec une bonne grosse lame forgée Charlet Moser toujours. Sa panne est plus incurvée sur sa partie inférieure (elle fait une courbe au lieu d’une ligne droite sur l’ancien) ce qui me laisse penser qu’au moment ou la panne mord, cette courbure aide le piolet à s’auto-engager dans la neige, à l’opposé de son ancêtre. Fantasme ou réalité ?

  1. Je n’ai jusqu’ici pas eu l’occasion de faire ce genre de freinage en situation réelle et exposée (et je ne suis pas pressée de devoir le faire).

Donc entre la théorie et la réalité j’aimerai savoir si vous avez qq expériences de ce genre de freinage en situation réelle :

  • Quelle a été son efficacité ?
  • Avez-vous mis du temps à vous arrêter ?
  • Comment était la neige et la pente ?
  • Quel était l’élément déclencheur ?
    S’il y avait une leçon à méditer quelle pourrait être (technique de progression, choix du piolet) ?

Salutations.

Petite précision: sur un piolet il y a un manche sur lequel sont fixées trois parties « utiles » la lame; c’est la plus longue, la panne; c’est la partie derrière la lame( qui peut être remplacée par un marteau) et le pic; qui est la pointe à l’autre bout du manche.

Pour freiner une glissade, c’est la lame qu’on utilise, (voir le manche en neige très molle) mais pas la panne, qui elle sert à tailler des marches dans la neige dure.

c’est pour tant un exercice à pratiquer régulièrement, (pas dans un endroit expo ) le geste doit devenir un automatisme.
oui ça marche bien, et l’efficacité dépend bien plus de ta rapidité et de la précision que de la forme de la lame (qui elle est importante pour l’ancrage desancrage en glace.

Bonne glissades

Ceci dit, j’ai déjà stoppé une glissade avec la panne, en neige très molle où la lame parvenait juste à me freiner. C’était en 1977, et le piolet était un Simon metallic 720, un des premiers piolets qui n’avaient pas le manche en bois.

Avec le manche, je ne vois pas bien comment faire quand on glisse, cela ne me paraît pas pratique quand on est sur le côté, il doit falloir se mettre face à la pente et se positionner comme pour une ramasse ?

Posté en tant qu’invité par Larangus:

Bonjour et merci pour vos réponses.

J’ai commis un erreur dans mon texte initial : je pensais à la LAME du piolet mais j’ai marqué PANNE. Pour que ce soit plus clair je reprend le même texte en remettant cette fois les bons mots aux bons endroits.

  1. Quand je compare mon piolet avec ceux de mes potes :wink: je me demande toujours lequel serait le plus efficace pour effectuer un arrêt suite à un début de dévissage. L’état de la neige, le degré de pente et la technique y sont bien sûr essentiels mais quelle peut être l’influence de la longueur/forme de la lame sur le freinage ?

J’ai commencé avec le piolet de papa, c’est à dire un Charlet Moser avec manche en bois de 70 cm. Pour casser la glace, tailler une marche (ou pour fendre une buche en cabane) oui là c’était efficace mais lors d’entrainement d’arrêt d’urgence au piolet, je me suis rendu compte qu’au moment du planté de lame, j’avais la sensation que parfois la lame « rebondissait » ou était éjecté vers le haut au moment ou elle mordait. J’ai attribué ce phénomène à la partie inférieure de la lame qui était assez rectiligne sur ce modèle.

Maintenant j’ai un modèle légèrement plus moderne, toujours un modèle droit, encore bien lourd au vu des critères actuel et qui n’est plus vendu maintenant, le modèle « Guide » avec une bonne grosse lame forgée Charlet Moser toujours. Sa lame est plus incurvée sur sa partie inférieure (elle fait une courbe au lieu d’une ligne droite sur l’ancien) ce qui me laisse penser qu’au moment ou la lame mord, cette courbure aide le piolet à s’auto-engager dans la neige, à l’opposé de son ancêtre. Fantasme ou réalité ?

  1. Je n’ai jusqu’ici pas eu l’occasion de faire ce genre de freinage en situation réelle et exposée (et je ne suis pas pressée de devoir le faire).

–> Précision pour Max69 : [c’est pour tant un exercice à pratiquer régulièrement] : c’est effectivement un exercice que je pratique régulièrement mais comme je l’ai précisé je parle d’une « situation réelle et exposée » pas d’un entraînement.

Donc entre la théorie et la réalité j’aimerai savoir si vous avez qq expériences de ce genre de freinage en situation réelle :

  • Quelle a été son efficacité ?
  • Avez-vous mis du temps à vous arrêter ?
  • Comment était la neige et la pente ?
  • Quel était l’élément déclencheur ?
    S’il y avait une leçon à méditer quelle pourrait être (technique de progression, choix du piolet) ?

Salutations.

Bonjour Larangus, bonjour tous,

Je suis d’accord avec Max69.
En complément voici 2 réponses à tes questions :

-l’efficacité du freinage dépend de la préhension (=prévention) et des réflexes (=entrainement). Même un piolet " à papa" marche très bien (ne pas oublier de lui changer les piles :wink: ) Il existe de mauvais piolets mais ce n’est pas le cas de ce Charlet-Moser.
Tu écris "moment du planté de lame, j’avais la sensation que parfois la lame « rebondissait » ", cela me laisse penser que comme un large majorité de personnes tu te trompes sur la technique d’arrêt de glissade avec un piolet. Il n’y a rien à « planter ».

-expérience réelle :

*la mienne : un départ de glissade dangereuse, cela m’est arrivé 3 fois en 30 ans. à chaque fois, c’est un réflexe immédiat qui m’a sauvé, l’arrêt s’est fait sur moins d’un mètre (merci à l’entrainement et à « ma bonne étoile » aussi). Dans 1 cas j’avais un piolet à la main, dans l’autre des bâtons de ski, le troisième que mes ongles… et j’aurais préféré avoir un piolet !

*celle des autres : il se produit des milliers de glissades pas méchantes tous les ans, dont les protagonistes se sortent indemnes malgré (selon mon avis) leurs erreurs techniques ou manque de réflexes. Le drame est que cela leur donne à croire que leurs manières de faire sont les bonnes, qu’ils les conservent donc et… les enseignent !
Et puis, de temps en temps la glissade est plus dangereuse et là, très (trop) souvent ça se termine mal : alors on l’attribue à « pas de chance » CQFD.

Il découle de ces expériences … qu’elles ne servent à rien. Il ne sert à rien de frôler la mort pour apprendre une technique. Il est plus efficace (et tellement plus agréable) de s’y exercer dans une pente raide, dure mais sûre.

Tu trouveras des explications détaillées ici
http://alpinismes.free.fr/
chapitre « Neige & Terrains glissants »

Tes questions tombent bien : le printemps c’est la saison des gamelles sur les névés…

Bonnes ballades

[quote=« yves31, id: 1014838, post:5, topic:98585 »]Tu trouveras des explications détaillées ici
http://alpinismes.free.fr/
chapitre « Neige & Terrains glissants »[/quote]

Pas mal du tout ton site :wink:

Posté en tant qu’invité par Larangus:

Voici une photo des deux bêtes :

Bonjour, un témoignage rapide qui va dans le sens de ce qui a été dit avant.

En formation initiateur alpi, le guidos nous a fait une démonstration d’arrêt sans piolet, juste en se retournant très vite sur le ventre et en tendant les jambes et les bras pour se cambrer. On a essayé sur des pentes modérées et ca marche très bien. On a ensuite pratiqué des arrêts d’urgence sur des pentes plus importantes, avec un piolet et assurés.

Ce que j’en retiens :

  • le facteur décisif, loin devant tous les autres, c’est le temps de réaction. Il faut vraiment se retourner tout de suite sur le ventre et planter le piolet et les jambes.
  • dès que tu commences à prendre de la vitesse, c’est bcp bcp plus dur de s’arreter. Il y a une fois ou je n’ai pas réussi à m’arreter et c’était parce que le premier coup de rein n’était pas assez fort et qu’il a fallu que je m’y reprenne à 2 fois pour passer sur le ventre. Qaund j’ai planté le piolet, j’allais déjà trop vite, et j’ai eu le même sentiment que toi de « rebond ».
  • Bref, peu importe au final la tronche du piolet ou comment tu le plantes, à condition de le faire tout de suite. Dans les mêmes pentes raides que nous, le guide s’arrêtait encore juste avec les mains ! Moi je me suis arrêté plusieurs fois alors que j’avais planté à l’arrache la panne ou le manche du piolet plutôt que la lame.
  • Ca vaut vraiment le coup de pratiquer plusieurs fois, sur une pente de neige assez raide et en sécurité bien sûr (assurés ou sur une pente qui devient ensuite moins raide).
  • En particulier, j’ai trouvé (etc’est logique) que c’était nettement plus facile et plus rapide une fois tu as automatisé le geste et que tu n’as plus besoin d’y penser pour le faire : la main libre vient tout de suite saisir le manche, l’autre main étant sur la tête et en même temps tu te retournes pour venir planter le tout. Je trouve plus facile de le faire en portant au départ le piolet avec la pointe vers l’arrière (par rapport au sens de la marche)