Effets des antibiotiques en altitude?

Posté en tant qu’invité par Angelique:

Bonjour, je fais pas mal de montagne et je ma demande si vous pouviez m’en dire plus sur les possibles effets secondaires des antibiotiques en altitude? Je m’explique:
En automne dernier je suis partie au Nepal avec mon ami pour un trek de 33 jours dans le Langtang et la region de l’Everest. On a passe plus de 15 jours consecutifs au dessus de 4800m. Jusque la tout allait bien, on n’a pris notre temps pour monter et s’acclimater, mais apres la 2e nuit a 4800m j’ai commence a avoir les bronches irritees, a cause de l’air froid et tres sec je pense. Rapidement je me mouchais jaune et je me sentais affaiblie. Mon ami m’a alors conseille de prendre des antibiotiques, j’avais de l’amoxiciline, que je prenais le matin et le soir. Je n’etais pas convaincue au debut vu que rien ne prouve que mon infection etait due a une bacterie, mais on avait encore 20 jours a passer en altitude et je ne voulais pas que ca s’empirre. Mais le 3e matin, en commencant la marche de la journee, j’ai commence a voir flou et a avoir des sensations de vertige et de tete qui tourne, mais apres une heure c’est passe et on a continue a marcher. Le lendemain matin, on attaquait un col a 5450m, et environ 20 min apres etre partie je me suis mises a avoir un violent coup de frois alors que pour le moment tout allait bien. J’ai vite mis ma doudoune sur moi, sentant que ca n’allait pas, et j’ai eu de nouveau un vertige au point que je me suis evanouie. Ca n’a pas dure longtemps et mon ami m’a vite rechauffee avec du the chaud, et aussitot le soleil passe au dessus de la crete, ca a ete beaucoup mieux. Entre temps mon ami avait lui aussi les bronches infectees, il a aussi pris du clamoxyl, et pendant toute une nuit il n’a pas pu dormir, il avait des hallucinations et des vertiges. On a donc tous les deux arretes les antibiotiques, meme si aucun effet secondaire de ce type n’etait marque sur la notice. Finalement, notre infection est passee, et lorsqu’on est redescendu en dessous de 4000m, on n’avait plus rien. Est ce que vous en savez un peu plus sur les antibiotiques et l’altitude? Que doit t’on faire si on a les bronches infectees?
Aussi j’aurais une autre question au sujet du pouls. J’ai lu partout que le pouls accelere en altitude pour compenser le manque en oxygene. Or apres 15-20 jours en altitude, avec mon ami on s’est ammuse a prendre notre pouls pour voir, le matin au reveil, a 4800m. Mon ami qui d’habitude fait environ 60 par minutes au repos au niveau de la mer etait descendu a 46, et moi je suis passee de 64 a 58. Comment expliquer que le pouls diminue? Et aussitot rentree en France il avait raugmente alors qu’il y a plus d’oxygene?

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par Erick:

L’amoxicilline ne donne pas les symptômes que tu nous décrit. Par contre, le mal des montagnes : oui !!! Surtout si tu as déjà un début de bronchite ou de pneumonie. D’autre part, après un huitaine de jours en haute altitude, il est normal que la fréquence cardiaque redescende (et parfois plus bas que celle que tu avais chez toi avant de partir) : c’est le témoin de l’efficacité des processus d’acclimatation.

Posté en tant qu’invité par P’tit’ étoile:

D’accord avec Erick, il s’agit probablement des symptômes du mal des montagnes et non de la prise d’antibiotique.
Personnellement, j’ai fait un trek avec ascension au Pérou il y a quelques années et j’ai ressenti le mal des montagnes au cours du 3eme jour: grosse fatigue (impossibilité de dormir la nuit précédente), mal de tête, allure très lente. Et bien entendu, je n’ai pas fait l’ascension prévue ce jour-là à 5400 mètres, je me suis contentée du col à 5000.
Le soir, j’ai décidé de passer une heure dans le caisson hyperbar. Et j’ai pu bien dormir la nuit.
Le lendemain, j’ai commencé à avoir mal à la gorge et les bronches irritées également : début de prise d’antibiotiques. Et plus de problèmes durant le reste du trek, y compris pour l’ascension à 6400m. Donc pas d’effet (négatif) des antibiotiques en altitude.
Par contre, l’acclimatation et surtout ne pas forcer du tout (marcher beaucoup plus lentement que ce que l’on est capable) les 2 ou 3 premiers jours, c’est très important pour éviter le mal des montagnes.

P’tit’ étoile.

Posté en tant qu’invité par Erick:

Attention, j’ai parlé uniquement de l’amoxicilline dont on peut étendre les conclusions à la famille de pénicillines. Mais il y a d’autres familles d’antibiotiques qui peuvent entrainer des symptômes « encéphalitiques » (vertiges essentiellement) comme certaines cyclines et certaines fluoroquinolones.
Un petit plus avant de partir en trek ou expé : quelques jours avant le départ, si j’en ai la possibilité et si la benne marche, je descend à Cham (3 heures de chez moi en Côte d’Or) et je passe la journée à l’Aiguille du midi - première benne / dernière benne. Je pense qu’on gagne 2 jours et peut-être même 3 en terme d’acclimatation. J’ai pu le vérifier à plusieurs reprises en comparant avec l’état des personnes qui m’accompagnaient.
En novembre dernier, j’ai notamment fait un gros portage au Nid du Condor (5400) en 3h30 après deux nuits seulement à Plaza de Mulas (4300).

Posté en tant qu’invité par Angelique:

Merci a sous deux pour vos commentaires.

On a bien pense au MAM, mais pourtant ca m’etonne, avant de partir dans la region de l’everest on etait parti 9 jours dans le Langtang pour s’acclimater: a fait un sommet a 4700 et un col a 4600m, avec 2 nuits a 3900m, et tout allait bien a part l’essouflement qui est normal, pas de mal de tete ni de nausee etc. Apres une journee de repos a Kathmandou, on est reparti pour Lukla, puis on est monte regulierement: 1ere nuit a 2600, 2e a 3400, 3e a 3800, puis 2 nuits a 4400m avant de passer le premier col (Renjo pass) a 5400 et de redescendre dans la vallee de Gokyo a 4800m. On y est reste 3 nuits avant de partir pour la vallee du Khumbu par le Cho La et c’est en grimpant au col que j’ai eu une syncope. Ca faisit donc plus de 15 jours qu’on etait en haute altitude, c’est pour ca qu’on a pense que ca pouvait etre du aux antibiotiques.
Mais vous avez peut etre raison. Pourtant, pas de vomissement, ni de perte d’appetit (on mangeait meme plutot comme des goinffres!), ni de mal de tete. En ce qui concerne la bronchite, on a vite realise qu’il fallait qu’on se protege de l’air sec qui irrite les bronches et qu’on garde le maximum d’humidite dans l’air, je marchais donc avec un foulard a travers lequel je respirais et j’ai vite senti la difference.
Merci en tout cas pour votre aide!

Angelique

Posté en tant qu’invité par Quentin:

Salut! A propos du pouls. C’ est un peu complexe mais en altitude il n’ y a tachycardie que pendant la phase d’ acclimatation…En effet une fois acclimater il n’ y aucune raison que le pouls soit augmentait, surtout que le coeur ne peut pas augmenter sa frequence puisque il lui manque de l’ oxygène. Le coeur est un muscle tres consommateur d’ O2 et s’ il augmente sa frequence il consommerait plus d’ oxygène or il y en a moins en altitude donc il ne peut pas accellerer. En fait en maintenant une frequence normale le coeur « se protège contre l’ hypoxie ». Mais cela n’ est possible qu’ après acclimatation puisque les mecanismes physiologique compensateur se sont mis en place. Pendant l’ acclimatation le coeur compense par une tachycardie ( et une augmentation du volume d’ ejection systolique plus modérée…) l’ inadaptation de l’ organisme a l’ hypoxie. Mais une fois l’ acclimatation realisée (neogenese capillaire,polyglobulie…) le coeur n’ a plus besoin de compenser puisque les modifications physiologiques sont capable de retablir une PaO2 acceptable. J’ espere que je suis clair ( j’ en doute un peu parce que c’ est assez compliqué…Mais dans ce cas la dit le moi et je recommence!)
En ce qui concerne les antibio il est difficile de discossier un eventuelle effet secondaire des effets de l’ altitude et si il y a effet secondaires est il lié directement a l’altitude ou a l’ etat dans lequel tu été pendant la prise. De plus une infection bronchique d’ origine bacterienne dans un environnement aussi « sain » ( temperature, O2) que la haute altitude ca parait etonnant,mais j’ en sait rien. Ciao

Posté en tant qu’invité par Angelique:

Merci Quentin pour tes explications! Je pense que j’ai compris: en gros une fois acclimate, le coeur pompe le moins possible pour economiser l’oxygene, d’ou une baisse du pouls! Eureka!!!
Sinon pour les antibio, je pense que tu a raison, notre bronchite etait surement du au fait que l’air etait tres froid et sec plutot qu’a une bacterie et que nos poumons n’y sont pas habitues. Ceci dit c’est sur qu’une fois irritees les bronches laissent certainement passer bien plus de bacteries, donc la moindre qui traine et hop-> bronchite!
A+

Posté en tant qu’invité par nathanael:

d’accord avec les auteurs précedents ; la symptomathologie fait plutot MAM ou alors éventuellement « état septique »
pour ce qui est de l’usage des antibiotiques ; c’est pas systématiques…

  • éviter un premiere utilisation d’amox loin de tout (risque allergique et de choc…), c’est d’ailleur vrai pour quasi tout traitement
  • les quinolones sont de bons antibiotiques (notamment pour certaines diarrheés) mais à contre indiquer en cas d’effort et d’exposition au soleil… à priori pas en altitude…

Posté en tant qu’invité par guillaume:

il me semble même que les antibio auraient un effet dopant.

J’étais sous antibio lors d’un trek-peak dans les andes en raison d’une infection. Pas de pb, infection guérie en 3 jours, aucun MAM, au contraire, la grosse patate