Effet des reseaux sociaux sur la pratique de la montagne (fréquentation, bivouac)

Ben ce ne serait pas des endroits « must-see ».

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En Suisse en hiver, la police utilise des caméra thermiques pour repérer les vans avec chauffage.
Globalement, dans les vallées où les parkings sont interdits de nuit, la police passe plus ou moins partout. Ça dépend des communes.

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Je connais un plateau (à usage pastoral) accessibles en voiture pour plusieurs départs de randonnée ; des ballades d’~ 1200m de D+ et d’une dizaine de km. Ce plateau était devenu un véritable terrain de camping pour tentes, voitures et vans (le site est très jolie) ; un beau jour, la commune à fermer les deux pistes d’accès avec barrières plus panneaux (circulation interdite à tous véhicules motorisé/ feux interdits/ camping interdit) pour rendre cet espace aux vaches et chevaux et franchement ! ça ma vraiment fait chier de me taper trois kilomètres à pied, sur une piste roulante, pour rejoindre l’ancien point de départ et je ne parle pas du retour. L’autre jour, ma randonnée passait par un point qui domine ce plateaux et franchement, il faut reconnaître que le lieu avec son environnement est redevenu magnifique, un joli objectif de ballade pour des personnes qui ne marchent pas beaucoup ou avec des enfants.

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Dans les Calanques j’ai beaucoup plus entendu les gens se plaindre de la fermeture de la route de la Gardiole que des quotas à Sugiton qui sont globalement très bien acceptés.

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Oui, enfin je specule un peu. Par contre les quotas à Sugiton ne concernent qu’une petite partie du parc si j’ai bien compris, alors que pour les parcs dans les USA c’est bien plus étendu.

Et surtout pas d’autoroute ni réseau routier ( et voiture) fiable et rapide.
Pour la petite histoire les Excursionnistes marseillais et vosgiens étaient depuis longtemps à l’avant garde des réseaux balisés de sentiers (donc répertoriés) ce qui a donné lieu à la création du CNSGR en 1947 et du réseau de sentier national actuel.
Avant 1980 la pratique de la randonnée régulière était un marqueur social et réservée à une minorité de personnes qui était relativement proche des massifs avec les réseaux de sentiers balisés ( topo descriptif ), de l’argent pour se déplacer, se loger, se payer du matériel et avoir une connaissance de l’activité (cartographie etc…).
Et donc entre ce que j’ai vécu pendant mon enfance et ce qu’a vécu ma compagne sur l’approche et la culture de la marche ( en montagne et ailleurs- et je ne parle même pas de l’alpinisme) comme activité de loisir cela a été le jour et la nuit.
Donc je me réjouis de la démocratisation des activités de plein air ( autoroute, voiture fiable , matériel pas chère, information, topo et guidage accessible). Cela pose quelques petits problèmes ponctuels que les pouvoirs publiques sauront réguler en tant et en heure pour peu que cela fasse tourner l’économie locale.

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En Italie, cela pose aussi quelques problèmes…

L’été 2025 restera comme l’un des plus meurtriers que l’Italie ait connus en montagne. Depuis le 1er juin, plus d’une centaine de randonneurs ont trouvé la mort dans les Alpes et les Dolomites, un rythme effrayant de trois victimes par jour. Pour le Corpo Nazionale Soccorso Alpino e Speleologico, qui multiplie les interventions, la tendance ne fait que s’aggraver : en dix ans, l’organisme a réalisé autant de sauvetages que lors des six décennies précédentes. Derrière ces chiffres, un cocktail explosif : surfréquentation, imprudence, chaleur accablante dans les plaines qui pousse les foules vers les hauteurs, influence des réseaux sociaux et banalisation des pratiques. Résultat : des sentiers bondés, des randonneurs mal équipés, et des accidents qui se multiplient à un rythme inédit. Une crise qui interroge la manière dont la montagne est pratiquée aujourd’hui.

Article à lire sur Outside.fr :point_right: https://urlr.me/xBb27t

Article reservé aux abonnés… Question: est-ce qu’il y a des solutions proposées ?

Honnêtement hormis l’effet d’annonce médiatique « les calanques sont fermées au-delà du quota » ce n’est pas très extrême comme mesure TANT QUE cela ne concerne que la plage de Sugiton.
Mais cet effet d’annonce permet peut-être de réduire la fréquentation des calanques en général par crainte des quotas justement ? J’en doute toutefois.
Les fermetures des massifs une bonne moitié de l’été pour les risques d’incendie sont sûrement plus efficace.

La canalisation des flux paraît par contre évidente par chez nous avec la réhabilitation de sentiers principaux (« autoroute d’En Vau » par exemple) et fermeture des sentiers plus escarpés les uns après les autres (risque de chute mortelle qu’y disaient).
Pas évident que l’argument de la préservation soit le principal, faciliter l’organisation des secours multipliés par l’augmentation du trafic pourrait jouer un rôle également ?

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C’est sure que cela à un rôle primordial comme l’augmentation des noyades en passant.

Ce qui est drôle c’est qu’ils parlent de protection du milieu naturel. Or l’Anayet est situé à 2 pas de la station de Formigal qui, il y a quelques années, s’est agrandie jusqu’à fleurter avec le parc national des Pyrénées. Tout ça pour une possible candidature au JO d’hiver. On croit rêver !

Aussi, l’été c’est parfois très difficile de trouver de la place en camping dans certaines vallées, et hors saison c’est quasi impossible de trouver un camping tout court.

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Possible. Mais souvent les van sont là où il n’y a pas de camping.

Je trouve qu’il y a une dérive des campings actuellement, vers des agglomérations de bungalow, soit loués à la semaine ou même à l’année. Dans beaucoup de campings les emplacements tente se font rare, et les campings sont alors souvent complets de ce côté là.
J’imagine que louer des bungalows à 100 euros est bien plus rentable que des emplacements tente à 10 euros.

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Ça permet aussi de dormir sur la route à une heure où rares sont les hébergements qui t’accepteraient.

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C’est une donnée du problème. On en avait débattu là : Sauvons le vrai camping

En second lieu, il y a quand même une tendance lourde, sur les réseaux sociaux, à rechercher le coin sauvage où il n’y a personne. On a un peu l’impression que séjourner sur un emplacement bien ordonné avec des voisins, c’est pas l’aventure… Le paradoxe, c’est l’individualisme de masse que ça produit, finalement :grinning:.

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J’ai l’impression que c’est le contraire, les camping car s’agglutinent tous au même endroit (sur les endroits donnés par l’application il parait).

Oui, c’est ce que je fais souvent.
Ou alors je vais dans un hotel pourri genre ibis budget, où l’on peut arrivers à 1h du matin, mais c’est pas forcément agréable et il n’y en a pas partout.

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Même constat, et pareil pour les vans.
Pour l’instant j’arrive encore à trouver des endroits où je suis seule, ou presque, mais de plus en plus je constate de la présence sur certains endroits que j’utilisais il y a quelques années et où il n’y avait personne.

Comme ça a été dit sur les campings, en pleine saison, il arrive souvent qu’ils soient pleins. Et je rejoins le constat sur les campings « simples » se faisant de plus en plus rare. Même si on en trouve un avec simple emplacement voiture / tente, on se retrouve à payer un prix assez élevé car on paye indirectement pour toutes les autres prestations qui font tourner la maison, alors que ce qu’on demande c’est juste un coin pour dormir et des toilettes. Un bon contre-exemple : le parking de nuit de la Maison de Céüse au Col des Guérins. La dernière fois que j’y suis allé c’était 3€ la nuit, toilettes basiques et douche à l’eau froide. Parfait. Par contraste ça m’est déjà arrivé de payer 20€ la nuit pour un emplacement de tente…

J’ai pas trop compris, est-ce que tu décris ça comme un problème ? On a dans nos sociétés énormément d’occasion de sociabiliser en groupe, ça ne me paraît pas déconnant de vouloir chercher un peu d’isolation de la société et et de connexion avec la nature quand on décide de dormir dehors…

En fait, ce n’est pas tant la recherche du coin sauvage qui pose problème, c’est que l’effet viral du réseau social aboutit paradoxalement à une situation où des emplacements tranquilles deviennent bondés. Il faut croire que si le sujet émerge, c’est que la situation agace : l’effet est à l’encontre de ce qui était recherché par les utilisateurs du réseau social.

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Oui et il y a aussi l’effet Panurge, indépendamment des réseaux, comme si la solitude faisait peur. Exemple: il ya quelques jours je voulais dormir vers le galibier, versant valloire. Je vois quelques emplacements occupés par des camping-cars avec de la place dispo mais comme j’aime bien être tranquille et je poursuis. Finalement je trouve un très bel endroit plat, vaste (facilement la place pour 30 vans) avec de l’herbe, un ruisseau à côté. Top. Des campings cars s’arrêtent plusieurs fois mais personne ne s’installe, et tous préfèrent aller juste au-dessus sur des places rikiki à 2 mètres les uns des autres en se regroupant entre véhicules du même genre, ma petite fourgonnette tôlée ne jouant pas dans la même catégorie. Etrange.

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