Éclairage de la Meije

Posté en tant qu’invité par Erick:

Salut l’exilé !!! Je suis globalement d’accord avec tout ce que tu as écrit, avec juste un bémol sur la décentralisation et ses excès (Je suis élu local…). Mais on va pas commencer à débattre de cela !
On manque de wilderness en France, et on pourrait respecter le peu qu’il nous reste. Ce n’est qu’une opinion.
A plus.

Posté en tant qu’invité par nico:

« aujourd’hui ok ça a évolué et c’est aussi la décentralisation qui en matière d’environnement a permis aux régions et aux collectivités de faire ce que l’Etat ne faisait pas. »

J’aimerais bien des exemples précis. Certes, l’Etat n’est pas une garantie totale, j’en suis également convaincu. Certes, les Parcs Nationaux (comme tous les espaces protégés) ne sont qu’une contrepartie de la création des stations de ski. Certes, Les Ménuires est l’un des pires exemples tant son architecture est affreuse. Seulement, il faut replacer les choses dans le contexte de l’époque pour comprendre. Depuis combien de temps l’étude paysagère est-elle intégrée aux études d’impacts? Pas longtemps!!! Mais aujourd’hui, comment faire plus confiance à une région ou une quelconque collectivité locale? Je me livre, voici quelques lignes que j’ai pu écrire à ce propos :

"La politique implique un jonglage perpétuel entre la protection de l’environnement dans la zone centrale, le développement économique et les demandes particulières liées aux différentes activités, économiques et commerciales notamment. Seulement, soumis au lobbying d’intérêts particuliers, les politiques faisant les choix sont naturellement enclins à entendre la voix des aménageurs (fonciers ou d’équipements de loisirs) que celle de l’intérêt national. "

Ma conclusion est que seul l’Etat devrait (et j’insiste sur le conditionnel) pouvoir garantir la gestion de l’Environnement par les statuts qu’il impose. La décentralisation fonctionnelle ne doit pas avoir lieue pour les parcs nationaux, c’est trop dangereux. On ne gère pas l’environnement à l’échelle d’un mandat électoral. L’Etat est, dans le principe, le seul garant possible. Dans les faits… chacun est libre d’apprécier!!!

Parles-en à Lionel, lis son bouquin si ce n’est pas déjà fait, tu verras…

Posté en tant qu’invité par Erick:

C’est exactement ce que je pense, Nico. Bravo pour cet exposé.
Signé : un élu local

Posté en tant qu’invité par nico:

Oh, ce n’est pas un exposé…! Il est dans mon rapport de stage et il est bien plus long l’exposé… Si je peux me permettre, tu es un élu local d’où ? Tu peux me répondre sur mon mail perso si tu préfères.

Posté en tant qu’invité par Erick:

Petit village de 80 habitants en Côte d’Or, haute vallée de l’Ouche. Tu veux plus de précision ?

Posté en tant qu’invité par Thie:

Pour moi, l’éclairage de la Meije est un problème secondaire qui cache qq chose de plus profond, une vraie question d’éthique et d’avenir. Dans quelle mesure doit-on développer et mettre en valeur le site de la Grave- la Meije ? Doit-on parier sur le développement touristique du site pour faire vivre décemment une vallée dont la vocation première s’est effritée pour presque disparaître au fil du temps ? Quelle est la juste mesure entre les nécessités économiques et la préservation d’un site unique au monde ? Il y a bcp d’enjeux derrière tout ça…financiers bien sûr, mais aussi humains, écologiques. La Grave a sans doute bcp à perdre à trop se mécaniser, trop s’ouvrir, mais également beaucoup à perdre de privilégier le dépouillement et l’isolement au nom du respect de l’environnement. Rien n’est simple.
Quand je passe et séjourne à la Grave, j’ai toujours cette même impression mitigée d’un village qui se cherche, qui veut tout en ne voulant pas, qui avance d’un pas puis recule de deux… Et comme cela se comprend quand nos regards se tournent vers l’une des plus belles montagnes du monde, un trésor que l’on voudrait protéger comme qq chose d’inestimable, que rien ne saurait monnayer…

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par Thierry:

mais dites voir est-ce que la chaleur des spots ne fait pas fondre la neige ?

Posté en tant qu’invité par Gepi:

nico a écrit:

Ma conclusion est que seul l’Etat devrait (et j’insiste sur le
conditionnel) pouvoir garantir la gestion de l’Environnement
par les statuts qu’il impose.

Ca ne me semble pas contradictoire. L’état peut décentraliser la gestion tout en imposant les statuts, voir créér des lois.
La région a l’avantage (ou l’inconvéniant) d’être plus proche des réalités locales et d’être plus réactive donc plus il y a de décisions prises plus il y a d’erreurs (il n’y a que ceux qui ne font rien qui ne se trompent jamais).
La protection de l’environnement doit incontestablement être orientée et encadrée au niveau national, mieux européen ou encore mieux (soyons fous) au niveau mondial. Pour autant, la gestion n’est elle pas possible au niveau local ?
N’est-ce pas plus une question de cadre légal et règlementaire dont le respect doit être garanti par un(des) organisme(s) de contrôle indépendant(s) ?
Le préfet qui est le représentant de l’état a connaissance et a bien le pouvoir de soumettre les actes des collectivités territoriales aux tribunaux administratifs s’il estime ces actes illégaux.

La décentralisation fonctionnelle
ne doit pas avoir lieue pour les parcs nationaux, c’est trop
dangereux. On ne gère pas l’environnement à l’échelle d’un
mandat électoral. L’Etat est, dans le principe, le seul garant
possible.

Il me semble à nouveau qu’il peut être garant sans être directement le gestionnaire.

Dans les faits… chacun est libre d’apprécier!!!

Oui, car le pouvoir, qu’il se situe au niveau de l’état ou des collectivités est soumis aux mêmes types de contraintes et d’influences.
Selon ton raisonnement, nous pourrions aussi bien dire que l’état n’est pas non plus un garant fiable car il est peut aussi être influencé par les lobbies et les tractations internes, par les échéances électorales. Comment se faisait ou se fait le choix d’un tracé ferroviaire ou routier ? En fonction de l’impact écologique ?

Un moyen de réguler les décisions politiques n’est il pas de créer des organes de contrôle indépendants ? Dans lesquels on pourrait retrouver des représentants d’associations entre autre ?

Qu’en penses tu ?

A+

Posté en tant qu’invité par nico:

Merci. Je t’aurais demandé plus de choses si tu étais élu d’une commune située dans la zone périphérique d’un parc national alpin, mais sympa de me donner l’info. Désolé, mon travail ne se porte pas sur cette sone géographique…!

Posté en tant qu’invité par nico:

Dans l’idée, Gepi, je suis parfaitement d’accord avec toi. Dans les faits, ce type de chose est très complexe à mettre en place. Car il faut un organisme de gestion dont les membres soient représentatifs. Rien que pour arriver à un consensus sur cette représentativité, bonjour les déboires…! Et ensuite? Combien de personnes, éternelle question? Tu parles d’associations, mais lesquelles? FRAPNA, Mountain Wilderness, pourquoi pas?. Mais il doit y avoir partout des petites associations locales de riverains qui n’auraient sans doute pas leur place. Et boom, tu retombes sur le problème de l’acceptance car en faisant cela, tu cristallises les conflits latents dans les territoires où la forme d’appropriation est très poussée à cause du sentiment d’ingérance. Alors ce que je pense, c’est que ta proposition va si c’est un organisme d’Etat qui gère cela, un organisme qui a des moyens forts (pour ne pas retomber dans le cas des réserves naturelles où la réglementation est inapplicable par exemple), des hommes compétents (c’est-à-dire des gens de terrain qui ont une très bonne connaissance, pas des technocrates) et des vrais moyens d’actions, ayant à leur disposition un appareil législatif clair et applicable. Là je dis oui à ta proposition Gepi. Je dirais même qu’elle serait idéale dans l’absolu : des statuts imposés par l’Etat, une gestion locale plus appropriée aux réalité du terrain, et un organisme d’Etat qui contrôle la bonne application de la loi avec à sa disposition les moyens humains et financiers permettant une action efficace.

A ton tour de me dire ce que tu en penses.

A+

Nico

Posté en tant qu’invité par Thierry:

gégé a écrit:

Que diraient les citadins si les montagnards venaient en ville leur dire comment il faut qu’ils fassent ci, et ça

ben s’ils écoutent ils apprendraient des choses sans doute, et inversement également

les donneurs de leçon gratuites, ça les gonfle un peu !

voir ci-dessus

Posté en tant qu’invité par jerem:

Effectivement la face nord était bien seche…allez sylvain le montagnard on t’encourage dans ton combat…au fait ton arcade???

Posté en tant qu’invité par Gepi:

nico a écrit:

Dans l’idée, Gepi, je suis parfaitement d’accord avec toi. Dans
les faits, ce type de chose est très complexe à mettre en
place. Car il faut un organisme de gestion dont les membres
soient représentatifs.

L’exemple de la sécurité routière me paraît intéressant.
Il y a un institut de recherche, un observatoire, un conseil national constitué de scientifiques, de praticiens et de représentants d’associations, puis une direction nationale.
Le conseil national sur la base d’études émet des avis et recommandations qui en général sont suivis par la direction nationale qui coordonne les actions. Ces actions sont cohérentes (communication/campagnes pub, lois, règlements, circulaires et font intervenir tous les ministères concernés.

Rien que pour arriver à un consensus sur
cette représentativité, bonjour les déboires…! Et ensuite?
Combien de personnes, éternelle question? Tu parles
d’associations, mais lesquelles? FRAPNA, Mountain Wilderness,
pourquoi pas?.

J’ai l’impression que le principal obstacle est politique. L’écologie a son parti et son électorat est intéressant. L’élaboration d’objectifs nationaux paraît bien difficile. Peut être faut il commencer par des objectifs qui entrainent l’adhésion d’une large majorité au-delà des partis, quitte à paraître insuffisamment ambitieux.

Mais il doit y avoir partout des petites
associations locales de riverains qui n’auraient sans doute pas
leur place. Et boom, tu retombes sur le problème de
l’acceptance car en faisant cela, tu cristallises les conflits
latents dans les territoires où la forme d’appropriation est
très poussée à cause du sentiment d’ingérance.

Oui, c’est pourquoi les orientations et règlementations doivent être pertinantes, compréhensibles et applicables par les autorités et élus locaux. La direction nationale ne devrait pas prendre de décision particulière.

Alors ce que je
pense, c’est que ta proposition va si c’est un organisme d’Etat
qui gère cela, un organisme qui a des moyens forts (pour ne pas
retomber dans le cas des réserves naturelles où la
réglementation est inapplicable par exemple), des hommes
compétents (c’est-à-dire des gens de terrain qui ont une très
bonne connaissance, pas des technocrates) et des vrais moyens
d’actions, ayant à leur disposition un appareil législatif
clair et applicable. Là je dis oui à ta proposition Gepi. Je
dirais même qu’elle serait idéale dans l’absolu : des statuts
imposés par l’Etat, une gestion locale plus appropriée aux
réalité du terrain, et un organisme d’Etat qui contrôle la
bonne application de la loi avec à sa disposition les moyens
humains et financiers permettant une action efficace.

Oui, avec une coodination interministérielle certainement, pour éviter qu’un ministère n’aille à l’encontre des orientations d’un autre.

A ton tour de me dire ce que tu en penses.

Peu de choses sinon que je soutiens et souhaite bon courage à ceux qui agissent, se retroussent les manches, affrontent les difficultés, les contradictions pour faire avancer le schmilblick.
L’environnement est désormais une préoccupation inscrite dans notre constitution. Ca semble peu, mais en fait c’est énorme, car cela a valeur de loi et peut être invoqué devant les tribunaux.

A+