Dry tooling dans la Gousseault/Desmaison en face nord des grandes Jorasses

Posté en tant qu’invité par Soeren:

Bonjour à tous,

J’ai choisi cet exemple car il est parlant mais il pourrait s’adapter à d’autres voix mythiques comme à l’Eiger, aux droites,… En début d’hiver la GDM a connu plusieurs répétitions par des forts grimpeurs/alpinistes notamment en dry. Lors de l’ouverture de la voix, le matériel (Piolets traction?, mono-pointes?, protections? et matos de bivouac?) ainsi que les techniques de progressions (Artif?, varappe?, dry?) était bien différents. Pensez vous que l’évolution du matos et des techniques, ainsi que du niveau des alpinistes ne vienne pas modifier la physionomie de la voix ? Par exemple certains passages enchainés en dry se trouvant simplifiés ou alors des passages d’artif libérés en dry nettement plus difficiles. Selon vous, le fait de grimper avec ces nouvelles méthodes s’éloigne-t-il de l’effort initial fourni pour libérer la voix ou cela n’a pas d’impact sur le ressenti dans la grimpe ?

L’avis des répétiteurs m’intéresse particulièrement car ils sont les premiers à l’avoir expérimenté, même s’ils sont peu nombreux (une dizaine de répétions d’après le site du pghm de Chamonix : http://www.pghm-chamonix.com/fr-art-jorasses.php (liste peu être non exhaustive)).

Ce n’est pas un sujet polémique, je vous demande de bien vouloir respecter la discussion, éviter les messages inutiles. Il n’y a pas d’avis qui prime, j’essaie juste de savoir comment vous percevez l’évolution de l’alpinisme et son impact sur le style de grimpe.

Merci :slight_smile:

Posté en tant qu’invité par TDM:

ce qui est clair, c’est que c’est la « tendance » actuelle. Utiliser le dry pour passer en libre des choses ouvertes en Artif

Par exemple la fissure nominé dans le couloir nord des drus.
http://www.tvmountain.com/video/alpinisme/8621-couloir-nord-des-drus-massif-du-mont-blanc.html

J’imagine ( car c’est à lieux de mon niveau) que ca change bcp de choses, ca permet d’aller plus vite ! et d’envisager en style alpin des itinéraires trop long avant. Mais pour autant (c’est mon avis personnel) ca reste de l’artif, de l’artif avec piolet ( finalement les piolets servent lieux de gros crochets goutte d’eau ! )

Posté en tant qu’invité par soeren:

Merci pour ta réponse ! effectivement j’avais déjà vu cette vidéo sympa ce qui m’avait interpellé. Du point de vu artif, si tu considère que le dry s’apparente à de l’artif on peut imaginer que la difficulté intrinsèque de la voix n’est pas modifiée si ce n’est que le dry demande un effort physique plus important que de l’artif; mais qu’en est-il des passages de grimpe s’ils sont fait avec des piolets ?

Posté en tant qu’invité par TDM:

J’ai fait très peu de dry, mais j’ai vu qu’avec piolets + crampons, j’arrivais à grimper des trucs que je n’aurais jamais réussi en chaussons ! C’est pour ça que j’assimile ça à de l’artif : c’est une aide, non naturelle.

Quand à savoir si c’est plus facile en dry… je ne sais pas trop quoi répondre à ta question. Quand je fais une voie classique des préalpes, il m’arrrive d’enchainer en libre des 6b/6c ouverts à l’époque en artif sur piton. Est ce plus facile que de se tirer au clou ? pas vraiment. Par contre ca va plus vite. Mais néammoins, c’est plus facile maintenant qu’à l’époque de la première, car les premiers ont du tout pitonner…

C’est vrai qu’on utilise des outils et donc que ce n’est pas du pur libre à 100%. Mais pour moi il y a quand même une limite claire entre le libre et l’artif. C’est du libre à partir du moment où on progresse à la force des bras et des jambes sans pouvoir se reposer dans le baudard entre deux mouvements.
En dry, la gestuelle est très proche de celle de l’escalade libre. On est suspendu aux piolets par les mains et on enchaine les mouvements, alors qu’en artif on est en permanence suspendu au baudard.

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Posté en tant qu’invité par Soeren:

Je suis d’accord que c’est différent de l’artif ou la dimension physique est quasi absente du fait de la suspension au bodard. Oui j’aimerais avoir leur avis (dont celui de yann qui fait parti des répétiteurs). Il est évident que on gagne en temps : Ueli steck dans les faces nord faites en un temps record. Mais pour moi la vrai question est de savoir l’impact sur la difficulté quand on voit le temps et l’énergie qu’on pris les grandes premières (certes avec un matériel moins évolué).

:rolleyes:

Alors là, je me permets de ricaner… peut-être pour les répétiteurs (et encore).

il a jamais dû dé-pitonner pour dire ça.

Posté en tant qu’invité par soeren:

Merci pour les messages qui font avancer la discussion ! Je ne dis pas que l’artif n’est pas respectable ou une promenade de santé. Le fait est que pendu à des piolets la dépense physique n’est pas la même ! Le dépitonnage fait forcer mais ça reste accessible à tous tandis que rester pendu à tes pioches pendant 15min seuls les meilleurs en sont capables. Je reconnais par contre que l’engagement et plus important en artif. La n’est pas le débat c’est juste mon point de vue. Selon vous libérer un passage en dry serait donc plus facile qu’un passage d’artif ? L’évolution du style de grimpe n’aurait pas d’influence sur la perception de la difficulté donc ?

on a les interlocuteurs qu’on mérite.

dans la mesure ou ce n’est pas une ouverture mais une répétition…

Beaucoup de voies de dry tooling de haut niveau (et de haute montagne) sont en fait des repetitions d’itineraires d’envergure dont certains ont demande plusieurs tentatives, avec un materiel beaucoup moins performant (Jorasses et Drus), beaucoup plus lourd et sans previsions meteo tres fines .
Et je rejoins l’avis que le dry c’est de l’aide non naturelle, ce qui n’empeche pas l’exploit … et donc , est-ce une reelle « liberation de passage » ? Ce serait interessant d’avoir l’avis d’un grimpeur de haut niveau …

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Posté en tant qu’invité par TDM:

Ce topic sympa est l’occasion de parler des pionniers, Desmaison, gousseault, Nominé, … qui ont ouvert avec du matos peu performant des voies qui aujourd’hui encore font parler et sont des voies de très haut niveau.

Desmaison, pendant quasiment toute sa voie, avait les crampons au pied, il était déjà dans de l’optique « dry » ou mixte…

Pirre Alain aurait utiliser un piolet pour passer un bloc à Bleau donc le dry …