Posté en tant qu’invité par lustucru:
Gravir la Jungfrau par risque 3 dans le mauvais temps pour des professionnels vous trouvez cela raisonnable? Un tribunal militaire qui défend ces intérêts. Une expertise du risque d’avalanche du SLF qui n’est pas accessible au public!!! Des familles qui attendent que justice soit rendue!!! Un association de guide qui couvre coûte que coûte les 2 guides.
Pensez vous vraiment nécessaire de mettre des militaires dans des situations de risque extrême sous prétexte que c’est l’armée. La guerre dans les alpes c’est pas pour demain !!!
http://www.24heures.ch/actu/suisse/guides-acquittes-2009-11-20
Drame de la Jungfrau: les deux guides acquittés
COIRE | Les guides qui encadraient les six soldats morts le 12 juillet 2007 ne sont pas responsables de l’accident. Déçu, le procureur pourrait faire appel.
© KEYSTONE / ARNO BALZARINI | Pour Till Gontensweiler, défenseur des deux guides de montagne, qui avait plaidé la présomption d’innocence, le succès est total.
NADINE HALTINER COIRE | 21.11.2009 | 00:01
La salle du Tribunal militaire de Coire a retenu sa respiration, hier à 18 h. Après cinq jours de procès et six heures de délibérations, les juges ont rendu l’un des verdicts les plus attendus de l’histoire de la justice militaire. «Frei-spruch!» (acquittement!), le mot a résonné plusieurs fois dans la pièce, brisant un silence lourd d’émotion.
Non, les deux guides de montagne ne sont pas responsables de l’accident de la Jungfrau qui a tué six soldats le 12 juillet 2007. Ils n’ont pas commis de négligences et n’ont pas violé les prescriptions de service. Ils recevront chacun une indemnité. 90 000 francs pour le guide militaire de 34 ans et 75 000 francs pour le guide privé de 47 ans. Sûr de lui, le président du tribunal a balayé d’une main les attentes des familles qui espéraient obtenir enfin le nom d’un responsable.
Fatalité
Si le tribunal admet que les accusés étaient bel et bien garants de leurs recrues et qu’ils ont commis une «erreur» en montant au sommet, il retient qu’ils ne pouvaient pas prévoir l’accident. «Il leur manquait des signaux d’alarmes suffisants et concrets pour leur indiquer qu’il y avait un risque d’avalanches ce matin-là», a expliqué Felix Egli, président du tribunal.
Une conclusion qui indique que les cinq juges ont clairement tranché entre les deux expertises qu’ils avaient à disposition (24 heures d’hier). Ils ont retenu celle de la défense qui étayait la thèse du doute. «L’audition des experts nous a montré qu’il était trop difficile d’évaluer le danger d’avalanches en été, a précisé le juge. De plus, des règles concrètes auxquelles un guide devrait se conformer de manière contraignante font défaut.»
Le jour du drame, les guides avaient jugé le risque d’un niveau «modéré». Vers 9 h 55, «une coulée a fait chuter le premier soldat qui, en tombant, a entraîné les autres», a rappelé Felix Egli. Il y a donc bien eu avalanche. «Ce qui s’est passé ce 12 juillet semble être un phénomène météorologique exceptionnel, explique-t-il en se basant sur le rapport des spécialistes. Les soldats ont été victimes d’une sournoise couche de neige. Sa structure était particulièrement fragile. Les experts ont pu le constater à la loupe, mais les guides ne pouvaient pas le savoir.» Entre les lignes, il laisse comprendre que la seule responsable est finalement la fatalité.
«Je suis déçu»
Pour la défense qui a plaidé la présomption d’innocence, le succès est total. «Je n’oserais parler de victoire, parce que ce drame est terrible, analyse l’avocat du guide militaire qui ne souhaitait pas s’exprimer hier soir. Mais c’est un soulagement.»
En revanche, pour le procureur qui demandait une peine de 9 mois avec sursis et une amende de 1500 francs contre les deux guides, le verdict a retenti comme une gifle. «Je suis déçu, dit-il. Ni la défense ni l’argumentation du tribunal ne m’ont convaincu. Je vais sérieusement réfléchir à faire appel dans les cinq prochains jours.»
Recours ou non, l’Association suisse des guides de montagne est satisfaite. «Le tribunal a fait un travail correct, conclut Urs Wellauer, son président. L’évaluation des facteurs de danger est très difficile, surtout en été. Nous allons donc nous pencher sur ce cas et essayer d’en tirer des leçons pour minimiser les risques à l’avenir. Cependant, il faut être conscient qu’en montagne le risque zéro n’existe pas.»