Dôme des Ecrins sans guide début juillet ?

et tout ça dans un contexte de bienveillance et de respect.

Si toutes les discussions du forum pouvaient prendre exemple… !

On se rend bien compte que tout le monde en sort gagnant !

merci @Yann87 et merci aux différents intervenants.

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Moi ce que j’en retiens, c’est que partir à l’aventure en haute montagne (quand on débute) avec des gens que l’on ne connaît pas, ou juste au travers d’échanges sur les réseaux ou téléphone, ça ne mène souvent pas à grand-chose voir peut être même à de gros ennuis.
Mais je ne critique pas, juste je constate, car j’ai fait aussi ce genre d’expérience

je t’encourage effectivement à faire ce retex
comme je te l’ai écrit, fais pour toi, sans objectif de le diffuser. tu te livreras beaucoup plus, et cela sera donc beaucoup plus constructif

pour la suite, « l’alternative », laisse un peu de temps. tu identifieras lors de ton retex « comment j’ai choisi mes partenaires de cordée », ce qui visiblement a été une faille; je te rassure, ce n’est simple pour personne de trouver des partenaires de qualité. je viens moi meme de me prendre une grosse deception sur un stagiaire que je formais en alpi depuis un an

ps: si tu souhaites avoir un retour sur ton retex, je peux t’offrir du temps en visio (sauf si tu es vers chambery). Et si tu n’arrives pas à faire le retex, je peux t’accompagner, de manière neutre, en te posant les questions nécessaires. tu peux compter sur ma discression

après, faire connaissance ne veut pas dire forcement faire une course
il faut séparer savoir-être et savoir-faire

et le savoir être, on l’isole très bien autour d’un verre, ou même sur une visio!

« suivre le mouvement », « manque de communication », pas de contact direct entre toi et les autres, l’erreur sur le vent (mais la dessus je manque d’info; cependant, le vent est très connu au dome des écrins, cela m’a valu trois renoncements au moment d’attaquer la barre), autant de « red flags » qui aurait pu éviter cette experience

et oui, bien entendu qu’il est possible de faire le dome sans guide, mais avec des personnes compétentes, c’est un environnement extreme la haut. le fait que désormais ta connaissance te suggère un guide veut peut etre dire qu’il a ouvert les yeux sur son niveau actuel, qu’il a trop perdu

je reste prudent car je n’ai qu’une version, peut etre de son coté à-t-il d’autres raisons…

le plus important dans sa recherche de partenaires, identifier leur niveau technique (=savoir faire) et leur maturité (=savoir être: humilité, excès de confiance, acceptation du renoncement, par exemple). Mais pour cela, il faut de la pratique…ce n’est donc pas facile

Pour le coup là ça mène à pas mal de choses apprises ! :slight_smile:

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Effectivement, en terme de connaissance et constatations on peut voir ça comme ça. Tout le monde apprend de ces erreurs (moi comme les autres).

Tu as l’air lucide et réfléchi.

Pour moi l’alternative c’est de te former (surtout pour la sécurité sur glacier. Beaucoup de structures proposent ça sur quelques jours), de faire des courses plus faciles et d’aller au Dôme quand tu te sentiras prêt. Ce n’est finalement pas une course très difficile, il y a beaucoup d’infos sur les conditions du moment donc tu auras vite le niveau.

Mais ça veut dire que tu devras trouver un ou des compagnons de cordée dans le même état d’esprit que toi. Et peut-être que ça reportera d’une année ou deux l’objectif Dôme. Mais peut-être aussi que tu seras prêt dès l’an prochain. :smiley:

Voire de changer d’objectif. Parce qu’après tout le dôme bon …c’est juste une antecime.
Commencer par des trucs comme la grande sassiere par exemple qui apportent autant de satisfaction.

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Effectivement…

Édit : et neige cordier aussi. Donc deux sommets avant et deux nuits à 3100
On était en pleine forme pour les écrins aucune gêne due à l’altitude

Merci pour toutes les informations pour faire mon retex. Je pense que je devrais réussir à me débrouiller. Aussi, avec le temps et les discussions, les choses s’éclairent d’elles mêmes pour moi petit à petit.

En ce qui concerne le choix de la cordée, initialement, je devais repartir comme l’an passé avec le Bureau des Guides des Ecrins, mais le créneau initial qu’ils avaient ne me convenait pas. Je leur ai demandé de me contacter dès lors qu’ils auraient quelque chose vers le 15 juin, mais je n’ai plus jamais eu de nouvelles de leur part… Dommage.

Entre-temps, j’ai contacté un de mes compagnons de cordée de l’an passé pour avoir de ses nouvelles, et c’est là qu’il m’a proposé de me joindre à eux dans les conditions que je vous ai indiqué.

Comme pour moi c’était l’assurance de repartir, de pouvoir rejoindre le Pré de Madame Carle sans galère, et de pouvoir tenter l’ascension du Dôme, j’ai finalement accepté après avoir bien réfléchi.

Entre-temps, je me suis pas mal documenté (encordement, anneaux de buste, mouflage, remontée sur corde), et j’ai acheté un kit de secours crevasse de chez PETZL sur lequel je me suis entraîné dans mon salon le dimanche. :smile:

Pour info, l’an passé non plus, l’ascension du Dôme n’avait pas pu se faire (juin) à cause d’une avalanche de plaque la veille, et aussi, de chutes de neige les jours précédents.

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Sinon, le truc que j’ai trouvé très bien cette année a été la montée en deux temps, qui à mon avis, a permis une meilleure acclimatation : 1ère nuit au refuge du Glacier Blanc, et 2ème nuit au refuge des Ecrins (au lieu d’une montée directe au refuge des Ecrins).

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Je ne peux que t’encourager à te rapprocher d’un club (CAF par exemple) pour te former.

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Si tu veux maximiser la préparation, il faut que tu passes un peu de temps en altitude (par exemple randonnées au dessus de 3000m et nuits au dessus de 2000m) entre une et deux semaines avant l’ascension. Là tu vas « faire des globules » et être acclimaté. La solution en deux étapes est déjà une bonne idée, mais tu es « acclimatisé » (sic formation ENSA, je ne suis pas médecin…) et non acclimaté : tu as juste mis ton corps en « état de stress » et fait augmenter ta pression sanguine et rythme cardiaque.

J’ai l’impression que tu es dans une bonne démarche de formation, je te conseil de poursuivre dessus (avec un guide ou une personne réellement compétente) et de faire plus tard l’ascension en autonomie (avec des copains plus sérieux :D)… Plutôt que de payer un guide pour la faire en second l’été prochain :wink:
Quitte à prendre un guide pour faire une course, tu pourras faire bien plus sympa !

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Et pour faire une petite diversion sur le choix des partenaires de cordée, je vous conseille ce joli texte de Catherine, qui montre, avec beaucoup d’humour, que c’est une question qui demeure épineuse:

https://www.camptocamp.org/articles/132449/fr/la-petite-annonce-au-caf

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Merci de m’avoir fait découvrir ce texte, je me suis régalé!

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Je l’ai déjà dit plusieurs fois mais ce texte est excellent. A la fois on rit et à la fois on attend la suite avec une certaine angoisse, il y a une tension qui tient en haleine :slight_smile:

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C’est incroyable qu’on enseigne encore ce genre de chose a l’ENSA. La faute a Richalet sans doute. L’acclimatation a altitude n’a rien à voir avec la production de globules rouges. C’est une question d’equillibre acido-basique du sang et des autres fluides corporels, dont le liquide cephalo rachidien.
C’est quelque chose d’assez rapide qui debute apres une douzaine d’heures en altitude et se complete en 3 a 4 jours. Une première nuit à 2500 fait une bonne partie du job. Ça n’a rien a voir avec du stress. C’est la fréquence respiratoire qui augmente, pas le rythme cardiaque ni la tension arterielle.

Je ne connais pas tes sources, mais les miennes c’est le médecin de l’ENSA, également médecin secours en montagne et avec les travaux de l’iffremont.
J’ai donc tendance à leur faire confiance jusqu’à trouver plus « solide » :slight_smile:

Purée de punaise !! Tu réponds là sans le vouloir à une question que je me pose depuis des lustres ! En effet on m’a toujours dit qu’il fallait 15 jours pour être acclimaté, mais j’avais un très bon copain compagnon de cordée qui me faisait fortement douter. Je t’explique, chaque année c’était à peu près pareil, par exemple: on part en début de saison bivouaquer à 2000 m le pote ne dort pas, est malade comme un chien et à la rue dans la voie. Le lendemain là aussi il en chie comme pas possible et pleure même dans la voie tellement il en bave, arrive au sommet en rampant… Et puis comme par magie deux jours plus tard il gambade tout comme dans la course suivante, métamorphosé en quelques jours ! Avec ce que tu dis tout s’éclaire, merci !