Dôme de Neige des Ecrins sans guide début juillet?

Les bouleversements considérables des montagnes ont non seulement changé le profil de nombreux itinéraires, en particulier les itinéraires glaciaires les plus faciles, mais ont eu pour conséquence de devoir avancer dans la saison la période probable de « bonnes conditions ».
Bien malin qui peut donner la définition de « bonnes conditions » hier, aujourd’hui, dans 10 ans !
Les voies normales de toutes les grandes classiques de l’Arc Alpin ne sont et ne seront plus dans l’état où a pu les découvrir W.A.B. Coolidge, sa tante Brevoort et son chien et qui sont à peu de choses près ce que ma génération a connu dans les années '80. Que la difficulté de ces itinéraires soit valorisée d’un degré supplémentaire n’est pas choquant (nonobstant l’égo de quelques puristes) et me parait contribuer à la sécurité des moins expérimentés. On a tous été débutants (avec humilité on le reste potentiellement longtemps), et la première chose qu’on regarde lorsqu’on choisi sa course, ce sont les petites lettres et chiffres derrière le nom de la voie envisagée. Force est de constater que ce qui a été établi il y a 50 ans ne signifie plus grand chose. Aussi, maintenir une cotation F pour le Dôme des Ecrins, contribue à attirer des gens qui n’ont rien à y faire. C’est pareil sur moult sommets autrefois débonnaires : la VN du Mont-Blanc avec l’arête de Bosses en glace, ça ne fait pas rire grand monde…

3 Likes

Ca arrive souvent ça maintenant?

Je n’ai pas le lien correspondant, il faudrait chercher, mais je me souviens d’un important secours il y a 2 ou 3 ans sur l’arête des Bosses où le PGHM avait évacué la plus grande partie des gens scotchés sur le carrelage.
Par ailleurs, l’apparition de grosses crevasses semble une nouveauté.

2 Likes

Pour rajouter une couche à ce que j’ai écrit plus haut, il est désormais établi que nombreux sont les nouveaux alpinistes qui n’ont pas la « culture montagne » de leurs prédécesseurs.
Les commentaires et questions postés sur C2C le confirment. On voit des néo-alpinistes qui passent de la salle (j’exagère à peine !) aux premières courses en montagne en shuntant l’étape randonnées qui permet pourtant de s’aguerrir dans tout plein de domaines, en particulier pour l’aisance de progression dans du T4 ou même du T5.
Donc fort logiquement, des gens pas aguerris en « terrain varié » s’engagent dans des itinéraires cotés F avec le mot « Facile » qui à cet égard n’a sûrement pas la définition attendue.

7 Likes

C’est un sujet différent.
Il y a de multiples façons de débuter l’alpinisme. Certains ont commencé la pratique montagne par de la marche, d’autres en courant, d’autres par du ski, d’autres par du VTT, d’autres en grimpant, d’autres directement en alpinisme (souvent rocher en venant de l’escalade), d’autres … Certains ont débuté dans du F, d’autres directement dans du TD. Débuter l’alpinisme par la voie normale du Dôme n’est pas extraordinaire, c’est même plutôt raisonnable en terme de niveau qlq soit la cotation/difficulté qu’on met derrière. Des « gamins » qui vont « torcher » des vrais TD en sortant de leurs falaises, sans avoir fait un T4, il y en a et c’est très bien.
Par ailleurs, des gens peu aguerries peuvent tout autant s’engager dans des itinéraires PD avec les mots Peu Difficile qui n’ont pas plus la définition attendue que F. Pour la définition de ces mots sur c2c, ça se trouve notamment là : Camptocamp.org

Dans ces définition des règles du topoguide, il y a déjà de quoi faire. La cotation avait d’ailleurs déjà été montée en 2018. Il y a des marges de manœuvres, y compris pour le Dôme, notamment parce que nous n’avons pas mis à jours systématiquement les cotations globales quand la cotation exposition a été implémentée.
F+ X3, ça pique tout de même un peu dans une base de donnée basée sur une VRAI cotation globale prenant en compte l’ensemble des paramètres. J’en trouve seulement 4 dont 1-2 erreurs probable Camptocamp.org

Oui, mais je ne vois pas où est le problème en fait, au niveau de la discussion sur les cotations.

Que les bonnes conditions pour les courses de neige soient désormais en mai, plutôt qu’en juin, des « bonnes conditions » restent intrinsèquement « bonnes », peut importe le mois en question !

C’est aux alpinistes de s’adapter et de trouver ces fameuses bonnes conditions. Cela devient même à la limite de l’art, du reste…

Après, par rapport aux reste de ton message, si les évolutions du glacier font que désormais, un passage débonnaire, devient, très délicat, cela change, bien évidemment la difficulté.

Il faut savoir distinguer ce qui est temporaire dans l’année du fait des conditions de neige, de ce qui devient quasi permanent, par exemple la naissance d’une grosse rimaye, ou un éboulement rocheux sur une partie du parcours, etc…

2 Likes