Avant même d’envisager une chute en crevasse ou une chute de serac, les conditions de neige peuvent quand même bien impacter la difficulté du parcours.
La dernière fois que je suis monté la-haut, c’était fin juin il y a 2/3 ans, donc sur le papier une bonne trace, de la neige… Sauf qu’au moment d’attaquer la dernière grande traversée sous la barre, il y avait une zone était bien glacée, probablement soufflée par le vent, trace très étroite, dans un passage assez expo avec une grande crevasse 100m plus bas… Et bien c’était plus vraiment de la « rando sur neige ».
A la redescente on a croisé des guides qui étaient dedans avec des clients en crise de panique à gérer, on a dû poser une broche pour se rassurer le temps de les croiser… Là si y en a pas un sur la cordée qui sait comment rassurer tout le monde, tu peux vite te faire peur !
Dôme de Neige des Ecrins sans guide début juillet?
Voici une vidéo que je trouve très chouette (août 2023) qui donne un bel aperçu des conditions que l’on peut rencontrer en fin de saison :
Très chouette, c’est une façon de parler.
Souvenir d’il y a plus de 30 ans, quand la seule crevasse à franchir, c’était celle de la rimaye de la Barre. Et le Dôme, un vrai dôme de neige débonnaire où montait la trace depuis la brèche Lory.
Techniquement, c’est devenu une autre course.
C’est moi ou ça ne ressemble plus trop a du F+ ?
Je pense qu’il faudrait revoir la cotation. Glacier + raide, crevassé, passage à 40 ou + vers la fin.
Je dirais PDsup ? (ou AD inf, selon conditions ?)
Mouais
J’ai fait la Barre en juillet 2019 en passant par la pente centrale, ça me semble très élevé PD+ pour le Dôme ! Il le cote à combien dans le Constant ? je regarde ce soir
PD/PD+ dans le Constant
C’est la vidéo que je trouve chouette, et non les conditions.
Et je ne ferai pas de commentaires sur les différentes techniques d’assurage que l’on y voit
J’ai l’impression que Constant surcote un peu? J’ai le vague souvenir d’avoir vu la VN du Sirac en D-…
C’est la traversée S>E qui est cotée D.
Même la traversée E>W depuis Chabournéou qui est cotée AD mériterait bien un D- ou un D eu égard à l’approche paumatoire de nuit et le rocher super pourri jusqu’au sommet.
La voie Normale depuis Vallonpierre est quand même tranquille, bien purgée.
La voie normale (versant w) est effectivement côté D- dans le Constant… PD sur c2c
On est au Sirac maintenant ?
Bon j’ai pas d’idée de la cote du Dôme aujourd’hui apparement ca a bien changé. A l’époque c’était F+, PD grand max
La Barre était à PD + je crois ou AD- et c’était quand même une autre affaire que le dôme
Vallée blanche, non ?
On s’éloigne du sujet. Mais un très bon exemple de grande course de niveau D dans le massif est Coste Rouge à l’Ailefroide. C’est un tout autre morceau que le Sirac.
Coste Rouge est un bon exemple de la « grande course » de niveau D dans un terrain montagne. Il y a peu de difficultés techniques mais l’itinéraire est engagé, sérieux et nécessite un certain sens de l’itinéraire. Les erreurs se payeront cher en heures perdues.
Dixit le Labande : « l’une des plus belles courses du massif esthétiquement, à cause du cadre exceptionnel ». Traduction : c’est magnifique mais le rocher est souvent médiocre. En début de saison, la neige et la glace permettent de stabiliser les rochers mais augmentent la difficulté.
Par ailleurs, la descente en terrain délicat n’est pas à sous-estimer, surtout en cas d’arrivée tardive au sommet.
Camptocamp.org
Le Sirac est également du terrain montagne, pas si pire pour le massif, et nécessite un certains sens de l’itinéraire comme bien d’autres courses similaires.
Le couloir de Barre Noir est AD Camptocamp.org. La Petite Traversée des Ecrins est PD+ Camptocamp.org. Qd bien même les évolutions des glaciers peuvent nécessiter des ajustements de cotation, ce n’est pas cohérent de monter le Dôme de F+ à AD- ou même PD+. Par ailleurs, les courses de neige gagnent à se faire qd il y a de la neige, cad en début de saison, au printemps, pas en aout. C’est donc également préférable de coter dans des bonnes conditions pour une course de neige, avec donc de la neige en début de saison. En fin de saison, en glace noire, au milieu des trous et des séracs ouverts, avec une grosse rimaye … c’est évidement beaucoup plus difficile que F+.
Il y’a évidemment une nécessité de cohérence au sein du topo c2c - qui n’est pas la Bible non plus - mais qui ne doit pas empêcher de tenir compte des évolutions du terrain (c’était l’objectif du Constant par rapport à des topos des années 2000 comme les Glenat où globalement tout les accès « VN » aux sommets des Écrins se situaient entre le F et le PD- !).
Bref, en gardant en tête cette nécessaire cohérence, on peut revenir à la définition de base de la cotation globale dans laquelle le paramètre d’entrée est la pente pour les courses de neige.
Donc oui, on est pas sur une Petite Traversée des Écrins ou un Coolidge au Pelvoux… d’où ma remarque sur le caractère élevé du PD+. Est ce pour autant du F+ ? Ça se discute.
Le Sirac, je n’y ai pas mis les pieds donc je n’ai pas d’avis si ce n’est que ça n’est certainement pas une « grande course » par son versant W !
Oui, et il faut peut être le rappeler, les cotations, sont données pour un itinéraire en bonnes conditions
Oui, mais les conditions sont devenues telles que même en tout début de saison, manifestement les rimayes sont déjà ouvertes, le glacier et la face déjà crevassés, là où il y a longtemps, un piolet et des crampons suffisaient, avec juste un petit sprint pour passer sous la trajectoire des séracs du bas.
Les bouleversements considérables des montagnes ont non seulement changé le profil de nombreux itinéraires, en particulier les itinéraires glaciaires les plus faciles, mais ont eu pour conséquence de devoir avancer dans la saison la période probable de « bonnes conditions ».
Bien malin qui peut donner la définition de « bonnes conditions » hier, aujourd’hui, dans 10 ans !
Les voies normales de toutes les grandes classiques de l’Arc Alpin ne sont et ne seront plus dans l’état où a pu les découvrir W.A.B. Coolidge, sa tante Brevoort et son chien et qui sont à peu de choses près ce que ma génération a connu dans les années '80. Que la difficulté de ces itinéraires soit valorisée d’un degré supplémentaire n’est pas choquant (nonobstant l’égo de quelques puristes) et me parait contribuer à la sécurité des moins expérimentés. On a tous été débutants (avec humilité on le reste potentiellement longtemps), et la première chose qu’on regarde lorsqu’on choisi sa course, ce sont les petites lettres et chiffres derrière le nom de la voie envisagée. Force est de constater que ce qui a été établi il y a 50 ans ne signifie plus grand chose. Aussi, maintenir une cotation F pour le Dôme des Ecrins, contribue à attirer des gens qui n’ont rien à y faire. C’est pareil sur moult sommets autrefois débonnaires : la VN du Mont-Blanc avec l’arête de Bosses en glace, ça ne fait pas rire grand monde…