Discussion philosophique : L'ego de l'alpiniste

Posté en tant qu’invité par Ml:

Je n’ai pas du tout l’expérience d’alpinistes vantards, bien au contraire. Qu’ils aient un égo et du caractère, oui. Mais pas vantards pour autant.

La plupart du temps, dans les groupes que j’ai fréquenté, les vantards sont les nouveaux qui veulent se démarquer, mais ils se rendent vite compte qu’il y a des gens d’un niveau et d’une expérience bien supérieure et finissent par l’accepter ou partir.

C’est comme ça dans la plupart des domaines : si tu regardes plus haut, il y a toujours quelqu’un de plus fort que toi, et en alpinisme, les différences sont souvent énormes, ce qui incite plutôt a l’humilité. La toute puissance de la nature et les accidents donne également un caractère humble aux alpinistes expérimentés.

Les types les plus forts que j’ai rencontrés n’étaient jamais vantards de leurs exploits passés : ils regardaient toujours vers un nouvel objectif. Pour moi c’est l’essence de l’alpinisme : le défi n’est pas d’être meilleur que les autres, c’est de résoudre un problème posé par la nature. Et des problèmes il y en a a l’infini (ou presque).

La lutte pour les premières, apporte une touche de compétition entre individus, mais je pense que c’est plus pour le sentiment multiplié de la découverte et de l’aventure qui ne sera jamais le même que pour une répétition. Repousser l’impossible, comme dirait Bonatti pour les extraterrestres dans son genre, mais chacun trouve son impossible à sa porte.

moi je pense que c’est comme partout:
ya des alpinistes forts et vantards
ya des alpiniste forts et humbles
ya des alpinistes nuls et vantards
ya des alpinistes nuls et humbles

et tous les degrés intermédiaires entres ces extrêmes évoqués plus haut

Posté en tant qu’invité par gitaneau:

[quote=« Ml, id: 1736460, post:23, topic:153811 »]Je n’ai pas du tout l’expérience d’alpinistes vantards, bien au contraire. Qu’ils aient un égo et du caractère, oui. Mais pas vantards pour autant.

La plupart du temps, dans les groupes que j’ai fréquenté, les vantards sont les nouveaux qui veulent se démarquer, mais ils se rendent vite compte qu’il y a des gens d’un niveau et d’une expérience bien supérieure et finissent par l’accepter ou partir.

C’est comme ça dans la plupart des domaines : si tu regardes plus haut, il y a toujours quelqu’un de plus fort que toi, et en alpinisme, les différences sont souvent énormes, ce qui incite plutôt a l’humilité. La toute puissance de la nature et les accidents donne également un caractère humble aux alpinistes expérimentés.

Les types les plus forts que j’ai rencontrés n’étaient jamais vantards de leurs exploits passés : ils regardaient toujours vers un nouvel objectif. Pour moi c’est l’essence de l’alpinisme : le défi n’est pas d’être meilleur que les autres, c’est de résoudre un problème posé par la nature. Et des problèmes il y en a a l’infini (ou presque).

La lutte pour les premières, apporte une touche de compétition entre individus, mais je pense que c’est plus pour le sentiment multiplié de la découverte et de l’aventure qui ne sera jamais le même que pour une répétition. Repousser l’impossible, comme dirait Bonatti pour les extraterrestres dans son genre, mais chacun trouve son impossible à sa porte.[/quote]

Très belle analyse qui m’emmène à réviser mon jugement.

Marrant, je me suis posé la même question.
Mais en discutant avec des pratiquants d’autres disciplines, je suis maintenant convaincu qu’il n’y a pas plus d’ego démesuré qu’ailleurs.

Par contre, on trouve assez régulièrement des gens qui placent tout leur ego dans une seule chose (l’alpinisme, la spéléo, le trail, leur boulot ou leur bagnole). A mon avis, c’est malheureusement souvent des personnes qui ont des difficultés dans leurs autres vies (familiale, sociale, professionnelle…), et qui cherchent à compenser.
Perso, ces « mono-maniacs » m’attirent assez peu.

Posté en tant qu’invité par MattH:

Peu importe la cotation dans une échelle absolue, ce qui compte à la fin, c’est l’impression. Et en montagne, on peut vite avoir l’impression que c’est (très) difficile, (très) exposé et (très) engagé. Bref, il y en a pour tout le monde et c’est aussi cela qui est bien.

Je ne suis pas bon nageur mais j’aime nager quand-même.
J’alterne entre attirance et répulsion. Un peu de craintes (des grands fonds ou de boire le bouillon), mélangées au bien être que procure l’eau. Si je vous raconte ma baignade ensuite, il y a des chances que je grossisse le trait. En gros que la sardine que j’ai croisée devienne presque un barracuda et que la vague ou j’ai bu la tasse était presque un tsunami.
Est ce que c’est de l’ego? Je ne crois pas. Je pense plutôt que ce qui nous domine comme les éléments, peut nous inquiéter. Tout ça est lié à un état complexe de nos émotions qui altère nos perceptions. Donc le récit qu’on en fera aussi.
Pour ces mêmes raisons, il y en a qui parlent et d’autres qui ne parlent pas de leur montagne.
Personnellement, j’aime les silences de ceux qui se taisent mais j’apprécie tout autant les récits exagérés façon café du commerce. Les deux expriment très bien ce qu’est la montagne.

Avec mention « spéciales félicitations » à ceux qui parlent objectivement de la chose. Mais comment ils font? Ont ils seulement été en montagne une fois?

[i]Un troll un peu trop placide a été placé en lieu sûr pour permettre à la discussion de se poursuivre en gardant la hauteur qu’elle mériterait.

Les réponses qui lui avaient été faites ont également été mises de côté, mais la modération ne doute pas que l’égo des forumers concernés n’en sera pas pour autant froissé.[/i]

Un petit peu quand-même, j’avais fais un bon jeu de mot… :rolleyes: :lol:

J’vais me reprendre …

Les Alpinistes sont des grands gamins et L’ego est leur Je d’enfant

OK, je sors :stuck_out_tongue:

Meme si l’alpiniste a de l’ego, on ne pourra pas nier qu’il a aussi de l’humour en tout cas^^

pour en revenir au sujet, on se vante parfois parce qu’on peut encore le faire.
L’ego, on essai souvent de le combattre, en alpinisme est-ce qu’il nous pousse pas toujours plus loin malgré tout.
A ne pas ce contenter de nos victoires, à vouloir toujours plus, jusqu’à ce que nos forces et notre endurance nous fasse défaut ou que l’on soit trop vieux pour pouvoir accomplir des objectifs de grandes ampleurs même au risque d’y perdre plus qu’une histoire à raconter.

En nous poussant dans nos limites, pour d’une certaine façon, le satisfaire cet « Ego », on s’accompli et on gagne en expérience permettant un jour de le surpasser et alors de gagner en maturité.
Le danger survient, lorsqu’on arrive pas à le surpasser, par manque de capacité ou tout simplement parce qu’on a des objectifs peut être trop exigeant sans avoir une préparation mentale suffisante pour « engager » la viande et accepter de parier sa vie pour une course. Dans ce cas l’ego refusera sa propre faiblesse et cela entraînera des déséquilibres psychiques, contradictions, dénie, sentiment d’insatisfaction etc etc

En suivant cette logique. Ceux qui se vantent avec leurs récits non pas encore suffisamment d’expérience, on pourrait les qualifier de « jeunes cons » terme utilisé par les anciens^^. Et les seconds « les vieux cons » insatisfait de leurs expériences passé et en contradiction avec celle des premiers, terme utilisé par les jeunes souvent. Du coup on est mal, on est toujours le con d’un autre et on trouve toujours plus con que soi, ça risque d’etre hard :stuck_out_tongue:

Posté en tant qu’invité par jeannot bauju:

Lire le Dico Impertinent de la Montagne chez JMEditions, ça remet l’égo en place…

[quote=« Søren, id: 1736054, post:10, topic:153811 »]Ça me rappelle aussi une idée (d’Andrew Skurka?) : y’aurait des aventures plaisantes à vivre mais peu intéressantes à raconter (rencontre avec animal, coucher soleil, instants de sérénité), des aventures moins plaisantes à vivre mais intéressantes à raconter ou qui laissent de bons souvenirs (lutte contre orage, exploit physique), d’autres douloureuses qu’on ne voudrait jamais revivre mais qui fascinent l’auditeur et changent la personne (survie, drame, etc).
Le gars expliquait qu’en préparant un périple, s’agissait ainsi de savoir dans quel genre d’aventure on s’embarquait : la promenade confortable, le truc fatiguant, l’exploit physique, etc. Savoir aussi si on cherche à vivre des trucs agréables… ou se constituer des souvenirs agréables.[/quote]

Salut
J’aime bien cette réflexion. Aurais-tu des références plus précises ? Biblio ?
Merci