Posté en tant qu’invité par Ml:
Je n’ai pas du tout l’expérience d’alpinistes vantards, bien au contraire. Qu’ils aient un égo et du caractère, oui. Mais pas vantards pour autant.
La plupart du temps, dans les groupes que j’ai fréquenté, les vantards sont les nouveaux qui veulent se démarquer, mais ils se rendent vite compte qu’il y a des gens d’un niveau et d’une expérience bien supérieure et finissent par l’accepter ou partir.
C’est comme ça dans la plupart des domaines : si tu regardes plus haut, il y a toujours quelqu’un de plus fort que toi, et en alpinisme, les différences sont souvent énormes, ce qui incite plutôt a l’humilité. La toute puissance de la nature et les accidents donne également un caractère humble aux alpinistes expérimentés.
Les types les plus forts que j’ai rencontrés n’étaient jamais vantards de leurs exploits passés : ils regardaient toujours vers un nouvel objectif. Pour moi c’est l’essence de l’alpinisme : le défi n’est pas d’être meilleur que les autres, c’est de résoudre un problème posé par la nature. Et des problèmes il y en a a l’infini (ou presque).
La lutte pour les premières, apporte une touche de compétition entre individus, mais je pense que c’est plus pour le sentiment multiplié de la découverte et de l’aventure qui ne sera jamais le même que pour une répétition. Repousser l’impossible, comme dirait Bonatti pour les extraterrestres dans son genre, mais chacun trouve son impossible à sa porte.