Digression sur les refuges d'antan et le bon vieux temps

C’est un avis que je respecte, mais que je ne partage pas. Je serais curieux d’avoir des statistiques, si elles existent. Sur le nombre d’accidents mortels, et le nombre de pratiquants, au cours des années.

Mon ton peut-être un peu fort est plutôt motivé par l’emplacement de l’intervention qui était totalement inapproprié. Un mec pose des questions sur la faisabilité d’une sortie, on lui répond « dans l’bon vieux temps, on y allait et on mourait comme des hommes ». Ce n’est pas ce qui est dit, mais c’est finalement ce qui en ressort je trouve. (prendre un but peut avoir des conséquences, quand on n’a pas d’expérience).

Je suis tout à fait admiratif de ce qu’ils arrivaient à faire avec les moyens de l’époque, comme approximativement tout le monde dans le milieu, que ce soient les connaissances, la météo ou le matos qui a radicalement évolué. Mais ce n’est pas vraiment la question ici.

Et concernant l’engagement, certain engagent beaucoup trop fort, je le vois autour de moi (des fois avec des conséquences), mais dans l’ensemble c’est plutôt raisonné, voir timide pour pas mal de gens pourtant forts et avec des ambitions (ce qui n’est d’ailleurs pas une critique).

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Je ne les ai pas, mais Cambon écrivait dans le tome Est de « Oisans nouveau, Oisans sauvage », en décrivant son parcours des années 70 à 82, que « En ces temps là, la mortalité était forte ! ».

Je cite : « Il était normal de voir chaque fin de saison s’allonger la galerie des portraits fracassés, avec une proportion notable de disparitions »

Quand un ancien instructeur du CAF t’explique qu’il grimpait avec sa ceinture de feu de pompier en 66, quand tu vois, dans l’ensemble, le matériel de l’époque, l’absence de prévisions météo fiables, l’absence des ressources que nous avons (internet, CR de sorties, nombreux topos, photos…), c’est le jour et la nuit.

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Certes, mais il n’y avait pas de volonté d’engager la viande. Ça se faisait comme ca parce qu’il n’y avait pas moyen de faire autrement. Pour ce qui est de la prise de risques et la mortalite, il faut peut etre faire la différence entre l’élite et les grimpeurs lambda.

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Si si. Les voies d’escalade s’équipaient avec le minimum de points. Parce qu’ils étaient chiants à poser, mais surtout pour emmerder les concurrents.

Qq remarques (en toute modestie, hein, en toute modestie, Dieu me garde !) issues d’une soixantaine d’années de pratique.
Sur la question d’engager la viande: quand on abordait un passage c’est qu’on était sûr de passer, modulo les impondérables, mais comme maintenant. Il n’y avait pas de spit béton pour le cas où, donc on avait intérêt à avoir le niveau. On le savait. Ce n’était pas du kamikaze. Donc rien d’extraordinaire, c’était la façon de l’époque.
Les pitons: on n’en mettait pas beaucoup parce que c’était difficile et fatiguant, à poser et à ôter parce que on pouvait en avoir besoin par la suite.
En conséquence, on prenait peu de matériel. J’ai fait Coste Rouge avec 4 mousquetons et 3 anneaux, un Charlet universel en fond de sac. Encore là, rien d’extraordinaire. C’était la pratique normale.
Donc il faut éviter de juger une époque à l’aune d’une autre époque.
Quant à JMC avec sa liste qui s’allonge, disons que c’est une licence poétique. Il egzagère un peu !
Est-ce que ce temps-là était le « bon vieux temps » ?
Evidemment, puisqu’on était jeune et beau, à défaut d’être riche !

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et puisque le pseudo est « soreiller », chez Martine Turc tu appelais pour 2 places en hors-sac (histoire de ne pas avoir que 2 biscottes au petit dej et des pâtes à l’eau agrémentées de sauce tomate en tube), c’était complet. Tu rappelais 5 min plus tard en changeant de voix pour 2 places en demi-pension, c’était ok… Cela dit elle était accueillante, mais plus radine que ça, jamais vu…

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Quand je disais un un copain tchèque " les tchèques sont forts", réponse « oui, tous les mauvais sont morts… »

Tu n’avais simplement pas compris le concept du Centre Granit et Minceur du Soreiller.
De plus, ce centre ne nécessitait pas plusieurs héliportages (officiels) par saison, il avait le souci de limiter son empreinte carbone.
Les qualités de ce centre étaient connues dans toute l’Europe.

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Même ça je trouve que c’est bien mieux maintenant au Soreiller.

Sans rejoindre totalement @Adrien_le_bouquetin dans son appréciation des Vieux Machins (dont je ne suis pas loin de faire partie), il y a une chose qui m’a toujours agacé dans les refuges d’antan (et encore d’aujourd’hui), la déco !
Ce n’est que vision passéiste de la montagne : vieux piolets et crampons, skis en bois, photos noir et blanc avec des gugusses en gros pull en laine et godillots à clous …
P… tain, il c’est tout de même passé des choses en montagne depuis. Des exploits et des réalisations largement commentées et illustrées. Et il s’en fait encore.
Pourquoi nous ramener en arrière et continuer à glorifier des évènements du siècle dernier, voir encore antérieur ? Vivons dans le présent et célébrons les réussites d’aujourd’hui.

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Question de goût. Certains préfèrent du Louis XVI, d’autres le style Art Déco, d’autres encore de l’Ikéa (avec la notice).

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C’était pour maintenir le poids de forme des grimpeurs.
Et très sympa (une fois, elle m’avait offert le café sans que je demande quelque chose alors que je revenais d’une traversée)

Pistonné ! :sweat_smile:

Déconnez pas !! Ils vont nous mettre des poster d’Inoxtag partout

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Mais dingue quoi :joy:

Alors ça me fait penser à un truc lors d’un raid à ski en Suisse.
J’ai peu fréquenté les refuges dans ce pays, mais pour ceux dans lesquels j’ai mangé, c’était bien chiche sur les quantités, et aucun rab prévu contrairement aux refuges français que j’ai visités.
Alors donc au repas du soir, j’étais passablement affamée, et une fois mon assiette finie ( et bien nettoyée pour profiter de toutes les calories ), je la tends au gardien en bredouillant une phrase du genre " est-ce que je peux avoir quelque chose ?".
Il a dû croire que je n’avais pas été servie ( service à l’assiette en cuisine et non avec les plats sur la table ) et m’a aussitôt ramené une assiette pleine !
Les yeux qu’ont fait les autres convives :smile:

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Encore plus dingue, une tenancière de bistrot qui nous a gardé nos provisions pendant 20 jours quand on faisait la HRP, et nous a offert la boisson quand on est passé les récupérer.

Puisqu’on en est à digresser un mec à Sixt à qui on demandait où était le gîte ou refuge après une journée sur le gr5 sous la pluie qui nous a offert gîte et couvert chez lui.
On lui a envoyé une carte postale.

On pourrait mettre ces anecdotes ici en fait